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3.49/5 (sur 52 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Chambéry , 1961
Biographie :

Après une quinzaine d’années consacrées au travail social, Catherine Gucher devient enseignant chercheur en sociologie à l’université de Grenoble.

Maître de conférences HDR, elle est Directrice de la Structure Fédérative de Recherche Santé Société et responsable de l'axe Vieillissement Longévité Autonomie.

"Transcolorado" (2017) est son premier roman.

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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Sur le canapé du salon, où Mario l'a laissé, Ruben sent dans son ventre un petit serpent de peur qui rampe doucement, sans faire de bruit. Il remonte dans son estomac et déjà son venin se propage dans sa gorge. Cet animal ne cesse de le torturer depuis longtemps et ce que craint le plus Ruben, c'est l'odeur du sang qu'il traîne avec lui. Il n'est jamais parvenu à s'en défaire. Et à chaque fois,les mêmes images reviennent : les murs de la ruelle des étoiles éclaboussés du sang des jeunes villageois qui courent pour échapper aux balles des franquistes, la grand-place d'Oran et les corps des militants du FLN tombés sous les grenades de l'OAS, la rivière rouge qui coule sur la jambe d'un frère... Et toujours le même vacarme, comme le mugissement terrible d'une horde de fauves déchaînés. C'est à cause de ce petit serpent-là qu'il s'oblige à nager chaque matin dans les bras de la mer.
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De l'Espagne, personne ne parlait plus. Et quand sa voix d'enfant curieux laissait sortir une question, l'abuelita et les voisines mettaient leurs mains sur sa bouche en guise de bâillon. Maintenant il aimerait savoir. À cause de la vieillesse peut-être, avant qu'il ne soit trop tard. Il n'espère pas retrouver le parfum de sa mère, ni la rudesse piquante de la barbe de son père. Trop de temps passé. Mais peut-être le parfum d'une étoffe, une tombe, un lieu : s'agenouiller, pleurer, remonter jusqu'au bout les méandres de leur vie, pour que la sienne s'apaise enfin.
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Dans le matin qui hésite encore sur la conduite à tenir, elle pense que tous les mots laissés en jachère, dans un coin de la vie, finissent par croître librement, sauvagement parfois, pour mener en secret une vie de vauriens, toujours prêts à resurgir au détour d'une route faussement éclairée par la neige qui vient.
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La compassion se nourrit de pitié et je déteste la pitié à cause de tout le mépris et de la suffisance qu'elle contient.
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- On ne sait pas vraiment ce que pensent les enfants. Alice et Antoine sont heureux depuis que nous avons ouvert les chambres d'hôtes. Ils ne supportaient pas de nous voir paysans. Et comme ton fils, ils ne montent pas très souvent. Mais je ne suis pas certaine qu'ils soient si différents de ce que nous étions à vingt ans. Nous n'avions pas envie de nous laisser enfermer dans les vieilles habitudes de nos parents. C'est tout pareil pour eux. Et on peut se réjouir qu'ils ne soient pas pendus à nos basques... C'est ce que nous voulions, non, les rendre libres ?
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Elle a un peu épaissi mais ses rondeurs la rendent plus séduisante. Et lorsqu’elle marche, de son pas sûr, le long des drailles chaudes, à la recherche d’essaims perdus ou de l’or noir des chênes, elle donne immanquablement envie de la suivre tant son allure est promesse.
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Elle n’a jamais cru que la tendresse humaine pouvait tenir lieu d’avenir. Il lui faut des combats, des mondes à reconstruire, des utopies en chantier. Comment vivre sans croire ?
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Il croise de longues ombres noires, des silhouettes que rien ne distingue les unes des autres. Elles marchent sans bruit, la tête haute, le visage masqué, enveloppées de l’habit linceul, qui les recouvre, les protège et les fait disparaître aux yeux des hommes. Elles forment une troupe hautaine et silencieuse, regards cachés sous le voile, qui traverse l’espace, et le blesse, le ramène en arrière, au lieu de la douleur.
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Je sais maintenant qu'aucune guerre ne vaut la vie.
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Elle regarde la neige qui s'approche des prairies encore parsemées des éclats d'or des genêts redressés dans le souffle de la burle. Bientôt, la douce main froide caressera les toits dispersés des maisons du hameau et l'ouate ralentira le pas des villageois immobiles.
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