AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Caryl Férey (1388)


L’Europe avait dépecé l’Afrique en taillant dedans à la règle, en se partageant les parts de gâteau devenues colonies.
Commenter  J’apprécie          230
Cent mille lions vivaient en Afrique dans les années 1960, moins de trente mille aujourd’hui. Un génocide à mesure que les humains empiétaient sur leurs territoires, obligeant les fauves à s’entretuer pour continuer d’exister. Pour le reste, les méthodes d’assassinat allaient de l’AK-47 au cyanure ou à l’arsenic injectés dans une carcasse d’herbivore, de l’électrocution (15 000 volts dérivés d’une ligne électrique plongée dans une mare) aux pesticides déversés dans les points d’eau, comme c’était le cas à Wild Bunch.
(page 293)
Commenter  J’apprécie          230
L’Europe avait dépecé l’Afrique en taillant dedans à la règle, en se partageant les parts de gâteau devenues colonies. Les tribus hereros qui en Namibie s’étaient soulevées contre l’occupant allemand avaient été massacrées par les soldats du général Von Trotha, les survivants parqués dans des camps de concentration où, affamés, les trois quarts avaient péri, constituant le premier génocide du XXe siècle.
(page 197)
Commenter  J’apprécie          230
Car détruire l’écosystème qui les faisait vivre ne suffisait pas. La guerre de l’humain contre l’animalité s’était répandue sur tous les continents : pièges, lances, poisons, fusils, armes automatiques et engins de guerre, les champs de bataille étaient jonchés de cadavres de rangers morts en mission et de braconniers anonymes manipulés par des trafiquants intouchables.
Commenter  J’apprécie          230
Elle avait vingt-six ans, le cœur offert aux balles de l'amour qui un jour la foudroierait, et Priti brûlait que les choses arrivent. Tout, maintenant, vite, avant qu'elle meure comme une idiote.
(p.116)
Commenter  J’apprécie          230
Trois collines cernaient Norilsk : le mont Schmidt, gorgé de charbon, Rovdnaïa, où se situaient les mines les plus riches, et le mont Chikha, d’où l’on extrayait les matières premières pour le bâtiment. Le vent faisait des traînées de poudre blanche sur l’asphalte transi. Gleb n’était pas venu dans les parages depuis deux ou trois ans, préférant les escapades sauvages dans la toundra ; l’ascension ne laissait voir que des champs de carcasses, de tuyaux, de wagonnets abandonnés, de bidons, de tubes de pipeline défoncés, de voitures et de bus aux vitres explosées, de structures comme des bunkers éventrés. Tout était renversé, jeté cul par-dessus tête et laissé là au temps. À quoi bon démolir, transporter, recycler : il y avait des carrières partout déjà pleines de machines et de matériel usagés, des casses à ciel ouvert pourrissant éternelles, comme les sous-marins atomiques dans la mer de Barents …
Commenter  J’apprécie          230
Lena gagnait deux fois moins d’argent comme assistante légiste que n’importe quel bureaucrate, à peine le même salaire que son mari mineur. Lena ne se plaignait pas. Partout en Russie les médecins mettaient la clé sous la porte par manque de perspectives, laissant les patients pratiquer l’autodiagnostic via Google sans émouvoir les autorités sanitaires – le ministre concerné, se félicitant de la hausse de l’espérance de vie (au plus bas après la chute du communisme), en avait profité pour ne rien faire… Oui, il valait mieux rigoler.
Commenter  J’apprécie          230
Elle longea un marais où chevaux et hérons faisaient bon ménage, traversa des villages assoupis où les maisons jamais terminées formaient la majorité des habitats. La terre était ocre, la route d’asphalte martyrisée par les camions.
Commenter  J’apprécie          230
Ils avaient privatisé la santé, l’éducation, les retraites, les transports, les communications, l’eau, l’électricité, les mines et puis ils avaient privatisé la Concertation.
Commenter  J’apprécie          232
Le port d'Audierne s'animait à l'heure du marché, les premiers touristes profitaient de l'éclaircie pour déambuler sur les quais, les mains emplies de victuailles ou de cochonneries acidulées. Parmi eux quelques locaux (…), aussi quelques jolies filles (…) et puis des familles, des familles par paquets, des anonymes qui se prenaient par la main, comme si tout cela ne tenait qu'à un fil, le lien fragile qui les unissait encore, l'illusion d'être ensemble, sachant déjà que l'amour se déliterait à la première névrose soulevée et les réduirait au silence endimanché du poulet hebdomadaire.
Commenter  J’apprécie          230
- Ce sont tes frères qui t'ont appris à tirer ? dit-il après une longue courbe.
- Oui.
- Vous chassiez quoi, avec vos carabines?
Jana haussa les épaules.
- Des carabiniers...
Commenter  J’apprécie          230
... ainsi le sida était considéré comme une maladie banale liée à la pauvreté, la malnutrition et l'hygiène, excluant explicitement le sexe, aux conséquences intolérables, notamment en matière de moeurs masculines.
Selon ce point de vue et pour contenir le fléau, la politique sanitaire du gouvernement avait d'abord préconisé l'ail et le jus de citron après les rapports sexuels, et de prendre une douche ou d'utiliser des pommades lubrifiantes.
Le rejet des préservatifs, considérés comme non virils et l'instrument des blancs, malgré les distributions gratuites, finissait de noircir un tableau déjà passablement désespérant.
Commenter  J’apprécie          230
Les Bostwanais préféraient l'humilité à l'ostentation.
Commenter  J’apprécie          220
Cette guerre de la frontière, ces dizaines de milliers de morts, ces jeunes Angolais enrôlés de force qu’on obligeait à tuer leurs voisins, ces millions de déplacés… toute cette horreur n’avait plus de sens.
(page 407)
Commenter  J’apprécie          220
Les serpents ne savent pas reculer.
(page 387)
Commenter  J’apprécie          221
Et les premières tueries de masse – douze mille éléphants massacrés pour la seule année 1887.
Commenter  J’apprécie          222
Dans les années trente, Staline décida de bâtir la ville-usine de Norilsk pour exploiter les minerais non ferreux de la région tout en investissant le Grand Nord russe. Le Petit Père des peuples signa alors le décret secret qui fonda le goulag de Norilsk sous le nom de Norillag.
(page 121)
Commenter  J’apprécie          220
Passé une usine de charbon et ses wagonnets, nous longeâmes la mine en question, enchevêtrement de tuyaux, de ferraille, de machines et de hauts-fourneaux vomissant l’écume noire de la Terre.
Des relents de Zola.
(page 82)
Commenter  J’apprécie          220
La nuit bleu pétrole, les fumées fantastiques que crachaient les hauts-fourneaux, les lumières des blocs d’immeubles le long des avenues, cette ville déglinguée, des visions de Blade Runner, presque hypnotiques… Au fond, je commençais à comprendre ce que je faisais là, mon bonnet enfoncé sur le crâne, la peau rougie par le vent des hauteurs : ces images, belles et laides à la fois, me hanteraient jusqu’à la fin de mes jours…
(page 71)
Commenter  J’apprécie          220
Norilsk est un ancien goulag aujourd’hui tenu par des oligarques, poursuivaient-elles, des proches de Poutine qui s’enrichissent avec le nickel. Norilsk est une ville fermée, interdite aux touristes comme aux Russes ; il faut même une autorisation du FSB pour y aller ! L’ancien KGB ! (page 14)
Commenter  J’apprécie          220



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Caryl Férey Voir plus


{* *}