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Citations de Catherine Meyer (27)


La science est un processus qui comprend deux étapes. La première étape consiste à formuler des hypothèses plausibles - les meilleures que l'on puisse proposer compte tenu des circonstances. La seconde étape, qui est vrament déterminante, consiste à tester ces hypothèses et à accepter leur faillite si l'on démontre qu'elles sont incorrectes. C'est une chose extraordnairement difficile à faire pour un être humain, et il a fallu une révolution - la "révolution scientifique", comme on l'a appelée - pour promouvoir une pratique intellectuelle qui soit finalement acceptée par l'ensemble de la communauté scientifque, dans un même effort d'autocritique des fondements de la connaissance scientifique. C'est une pratique intellectuelle qui consiste, si l'on peut dire, à jeter toutes ses théories préférées contre le mur pour voir si elles tiennent le coup, et c'est quelque chose que les gens ne font pas sans y avoir été rigoureusement formés.
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TOUTES CONSENTANTES...
« Choisir - Mais enfin, il y a bien des cas de viol ?
Françoise Dolto - Il n'y a pas de viol du tout. Elles sont consentantes.
Choisir - Quand une fille vient vous voir et qu'elle vous raconte
que, dans son enfance, son père a coïté avec elle et qu'elle a ressenti cela comme un viol, que lui répondez-vous ?
F. Dolto - Elle ne l'a pas ressenti comme un viol. Elle a simplement compris que son père l'aimait et qu'il se consolait avec elle, parce que sa femme ne voulait pas faire l'amour avec lui..»

(Françoise Dolto interviewée par la revue Choisir en novembre 1979.)
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L'été s'installe. Une certaine inquiétude aussi. Un mail d'Elisabeth Roudinesco circule sur Internet. Elle n'a pas lu Le Livre noir, mais s'est procuré, Dieu sait comment, le fichier du plan qu'elle commente dans une note truffée d'accusations et d'erreurs énormes (expliquant par exemple que Marilyn Monroe était citée comme victime de la psychanalyse, ce qui n'est pas le cas, et qu'un des auteurs, Edward Shorter, était mort!). L'axe choisi pour s'attaquer au Livre noir de la psychanalyse est clair: le discrédit. Visiblement, Elisabeth Roudinesco n'est pas partie en vacances: elle est à Paris pour sauver le soldat Freud et torpiller Le Livre noir.
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On retrouverait avec la dépression cette idée avancée par la philosophe Isabelle Stengers : la manière dont on s'adresse aux gens n'est pas sans conséquence sur leurs devenirs.
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Dans de nombreuses universités, les plus remuants des psychana­lystes n'avaient pu se lover dans le sérail douillet de la psychiatrie universitaire. Ils se rabattirent sur les facultés de psychologie. Ils par­ vinrent à y imposer une équation simple : la psychanalyse, c'est la psychologie clinique et la psychopathologie. Hors d'elle, point de salut. En fait, ils recrutaient sur les bancs de la faculté leurs propres patients en analyse.
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La théorie psychanalytique étant parfaitement vide, elle est aussi, du même coup, suprêmement adaptable.
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Edward Glover, qui a dirigé les recherches à l'Institut de psychanalyse de Londres pendant seize ans, a mis en évidence les graves défauts de l'analyse didactique :

"Il est impossible de s'attendre à ce qu'un élève, qui a passé quelques années dans les conditions artificielles et parfois confinées de l'analyse didactique et dont la carrière professionnelle dépend du niveau de satisfaction de son analyste en ce qui concerne sa capacité à surmonter ses « résistances », puisse avoir les moyens de défendre son intégrité scientifique contre les théories et les pratiques de son analyste. Et plus il reste en analyse didactique, moins il est capable de le faire. Car selon son analyste, les objections de l'étudiant à ses interprétations relèvent de la « résistance ». En un mot, il y a une tendance inhé­ rente à la situation de l'analyse didactique à persister dans l'erreur."
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Les événements qui conduisirent à l'élaboration de la psychanalyse remontent à l'hiver 1885-1886, alors que Freud passait un congé postdoctoral dans le service de Jean Martin Charcot à l'hôpital de la Pitié- Salpêtrière à Paris. Comme il avait jusque-là reçu une formation de neurologue, Freud connaissait les traitements somatiques standard de l'époque, comme l'hydrothérapie et l'administration de chocs électriques modérés aux patients. Charcot fit cependant découvrir au jeune Viennois une autre technique capable d'influencer l'esprit des gens, l'hypnose, et Freud retourna à Vienne bien plus intéressé par l'esprit des individus que par leur cerveau. À cette époque, la psychiatrie (rappelons que Freud n'était pas psychiatre) était engagée dans des théories biologiques spéculatives.
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Dans un pays comme la Hollande, qui compte le plus grand nombre de thérapeute comportementalistes par habitant, la consommation des psychotropes est une des plus faibles qui soit. Ce n'est pas un hasard.
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La vérité, c'est que le mouvement psychanalytique dans son ensemble est l'un des mouve­ments intellectuels les plus corrompus de l'Histoire. Il est corrompu par des considérations politiques, par des opinions indéfendables qui continuent à être répétées uniquement à cause de relations person­nelles et de considérations de carrière.
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Mais c'est surtout avec Bruno Bettelheim que la théorie de l'origine maternelle de l'autisme s'est développée aux États-Unis et en Europe : la mère mortifère, par son défaut d'amour et son désir destructeur, serait à la source de l'autisme de l'enfant. Les enfants autistes sont décrits comme les prisonniers des camps de concentra­tion, et, pour les sauver, il faut les séparer de leur mère pathogène.

Cette hypothèse n'est aujourd'hui plus admise, mais subsiste encore l'idée d'une certaine culpabilité maternelle, culpabilité inutile et toxique que nous nous efforçons de déraciner lorsque nous nous occu­pons des enfants autistes : il est indispensable de restaurer la mère dans une image positive pour qu'une bonne alliance puisse se tisser entre l'enfant, la mère et les soignants.

À ce jour, les études scientifiques s'accordent pour reconnaître que l'autisme résulte d'une altération envahissante du développement de diverses fonctions du système nerveux central. Autrement dit, la ou plutôt les causes de l'autisme sont neurobiologiques
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Après qu'une psychanalyste au nom prédestiné de Montrelay lui eut fait lire Le Ravissement de Loi Stein, Lacan convoqua Marguerite Duras à minuit dans un bar pour lui dire tout le bien qu'il pensait d'elle. Le du titre ne pouvait symboliser que les ciseaux de la castration, et le ravissement l'orgasme amnésique de la femme confrontée à l'ombre d'un pénis manquant. Quelque peu choquée par ce ton machiste, Duras sut se servir de ces ciseaux pour renvoyer le maître à ses fantasmes.
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"Si nous sommes tant critiqués, c'est la preuve que ce que nous disons est vrai."
[...] Freud: "Je suis en butte à de l'hostilité et je vis dans un isolement tel qu'on dirait que j'ai découvert les plus grandes vérités"
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C'est ainsi que les hésitations du patient face à des allusions interprétatives souvent ma avisées, voire stupides, sont prises comme le signe indéniable d'une résurgence du conflit avec ses parents ou ses proches. Faire disparaître ce manque de coopération atavique -une réticence qui peut en fait attester de la survie du bon sens du patient - est considéré comme la tâche la plus cruciale de l'analyste. Parmi les patients des diverses psychothérapies, le client freudien est le seul à prolonger son traitement et à le payer rondement pour avoir le simple privilège de voir quelques-unes de ses objections mises à l'écart, même si elles sont entièrement justifiées.
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En 1882, alors qu'il était encore étudiant, le jeune Sigmund Freud entendit parler par son ami et mentor Josef Breuer d'un grave cas d'hystérie que celui-ci avait réussi à guérir de façon tout à fait étonnante.
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Mais ce que je ne pardonnerai sans doute jamais à la démarche psychanalytique, c'est qu'elle sépare les gens, disloque les liens fami­liaux et sociaux : elle place ses patients dans une sorte de bulle qui les coupe du monde, à peu près comme le ferait une secte, en rendant ce monde responsable de leur mal-être - parents, conjoint, etc. À partir de là, il n'est pas étonnant qu'un « sujet » doive passer des années et des années en analyse pour une « reconstruction » interminable.
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Toutes sortes d'idées qui provenaient prétendument de l'autoanalyse sont considérées comme l'origine des découvertes les plus importantes de Freud, mais nous savons maintenant qu'elles provenaient en général d'autres sources et qu'elles n'étaient certainement pas le produit de son autoanalyse en tant que telle. Cette autoanalyse compte parmi les plus grandes légendes de l'histoire des sciences. Même si Freud n'a pas lui même propagé cet aspect de la légende freudienne, il est intéressant de noter qu'il n'a rien fait pour le contredire.
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L'émotion est donc plus que la traduction d'un dysfonctionnement psychique. Dès lors, comment peut-on se dire « conscient » et « guéri » après un travail sur soi lorsqu'un événement minime de la vie quoti­dienne peut vous faire retomber dans des angoisses, des réactions colé­ riques ou dépressives ? Je suis toujours surpris par ces personnes qui ont fait un long cheminement pour la connaissance de soi et qui craquent sous n'importe quel prétexte : nous le voyons actuellement avec les réactions disproportionnées de colère et d'hostilité de certains « soignants » envers ceux qui osent critiquer la psychanalyse en France. La haine se révèle pour certains avec une telle force que nous doutons réellement de leur propre gestion émotionnelle.
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Avant de me rendre avec ma mère à ce rendez-vous, je voulais définitivement tourner la page de ces sept ans d'analyse. Je quitterais le bureau de la psy la tête haute et reprendrais ma vie en main. J'étais jeune, je voulais m'en sortir, je voulais VIVRE, enfin. Terminé le senti­ment de culpabilité, terminés les objets phalliques, terminés les lapsus, terminé le non-dialogue, terminée la faute aux parents...
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Là, je dis « stop » : Freud et consorts, plus jamais. Je devais sortir de cette secte. Mais on ne quitte pas une secte -j'ose, en effet, aller jusque- là dans la dénomination.
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