La vengeance ne nous ramènera pas tous ces gens.
- Je savais que tu étais différent. Je l'ai flairé à ton odeur, murmura Reed.
- Dois-je en déduire que je pue ?
Sa peau le picotait là où elle le touchait. Il sentit ses muscles et ses côtes se ressouder, le sang palpiter dans ses veines. Il ne se serait jamais douté qu'un acte de soin puisse être si érotique. Il poussa un grondement en imaginant les mains d'Hannah sur un autre homme pour le guérir. Était-ce agréable pour eux ?
Si tu veux expliquer à une meute de loups-garous affamés ce qui est arrivé à leur repas, libre à toi. Mais je ne suis pas le petit chaperon rouge vers la maison de sa mère-grand. Ne t'attends pas que je m'écrie : "Comme vous avez de grandes dents !" et que je te donne mon panier.
Cependant, d'autres pensées la tracassaient davantage. Que feraient-ils une fois à l'abri ?
Et qu'allaient-il faire concernant leur situation ? Envisageait-elle vraiment un ménage à trois avec ces deux hommes simplement parce qu'un désir brûlant avait semblé les animer pendant un bref instant ? Comment réagiraient-ils ? Et comment devait-elle réagir ?
Alors même que le froid l'enveloppait, son corps se réchauffa à l'idée d'être aimée et caressée par ces deux hommes. Un agréable picotement la parcourut et elle ne prit guère la peine de le réprimer. Ce fourmillement empêchait le froid de pénétrer ses os et évoquait les possibilités d'un avenir auquel elle n'avait jamais pensé. Un avenir avec deux hommes. Cela pouvait-il vraiment fonctionner ? Le souhaitait-elle ?
Un mâle blond en jean taille basse poussa un hurlement tandis qu'il observait les seins nus de la femme qui se trouvait devant lui. L'homme qui se tenait à ses côtés émis un grondement féroce en se frappant le torse. Corbin se plaça en retrait et sentit la tension l'envahir, courant sur ses bras tel un fourmillement. Chouette.(...) Un cri féminin jaillit derrière lui. Corbin huma la peur de la jeune femme et sourit. L'ignoble goût métallique lui enroba la langue. Il n'y avait pas de meilleur aphrodisiaque pour un loup comme lui. Une violente gifle réduisit la femme au silence.
Il secoua la tête. Il devait trouver un autre sujet de conversation pour détourner leur attention de leur captivité. La seule chose qui lui venait à l'esprit et suscitait son intérêt était assise sur ses genoux, et elle frottait son alléchant postérieur contre son érection chaque fois qu'elle bougeait, qu'elle en ait conscience ou non.
Elle était seule. Pour toujours. Et à cette pensée, son âme se brisa en un million de morceaux. Elle fondit en larmes et laissa ces dernières glisser tout son être endolori par l’affliction. Elle remarqua à peine les bras forts qui se refermèrent sur elle, remarqua à peine l’odeur de loup et d’homme qui l’enveloppa tandis qu’elle pleurait.
Pleurait à cause de l’injustice, pleurait pour son frère. Pleurait pour elle. Parce que désormais, elle n’avait plus aucune raison de continuer à fuir, aucun endroit où se réfugier. Elle était Leah Helm, une sorcière d’eau sans couvent. Et rien d’autre.
- Je t'aime, murmura-t-elle. Je n'aurais jamais pensé à jouer comme ça avec de la peinture.
Reed poussa un grondement de pure satisfaction.
- Que veux-tu que je te dise ? Je suis un artiste.
Quel genre de personne désirait deux hommes à la fois ? Deux étrangers, de surcroît. Surtout quand une horde de loups-garous enragés étaient sur le point d'attaquer ? Très mauvais timing.