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Critiques de Catherine Ecole-Boivin (70)
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La Métallo

Un immense coup de coeur pour ce roman d'une vie ouvrière située entre les années 1960 et 1980...qui dit avec les "tripes"... la détermination, le courage et le combat d'une femme "métallo" pour sa dignité !! La citation choisie en exergue l'exprime au plus juste !





"J'étais de la race de ces hommes qui brisent les cailloux avec les mains, qui couchent sur la neige comme sur de l'ouate, qui meulent des olives entre leurs mâchoires et qui veulent aimer toutes les belles tsiganes de la terre. Je ne demandais pas à mon prochain qu'il me nourrit et n'acceptais pas

non plus d'être son âne : je crois que c'est cela la dignité.

- Panaït Istrati, Dominitza de Snagov [éd. le livre moderne illustré, 1935]"



Un choix de lecture non intentionnelle, mais qui tombe dans cette période de révolte plus que compréhensible de la population française; ce mouvement fort des "Gilets jaunes", et ce "roman de vie" a des résonances

démultipliées dans ce contexte social de cette fin 2018 !!! A tel point que cela en est très troublant , après lecture...!!



Un grand coup de coeur pour cette auteure-historienne que je découvre par ce dernier roman, inspiré de la réalité ouvrière entre les années 60 [ *L'histoire débute en 1967] et 80, plus spécifiquement dans les forges et les acieries , en Basse-Indre, ancêtres d'Usinor puis d'Arcelor...

Notre "héroïne" courageuse, et magnifiquement fière porte un prénom d'homme, Yvonnick, ainsi que des bras d'homme grâce à sa mère qui l'a incité aux exercices, sport, et surtout lui a appris à se battre et à vivre indépendamment des hommes !



Pourtant... elle rencontre Julien, c'est l'amour partagé, la naissance d'un petit garçon, adorable, mais handicapé... cela ne décourage pas les nouveaux parents, courageux et unis ! Julien est métallo, il est fier de son travail... et en parle joyeusement et fièrement à son épouse. Et puis, le drame survient: Yvonnick se retrouve veuve à 29 ans, avec un tout petit... Si elle en veut pas perdre la petite maison, propriété de l'usine, elle doit remplacer son mari à la forge... et voilà notre Mère Courage, qui s'attelle à la tâche avec vaillance, et ce n'est pas une mince affaire de se faire accepter dans le monde de l'Usine, exclusivement masculin....



"On me confie une burette d'huile et une caisse à outils pour les menus entretiens. Certains collègues râlent de me voir tripoter le laminoir, rôder autour de cette chasse gardée.

On prend ma défense : " Yvonnick, c'est pas pareil, elle est la femme de Julien."

Je ne suis pas moi, je suis la veuve de quelqu'un, cela me donne le droit de marcher où il a marché, ma vie ici dépend d'un mort. (p. 216)



Une vraie pépite d'émotion et de parole redonnée au monde ouvrier...Une femme-mère-Courage, Yvonnick que les épreuves auraient pu terrasser, se bat, aime, joue des coudes, a son franc-parler, est fière de son métier de "métallo", de son difficile quotidien à l'usine, entre les chefaillons tripoteurs" et les camarades solidaires...Yvonnick nous parle des évolutions de l'Usine, de mai 1968, du dit progrès... qui oublie, "laisse sur le carreau " en passant, les ouvriers qui ont enrichi les grands patrons de l'industrie, pendant des décennies !!



"L'acier nous fabrique en nous rendant vulnérables.

On exploite les sols, on exploite les hommes, l'acier nous bouffe. le genre de mots interdit dans notre métier : le verbe aimer. Beaucoup d'entre nous se réfugient ici, comme le crassier et ses canaux se nourrissent des mauvaises herbes. L'acier, dans sa constance, dans le rythme des machines, me rassure contre la violence des hommes quand la pression les aspire. L'usine, c'est un bruit, mais aussi nos regards du temps où nos ancêtres travaillaient ensemble dans la campagne ou sur les océans, la loi du plus endurant et le soutien du plus faible. Bien sûr, je voudrais travailler d'un coup sans jamais revenir, mais je reviens et chaque fois, remplie d'elle plus que la veille.

La pauvreté, notre pauvreté, a des choses à dire."(p. 244)



Un roman "vrai", tiré d'une authentique réalité sociale, rendue encore plus vivante par le style de l'auteure, mêlant poésie, jargon ouvrier, technique, argot du monde du travail, de l'Usine...et le parcours d'une femme

déterminée, indépendante et vaillante , auquel on ne peut que s'attacher...! Des mots très justes pour exprimer la dureté incroyable du monde ouvrier en usine... alors d'autant plus pour les femmes... qui doivent combattre pour leur dignité, tant au travail qu'à la maison !!...



"Elles draguent en jurant que non mais en s'approchant des gars avec familiarité. Je ne les juge pas.

Elles m'apprennent quelque chose : pour survivre ici parmi les machines il faut que quelqu'un d'humain nous regarde. (p. 133)



Bravo et MERCI à Catherine Ecole-Boivin... pour ce concentré social , émotionnel et littéraire...même si la Bible de notre Mère-Courage se concentre sur le catalogue annuel de Manufrance...Objet-papier magique et consolateur pour la métallo, Yvonnick...!
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Le petit bonnet de laine rouge

C'est un roman de la collection:"Terres de France "que je connais peu qui nous fait découvrir la presqu'île du Cotentin, la région de la Hague, après la deuxième guerre mondiale.

Marin Bellengerie a passé cinq ans au stalag , dans des conditions précaires,affaibli par le manque de nourriture et les conditions de vie humiliantes des prisonniers,il rejoint sa ferme, où il retrouve sa femme Vivianie,et sa petite fille: Margriette, dont nous allons suivre la vie pendant plus de vingt ans...

Le bonnet de laine rouge, c'est le bonnet qu'elle portera petite, pas par coquetterie mais pour que sa mère puisse la repérer de loin, entre les murets de pierre sèche de la Hague...mais surtout celui dont elle ne voudra se séparer à aucun prix , sa mère ,amoureuse d'un américain,le suivra là- bas....elle ne la reverra jamais....

Cette jeune paysanne va grandir entre un père aimant qui lui apprend le métier "d'agriculteur",aux côtés d'une belle mère compréhensive....à vingt ans , enceinte de son fiancé, disparu en Algérie elle épouse Maurice Lanicole, un agriculteur beaucoup plus âgé qu'elle , paresseux et amoureux,lui,de la bouteille...

La vie rurale est très dure, des femmes comme Margriette,travaillent plus ou autant que les hommes, souffrent à cultiver la terre, d'autant que la seconde guerre mondiale puis la guerre d'Algérie ont durement affecté ces familles....

Margriette endure le travail de la terre, ses exigences, sa pénibilité....cette héroïne ,touchante,vraie,optimiste, débordant d'espérance malgré la terre qui prend et qui donne,travaille dans les années 60,sans reconnaissance sociale, sans statut sauf celui d'obéir ou non à son mari?elle n'a aucune autonomie....

Mais le monde change.....la construction de l'usine de la Hague pousse les familles à vendre leurs terres et à s'installer au soleil, dans le Gers.....

Margriette découvre le soleil du Lauraguais....une culture très différente,le gavage des oies, les truffes noires,les pêches juteuses au lieu du cidre de Normandie et bien d'autres secrets que je ne révélerai pas...la fin de cet ouvrage est surprenante...

Ce livre est l'œuvre d'une enseignante qui vit dans la région de la Hague,elle a connu l'héroïne, maintenant une vieille dame......Un beau roman d'amour facile à lire qui met en avant le statut des femmes de la terre dans les années 60 et qui donne un aperçu des changements auxquels ont été confrontés les paysans de cette région, chassés de leurs terres par l'arrivée des usines.

J'ajoute que cette héroïne se cultivait en lisant beaucoup la nuit et qu'elle avait donné le nom de Simone( pour Simone de Beauvoir) à une de ses vaches!



Une femme courageuse et digne qui travaillait comme un homme et qui a su , encouragée par sa belle mère gagner son indépendance et voler de ses propres ailes.Combien de familles d'agriculteurs , dans ces années là lisaient" la peau de Chagrin "de " Balzac "à 10 ans, la " terre de Zola, "Maurois ", "Mauriac,"Dumas et bien d'autres??les enfants en ce domaine avaient loisir de "dévaliser"avec bonheur la bibliothèque de l'école rurale.... Poussés par leur mère et leur grand- mère grandes lectrices.....après le travail de la terre ....aucune "retenue" dans ce domaine, que du bonheur!



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Embrasser l'eau et la lumière

A regret je referme ce livre ... Décidément j'apprécie de plus en plus la plume de Catherine Ecole-Boivin, et les sujets qu'elle met en lumière .

Lulu ( Lucille) est née en terre bretonne, au milieu des marais salants qui, tout au long de son enfance, ont pris une place vitale. Avec Agnès, la vieille saulnière, elle parcourt les oeillets, elle récolte le sel avec passion.

Mais dans ces années d'après-guerre, les femmes n'ont guère de place dans un métier comme celui-ci et Lulu devra se battre pour gagner sa place, et le droit d'aimer Daniel, son voisin.

Envoyée à Nantes chez sa vieille tante, elle travaille dans un commerce mais n'oublie pas le projet qu'elle chérit, devenir saulnière.

Un livre qui fait écho à ma propre enfance, entre Nantes et la Vendée.

Beaucoup de références à des lieux connus, des odeurs d'enfance ( les immortelles et leur parfum de curry), l'odeur de la vase, de l'air marin.

Les descriptions du marais sont d'une poésie à couper le souffle.

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La Métallo

C'est une histoire de courage et d'amour que nous raconte Catherine Ecole-Boivin. Yannick est une jeune femme dont le mari vient de mourir dans un accident de la route. Il travaillait aux forges de Couëron, près de Nantes. La jeune veuve va prendre sa place à l'usine, malgré les difficultés pour une femme de travailler au milieu des hommes, la charge d'un petit garçon, les nombreuses tentations d'amour.

Mais Yvonnick a appris à se battre, à résister, à mener seule un combat difficile!

Ce roman est inspiré d'un fait réel. Une fois de plus Catherine Ecole-Boivin fait preuve d'un réel talent et trace un récit humain et sans complaisance.
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Nos vaches sont jolies parce qu'elles mange..

C'est avec les mots simples mais tellement pertinents de Paul Bedel que Catherine Boivin nous livre un bout de vie et de pensées d'un paysan (au sens réel du mot : "personne qui vit à la campagne et s'occupe des travaux de la terre") du Cotentin.

C'est avec beaucoup d'intelligence, du cœur et de l'esprit, que Paul Bedel nous parle de sa vie et de ses réflexions sur le monde. Il a su garder l'authenticité et les valeurs du respect de la Nature ainsi que sa liberté par rapport à la modernisation et ce qu'elle entraine de destruction des sols, des paysages et des rapports humains.

Catherine Boivin a retranscrit les paroles de Paul Bedel telles qu'ils les a énoncées, c'est un peu "en vrac" mais les mots et les sentiments de ce Monsieur sont d'un grande profondeur.

Il est admirable d'avoir su garder foi en ses valeurs de travail et de vie alors qu'il était moqué et discrédité.

Après la médiatisation de sa biographie, dans un film documentaire et dans les livres, Paul Bedel s'est vu reconnu et soutenu par des personnes ayant la même vision de la nature et a même servi de modèle à certains jeunes. Une belle leçon de vie !

A noter : la postface de Pierre Bergounioux.
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Jeanne des falaises

Cette histoire, vraie de surcroit, m'a révoltée.

De quel droit cette mère refuse-t-elle à sa fille ce qu'elle a elle-même connu : l'amour ?

Mystère de ces communes rurales qui suivent encore au vingtième siècle des traditions ancestrales où les enfants sont soumis aux parents, au maître et au curé.

C'est de l'esclavage.

Et la fin ne rattrape pas les années de bonheur perdues par la faute de cette mère abusive.

L'auteur sait très bien restituer l'époque, l'atmosphère et les sentiments en écrivant son récit à la première personne.
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La petite misère

Colombe est née dans le Cotentin. Rejetée par ses parents, sa mère a seule assumé la grossesse et la naissance de la petite fille, qui recherchera longtemps l'identité de son père.

Ses premières années, elle les vivra entre sa mère, Amalia et Frazie, une bonne personne qui ne possède rien d'autre que sa générosité.

Devenue orpheline, la petite fille est placée chez les soeursd de Nacqueville, où elle sera plutôt bien traitée, et se fera des amies.

Puis elle doit quitter le cocon douillet et se frotter à la vie, elle travaille durement pour des personnes qui l'accueillent "charitablement" mais surtout la maltraitent et l'exploitent.

Vient ensuite la guerre, puis la paix et l'amour. Colombe se relève de toutes les épreuves avec un courage et une détermination hors du commun.

J'aime lire Catherine Ecole-Boivin car elle sait raconter des histoires, avec un langage à la fois très soigné et proche des petits, des humbles.

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Mimi Guillam : Cahier de vie d'une institut..

De la première à la deuxième guerre, voici le récit recueilli par Catherine Ecole- Boivin auprès de Mimi, de son vrai nom Emilienne Guillam.

Née en 1916, à Dives-Sur-Mer, Mimi ne devait pas vivre, selon le médecin , puisqu'elle était née avant terme, très petite, et chétive.

94 ans plus tard, elle raconte et se raconte... Sa mère, une robuste bretonne, infirmière, rêvait d'être institutrice et c'est sa fille qui le deviendra.

Les années d'enfance, l'entrée à l'école normale, le premier poste, la rencontre avec Robert, les maternités...Mimi livre ses souvenirs avec générosité. Adepte de la méthode Freinet, elle préconise l'école en plein air, l'expérimentation sensorielle, les échanges, les exercices physiques quotidiens.

Elle place l'enfant au coeur de son apprentissage, affirmant qu'il est le premier pédagogue.

Pendant la deuxième guerre, elle fera un long voyage pour mettre à l'abri une trentaine d'enfants pendant de longs mois.

C'est l'histoire ordinaire d'une femme hors du commun, une intéressante biographie mais je n'ai pas retrouvé la plume de Catherine Ecole-Boivin que j'ai tant appréciée dans " La Métallo" ou " Le petit bonnet de laine rouge".

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L'enfant-loup de Blanche

Voici un très beau livre à lire ou à offrir à qui aime les histoires du passé.

Cela commence avec l'histoire de Jeannie, petite fille maltraitée par sa mère alcoolique et paranoïaque, mais aimée de l'homme qui l'a élevée... Blanche naîtra de cette femme et sera choyée comme une princesse. Cela jusqu'à la libération , période trouble qui verra la fin de son innocence.

C'est un roman facile à lire, passionnant, qui parle d'amour et de guerre, et de secrets que les femmes gardent pour ne pas souffrir encore des traumatismes qu'elles vivent dans leur chair.

Mais ce qui dépasse l'histoire, c'est ce besoin d'amour qu'éprouve chaque être.

Et cette capacité à aimer que possèdent les gens simples...





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La Métallo


« On l'appelait Mézioù, une forte en gueule. On n'avait pas intérêt d'y approcher les pattes car elle cartonnait des bras autant que nous. Sinon, durant nos dimanches copains à vélo elle était increvable. Après son départ, des comme elle, y'en a plus eu dans nos ateliers. Les femmes coquettes nouvellement embauchées demandaient à travailler dans les bureaux. Faut dire, on rapportait l'usine avec nous à la maison, dans nos cheveux et jusqu'à dans nos slips quand on avait été de corvée de bacs à graisse du laminoir. Yvonnick, c'était un homme comme nous. »





Yvonnick n'est pas une femme comme les autres. En plus d'avoir un prénom et des bras d'homme, elle a une force de caractère extraordinaire.

Et elle en a bien besoin pour affronter cette vie difficile. Depuis le départ de son homme, elle a repris sa place à la forge.




” Je ne veux plus devenir secrétaire, passer une blouse blanche pour travailler. Je veux des marques d'ouvrier sur moi et de l'huile de moteur sous mes semelles. “ 





Jeune veuve et mère d'un enfant fragile, elle devient métallo. Commence alors une lutte ouvrière où elle devra se faire respecter par les hommes.




” J'invente la posture de la courageuse, la virile. Je n'ai pas de couilles mais j'ai de la place pour en avoir. “ 




Jour après jour, son courage force le respect, elle est fière de son travail et de sa communauté solidaire. Hélas une nouvelle menace se pointe en 1968, il est dorénavant question de rentabilité, de chiffres d'affaires, de restructuration...





 ” J'ignore comment nous allons garder notre histoire, notre mémoire à tous et celle de tous ceux venus poser leur existence pénible et parfois heureuse ici. “ 




Ce que j'en dis :


Malgré une couverture qui ne rend pas justice à ce récit, il serait dommage que vous passiez votre chemin, car derrière se cache une pépite littéraire qui rend hommage à toute une génération d'ouvriers hors du commun.


Inspiré d'un authentique témoignage, l'auteure Catherine Ecole-Boivin nous offre le destin d'une femme, Yvonnick.



C'est aussi l'histoire de celles et de ceux qui ont ont travaillé pour l'industrie Française dans les années 50, de son apogée jusqu'à son déclin dans les années 80.




” Il ne reste rien de nous si personne ne nous raconte quelque part. “




Une plume de caractère ciselée dans l'acier métallique, aussi étincelante qu'une usine en pleine nuit où brille le feu du brasier, aussi brûlante que les flammes des hauts-fourneaux, aussi travaillée et puissante que le courage de ces ouvriers qui acceptaient tant pour des salaires de misère.


Homme ou femme, même combat et pourtant salaires inégaux pour tâches identiques, apparemment certaines choses ne changeront jamais, mise à part le hashtag #balancetonporc ou #balancetonpatron inexistant à l'époque. 


Un récit qui défend également la cause des femmes qui ont combattu à tous les niveaux autant à la maison que sur leur lieu de travail pour se faire une place et gagner le respect.


Comme le dit si bien Bernard Lavilliers dans son texte Fench Vallée, ici pas de place pour les manchots, les shootés du désespoir fument la came par les cheminées et les usines désossées ont rencard avec la mort...mais c'est bien plus sa magnifique chanson Les mains d'or, qui résonne entre ces pages.


Rarement un récit m'a autant touché par l'humanité qu'il dégage, par la puissance de l'écriture et l'hommage extraordinaire rendu à ce peuple ouvrier dont mon père a fait partie. 



" L'histoire vraie des hommes, des femmes et des enfants remarquables qui n'auront jamais leurs noms dans les livres d'histoires. "


Authentique, brillant, admirable, féministe, engagé, historique, à lire pour ne jamais les oublier.
.

Je remercie les éditions Albin Michel pour ce livre en hommage à toutes les mains d'or. 

Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Enfuir l'hiver

Dans les années 30, les frères Valvachet, encore célibataires , rencontrent lors d'un bal deux jolies nantaises Aëlle et Madalen Kermadec.

Très amoureux les deux frères se marient rapidement : Madalen avec Roland qui, ayant perdu une jambe à la guerre, exerce le métier de potier. Madalen, est institutrice .

Pour Aëlle, pas si simple, elle se retrouve dans la ferme de ses beaux-parents avec Auguste, son mari si beau, mais bien isolée de la ville ...

Thilda, l'épouse de Marcel Valvachet, mort au combat, pressent les drames qui vont marquer la famille et la honte qui viendra des secrets tellement lourds...

Encore un magnifique récit de vie , Catherine Ecole-Boivin a décidément l'art de conter.
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Jeanne des falaises

Un grand merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité pour cette agréable lecture.

Je tiens à dire que la couverture est très jolie, soft, les couleurs sont douces et apaisantes. Parfois, il est bon d'avoir une couverture simple qui attire l’œil, cela est très engageant pour la lecture qui va suivre.



Alors, dès la première page lue, ma première impression a été positive. J'adhérais déjà.

Le roman est écrit à la première personne du singulier, ce qui m'a permis de me rapprocher un peu plus de Jeanne. De plus, son histoire est racontée sous la forme de mémoires, les propres mémoires de Jeanne, une Jeanne centenaire.

Il y a très peu de dialogues, un minimum sinon ce n'est que du récit. Évidemment, puisque cette histoire est relatée sous forme de mémoires.

La plume de l'auteur est fort agréable et fluide; il y a de belles paroles qui sonnaient agréablement à mes yeux, à mes oreilles; chaque chapitre est titré, je trouve que c'est mieux, cela nous permet de savoir de quoi il sera question dans ce chapitre.

J'ai vraiment eu l'impression d'être dans une autre époque, un autre lieu. Il y a beaucoup de dates, mais ça m'a permis de me repérer dans le temps.

Au début, je pensais que ce livre se passerait au XVIIIe siècle, je m'imaginais bien cette époque en lisant le résumé et pourtant, j'ai eu la surprise de voir que non, que cela se passait au XXe siècle, pendant les deux Guerres Mondiales (bien relatées).

Une part de moi a été touchée par les malheurs de Jeanne, par son amour interdit avec Germain. Une belle histoire d'amour, pure et simple.

Beaucoup de paroles de Jeanne m'ont touché, ça ferait de belles citations. J'ai noté celle-ci notamment: "On ne naît pas libre, même si l'on marche sans chaînes." Cette citation est parfaite pour montrer le thème du livre, pour rappeler qu'en ce temps, les parents avaient tout droit sur leurs enfants y compris sur leur destin.



#Spoilers#

La Jeanne centenaire nous conte son histoire, revient sur les points importants de sa longue vie. La vie de ses parents avant et après leur rencontre; sa naissance; l'amour qu'elle porte à sa terre natale qu'elle ne souhaite pour rien au monde quitter; la mort de son père; l'après-guerre de 14-18 (avec les maladies, les pertes, le chagrin...); sa mère qui n'a jamais plus jamais été la même depuis le décès de son mari; son amitié avec le jeune Germain; leur amitié qui va se transformer progressivement en amour, en attirance; le jour où elle devient femme; son apprentissage en tant que sage-femme; son questionnement sur le fait d'être une femme, une mère; son examen qu'elle réussit haut-la-main; le départ de Germain au loin pour trouver du travail; les mères qui choisissent la voie de leurs enfants à leur place; sa passion pour l'écriture (aime le vieux français, écrit dans des journaux intimes); son amour des livres (des histoires d'amour, qui finissent bien); les falaises dont elle a fait son refuge secret; son admiration pour certaines femmes de son entourage, la part féministe de la société du temps jadis; les longues années sans son bien-aimé; leur adolescence séparés l'un de l'autre; la demande en mariage de Germain; leurs rendez-vous secrets; l'attente du retour de son amoureux de son service militaire; la cruauté de la vie; sa mère qui ne pensait qu'à elle; ses travaux dans la ferme familiale; ses liens avec ses deux grand-frères; les secrets répétés de sa mère (dont à propos de la demande en mariage de Germain); lui qui renonçait à elle; elle qui l'attendait impatiemment, sans savoir; les mensonges; la vérité qui éclate, douloureuse; l'amour qui survit à tour; la Seconde Guerre Mondiale qui éclate; l'occupation allemande; le départ des membres chers à son cœur pour le front; l'un de ces frères qui subit le même sort qu'elle (pas de mariage, travail à la ferme obligatoire), frère dont elle est très proche; Jeanne qui finit vieille fille à cause de sa mère; une demande en mariage à 35 ans par un homme rencontré sur les falaises; le refus de sa mère encore une fois (qui compte bien la garder pour elle seule); le retour de Germain, leur amitié; sa liberté à la mort de sa mère; la perte de l'amour, le vrai; sa vieillesse; les souvenirs; l'amour dans la mort...



En refermant le livre, j'étais vraiment satisfaite de ma lecture mais j'avais quand même une petite déception, peut-être que j'en attendais beaucoup plus en lisant le résumé. Ce fut une belle découverte et ça m'a permis de sortir un peu des sentiers battus, de découvrir un autre genre littéraire.
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Mémoires d'un rebouteux breton

En refermant ces mémoires d'un rebouteux breton, j'avoue être très partagé. Côté pile, il y a plein d'anecdotes savoureuses, de clins d'oeil à une France profonde, de flèches décochées à l'encontre de la médecine "traditionnelle", de détails sur la France d'après-guerre et sur l'évolution de la société. Côté face, il y a un homme, assez imbu de lui-même, qui s'étale bien plus qu'il ne se dévoile.



Cet homme qui donne plein d'infos sur lui, ce qui permettra à des personnes l'ayant côtoyé de le réconnaître, me semble jouer les faux pudiques quand il est question de son identité. Il a embrassé de nombreuses carrières. Mais c'est là l'apanage des gens de sa génération. Prenez les mémoires d'un clerc de notaire, d'un rémouleur, d'un forain, d'un "peu importe" de cette génération et vous aurez des récits hauts en couleur. Car né en 1927, il a connu des crises et des guerres dans une France meurtrie d'abord et se reconstruisant ensuite.



Boucher par nécessité et opportunisme. Maquignon. Boxeur. Il a la bougeotte. Service militaire en Algérie, dont il parle finalement peu, si ce n'est pour vanter ses mérites au close-combat.



A de rares exceptions près, ces mémoires consistent à dire qu'il a tout bien fait et que "les autres" ont fait plein de choses pas correctes. Les femmes, notamment, qui récriminent quand il "invente" l'autocross et le stock car (qui existait hors de France, mais il s'en attribue quand même la paternité). Ses femmes aussi. Celle qui ne l'a pas attendu quand il était en Algérie. Les deux suivantes ont également droit à leur volée de bois vert. Seule la dernière, récemment épousée s'en tire à (plus ou moins) bon compte. Pourquoi tant de récrimination, tant de haine? Pour un homme qui parle de fluides, de flux, d'énergie positive... j'ai trouvé qu'il dégoisait et vomissait pas mal d'ondes négatives.



Idem par rapport aux médecins. Les seuls médecins acceptables sont ceux qui l'ont accepté comme un pair, comme un des leurs, voire comme supérieur. Non, vraiment ce monsieur rebouteux ne se prend pas trop pour le vulgum pecus.



Bien sûr, le titre annonce la couleur. Mémoires d'un rébouteux breton. Est-ce que j'attendais "mieux"? Pas spécialement. J'attendais "différent". Je ne suis pas fan des biographies. Celle-ci ne me réconciliera pas avec le genre. On annonce rebouteux... et on met plus de 100 pages sur 214 à aborder réellement la profession donnée dans le titre. C'est un peu court, jeune homme. Sur ce point, l'autrice est (à mon avis) prise en faute. On annonce quelque chose que l'on ne tient pas. Elle aurait dû filtrer, remettre en perspective, ajouter des infos, du sociologique, du sociétal. Ecouter quelque'un et reproduire ses paroles sans filtre, sans direction, c'est un peu facile.



La transformation de la société au cours de la seconde moitié du XXè siècle est essentielle. Le rebouteux du livre insiste sur la dimension "médicale" de sa pratique. Mais il s'offusque d'être mal traité par le corps médical. Il faut rester humble, dit-il, dans la profession. Mais on est un peu dans la posture "faites ce que je dis, pas ce que je fais". On passe un peu trop vite sur le développement de la kiné, de l'ostéopathie, des médecines parallèles et de l'approche holistique de la médecine pour que j'adhère au récit. On retient finalement que ce monsieur est fier de ses cheveux et qu'il s'est promené avec un max de blé sur lui pendant des années pour empêcher que sa seconde femme ne lui chourave son artiche... Ce n'est plus vraiment d'un rebouteux que l'on parle... Ma cassette, rendez-moi ma cassette...
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Le petit bonnet de laine rouge

Catherine Ecole-Boivin raconte l'histoire de Margriette, une petite fille née sur la presqu'île du Cotentin. Ses parents possèdent une ferme dans laquelle elle s'épanouit. Margriette aime la terre, les bêtes, la vie au village.

Mais alors qu'elle retrouve son Papa Marin, prisonnier de guerre en Autriche, sa Maman Vivianie disparaît, amoureuse d'un soldat américain...

Le bonnet rouge rapporté par Marin, elle le gardera de nombreuses années!

Margriette alors s'attache à son papa, et au village, elle devient "fille de divorcés".

Son copain d'école, Agricol Boubique, la protège du harcèlement des autres garçons, elle s'attache à lui et voit avec désespoir son amoureux partir en Algérie.

La suite est à découvrir dans ce beau roman , aux rebondissements nombreux, aux personnages attachants et dans lequel on découvre combien le destin des familles peut être lié au cours de l'Histoire.
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Paroles d'un paysan

Une vraie surprise que ce livre et une heureuse surprise. Sobrement préfacé par Serge Joncour, la prose de Paul Bedel se déploie peu à peu en miroir de photos de son univers de paysan (Arthur son tracteur, la laiterie, les murets ancestraux qu'il redresse patiemment, et ses carnets épéhémérides qui attestent d'une attention permanente aux vents et à la météo du jour).

Paul Bedel, paysan de la Hague, a repris la ferme de ses parents avec ses deux soeurs, n'a jamais quitté son pays de terre et de mer, ne s'est jamais marié. Il a connu une célébrité tardive gràce à un documentaire cinéma "Paul dans sa vie" que personellement je n'ai pas vu.

Paul est parti pour l'autre monde en septembre 2018 et ce recueil de ces pensées est un hommage autant qu'un testament. Il est le fruit des années d'écriture de Paul, rassemblées avec brio par Catherine Ecole-Boivin.

La simplicité de Paul touche, son rapport à la nature et au monde aussi. Sa sagesse de paysan affleure souvent, mais plus encore c'est la poésie de son regard qui au fil des pages achève de nous transporter.

Les écrivains sont souvent des pionniers, les artistes nous rendent familiers des idées qui sont encore des bulles de l'esprit, nous poussent à franchir nos limites par leur esprit aventurier, Paul Bedel est tout l'inverse, c'est un gardien. Un gardien de la mémoire, un gardien des murs en pierre, un gardien du travail des mains. Mais c'est indéniablement un écrivain. D'abord car il a écrit toute sa vie, et d'autre part car son oeil n'est pas celui du commun. Sa voix toute en douceur nous dévoile le monde, son monde.

'Les rochers devant chez moi ne m'ont jamais trahi" écrit-il, une image que n'aurait pas renié le poète René Char. Cette parole d'un paysan nous offre quelque beau diamant brut, je vous la conseille, come un témoignage mais aussi comme une oeuvre littéraire à part entière. Paul Bedel n'est certes pas un écrivain des contrées inexplorées, mais en matière de contemplation, c'est un Maître.
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Nos vaches sont jolies parce qu'elles mange..

Voici le témoignage d'un monsieur qui a peu d'instruction au sens scolaire, mais qui a appris à vivre en adéquation avec son milieu ou plutôt qui a reçu son milieu comme un patrimoine à faire fructifier. Il est étonnant de bon sens, même si parfois, on sent que son rapport à la nature n'est pas loin d'une certaine pensée magique.

Il n'en reste pas moins un témoin qu'on aurait tord de prendre à la légère, d'un temps hélas disparu. Cela rend ce témoignage incommensurablement précieux car il contient des valeurs et des manières de faire que nous avons perdu, sans en connaitre le sens profond. Non, nos paysans d'autrefois n'avaient pas fait le lycée agricole, mais leur pratique était patinée par les siècles. Ce n'était pas des technocrates, mais ils avaient un profond respect de ce qui leur avait été transmis et de ceux qui les avaient précédés.

Ici Paul Bedel nous livre ses réflexions, un peu en vrac, mais on est réellement surpris de leur profondeur.
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Le petit bonnet de laine rouge

Il aura fallu toute une vie à ce petit bonnet de laine rouge afin de donner du bonheur à sa propriétaire, le premier qui le portât fut Marin qui revient de guerre pour y retrouver sa femme et sa fille Margriette au fin fond de la Normandie, il en ramènera ce fameux bonnet qui va déclencher toutes les péripétie de notre roman.

Magriette va grandir avec ce bonnet, garçon manqué, elle connaitras l'amour auprès d'Agricol qui lui aussi comme son père s'en ira combattre et disparaitra en Algérie, s'en suivra un mariage quelque peu forcé puis le départ et de son père mourant et de sa famille pour d'autres terres, elle devra endurer la dureté de la vie de campagne ou à l'époque les conditions étaient redoutables et grâce a son bonnet, elle y retrouveras un peu d'espoir.

Ce roman de terroir fait réfléchir sur les conditions de vie humaines que traversaient à l'époque les gens des campagnes et surtout les femmes.

Dur et sensible à la fois ce roman est une joli merveille à découvrir.
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Jeanne des falaises

Aujourd’hui je vous retrouve avec un roman du terroir. Etant native de Normandie et passionnée par cette région, je ne pouvais tout simplement pas passer à côté de cette histoire qui se déroule dans le Cotentin. Ce genre de littérature nécessite forcément une plongée dans des coutumes, dans une époque, dans une autre manière de vivre. Ici, l’auteure a su retranscrire ce qu’était la vie durant la première moitié du XXe siècle dans une région battue par les vents. L’importance de la terre, de la famille, du respect des conventions sont des éléments centraux. Cependant, j’aurais adoré que Catherine Ecole-Boivin aille encore plus loin dans la description des paysages. Je n’ai pas suffisamment retrouvé la beauté sauvage de ce littoral.



Ce roman nous conte une histoire d’amour presque impossible. Jeanne est un personnage ambigu. Elle possède une certaine force de caractère tout en se laissant facilement manipuler et enfermer par sa mère. J’ai apprécié son attachement à son village et à ses falaises. Je connais bien ce sentiment même si j’ai fini par partir et suivre mon instinct. Pas un seul jour ne se passe sans que je ne pense à la Normandie et à l’océan. Je me suis finalement sentie proche d’elle. Je comprends son choix qui peut paraitre lâche et facile. Les personnages secondaires sont eux aussi intéressants. Le fil conducteur est clairement la découverte de la vie de Jeanne de sa naissance jusqu’à son décès. Il y a quelques rebondissements et une belle plume avec quelques mots de patois.



Il s’agit d’un livre qui m’a dans l’ensemble plutôt plu. Il aurait surement mérité un peu plus de profondeur et de descriptions. Jeanne est un personnage que j’ai su comprendre. Mention spéciale à la couverte qui est très réussie!
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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Mémoires d'un rebouteux breton

Encore une belle histoire de vie contée par Catherine Ecole -Boivin !

Cet homme, né près du Mont Saint Michel, a reçu de son père le don de soigner, de manipuler les corps blessés pour les remettre d'aplomb, et de sa mère celui de "passer le feu".

Il a observé les gestes de son père, avant de se lancer à son tour dans le soin, après avoir exercé la profession de ...boucher!

Ici peu de poésie mais la parole brute d'un homme du terroir. C'est humain, et il y a beaucoup de générosité dans les mains et la parole de cet homme déjà vieux.

Je n'ai pas vibré autant à cette lecture qu'à celle de " Embrasser l'eau et la lumière" mais j'ai apprécié ce récit truffé d'anecdotes.
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Jeanne des falaises

La Hague, début du XXème siècle. Jeanne naît dans une famille rurale, après deux frères. Sa mère est accoucheuse.

Jeanne aime la terre, la mer, les contrées battues par le vent, les falaises, la pêche.

Lorsque son père meurt, elle seconde sa mère aux travaux des champs et de la maison, et l'accompagne auprès des parturientes, puisque ses frères sont appelés sous les drapeaux.

Son grand amour, Germain, elle l'a connu à l'école, puis lorsqu'elle a grandi. Il désire plus que tout l'épouser.

Seulement sa mère ne l'entend pas ainsi, puisqu'elle a besoin de sa fille, et c'est dans le plus grand secret que les jeunes gens vont écrire une singulière histoire d'amour.

Catherine Ecole-Boivin livre cette histoire ( vraie) d'une plume que je trouve magnifique. Les émotions et les actions de chaque personnage sont décrits avec soin et souvent poésie. Ce roman se lit avec beaucoup de plaisir.
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