« Je me souviens de mon dernier printemps. Dans le grand rêve de la forêt, il est un versant où le soleil ne reste pas. La neige a tout emporté. Arbres rocs terre souffles. La neige coule, s’enfuit, mon corps sèche, enroulé autour du mélèze. L’arbre s’est couché contre la terre. Son tronc porte les cicatrices du gel, son écorce imbibée, griffée, écorchée raconte la lutte. La neige a refermé sa gueule sur l’arbre, sur mon corps hardi, la neige nous a brisés. La neige nous rend à l’été. L’arbre s’effrite par endroits, capitule »