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Citations de Caroline Eliacheff (155)


La souffrance des ces enfants peut littéralement les faire mourir ou empêcher toute opération symbolisante malgré la qualité des soins qui leur sont prodigués. elle privent avant tout du non-respect du savoir sur les origines.

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... l'enfant, quel que soit son âge, peut bénéficier de l'acte analytique s'il souffre : il n'a pas à être considéré uniquement comme l'enfant symptôme de la pathologie familiale, il est lui-même Sujet. Il n'a pas seulement "droit à la parole" : cette parole doit être entendue, "traitée" au sens où l'on traite une information. Lorsqu'il ne parle pas, ou pas encore, son corps parle de ses expériences passées et présentes. Le lieu corporel touché n'exprime pas seulement une atteinte physique, un symptôme médial, mais avant tout une souffrance de sa personne.
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Ces épisodes ont leur importance car, jusqu'alors, Bella exprimait sa vraie personnalité en étant proche de l'anéantissement (aphanisis) et je n'avais aucun indice me permettant de savoir si, pour elle, être "vraie" ne voulait pas dire être morte.

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En y repensant, je revoyais Bella nettement plus âgée que son âge car elle s'était tenue assise sans appui pendant tout l'entretien et surtout avait gazouillé, souri, joué pendant une bonne heure, sans interruption. L'image d'une poupée s'est alors imposée, poupées sans aucune authenticité. j'ai subitement compris mon absence d'intérêt, les poupées, sans vie, ne m'intéressant plus depuis longtemps.

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Le rendez-cous suivant est fixé. Je me sens extrêmement mal à l'aise, ayant le sentiment d'avoir parlé avec un savoir "prêt-à-porter" et de n'avoir pas été capable de comprendre quoi que ce soit de nouveau concernant cette petite fille. J'en suis au point de me demander s'il n'est pas temps pour moi de changer de métier.

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Pendant ce récit où l'on parle d'elle, Bella se tient bien assise sur les genoux de sa maternante, elle me regarde, regarde chaque personne présente, fit de grands sourires, gazouille beaucoup et longtemps, bref elle fait du charme, tout le monde la trouve charmante et s'efforce de la faire sourire encore plus. Je n'en suis que plus surprise de ma propre réaction : d'une part, je ne la trouve pas spécialement séduisante, d'autre part, je ne ressens... strictement rien : ni l'accouchement sous X, ni la séropositivité, ni le syndrome de manque, ni le récit dramatique de ses hospitalisations ne provoquent en moi la moindre émotion. Ayant déjà reçu Olivier, Zoé , Fleur et bien d'autres enfants, je mesure la différence de mes réactions.
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Les parents qu'elle s'est choisis lui ont restitués, en paroles, sa mère de naissance, montrant d'une part qu'ils lui donnaient son âge, cinq mois (et non moins neuf mois comme le font certaines mères adoptives qui ne parlent pas de la mère de naissance et accouchent de l'enfant adoptif en lui attribuant en pense l'âge de sa conception) et d'autre part, sa place dans le symbolique. J'ai alors pensé que nous étions encore bien ignorants sur la précocité de l'intelligence humaine.

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Un enfant abandonné, lorsqu'il survit, est beaucoup plus fort qu'un autre : son désir de vie, mis à l'épreuve, l'a emporté. A l'hôpital, de nos jours, son corps ne peut pratiquement pas mourir mais son psychisme est en danger. La thérapie analytique permet de lui donner une famille intérieure et, en principe, déjà vers trois ans, il peut être dégagé de la dépendance à l'égard des parents (surtout s'il n'en a pas) même s'il a besoin de l'assistance des adultes.

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La coupure "propre" de l'ombilic, consignée dans le dossier médical, indique que la séparation réelle des corps a eu lieu, tandis que la décompensation pulmonaire, survenant lorsque Fleur est enfin accueillie dans le onde, suggère que le processus de symbolisation initié par la parole dans la nomination n'a pas eu lieu. Fleur est déliée physiquement de la source de vie mais n'a pu s'y relier symboliquement. Son corps sans lien, celui de la poubelle, a fait le mort pour ne pas mourir alors que "la vie selon le désir ne se donne que lorsqu'elle se risque dans le lieu de la chair".

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Les faits sont là et ne peuvent être changés : Fleur a été abandonnée sur la voie publique comme un déchet. Ayant survécu physiquement à la solitude extrême, à la douleur, au froid, à la faim, à l'approche de la mort en se chosifiant (elle a été trouvée "sans vie"), Fleur peut être aidée à survivre psychiquement grâce aux liens symboliques et imaginaires qu'elle pourra créer si on lui parle.

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"Tu es capable de savoir si c'est une bonne famille pour toi, comme tu as été capable de choisir entre vivre et mourir." A ce moment-là, Fleur me regarde, fait un petit sourire en coin absolument désarmant et redresse la tête.

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Fleur ne toussant que lorsqu'elle est mécontente ; elle commence à sourire, à gazouiller, à redresser la tête mais pendant les séances, elle reste très sérieuse, fronçant les sourcils, me fixant avec un regard très particulier : les yeux sont immenses, presque exagérément ouverts, sans cillement des paupières, le regard est vivant, intense, exigeant, captateur, rivé à mon propre regard me donnant l'impression de plonger en elle mais non de me perdre grâce à la participation tonique du visage (en particulier le froncement prolongé des sourcils) qui donne des limites à cette profondeur.
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... l'enfant, quel que soit son âge, peut bénéficier de l'acte analytique s'il souffre : il n'a pas à être considéré uniquement comme l'enfant symptôme de la pathologie familiale, il est lui-même Sujet. Il n'a pas seulement "droit à la parole" : cette parole doit être entendue, "traitée" au sens où l'on traite une information. Lorsqu'il ne parle pas, ou pas encore, son corps parle de ses expériences passées et présentes. Le lieu corporel touché n'exprime pas seulement une atteinte physique, un symptôme médial, mais avant tout une souffrance de sa personne.
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Coïncidence ? Pour les médecins aussi, Bella avait tout faux : elle donnait l'apparence de prendre très bien ses biberons, ne s'étouffant jamais,  mais la nourriture faisait fausse route, tout comme elle-même faisait fausse router en souriant sans arrêt.
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Ces épisodes ont leur importance car, jusqu'alors, Bella exprimait sa vraie personnalité en étant proche de l'anéantissement (aphanisis) et je n'avais aucun indice me permettant de savoir si, pour elle, être "vraie" ne voulait pas dire être morte.
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En y repensant, je revoyais Bella nettement plus âgée que son âge car elle s'était tenue assise sans appui pendant tout l'entretien et surtout avait gazouillé, souri, joué pendant une bonne heure, sans interruption. L'image d'une poupée s'est alors imposée, poupées sans aucune authenticité. j'ai subitement compris mon absence d'intérêt, les poupées, sans vie, ne m'intéressant plus depuis longtemps.
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Le rendez-cous suivant est fixé. Je me sens extrêmement mal à l'aise, ayant le sentiment d'avoir parlé avec un savoir "prêt-à-porter" et de n'avoir pas été capable de comprendre quoi que ce soit de nouveau concernant cette petite fille. J'en suis au point de me demander s'il n'est pas temps pour moi de changer de métier.
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Pendant ce récit où l'on parle d'elle, Bella se tient bien assise sur les genoux de sa maternante, elle me regarde, regarde chaque personne présente, fit de grands sourires, gazouille beaucoup et longtemps, bref elle fait du charme, tout le monde la trouve charmante et s'efforce de la faire sourire encore plus. Je n'en suis que plus surprise de ma propre réaction : d'une part, je ne la trouve pas spécialement séduisante, d'autre part, je ne ressens... strictement rien : ni l'accouchement sous X, ni la séropositivité, ni le syndrome de manque, ni le récit dramatique de ses hospitalisations ne provoquent en moi la moindre émotion. Ayant déjà reçu Olivier, Zoé , Fleur et bien d'autres enfants, je mesure la différence de mes réactions.
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Les parents qu'elle s'est choisis lui ont restitués, en paroles, sa mère de naissance, montrant d'une part qu'ils lui donnaient son âge, cinq mois (et non moins neuf mois comme le font certaines mères adoptives qui ne parlent pas de la mère de naissance et accouchent de l'enfant adoptif en lui attribuant en pense l'âge de sa conception) et d'autre part, sa place dans le symbolique. J'ai alors pensé que nous étions encore bien ignorants sur la précocité de l'intelligence humaine.

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Un enfant abandonné, lorsqu'il survit, est beaucoup plus fort qu'un autre : son désir de vie, mis à l'épreuve, l'a emporté. A l'hôpital, de nos jours, son corps ne peut pratiquement pas mourir mais son psychisme est en danger. La thérapie analytique permet de lui donner une famille intérieure et, en principe, déjà vers trois ans, il peut être dégagé de la dépendance à l'égard des parents (surtout s'il n'en a pas) même s'il a besoin de l'assistance des adultes.
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