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3.78/5 (sur 202 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Eastbourne , le 08/05/1940
Mort(e) à : Londres , le 16/02/1992
Biographie :

Angela Carter, née Angela Olive Stalker, est une romancière et journaliste anglaise, connue pour ses œuvres de réalisme magique féministe et de science-fiction postmoderne.

Elle commence à travailler comme journaliste au "Croydon Advertiser", suivant les traces de son père, journaliste lui aussi. Elle s'inscrit à l'Université de Bristol où elle étudie la littérature anglaise (1962-1965), puis travaille comme journaliste et critique littéraire. "The Man Who Loved a Double Bass", sa première nouvelle, est publié en 1962. Elle obtient le Prix Somerset Maugham 1969 pour son troisième roman "Le théâtre des perceptions" (Several Perceptions, 1968). En 1969, Angela Carter utilisa l'argent qui accompagnait son prix Somerset Maugham pour voyager au Japon, vivant pendant deux ans à Tokyo. Elle écrivit des articles sur son séjour pour New Society, et un recueil de nouvelles, "Feux d'artifice" (Fireworks (1974). On peut trouver des traces de ses expériences au Japon dans "Les machines à désir infernales du docteur Hoffman" (The Infernal Desires Machines of Doctor Hoffman, 1972). Elle partit ensuite explorer les États-Unis, l'Asie et l'Europe, aidée par sa maîtrise du français et de l'allemand. Elle passa la plupart des années 1970 et 1980 en tant qu'écrivain résident dans des universités, à Sheffield, Université Brown, l'université d'Adelaide et l'université d'East Anglia.
En plus d'être une romancière et une nouvelliste prolifique, Carter récrit plusieurs contes merveilleux pour son recueil de nouvelles "La compagnie des loups" dont "The Bloody Chamber" et de nombreux articles pour The Guardian, The Independent et le New Statesman. Elle écrit aussi pour la radio, y adaptant plusieurs de ses nouvelles. Deux de ses récits sont adaptés au cinéma, "La compagnie des loups" (The Company of Wolves, 1977) par Neil Jordan (1984) et "Le magasin de jouets magique" (The Magic Toyshop, 1967) (1987) par David Wheatley.
On situa son œuvre, depuis "Le magasin de jouets magique" (1967) jusqu'à son dernier roman, "Bien malin qui connaît son père" (Wise Children, 1991), dans le courant nommé "réalisme magique", qui combine une fantaisie exubérante avec la précision extrême des descriptions, le réalisme pointilleux de l'écriture avec le fantastique de l'inspiration.
Elle se marie à deux reprises, la première en 1960 avec Paul Carter. Ils divorcent après 12 ans de mariage. En 1977, elle prend pour second époux Mark Pearce. Le couple a un fils.

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The Magic Toyshop by Angela Carter (1987)


Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Sa peau me recouvre entièrement ; nous sommes comme les deux moitiés d'une graine enfermée dans le même tégument. J'aimerais devenir énormément petite de sorte que tu pourrais m'avaler, comme ces reines de contes de fées qui conçoivent lorsqu'elles avalent un grain de blé ou une graine de sésame. Alors je pourrais me loger à l'intérieur de ton corps et tu me porterais.
La chandelle vacille et s'éteint. Son toucher me console et me dévaste à la fois ; je sens mon cœur battre, puis se dessécher, nue comme une pierre sur le matelas rugissant tandis que la ravissante nuit lunaire se glisse par la fenêtre pour pommeler les flancs de cet innocent qui fabrique des cages pour y garder les doux oiseaux. Mange-moi, bois-moi ; assoiffée, rongée d'amertume, infestée de lutins, je ne cesse de retourner à lui, encore et toujours, pour que ses doigts me dépouillent de cette peau en lambeaux et me vêtent de son habit d'eau, ce vêtement qui me détrempe, son odeur de vase, sa capacité de noyade.
Désormais, les corbeaux laissent tomber l'hiver de leurs ailes et évoquent de leur cri la saison la plus rude.
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Le luxe inhabituel qui l'entourait, elle le trouvait poignant, parce qu'il ne procurait nul plaisir à son possesseur.
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Il est des yeux capables de vous manger.
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Le chant du loup est le bruit du tourment qu'il vous faudra souffrir ; en lui-même, c'est déjà un meurtre.
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Et mes yeux découvrirent le lit nuptial de ses ancêtres, imposant, aussi grand à lui seul, ou presque, que ma chambrette à la maison, avec les gargouilles sculptées sur ses surfaces d'ébène, sa laque vermillon, ses dorures ; et ses rideaux de gaze blanche gonflés par la brise marine. Notre lit. Et entouré d'une telle quantité de miroirs ! Des miroirs sur tous les murs, dans des cadres majestueux aux dorures contournées […] La jeune épousée […] était devenue cette multitude de filles que j'apercevais dans les miroirs, identiques dans leur tailleur bleu marine très chic. […]
- Voyez, dit-il, désignant d'un grand geste ces élégantes jeunes femmes. Je me suis offert un harem entier !
(p. 18)
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Oh mais qu’elle avait été belle, et était restée belle, Tristessa de St Ange, promue comme « La plus belle femme du monde » (t’en souvient-il ?) , qui exécutait ses autobiographies symboliques en des arabesques de kitsch et d’hyperbole, et transcendait pourtant la rhétorique de la vulgarité en la rendant illustre grâce à une héroïque absence de compromis.
Je pense que c’était Rilke qui déplorait énormément le caractère inapproprié de nos symboles, regrettait si amèrement que nous ne puissions, à l’instar des Anciens Grecs (étaient-ce eux ?), trouver des symboles externes adaptés à la vie en nous ; oui c’était sa formule. Mais non. Il se trompait. Nos symboles externes sont voués à toujours exprimer la vie en nous avec une précision absolue : comment pourrait-il en être autrement, puisque la vie les a engendrés ? Ainsi ne devons-nous pas accuser nos pauvres symboles s’ils prennent des formes qui nous semblent si futiles, ou absurdes, car les symboles eux-mêmes n’ont aucun contrôle sur leurs propres manifestations incarnées, aussi dérisoires puissent-elles être : seule la nature de notre vie a déterminé leurs formes.
Une critique de ces symboles est une critique de nos vies.

But oh, how beautiful she had been and was, Tristessa de St Ange, billed (do you remember?) as ‘The most beautiful woman in the world’, who executed her symbolic autobiography in arabesques of kitsch and hyperbole yet transcended the rhetoric of vulgarity by exemplifying it with a heroic lack of compromise.
I think it was Rilke who so lamented the inadequacy of our symbolism – regretted so bitterly we cannot, unlike the (was it?) Ancient Greeks, find adequate external symbols for the life within us – yes, that’s the quotation. But, no. He was wrong. Our external symbols must always express the life within us with absolute precision; how could they do otherwise, since that life has generated them? Therefore we must not blame our poor symbols if they take forms that seem trivial to us, or absurd, for the symbols themselves have no control over their own fleshly manifestations, however paltry they may be; the nature of our life alone has determined their forms.
A critique of these symbols is a critique of our lives.
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Des yeux verts comme des pommes. Verts comme des fruits de mer morts.
Une bise se lève; elle produit un son singulier, bas, précipité, sauvage.
Quels grands yeux tu as. Yeux d'une incomparable luminosité, de la phosphorescence mystérieuse des yeux de lycanthrope. La glace verte de tes yeux fixe mon visage songeur. C'est une substance qui conserve, comme un ambre liquide et vert; elle me prend au piège. Je redoute d'y demeurer prisonnière à jamais, comme les pauvres petites fourmis et les mouches qui collèrent leurs pattes dans la résine avant que la mer ne recouvre la Baltique. Il me fait pénétrer dans ses yeux en tournoyant sur une gigue de chants d'oiseaux. Il y a un trou noir au milieu de tes deux yeux, c'est leur centre immobile; la tête me tourne quand je regarde là, comme si je risquais d'y tomber.
Ton œil vert est une chambre de réduction.
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Après la Terreur, dans les premiers jours du Directoire, les aristos qui avaient échappé à la guillotine adoptèrent la coutume ironique de se nouer un ruban rouge autour du cou à l'endroit exact où le couperet aurait dû s'abattre, un ruban rouge comme le souvenir d'une plaie.
(p. 13)
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Et chaque coup de langue déchirait peau après peau, toutes les peaux d'une existence en ce monde, découvrant la patine naissante d'un pelage luisant. Mes boucles d'oreilles redevinrent de l'eau et dégoulinèrent sur mes épaules. D'une secousse, je les chassait de ma belle fourrure.
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Les loups avaient veillé sur elle [enfant abandonnée] parce qu'ils savaient qu'elle était une louve imparfaite ; nous [les humains] l'enfermions dans une solitude animale par peur de son imperfection parce qu'elle nous montrait ce que nous aurions pu être.
(p. 81-82)
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