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Citation de Charybde2


Comment cette histoire du langage s’est-elle matérialisée ? De quelle manière les discours et les actes politiques ont-ils abouti à une telle conception des langues africaines, congédiées hors de la modernité ? Pourquoi le français reste-t-il, soixante ans après les Indépendances, la seule langue officielle des pays anciennement colonisés par la France ? Cet ouvrage a pour ambition de parcourir et d’observer les maints détours de « la bibliothèque coloniale » qui a contraint les pays d’Afrique de l’Ouest, que certains nomment encore « francophones » quand bien même le français y est assez peu utilisé, à adopter une conception politique monolingue de la nation. Étonnamment, malgré l’imposition du français comme unique langue officielle (par le biais de l’école notamment) et contrairement à ce qui s’est passé en France, les pratiques langagières africaines n’ont pas disparu. Au contraire, ces pratiques demeurent d’une extrême vitalité et la « glottophagie » déplorée par Louis-Jean Calvet n’a pas eu lieu. Ni dévoration, ni éradication, ni guerre des langues : l’effet de la politique coloniale linguistique a été très différent de celui qui a fait quasiment disparaître les pratiques régionales en France, certes sur une durée bien plus longue et selon des modalités tout à fait différentes. Si les répercussions de la colonisation par la langue sur le paysage sociolinguistique africain n’en restent pas moins fortes, je fais l’hypothèse que la résistance, voire l’indifférence, à l’imposition de la langue coloniale provient d’une conception du langage spécifique aux contextes où les pratiques hétérogènes locales n’ont pas fait l’objet d’une standardisation à valeur hégémonique.
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