Chez nous, on ne parle pas : on étouffe les mots au fond de sa bouche, y compris ceux de l'amour, on dissimule, on supporte tous les drames. On les avales, on les digère, le tête haute devant l'autre, avec l'ordre de se taire, de sécher ses larmes, de masquer ses peurs et de garder ses soupirs, ses émotions, pour plus tard, dans sa chambre, dans le noir...