Catherine Lovey présente son nouveau roman, "histoire de l'homme qui ne voulait pas mourir", en librairie le 02.02.2024.
… j'ai beaucoup écrit ces derniers jours, des phrases qui vont un peu partout, je ne sais trop où. Il faudra que je trouve un autre moyen d'entrer dans le vif du sujet. (page 234).
Dans les vrais romans, sous la plume des romanciers confiants, […]. Or, je commence à m'inquiéter pour mon roman russe, parce que rien n'avance […]. (pages 113-114).
Depuis le grand chambardement, tout est devenu hors de prix en Russie, même la misère qui, pendant des siècles, n'avait pas coûté un sou dans ce pays-là. (page 119).
Nous avions tant aimé ce pays, surtout les gens. Nous les avions aimés en dépit du bon sens, sans jamais chercher à savoir pourquoi […]. (page 42).
Laissez tomber ce périple dans ses contrées sauvages et radioactives. Mettez du soleil dans vos écrits. Allez à la plage ! (Carl, page 90).
Il faudra dire la vérité, toute la vérité, me dit mon ami S. en frappant la table du dos de sa main droite. (page 9, première phrase du roman).
Peux-tu m'expliquer ce que fiche un homme comme lui, multimilliardaire, roi du pétrole, dans un bagne russe, alors qu'il aurait pu fuir en avion privé, ou se compromettre face au pouvoir, […]. (page 44).
Je me demande comment il en ira de nos propres enfants, dont nous intimons l'ordre de nous laisser tranquille, puisque nous sommes sans cesse occupés. C'est bien ce que nous leur disons, n'est-ce-pas ? "Laissez-nous tranquilles, nous avons à faire" en lieu est place de "Tiens-toi droit, dis bonjour et couvre-toi". Qu'adviendra-t-il d'eux lorsque leurs conjoints disparaîtront ? Qui trouveront-ils en face d'eux ? Seront-ils à votre place et à la mienne, affalés sur leur chaise respective ?
J’ai rencontré pour la première fois Monsieur et Madame Rivaz à la gare de L., nous étions en avril, le couple s’avançait vers notre groupe en se tenant par le bras, la main tremblante de Madame Rivaz appuyée sur le poignet maigre de Monsieur Rivaz. Je me souviens parfaitement de ce que j’ai pensé en les voyant approcher, pourvu que ces deux-là ne fassent pas partie du voyage, pourvu, pourvu que, c’est ce que j’ai souhaité dans un flash, non pas que leur allure fut plus pitoyable que celle des voyageurs déjà présents, âgés pour la plupart, mais il émanait de ce couple une étrange conjugaison de fragilité et de dignité qui n’était pas de bon augure pour ce genre de déplacement collectif.
La Russie n'est plus ce qu'elle était. (Carl, page 73).