Caroline Sers présente son roman "
Les Jours suivants"
En plein hiver, dans le café associatif d'un village, toutes les lumières s'éteignent. Comme celles du bourg, du canton, du département
C'est une panne d'électricité géante, dont on ignore l'origine.
Il fait froid, l'eau n'est peut-être plus propre à la consommation, des rôdeurs profitent de l'obscurité, les téléphones sont hors service. Les seules nouvelles sont les rumeurs partagées.
Pierre, néorural anxieux, tente de s'organiser avec ses amis. Il leur faut retrouver des gestes oubliés et inventer de nouveaux liens sociaux, loin des réseaux virtuels.
Dans cette situation où tous leurs repères ont volé en éclats, ils vont prendre conscience qu'ils s'étaient installés dans un mode de vie auquel ils n'adhéraient pas complètement.
Chaque jour est désormais l'occasion d'en changer
Un extrait à lire sur https://calmann-levy.fr/livre/
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Le brusque sentiment de sortir de sa routine, d'être contraint par des événements extérieurs à ne pas pouvoir exécuter les tâches habituelles mais à devoir en inventer d'autres le remplit d'une sorte de joie urgente, teintée d'angoisse. L'exaltation n'était pas loin, contrairement au jour où la sirène l'avait figé comme un animal pris dans les phares d'une voiture.
" Vous dînerez dans votre chambre, avait articulé sa mère. Vous aurez ainsi le temps de réfléchir à vos actes."
Nicole n'avait pas bronché. Après tout, cela lui éviterait de nouvelles remontrances. Une soirée de silence et de solitude ne lui faisait pas peur.
"L'attente est souvent solitaire."
Il allait y avoir une expertise. Une évaluation des meubles, tableaux, objets. Afin que nul ne soit lésé, comme l'avait martelé Tante Jeanne.
-Il va faloir que nous prenions en compte ce que tu as chez toi, lui avait glissé Tante camille un moment ou sa soeur discutait des détails tecnhiques avec le notaire.
Corinne, ahurie, avait à peine réussi à balbutier un "pardon? " suffoqué.
- Écoute, quand même, ce n'est pas rien ce qui s'est passé. Je suis inquiète pour toi, franchement...Je....
- Inquiète-toi plutôt pour tes enfants, et fiche-moi la paix !
- Pour mes enfants ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- Oh, avec Rose qui est d'une impertinence incroyable et Vladimir toujours collé à tes basques, franchement tu as du souci à te faire! (...)
p 117
"Bien sûr, ils doivent respecter la confidentialité, le secret médical, cela va de soi. Mais ne rien savoir, être obligé de tirer soi-même des conclusion de ce que l'on voit, conclusions parfois erronées, plonge dans l'angoisse."
Les souvenirs ne sont que cela finalement, songea-t-il, une revisitation des évènements à l'aune de ce qui se produit ensuite, une adaptation des images que l'on en retient pour qu'elles coïncident avec ce qu'on en pense.
Oui, il allait partir dans le Sud et commencer une autre vie. Même si le nouveau monde n'était pas encore pour demain, il allait se construire son nouveau monde à lui, comme il l'entendait. Il était temps de vivre... “
Le Net était la caisse de résonnance de tous les irresponsables de la terre qui cherchaient un bouc émissaire au moindre de leurs faux pas
"Souvent, nous lui expliquons que la "vraie" vie est bien différente de cela. Nous lui parlons de ce que nous ferons lorsque nous sortirons de l'hôpital. Une de mes cousines m'a envoyé un livre avec des photos de son jardin. Fleurs, légumes, jolies couleurs qui plaisent beaucoup à Thomas. Voilà la vie...."