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Citations de Caroline Lunoir (53)


Aujourd'hui, un corps ciselé et doré à loisir est un pedigree. La condition physique n'est plus la seule chance de salaire, la garantie d'un gagne-pain, l'assurance-vie d'un travailleur. L'aisance n'a plus pour marque la langueur et les chairs abandonnées. Le poids est la nouvelle mesure sociale.
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« La vie continue ». En fait, la vie s’obstine.
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"La promenade a l’ambigüité de la famille, elle est douce et lassante." (p. 63)
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Le journal, lui, prétend ne pas juger de l’adultère mais s’interroger au sujet des moyens utilisés pour le cacher, avec les deniers du parti. Je regarde le montant annoncé et tous ces chiffres. Je n’ai qu’une seule question: cette somme est-elle le prix à payer pour renoncer à Marion ou pour me garder?
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« Je reviendrai. Dans un mois ou dans un an, sans raison ou pour un mariage, suppliée par ma mère, contrite ou heureuse d’être là, pour une réunion de famille ou pour un enterrement. Je reviendrai vérifier qui ils sont. Je débarquerai pour soigner un malaise, une solitude, et en récolter d’autres. Je poserai mes valises, je ne reste pas longtemps, hein, juste quelques jours, pour les écouter, pour les regarder vivre. Et je prendrai mon train, attendrie, agacée ou sombre. Un jour, mon dernier jour ici, je serai confusément atterrée de n’avoir pas su retenir des bribes de leurs vies pour ne pas qu’elles passent, sans bruit. Cette maison deviendra mon paradis perdu, un peu nauséeux, celui que je tresse déjà. Beau, fantasmé et triste. Comme pour tous les vieux cons. » (p. 94)
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p. 66 Je le dis sans cesse aux enfants, une fratrie est une chance, un cocon d’enfance et de soi-même qu’il faut aimer et préserver.
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Le bien et le mal sont des concepts universels, je peux encore l’admettre, s’il le faut. Il est sans doute mal de tuer un homme. Mais le dire ne résout rien. Parce que la définition de l’innocence et de la culpabilité, elle, n’appartient qu’aux hommes. À ceux qui s’érigent en juges. Elle n’a pas de contours, elle fluctue au gré de l’Histoire, des indignations, des enjeux. Elle dépend d’un corpus de règles qu’il faut encore adapter au détail de chaque situation, et cette adaptation donne toute latitude à l’arbitraire. La culpabilité répond au besoin immédiat de résoudre une situation de crise. De classification.
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Un type exécuté qui se dit innocent, ça laisse un arrière-goût de culpabilité. On est intransigeant pour le faire taire.
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« En dehors de ces quelques gouttes de sang que nous partageons et de cette maison, érigées en symboles et transmises à chacun comme partie de notre identité, rien ne nous réunirait. Éternel mais irrésistible contrat. La logique de lignée a ses limites. » (p. 28)
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Les notions d’innocence, de culpabilité construisent une enfance avec leur lot d’émotions : la satisfaction de soi, le calme et la certitude inébranlable de son bon droit contre le mensonge, le feu aux joues, les sueurs froides, la sourde panique d’être démasqué. Mais à présent, il n’y a plus rien. Qui que tu sois, quoi que tu aies été, le bannissement. Le bien et le mal jetés à égalité. Juger, je ne peux plus. Décider de ce qui est juste, je ne sais plus. Je croyais vivre en toute loyauté et nuire le moins possible aux autres. J’ai appris que l’innocence était relativ
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C’est simple, un aveu. Mais c’est irréversible.
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Je bronze mais j'ai peur. Peur de ce teint hâlé sans labeur. Peur de cette vie sans lutte. Peur du clanisme décomplexé dont je suis un beau produit.Je me chauffe tranquillement au soleil de notre société. Je ne déroge à aucune règle et surtout pas à celle de la révolte conventionnelle de la jeunesse rangée. Je n'ai rien à arracher à la face du monde pour exister. Je n'ai jamais connu que l'aisance. Tout m'a été donné pour perpétuer ma classe. J'aime ma famille et j'en suis aimée. J'étudie , je me cultive, je voyage, je dépense. Quoi que je souhaite entreprendre, trois connaissances de la famille me sont recommandées pour que je sollicite leurs conseils. J'attends seulement l'âge de la légitimité, celui qui permet d'être entendu.

Cette promenade a l'ambiguïté de la famille, elle est douce et lassante .
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« Dans notre tribu, hors la caste bienveillante des grands-tantes, avec leurs maris et sa hiérarchie propre, chacune ici redevient fille de, identifiée par sa classe d’âge, tante, nièce ou cousine. Les prénoms n’ont vraiment d’importance qu’à niveau égal. Petite, je les ai parfois révisés avant d’arriver, dans la voiture. Les réciter, branche par branche, était comme redescendre de l’arbre. » (p.13)
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Ce matin toute la sainte presse se gargarise du symbole de l’investiture d’une femme pour représenter un parti majeur dans une campagne « jusqu’alors marquée par la testostérone et le machisme ».
Pourtant malgré le symbole qu’elle représentait , Nathalie M. ne lavera aucun honneur de femme. Elle n’a aucune chance. Je n’ai aucun doute. Ils vont commenter ses tenues ou ses brushings, et interroger sa capacité à incarner la fonction suprême. Ils vont traquer ses approximations sur les sujets masculins de l’économie et de la défense.
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Des toiles abstraites, de celles qui ne disent rien de celui qui les a choisies, sont accrochées au mur, la moquette est d’un rouge profond.
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J’aimerais tenir le journal du fil tendu de notre vie jusqu’à cette cible. Je me suis dit qu’un jour, quelqu’un, le biographe de Paul ou les enfants, voudrait savoir comment j’ai vécu tout ça. J’ai également pensé que plus tard, peut-être, à l’heure du repos et de notre vieillesse, je voudrais me contempler dans le miroir de ces années, retrouver la femme que j’étais, me piquer à l’émotion de ces moments.
J’ai trouvé ce cahier dans la bibliothèque. Un de ces articles de papeterie avec une belle couverture de cuir que l’on caresse avec plaisir lorsqu’il vous est offert à l’occasion d’une inauguration, que l’on destine à de multiples projets mais qui finalement, souvent, reste vierge. À moi de jouer !
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p. 106 les digues du chagrin cèdent lorsqu'on rencontre de la compassion.
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Que dire de moi, à côté de Paul ? Je l’ai rencontré en faculté de droit. C’est tellement classique. Il mendiait mes commentaires d’arrêt pour s’en inspirer et admirait, selon ses mots, ma puissance de raisonnement. J’adorais son sens de la répartie et son éloquence. Sa gouaille parfois tapageuse, parfois désordonnée, toujours séduisante. J’ai finalement choisi le journalisme. Je couvrais l’Europe de l’Est, cette région qui me fascine. J’ai appris le russe. Il est entré en politique. Ses succès m’ont happée.
J’ai voulu des enfants. Il a aimé que j’en veuille. Nos enfants ont singulièrement marqué son image publique. Quand il était encore préfet, à chaque nouveau poste il était d’abord annoncé comme "Paul V., père de quatre enfants". Comme si avoir quatre enfants vous étiquetait avec plus de garantie qu’une couleur politique. 
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L'hiver, quand je me lève au petit matin, les champs sont enrhumés de brume.
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Mes quatre grands-tantes et leurs maris constituent ma plus grande collection de vieux. Du plus loin que je me souvienne, je les ai toujours évités soigneusement.
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