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4.1/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Enhardie par des études en langues étrangères, Caroline Leverrier se lance à la découverte du continent sud-américain. Là-bas, elle prête sa soif d’apprendre à divers projets la menant à soigner des singes dans la jungle bolivienne et à danser dans l’enceinte d’une prison colombienne.
Voir les astres s’éteindre recèle à la fois les éclats d’un imaginaire mûri depuis l’enfance, et les arômes de ce goût d’étrange qui a germé en l’auteure lors d’un voyage à dimension initiatique.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Il y a quelque chose d’inconcevable dans tout cela. J’ai vu une étoile caresser son amante à trois galaxies de là, une planète s’ébrouer furieusement de sa croûte minérale, des volcans jaillir pour taquiner le ciel, la poussière endormir un astre ivre de mélancolie. J’ai attendu qu’une calotte glaciaire desserre son étau autour de mon corps, me suis nourrie de terre chaude et ai goûté aux caprices du vent quand il décide d’une autre destination pour mon vol. Je me suis laissée mourir de chagrin avant qu’on me relève, j’ai offert ma chair à qui en avait besoin. J’ai écouté le grondement d’une créature oubliée déclencher l’aube. Senti l’aigre doux d’une fleur éclose au sein d’un brasier. Et encore, j‘en oublie beaucoup, je le sais. J’ai vécu tant de choses, et maintenant, je suis perdue.
La colère, la joie, la haine se reproduiront. Mais chaque battement d’ailes, chaque crissement de roche, chaque froissement de feuille est unique. La seule constante, à ce qu’il semble, c’est ma façon de débarquer au milieu de tout cela sans y comprendre jamais quoi que ce soit.
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Ils étaient tous partis. Ils avaient tous, un à un, lancé leurs germes aux cinq vents, puis s’étaient laissés flétrir, rabougrir, disparaître sous terre jusqu’à ce que leur racine rende l’âme. Peut-être avaient-ils trouvé, ailleurs, une terre plus hospitalière –c'est ce qu’ils espéraient. Mais j’étais resté. Des siècles que ma première pousse avait percé cette terre craquelée. Nous étions alors une petite poignée, et nous savions que notre destinée était de peupler ce désert. J’avais grandi patiemment, rosée après rosée. Le jour où mes racines avaient percé une veine de terre humide, j’avais su. Je ne partirais pas d’ici. Ce n’était pas pour le simple plaisir de m’obstiner. Mais je savais, nous savions tous, que quelque chose arrivait. A ce moment-là, demain ou dans vingt siècles, il faudrait être prêt.Alors je faisais pousser mes branches patiemment, lentement je m’élevais vers le soleil en faisant gonfler mes fruits, entouré des racines délaissées par mes compagnons enfuis. Un jour viendrait un voyageur, chargé d’une quête essentielle. Je ne savais pas en quoi elle consisterait, mais je savais que le désert s’étendait à perte de sens. Le voyageur serait épuisé. Alors il viendrait à moi, et pourrait se ressourcer à mon ombre, avant de poursuivre sa route. C’est pourquoi je reste.
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Bonsoir à tous les rêveurs. Vous venez d'entrer par hasard au carrefour des rêves. Nous vous invitons à prendre place au-dessus, en-dessous ou même sur les coussins à votre disposition, toutefois sachez que vous risquez de vous y endormir... La seule recommandation dont nous souhaitons vous faire part avant de laisser la scène à notre jongleur évanescent est celle-ci : ne vous épuisez pas à courir après ses mirages. S'ils sont partis, c'est pour de bon. Sinon, c'est qu'ils sont toujours là.

Il y a une excroissance à n'en pas douter, ou plusieurs, sur ce corps-là. Comme un petit bout d'âme prêt à s'envoler à tire-d'aile, par un coude sans méfiance, une oreille trop ouverte ou une hanche trop tolérante. Ce sont les balles du jongleur évanescent qui roulent à toute vitesse sur les pistes que leur prêtent son corps. On les perd de vue, et tout à coup on les voit ressurgir entre ses orteils. Le jongleur, d'une inflexion infime, les envoie tournebouler dans les airs, puis les récupère en creusant le buste, où elles viennent gentiment se nicher.
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Au moment où il posa le pied au sommet de la colline,il sutqu’il y avait quelque chose d’étrange. Le plateau désertique s’étendait devant lui, drapéde fin de nuit. Quelques cactus, grands etbiscornus, parfaitement indifférents à l’incongruitéqu’on pourrait leur trouver, s’apprêtaient à recevoir le rose doré de l’aube qui coulait déjà des monts avoisinants. Il y avait parmi eux d’autres cactus, plus petits, qui fleurissaient sous le pied là où on l’attendait le moins. Certains, grands et petits, repliaient à cette heure leurs fleurs gorgées de lune, tandis que d’autres faisaientpatienterlesleurs, avides de soleil. Et, assise sur la caillasse, insensible à la proximité des épines avec sa peau nue, une enfant le fixait.
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Ce qui m’a réveillée ? Le claquement d’une mâchoire. Distant. Étrangement, les derniers échos sont cristallins. Quelle est la chose capable de produire un tel son ? Et, peu de temps après, comme le tonnerre suit invariablement l’éclair, un tiraillement. Ténu, mais je le ressens avec une âcre netteté tout au fond de moi. C’est comme si on m’aspirait les entrailles. Alors je redresse la tête, darde ma langue fourchue, et je le sens : un corps chaud, une pulsation à peine perceptible. Quelqu’un se trouve là-bas. De là, deux alternatives : ce quelqu’un est soit le témoin soit l’origine du déchirement de notre Toile. Je me déroule lentement de la petite bille rocheuse m’ayant servi d’amarre, et me mets en chasse.
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Comment en est-elle arrivée là, ça c’est une très mauvaise question à se poser en cette nuit d’errance. Le conflit grondait depuis quelques années sans qu’elle se trouve directement impliquée. Pour une raison qui lui échappe en cet instant précis, la cause de l’un des deux camps lui avait paru juste. Quand les circonstances s’y étaient prêtées, elle avait fait un premier pas vers les combattants. La solidarité entre frères et sœurs d’armes avait fait le reste. Cette nuit, la seule sœur qui ose l’accompagner à travers ce cauchemar, c’est la bouille ronde de la lune, obstinément fichée en plein ciel noir. Un nuage lui dessine un sourire sarcastique. Le sarcasme, entre sœurs d’armes, c’est de l’amour.
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Chut... Vous êtes au carrefour des rêves. Prière de ronfler à un volume ne risquant pas d'endormir les artistes en pleine cabriole. La pièce que vous allez voir ce soir est particulièrement délicate. Chuut, chut... Chaque souffle compte dans l'équilibre du cosmos... alors, quelle que soit l'audace de notre artiste, s'il vous plaît, maîtrisez les battements de vos coeurs. Oh, un dernier conseil : veillez à rester profondément endormis jusqu'au bout, afin de profiter de notre final. Vous vous réveillerez avec des paillettes sous les paupières... Mesdames, Messieurs, dans vos songes ce soir ; l'équilibriste hétéroclite !
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Elle réalisa en cheminant qu’elle n’avait pas beaucoup vécu en l’absence de son frère, puis compris que son corps avait vécu et vieilli, mais seul; elle, était restée quelque part dans une grotte d’où on voyait les étoiles.
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J’ai vu une étoile caresser son amante à trois galaxies de là, une planète s’ébrouer furieusement de sa croûte minérale, des volcans jaillirent pour taquiner le ciel, la poussière endormir un astre ivre de mélancolie.
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Le plus souvent, seule une volute de brouillard s’enhardit à venir clamer sa rancoeur au nez du monde ressoudé.
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