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3.66/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1966
Biographie :

Catherine Horel est historienne, directrice de recherche au CNRS Enseignante à l’université de Paris I-Panthéon Sorbonne, spécialiste de l'Europe centrale contemporaine.

Source : Clio
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Catherine Horel. Institut hongrois.


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Capitale hypertrophiée d'un pays diminué depuis 1919, Budapest souffre de maux de tête contre lesquels ses eaux ne sont pas d'un grand secours. Plusieurs fois envahie et occupée, détruite puis reconstruite, elle a gardé de ses bourreaux des souvenirs plus ou moins assimilés. Son appartenance au monde occidental remonte au Moyen Âge, lorsqu'elle devient la capitale d'un royaume dont le souverain choisit la chrétienté d'Occident. Son rôle de passerelle entre l'Orient et l'Occident est encore plus ancien : de par sa situation géographique, elle a été une frontière romaine, une marche d'empire sous Charlemagne, puis un rempart contre les Turcs. L'origine de sa population, un siècle et demi d'occupation turque, enfin cinquante ans d'ostracisme qui l'ont rangée dans l'Europe de l'Est, lui ont légué des traits orientaux. Surtout, Budapest a parfois du mal à accepter que sa période la plus glorieuse soit derrière elle et, de surcroît, rattachée à l'Empire des Habsbourgs, puisque c'est le Compromis austro-hongrois, imparfait à bien des égards, qui a néanmoins permis à la ville de devenir une grande métropole européenne.
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Il faut attendre le 26 juin 1941 et l'attaque allemande contre l'Union soviétique pour que des troupes hongroises participent véritablement aux hostilités. Or la Hongrie n'a - en dehors du conflit idéologique - aucun but de guerre à satisfaire à l'encontre de la Russie. Elle se trouve donc dans une situation absurde dont témoigne l'échange suivant entre le chargé d'affaires hongrois à Washington et un haut fonctionnaire du Département d'État qui a eu lieu peu de temps après l'entrée en guerre des États-Unis :

"La Hongrie est-elle une République ?
- Non, monsieur, c'est un royaume.
- Vous avez donc un roi ?
- Non, nous avons un amiral.
- Vous avez donc une flotte ?
- Non, car nous n'avons pas de mer.
- Avez-vous des revendications envers qui que ce soit ?
- Oui.
- Envers les États-Unis ?
- Non.
- Envers l'Angleterre ?
- Non.
- Envers la Russie ?
- Non.
- Alors envers qui avez-vous des revendications ?
- Envers la Roumanie.
- Vous allez donc entrer en guerre contre la Roumanie ?
- Non, monsieur, car nous sommes alliés."
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Le cheval n'accompagne pas nécessairement le marin, mais dans le cas de Horty, sa présence n'a rien d'incongru ni de dicté par les circonstances. Véritable cavalier, il est plus qu'un amateur d'équitation et tout sa famille a un rapport étroit avec les chevaux...

...Lors de la visite du roi d'Italie à Budapest en mai 1937, tous ses déplacements se font à cheval , à la fois pour mettre en valeur le patrimoine hongrois en la manière, et pour valoriser Horty face à Victor-Emmanuel III.
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La révolution russe va certes contribuer à « libérer » l’Autriche-Hongrie de l’engagement sur le front russe, mais les effets de la propagande bolchevique se font immédiatement sentir auprès des prisonniers de guerre ainsi que dans le parti social-démocrate. Le mécontentement gagne à la fois l’arrière, où de nombreuses grèves sont déclenchées au début de 1918, et les troupes, dont certaines unités se mutinent ou passent à l’ennemi. La situation militaire se dégrade, les dernières offensives austro-allemandes font long feu, et le climat sociopolitique est délétère. Presque toutes les nationalités de l’empire ont créé des conseils nationaux dont les représentants sont le plus souvent des politiciens en exil dans les capitales de l’Entente.
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Horthy a cinquante ans en 1918 et l’on pense ici à la formule du général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre : « À mesure que s’envolaient les mots irrévocables, je sentais en moi-même se terminer une vie, celle que j’avais menée dans le cadre d’une France solide et d’une indivisible armée. À quarante-neuf ans, j’entrais dans l’aventure, comme un homme que le destin jetait hors de toutes les séries. » Ce ne sont plus alors trois périodes qui rythment la vie du personnage, mais seulement deux. Il y a en effet une vie « avant » la chute de l’empire des Habsbourg et une vie « après », ce qui n’est pas uniquement applicable à Horthy mais à nombre d’autres officiers, fonctionnaires, diplomates de la monarchie.
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La vie à la Cour est pour l’aide de camp l’occasion de se mêler à la haute aristocratie et à la diplomatie, ce dont Horthy a déjà une certaine expérience. Il accompagne le souverain à toutes les cérémonies, qu’elles soient publiques ou privées.
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L’Autriche est un État dynastique résultant d’un assemblage de pays et de territoires agrégés à elle depuis l’arrivée des Habsbourg dans le bassin danubien à la fin du XIIIe siècle. Toutes ces entités ont préservé leurs parlements (diètes). L’empereur en est le souverain de droit divin. La Hongrie, au contraire, est depuis sa constitution en royaume au tournant du XIe siècle conçue comme un État centralisé, même si elle abrite elle aussi une population multiethnique.
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Horthy rappelle avec nostalgie et orgueil dans ses Mémoires que le fronton de l’académie était orné de la devise « Le devoir a plus de valeur que la vie » („Höher als das Leben steht die Pflicht“) dont il souligne qu’elle a guidé sa vie depuis son entrée dans la marine, un métier qu’il n’a cessé d’aimer même après la dissolution de la monarchie. Il justifie ainsi son insistance à porter son uniforme d’amiral après 1918.
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Horthy abandonne l’uniforme et se met au travail « avec l’énergie de la jeunesse » selon la baronne Doblhoff. Il se repose de la tension des derniers mois. Dans son récit des années 1930, ce retour aux sources prend évidemment une dimension prophétique : « Car la terre hongroise aux racines ancestrales attendait patiemment son fils, sans lui témoigner ni rigueur ni vindicte d’avoir vécu jusque-là éloigné d’elle. »
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l’Autriche a besoin des richesses hongroises et du territoire comme garant de sa sécurité, elle ne peut se permettre d’avoir à sa frontière un pays potentiellement rebelle. Les Hongrois de leur côté ont pansé les blessures de 1848 et compris que le séparatisme était condamné à l’échec, le regain de la vie parlementaire à Pest a permis de rassembler un groupe d’hommes favorables à la négociation.
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