Caroline Pochon, « Deuxième Femme »
Je comprends que la polygamie est un mors aux dents de la femme, une injection du venin de la jalousie, juste un peu plus forte que la dose vaccinatoire et juste un peu moins forte que celle de l'empoisonnement. Un aiguillon qui maintient chaque femme dans l'incertitude face à l'homme qu'elle aime et donc, dans un effort constant pour être la plus belle, la plus douce, la plus aimable, la favorite.
Les hommes que j’ai aimés m’ont donné l’Afrique, sa chaleur, ses nuits sans fin, sa musique, sa danse, ses improvisations, son bricolage quotidien, ses langues qui chantent dans la grisaille, ses éclats de rire sans Banania, sa connivence de parias, ses combines miraculeuses.
J'éprouve l'Afrique. La faim au ventre et al fatigue de voir qu'aujourd'hui non plus il n'y aura pas de miracle, juste quelques expédients pour faire survivre toute cette famille. Il parle de cette roue d'enfer qu'est l'Afrique. Chaque fois que tu crois pouvoir prendre ton essor, les femmes, les soeurs, le village t'entraînent de nouveau vers le bas. Impuissance !!
On ne prend pas une deuxième femme lorsque la première est enceinte. "Beaucoup approuvent, d'autres discutent.
Désormais , je sais. Polygamie rime avec paranoïa - et pas seulement sourires faux-cul.