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3.42/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal , 1976
Biographie :

Catherine Lavarenne est attachée politique, enseignante de littérature au collégial et doctorante à l’Université du Québec à Montréal.

Avec "Quelques lieux de Constance" (2018), elle signe son premier roman.

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Tout le monde veut ce que tu veux ou alors l’a déjà voulu. On fait que ça, échanger et comparer nos histoires, et avoir peur de perdre au change. Moi, je compte plus le nombre de fois où j’ai répété la même histoire à différentes personnes; des fois j’ai l’impression qu’un groupe d’humains, c’est un paquet de pivots qui cancanent les mêmes trucs à la ronde en s’accrochant à la première personne qu’ils croisent du regard. À force de faire des rotations, on s’étourdit et on oublie que ça fait quinze ans qu’on a les pieds au même endroit. Ça, pour moi, c’est la ville. Comme ça fait plus de trente ans que j’habite le même quartier, je connais tout le monde. Je sais tout ce qui se passe. Qui se sépare, qui change ses enfants d’école, qui a ouvert un café, qui organise les fêtes de ruelle. Qui partira vivre à la campagne l’année prochaine, qui est persuadé qu’elle ne toffera pas plus de deux ans parce que «moi, je m’ennuierais, je suis une fille de ville».
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Irène est sociologue de formation et ça ne la quitte jamais. Entre deux visites, elle réfléchit et trace des liens, forme des petits groupes. Pour commencer, tous gardent le silence en s’approchant du lit. C’est à partir de ce moment que les réactions peuvent varier: 1) gorge nouée, yeux pleins d’eau, silence épais et respiration coupée; 2) paroles sobres et réconfortantes adressées à la mourante – et plus ou moins directement aux autres personnes présentes; 3) évocation de souvenirs divers allant de l’anecdote attendrissante à la louange, avec une douceur où pointe une très légère dose de regret. Clairement, c’est ce troisième type de réaction que préférerait Mme Combe, qui avait en sainte horreur tout type d’épanchement ou de débordement.
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Alors quand je suis très fatiguée, l’enfance c’est comme les réponses prévues à l’usage des soirées de Noël, quand on préfère éviter, on s’invente un futur métier («Je voudrais bien enseigner après mes études»), on s’invente un amour naissant qu’on désire garder discret («Oui oui je viens de rencontrer quelqu’un, c’est tout nouveau, chut je ne veux pas jinxer l’affaire…»), on s’invente un confort financier («J’ai quelques contrats en route, oui ça va bien»). Tout ça non plus, c’est pas faux sans être tout à fait vrai. C’est juste le truc qu’on raconte pour faire comme tout le monde et arrêter d’angoisser avec des choses inutiles comme le sens de notre vie. C’est juste le truc pour faire taire la famille et passer à autre chose.
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C’était une ville, sans plus. Mais encore aujourd’hui, elle se remémore précisément le château, qui apparaissait d’abord par petits bouts, un pignon qui dépassait par-ci, un pan de façade entre deux rues par-là. Elle était fascinée. Plus elle s’en approchait, moins elle pouvait regarder ailleurs. Elle était attirée comme un petit enfant de conte de fées égaré en forêt. Et tout d’un coup, sans avertir, s’est ouverte devant elle la grande place publique: Constance aurait voulu se figer et devenir une statue, et ne plus jamais partir. Elle avait oublié où elle était. Il lui semblait avoir quitté tout ce qu’elle connaissait, peut-être même était-elle sur une autre planète…
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C’est sans importance; elle ne s’attarde pas à la biographie, seulement aux petites révélations que sont ces moments d’existence volés, lisibles pour personne d’autre qu’elle, par lesquels elle entre dans une microseconde de destin commun. Pour quiconque n’avait pas besoin, à ce moment précis, d’un sourcil haussé exactement dans cet angle-là, pour quiconque n’avait pas besoin de cette douceur, de cette foi dans les choses qui finissent par bien arriver, le jeune homme n’aurait été qu’un barbu de plus un jour de pluie.
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Elle hésite quelques secondes, elle a envie de le suivre, de continuer à regarder chacun de ses gestes. Elle entend encore clairement le glissement des roues de la valise. Il la tire avec certitude: il sait où il va, c’est manifeste. Il tournera bientôt, elle a l’intuition qu’il ira à gauche. Elle soupire. Elle n’a pas besoin d’assurance. Elle aimerait plutôt observer des hésitations, de la lenteur. Ou encore mieux, quelque chose qui se ferait à contrecœur.
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Dans sa famille, quand quelqu’un tombe malade, c’est qu’il a besoin qu’on prenne soin de lui. Alors on s’en occupe sans se soucier du résultat. Un corps malade est signe d’un esprit triste; et quand l’esprit s’éteint, c’est que l’amour lui-même était impuissant. On remercie le mort, qui emporte avec lui une partie de la tristesse du monde, et dans le meilleur des cas on retourne à la joie.
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Elle, c’était la chatte de maison, elle était pas pour partager ce privilège-là, même avec ses propres petits. C’est à croire que, quand elle nous empêchait de les flatter, c’était pas pour les protéger, mais pour être sûre qu’on n’allait pas se mettre à les aimer et puis à vouloir les faire rentrer!
Et Gabriela ajoute:
— Les gens, c’est pas comme les bêtes, hein?
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L’hôpital, qui est plus souvent qu’ailleurs le lieu des drames, a donc un petit havre de normalité. Peu importe qui meurt et qui souffre, il faut continuer à se nourrir. Les malades qui se rendent à la cafétéria ne sont pas les plus mal en point, même si certains sont en fauteuil roulant, cathéter au bras.
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Bien sûr qu’elle a appris rapidement. À parler français; à ne jamais avoir faim; à mentir quand nécessaire; à éviter de perdre sa clé; et à ne plus rentrer chez elle quand Sébastien, un petit garçon qui ne lui posait pas de questions, a convaincu sa mère de la laisser vivre avec eux.
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