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Critiques de Cécile Chabaud (19)
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Indigne

Qui était Georges Delvaux ? Un héros ou un salaud ? Que décideront les hommes qui le jugent dans ce tribunal, en 1945, une époque trouble pendant laquelle, il sera difficile de déterminer qui a trahi.





Georges Delvaux, ce beau parleur, doué pour croquer sur le papier les portraits dessinés de son entourage a bel et bien été l’auteur de lignes abjectes dans un journal antisémite. A t-il vraiment adhéré au PPF en toute sincérité ? Ou était-il comme il le prétend nagent infiltré de la Résistance ? Les témoins à la barre semblent décrire deux personnages différents. Car il a aussi contribué à la survie de ses compagnons d’infortune, dans le block 55 de Buchenwald, où étaient rassemblés les plus faibles des prisonniers. C’est la polio qu’il avait contractée dans l’enfance qui l’a amené dans ce lieu infâme où la mortalité atteignant des records. Et cela est incontestable puisque là encore il a dessiné.



Le récit alterne trois tableaux : le procès, les années de détention et les recherches d’un fils dont le père avait conservé les dessins de Georges Delpaux (dont un certain nombre est reproduit dans le roman).

Le rythme ainsi crée donne beaucoup de vie au texte et le rend passionnant.



En filigrane, la question des choix et de la loyauté se pose. Combien toute bonne foi ont adhéré aux beaux discours du maréchal pour ensuite juré avoir soutenu la Résistance, combien de vestes retournées opportunément. ? Il n’y a pas à juger. Les temps étaient suffisamment troubles pour pouvoir se fourvoyer.





J’ai beaucoup apprécié ce roman qui ne prend pas parti et sait bien mettre en évidence la difficulté de juger ses semblables.



231 pages Ecriture 24 août 2023


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Indigne

Voici mon retour de lecture sur Indigne de Cécile Chabaud.

Le 6 décembre 1945, au palais de justice de Pau, s’ouvre un procès complexe : Georges Despaux, rescapé d’Auschwitz et de Buchenwald, était-il collabo ou résistant ?

Cet adhérent du P.P.F. de Jacques Doriot était-il en sous-main membre de l’Intelligence Service ?

Doté d’une plume agile et d’un coup de crayon stupéfiant, Despaux doit-il être jugé à l’aune de ses articles antisémites ou de ses dessins de la vie dans les camps, qui constituent un témoignage d’une humanité bouleversante ?

Ces questions agitent David, galeriste dont le père a été l’ami de Despaux. David n’aura de cesse d’enquêter pour comprendre. Quitte à douter de ses propres certitudes..

Intense est un roman intense qui se déroule en trois temps : le procès de Pau, la déportation, l’enquête de David.

Je ne connaissais pas du tout Georges Despaux, les dessins qu'il a fait dans les camps et qui sont un témoin de cette époque.

J'ai apprécié comment l'autrice le met en scène, en expliquant qui il était mais sans prendre partie.

Qui était t'il vraiment ? Un salop ou un homme bon ? Il a aidé les gens dans les camps, pourtant il est accusé d'être un traite..

L'autrice nous permet de nous faire notre propre idée, petit à petit, en nous donnant les clés de la personnalité de Georges.

Honnêtement, je ne sais pas trop quoi penser de ce personnage ambigu mais je suis contente d'avoir découvert son histoire et ses dessins.

Cela interroge sur la notion de bon, de méchant. Il est parfois difficile de trancher, comme c'est le cas ici.

Indigne m'a permis de découvrir un personnage énigmatique et contrasté.

Grande amatrice des ouvrages sur la seconde guerre mondiale, j'ai apprécié ma lecture. Qu'il est difficile de juger ses semblables !

Je n'ai pas eu tout à fait de coup de cœur mais je le recommande et le note quatre étoiles :)
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Rachilde, homme de lettres

Cécile Chabaud signe ici son premier roman.

Elle a choisi, par le biais de la biographie romancée, de nous raconter quelques moments fondateurs de la vie et de la carrière de Marguerite Eymery.



Connue sous le nom de « Rachilde », nous découvrons les chemins empruntés par cette jeune femme qui se déclarait androgyne et anti-féministe comme l’entendaient certaines femmes de l’époque.



Une enfance plus que perturbée entre un père qui rêvait d’un fils et une mère qui terminera folle, un grand-père adepte du spirite Allan Kardec, des visions et la lecture de Sade, l’admiration pour Hugo, tout cela allait forger une personnalité particulière en recherche d’elle-même.



La montée à Paris, l’amitié de Jean Lorrain, les rencontres d’artistes, de journalistes, les amours platoniques voire destructrices (Catulle-Mendès), la relation passionnelle dans l’amitié avec Maurice Barrès puis la rencontre avec Alfred Vallette et l’éclosion de la femme.

Rachilde existera dans la place qu’elle occupera plus tard au Mercure de France (revue puis maison d’éditions refondées par Alfred Valette).



Tout un monde de la fin du XIXè défile, les salons, les excès, les cafés où se reunissent hydropathes et décadents, la difficulté d’être femme dans le monde littéraire, etc…

Jugements, interdictions entroureront la publication du livre le plus connu de Rachilde : « Monsieur Vénus ».

Il est scandaleux pour l’époque de traiter d’un tel sujet où les valeurs masculines et féminines sont interverties.

Une envie de domination par l’écriture la malmène jusqu’à la jalousie.

Les propos tenus sur Zola ne la grandissent pas.



Une femme tourmentée, une auteure oubliée comme elle le pressent dans cette irréelle lettre à Colette.

Tout à fait personnel, je n’aime pas la comparaison entre les deux femmes.

D’ailleurs en 1930, il y aura brouille entre les deux, Rachilde défendant Willy, ce qui choquera Colette avant une réconciliation distante. (Cfr biographie de Colette par Claude Pichois).



Biographie romancée et cet adjectif est important.

Ce livre écrit dans un style clair, aéré, permet de découvrir une personnalité oubliée, de parcourir une époque.

À chacun de faire quelques recherches pour en savoir plus sur Rachilde et les autres noms cités, tout n’est pas aussi limpide que dans ce livre.



Merci à Babelio et aux Éditions Écriture pour cette lecture.
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Rachilde, homme de lettres

Belle trouvaille que ce livre chiné au vide-bibliothèque de Babelio.

L'auteur réussit parfaitement à nous faire revivre par ses mots, son vocabulaire et les faits qu'elle rapporte, la fin du XIXème siècle et les cercles littéraires de ce temps-là. Alfred Valette, fondateur de la maison d'édition Mercure de France, créera cette maison pour sa femme, Rachilde.
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Tu fais quoi dans la vie ? Prof !

C'est un témoignage vrai et touchant d'une vocation d'enseignement du français dans un métier abandonné par le numérique et débordé par le multilinguisme migratoire.

Il est clair que ce métier, professeur de français, doit apprendre à passer derrière les écrans pour accompagner les usages numériques des familles

où la langue maternelle n'est pas toujours le français.
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Indigne

Dès le départ, on sait que l'on va suivre le destin de 2 femmes qui ne se connaissent pas mais qui ont un lien venant du passé.



Pour s'en expliquer, l'autrice nous raconte le procès de Georges Despaux accusé d'intelligence avec les allemands lors de la seconde guerre mondiale.

En parallèle de l'avancée du procès au palais de justice de Pau en décembre 1945, on le suit lorsqu'il est interné en camp de concentration (Compiègne, Auschwitz, Buchenwald,…).



Georges Despaux est connu notamment pour avoir publié des dessins de sa vie dans les camps. Certains de ces dessins sont dans le livre. C'est d'une violence de voir ces dessins car, lorsqu'on lit l'autrice, on ne peut que s'imaginer les scènes rapportées. Les voir en dessin rend les choses plus vraies encore.



Ayant des séquelles de la poliomyélite, il va être interné dans le block 55, autrement nommé le « boulevard des Invalides » ou la maison des horreurs. Je vous laisse découvrir pourquoi.



En plus du procès et de la vie dans les camps, il nous est rapporté l'enquête qu'a mené David, le fils d'un ami fidèle de Georges. Cet ami, Samuel Vanmolen était un jeune étudiant juif en médecine, qui lui aussi était dans les camps. David a reçu en héritage de son père ces dessins. Son père ne lui a jamais raconté sa vie dans les camps et Davis se retrouve avec ces seuls dessins pour avoir un aperçu de ce qu'il a vécu. David a connu Georges lorsqu'il était enfant et en a un vague souvenir mais il se pose des questions à son sujet, notamment parce qu'il se rappelle qu'il avait quitté sa femme et ses 5 enfants et que cela l'avait marqué.



Le procès tel que raconté de prime abord par l'autrice est assez ambigu. La seconde guerre mondiale est à peine terminée que l' « épuration judiciaire » a lieu. Georges est soupçonné d'avoir pris part à un parti collaborationniste avant et pendant la guerre et d'être antisémite, entre autres. Seulement voilà, l'autrice nous explique insidieusement, qu'à la sortie de la guerre, les personnes tentées de collaborer ou tout du moins collaborer « passivement », étaient nombreuses et que cette période était propice à être docile envers l'occupant pour obtenir plus de nourritures ou autres agréments.



C'est donc avec une certaine ambiguïté que commence cette lecture. Et en avançant dans ma lecture, j'ai un peu revu mes a priori sur ce sujet. le livre est fort dans ce sens : qu'aurait-on fait nous-même pendant la guerre ? Aurait-on été tout blanc de reproches ? Aurait-on été tenté d'aller vers l'ennemi, ne serait-ce que pour manger mieux et aider sa famille autant qu'on le peut ?



Ce livre est nécessaire pour bien prendre conscience que le traumatisme de la guerre va bien au-delà de la période 39-45. La colère, la haine, la tristesse ont bien été présentes bien des mois voire des années après. Il fallait rendre des comptes et c'est d'autant plus traumatisant lorsque c'est son propre pays qui nous juge.



Ce fut une très bonne lecture, qui m'a donné personnellement une autre perspective sur cette période bien noire. A lire !



Je remercie Netgalley et les éditions Ecriture pour cette lecture.

#Indigne #NetGalleyFrance


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Indigne



J’achète tout : L’autrice, le livre et même l’opinion de la Griffe Noire qui partage mon amour pour le roman.



L’autrice est la surprenante Cécile Chabaud,



Une découverte made in Instagram, une rencontre dans la vie livresque réelle.



Du roman je vais avoir du mal à en dire plus de bien que Gérard Collard de la Griffe Noire qui, par ailleurs propose ce livre également dans un beau coffret .

Eux (les libraires) disent que c’est un plaisir de découvrir la confirmation de la naissance d’une grande écrivaine, avec ce deuxième texte…

C’est vrai ! elle écrit vraiment bien et fait partie de la catégorie de celles et ceux qui brillent autant par leurs qualités d’écriture que pour la construction des tensions dans les intrigues.



Je n’ai pas pu m’empêcher de lire aussi son premier roman. Ses qualités sont indéniablement là mais, avec Indigne le niveau est encore supérieur.



Cécile fait bouger avec talent les ficelles qui déclenchent les sentiments et les émotions.



Anges ou Démons, Indignes ou justes, Héros ou Vilains ? Ces questions sont simples, tranchantes, les réponses souvent plus nuancées.



Indigne est construit en trois parties qui se déploient parfaitement pour créer un ensemble cohérent et complet.



L’histoire est celle du procès de Pau en 1945, l’accusé est peut-être un collabo, peut-être un résistant. Quel écart. Pour en savoir plus nous découvrons les antécédents, durant la déportation et successivement , avec un jeune galeriste, qui hérite de controversés dessins de l’accusé, nous découvrons aussi le besoin de certitudes. De savoir. De voir le passé.



Accepter le réel, ce cas particulier du possible qui se présente, impossible à changer, sera la mission que l’autrice confie aux lectrices et aux lecteurs : Avons-nous le devoir de juger absolument ? et/ou au moins la capacité de comprendre
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Tu fais quoi dans la vie ? Prof !

J'aime bien, parfois, lire des témoignages, et en général ce sont des lectures plutôt intéressantes. Lorsque j'ai découvert Prof ! et son résumé, j'ai eu envie de découvrir la plume de Cécile Chabaud, au risque de vouloir, par la suite déscolariser mes enfants !



Cécile est prof de français depuis 20 ans, dans un collège de ZEP (Zone d'Education Prioritaire), elle nous livre ici de petites scènes du quotidien, dont la description va de quelques lignes à plusieurs pages. Ces scénettes nous immergent dans sa vie d'enseignante, nous laissant parfois un peu frustrés de ne pas savoir ce qu'il s'est passé par la suite.



Cécile Chabaud n'est pas tendre, ni avec ses élèves, ni avec ses collègues, mais elle leur porte un regard bienveillant et terriblement attachant. Son coup de crayon cynique arrive tour à tour à nous faire rire, nous consterner quant à l'inculture de certains, ou aux charges qui pèsent sur eux dans la cellule familiale, et aussi à nous émouvoir (certaines scènes m'ont fait monter les larmes aux yeux). Certes Cécile n'est pas illustratrice, mais elle brosse à coup de mots des portraits plus vrais que nature.



En bonne prof de français, elle manie la langue avec tact et brio; tantôt pour imposer son autorité, tantôt pour encourager ou réconforter ses élèves qui n'ont, en fait, pas grande estime d'eux même. Le constat est là : certains élèves arrivent au collège sans savoir lire et avec des notions de français inexistantes; Cécile Chabaud dénonce les lacunes de l'éducation nationale mais semble tout mettre en œuvre pour améliorer le quotidien et la culture de ceux qui sont ses élèves. Et la reconnaissance de ces derniers est la preuve la plus parlante que son investissement est payant. Bien sûr, ce combat de tous les jours semble chronophage et éreintant; ainsi, on comprend aisément que certains professeurs soient totalement dépassés dans des établissements dits "difficiles", soit parce qu'ils n'emploient pas les bonnes méthodes, soient parce qu'ils se laissent dépasser dans ce combat des tous les instants.



Un récit qui a un effet coup de point; faisant prendre conscience d'une situation dont on est parfois à des années lumière. En le refermant, j'ai le cœur serré, et j'espère que mes enfants auront la chance d'avoir des professeurs aussi investis et passionnés que semble l'être cette prof de français épatante.
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Indigne

Qui est indigne dans ce texte ? Qu'est ce qui pourrait être indigne ?

Trois époques pour ce roman-récit : un procès de l'épuration, en 1945, à Pau. Le 6 décembre 1945, au palais de justice de Pau, s’ouvre un procès complexe : Georges Despaux, rescapé d’Auschwitz et de Buchenwald, était-il collabo ou résistant ?

Cet adhérent du P.P.F. de Jacques Doriot était-il en sous-main membre de l’Intelligence Service ?

Membre en 1943 du PPF et plume pour le journal collaborationniste, il semble qu'il n'ait pas participé activement à des actions lors de cette période. Il fallait bien nourrir sa famille !

Des pages terribles sur les camps, en particulier, celui de Buchenwald et un passage à Auschwitz (il y "ramènera" son numéro tatoué) .

Notre époque avec l'obsession de David, fils d'un ami de Georges et qui a retrouvé les dessins faits Georges dans les camps et qui sont un véritable témoignage sur la vie indigne dans ces camps. Il va vouloir faire des expositions sur les dessins réalisés dans les camps, qui sont un vrai témoignage, mais doit il occulter certains pans plus obscurs de cet homme.

Jamais facile de romancer, de raconter la survie dans les camps nazis, la situation dans la France occupée. Peut on avoir été indigne puis devenir un juste ? Comment juger aujourd'hui des actes, des vies et juger, surtout quelques années justes après des événements si terribles ?

Ce texte est très réussi car il arrive à nous toucher, à nous questionner, à essayer de comprendre cette époque mais aussi celle d'aujourd'hui et de la façon dont il faut parler, écouter, témoigner et surtout ne pas oublier.

L'auteure réussit à croiser des situations, des personnages.

Nous y croisons des personnages réels, comme le poète Desnos à Buchenwald (j'avais lu "Dans bien longtemps tu m'as aimé" de Yann Verdo où l'on croisait déjà Desnos), l'accordéoniste de Buchenwald, qui fut dessiné par Despiau et décrit par Jorge Semprun dans "la mort qu'il faut", Marcel Bloch, devenu Dassault à son retour des camps, les frères Lumière, mais aussi des personnages romanesques, touchants, qui nous interroge sur ce que nous aurions fait et ce que nous ferions dans des périodes si dramatiques.

Ce texte fait écho à plusieurs de mes récentes lectures. j'avais beaucoup apprécié "jouer, trahir, crever" de Frédéric Massot, Phrase d’armes de Paul Greveillac et le touchant Pour Tommy d' Hélios Azoulay, qui est un recueil de dessins réalisés dans le camps de Terezín d'un père pour son jeune fils.

Et j'ai prévu de lire "la France Libérée de Michel Winock qui parle de la période de 1944-1947.

Un texte qui avec simplicité et beaucoup de délicatesse nous raconte des épisodes de notre histoire et nous rappelle qu'il faut toujours essayer de comprendre, et de ne pas oublier, que ce soient les héros, les indignes, les justes, les êtres "normaux" qui ont vécu comme ils ont pu pendant cette période.

En tout cas, des livres nécessaires pour ne pas oublier et espère "plus jamais cela".

#Indigne #NetGalleyFrance
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Rachilde, homme de lettres

J'ai beaucoup aimé le début du roman, qui nous parle de Marguerite, jeune fille délaissée par sa mère, en mal de sorties mondaines et son père, qui voulait un garçon, dans le Périgord de la fin du XIXe siècle. La plongée dans cette atmosphère était intéressante et délicieusement désuète. Mais Marguerite, sous l'effet d'une séance de spiritisme qui ne m'a pas du tout convaincue, devient Rachilde et veut faire carrière comme "homme de lettres". Le lecteur est alors baigné dans ce Paris littéraire, souvent dépravé et misogyne. Au contact de quelques grandes figures de l'époque, Rachilde cette femme qui dit haïr les hommes ne vit la plupart du temps qu'à travers eux. Mais j'ai trouvé que le récit devenait ennuyeux et ne s'apparentait plus qu'à l'énoncé des connaissances de l'auteur au sujet de cette période. La question du genre, sujet très à la mode aujourd'hui, trouve un écho, un prétexte ?, dans cette société décadente de l'époque. Emballée au début de ma lecture, je n'ai donc pas été convaincue par la suite, dommage. Quelques grossières fautes d'orthographe, d'accords grammaticaux essentiellement, m'ont par ailleurs choquée de la part d'un professeur de lettres.
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Rachilde, homme de lettres

Rachilde, homme de lettres : c’est ainsi que Marguerite Eymery, d’origine périgourdine voulut être connue et reconnue. Rachilde, parce qu’elle se pensait habitée par un gentilhomme suédois du 16ème siècle, rencontrée au cours d’une soirée de tables tournantes et homme de lettres parce qu’elle refusait sa féminité, s’habillant comme un homme, bénéficiant, comme la grande Sarah Bernhardt d’un permis officiel de circuler en travesti, et dans la recherche de pouvoir dans le monde et en particulier dans celui des lettres. Une forte personnalité donc, nourrie de lectures fantastiques, et érotiques, et personnalité forgée précocement entre un père autoritaire et une mère absente qui finira ses jours en asile psychiatrique, Elle quitte rapidement sa famille pour se retrouver à Paris où son talent littéraire est rapidement reconnu. Il est vrai que le caractère scandaleux de ses premiers ouvrages et en particulier de « Monsieur Venus «, rapidement censuré et interdit contribua à ce succès. Sa réputation d’écrivain fut ensuite entretenue par une soixantaine de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre dont l’intérêt tenait aussi bien aux sujets scabreux et à une vie publique libérée qu’à la qualité littéraire. On comprend que cette existence où elle connut de près tout le milieu littéraire parisien très dynamique et hétéroclite, sur une longue période (née en 1860, elle mourut en 1956) ait pu inspirer une auteure contemporaine.

La vie elle-même de Rachilde est un roman, et c’est l’occasion de rencontrer de nombreux contemporains :Alfred Jarry, Catulle Mendès dont elle fut très amoureuse, Jean Lorrain qui l’accompagna longtemps, Marcel Schwob ,Barrès que l’on s’étonne de voir préfacer une réédition de « Monsieur » Venus, Paul Léautaud bien sûr au Mercure de France, Paul Valery, Mallarmé…sans oublier quelques femmes, Colette avec laquelle les rapports furent souvent tendus et d’autres :Liane de Pougy ,Lucie Delarue Mardrus .qui aimaient les femmes .

En réalité, ce qui reste aujourd’hui de Rachilde, dans l’histoire littéraire est surtout son activité d’éditrice et de critique très pertinente (en dehors de son avis sur Marcel Proust…), dans le cadre du Mercure de France avec Alfred Calmette le directeur, qu’elle épousa finalement assez tôt à l’âge de 30 ans. Le Mercure de France comportait à la fois une revue très appréciée et une maison d’édition très active. La NRF de Gallimard prendra progressivement la place. Elle restera très connue grâce à Léautaud qui fait état de son activité dans son journal littéraire.

…Cécile Chabaud nous livre ainsi une biographie romancée en une cinquantaine d’épisodes brefs, dans un style un peu précieux, maïs efficace. On regrette seulement que le parti pris de faire un roman plutôt qu’une biographie donne plus d’importance aux premières années sulfureuses, qu’à la période de maturité au Mercure de France.

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Indigne

Georges Despaux est père de 5 enfants. Jeune garçon, il contracta une poliomyélite qui limita fortement sa mobilité. Le petit Georges se nourrit de lectures, de musique et s'exerce au dessin.

En 1942 43, la guerre a appauvri la population, Georges s'engage au PPF (Parti Populaire Français) où il prête sa plume et commet textes antisémites dans le journal de ce parti collaborationiste.

En 1944, il est fait prisonnier par les allemands et va, sous le matricule 185445, être déporté de camp en camp, Buchenwald, Auschwitz où il continuera à croquer des portraits de déportés. Il rencontrera Samuel, un jeune médecin juif, qu'il ne quittera plus jusqu'à la libération.



En décembre 1945, alors que la guerre vient de s'arrêter, s'ouvre à Pau le procès de Georges. "messieurs les jurés, Georges Despaux est-il coupable d'avoir entretenu une intelligence avec une puissance étrangère pour favoriser les entreprises de cette puissance contre la France ?".

Ce procès sera l'occasion de suivre le parcours de Georges, ses rencontres, ses actes, ses supplices.



Le fils de Samuel, galeriste, récupérera longtemps après les dessins de Georges et aura à cœur de les publier pour témoigner. Georges était LE héros de son père.



Devons-nous condamner Georges pour ses textes, lui qui devait subsister aux besoin de sa famille ? Devons-nous l'absoudre au regard de son parcours de supplicié dont témoignent ses dessins ?



Ce texte littéraire devrait être, à mon avis, proposé aux lycéens pour permettre un débat apaisé et faire réfléchir sur cette sombre période de notre Histoire.

J'ai passé un très bon moment de lecture, je me suis moi-même interrogée. Vous aurez le verdict, vous connaîtrez le destin de Georges, vous saurez comment les jurés ont dit la justice au nom du peuple français.
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Rachilde, homme de lettres

Marguerite Eymery vit à la campagne, dans le Périgord, entre une mère très centrée sur elle-même et un père absent à cause de la guerre. À la maison, on fait tourner les tables : Urbain, le grand-père de Marguerite, s'intéresse beaucoup au spirite Allan Kardec. En compagnie de sa femme, de sa fille et de sa petite-fille, il interroge les esprits.

Marguerite est solitaire et se sent prisonnière de sa condition de femme, d'autant plus le jour où son père, de retour, lui annonce qu'elle va se marier. Terrifiée par cette idée, Marguerite se réfugie au bord d'une mare à grenouilles : subit-elle un viol, l'imagine-t-elle? Son esprit se perd... et, lors de la première chasse au loup où elle accompagne son père, elle assiste à la crucifixion de la bête, dans laquelle elle voit son reflet. Elle la décloue de l'arbre : c'est décidé, elle restera libre.

Nourrie des livres de Sade et de Victor Hugo, elle écrit des choses étranges, qui ne correspondent ni à son sexe ni à son âge, jusqu'au jour où sa mère, déçue par son mariage (le père le trompe et la bat), part avec elle à Paris, car c'est là-bas que les choses se passent. Mais ce n'est pas Marguerite qui monte à la capitale : c'est Rachilde, ce jeune homme du XVIème siècle qui habite son corps et lui donne son nom. Lors d'une cérémonie, comme une défloration publique, sa lourde natte est coupée par un prince russe : Rachilde ne veut pas être une femme.

Premières rencontres avec les Hydropathes... Rachilde se lie d'une amitié très forte avec Jean Lorrain. Elle veut être publiée ! Son roman, Monsieur de la Nouveauté, trop scandaleux, est censuré.



Dans Rachilde, homme de lettres, Cécile Chabaud écrit le roman des premières années de Rachilde : on la voit chercher et trouver sa place à Paris, et l'on s'étonne que cette femme, qui renvoie une impression de force de caractère, soit la plus chaste de toutes. Ses écrits tempétueux contrastent avec sa vie de presque recluse et de vierge. (...) L'ouvrage se termine par une lettre d'admiration à une autre "homme de lettres" de son temps, Colette, lettre où Rachilde se rend compte et confesse qu'elle n'a et n'aura pas la postérité littéraire qu'elle espérait. Et pourtant, selon Maurice Barrès avec qui elle a eu une relation d'amour platonique, n'était-elle pas Mademoiselle Baudelaire?
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Bête de collège

Ce livre regroupe des chroniques du quotidien de professeurs, certaines graves, certaines, émouvantes, d’autres encore non dénuées d’humour. Ces textes courts d’une grande diversité s’enchaînent très rapidement, nous faisant passer du sourire à des réflexions en profondeur. Cet ouvrage nous permet de mieux appréhender la réalité du métier d’enseignant au collège, les difficultés du quotidien, la confrontation aux adolescent mais également la richesse de certaines rencontres.
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Indigne

J'ai lu ce livre il y a environ deux mois et j'ai éprouvé le besoin de m'y replonger un peu plus tard tant j'ai apprécié le sujet et l'écriture de Cécile Chabaud.

Intrigue, énigme, doute, questionnement, ambiguïté, contrastes, contradictions ; voilà tout ce qui s’articule autour de ce récit mené brillamment par l’écrivaine .

Le personnage principal de cet ouvrage, Georges Despaux, a été membre d’un parti collaborateur français durant la seconde guerre mondiale, pour lequel il a écrit plusieurs articles antisémites dans le journal correspondant.

Lors de la dernière année, il se retrouve déporté dans les camps d’Auschwitz et Buchenwald dans lesquels il va faire usage de son talent de dessinateur pour illustrer les horreurs dont il fut témoin.

À la fin de la guerre, s’ouvre le procès de Georges Despaux : Collabo ou déporté ?

Telle est la question majeure, le dilemme auquel le tribunal sera confronté

On évoque l’indignité de ce personnage durant la première période de la guerre et on mentionne aussi son séjour dans les camps de la mort avec son soutien à ses co détenus.

Tout repose sur cette complexité .

Qui a véritablement le droit de juger ?

Vers que coté va pencher la balance ?

L’issue du procès m’a plongé dans un sentiment que je ne dévoilerai pas pour ne pas trahir la fin



En conclusion, un livre captivant , écrit avec talent par l’autrice

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Indigne

Qui était le dessinateur Georges Despaux originaire du Béarn. Un vrai salaud collabo, comme sa famille et ses concitoyens le laissent entendre ou un juste après avoir sauvé Samuel, un interne juif lors de son emprisonnement à Buchenwald. Voici un roman écrit d'après une histoire vraie qui fait réfléchir et qui rejette tout jugement manichéen. Un très bon moment de lecture.
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Rachilde, homme de lettres



Rachilde est une romancière qui a fait scandale en son temps de part sa jeunesse et les sujets qu’elle traite dans ses romans, comme le sera Françoise Sagan quelques décennies plus tard.



Cette figure que je ne connaissais que de nom, sans doute par son appartenance au club des Hydropathes que fréquentait assidument l’un de mes auteurs préférés du XIXè siècle, Alphonse Allais, m’intéressait. C’est ainsi que Rachilde, homme de lettres a atterri dans ma PAL.



Ce roman biographique retrace l’enfance de Marguerite Eymery, future Rachel, de son Berry natal jusqu’à ses premières années d’installation à Paris. J’ai beaucoup aimé le style fluide de Cécile Chabaud et toute la première partie qui a pour cadre l’enfance et l’adolescence de Rachilde.



Voir la personnalité de Marguerite évoluer, son parti pris pour l’androgynie et sa volonté d’être perçue comme un homme de lettres et non comme une femme de lettres, c’est très intéressant.



Comme George Sand avant elle, elle s’habille en homme et veut être traitée sur un pied d’égalité avec les hommes de son temps. Elle refusera longtemps le mariage et la maternité avant de finalement rentrer dans le rang, ce que l’on n’apprend pas ici car l’autrice s’arrête au moment où cela aurait pu devenir très intéressant.



J’ai peu goûté la partie parisienne, que j’attendais pourtant avec impatience, car on n’y apprend finalement fort peu de choses même si j’ai apprécié découvrir Jean Lorrain, auteur décadent de cette fin du XIXè siècle.



Cécile Chabaud ne tombe pas dans l’hagiographie et dresse un portrait tout en nuances et paradoxes de Rachilde, celle qui n’aimait pas les féministes tout en étant elle même l’incarnation libertaire d’une femme au delà de tous les clivages de sexe.



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Rachilde, homme de lettres

L'existence de cette femme est assez fascinante. On la découvre dans l'enfance au sein de sa famille et très vite on sent que cette fille est particulière. Elle aime par dessus tout les livres et surtout ceux d'Emile Zola qu'elle aura la chance de rencontrer. Ecrire est une envie qui ne la quitte pas mais c'est un rêve difficile à réaliser quand on est une femme dans les années 1880. Pourtant elle ne va jamais démeriter et grace à son talent elle va rencontrer de grands noms de l'époque (Sarah Bernhardt, Paul Verlaine, Catulle Mendès, Oscar Wilde...)tout en prenant l'apparence d'une homme. Nous allons la suivre dans sa vie parisienne et découvrir sa vie d'auteure notamment avec la parution de son roman "Monsieur Vénus" qui lui valut la réputation de femme sulfureuse.



La lecture de ce livre passionnant m'a permis de découvrir une femme très large d'esprit et à l'avance sur beaucoup de ses idées. Elle a écrit une soixantaine de livres et grace à la rencontre avec de nombreuses personnalités elle aura eu une vie conforme à ses attentes et à ses désirs. Le livre ne couvre qu'une période de sa vie et ce fut vraiment pour moi une belle découverte. Ne vous fiez pas à la couverture que je trouve assez triste.
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Rachilde, homme de lettres

Lu les premières pages sur le web. Les éditeurs devraient renoncer à ce genre de pratique, totalement dissuasive dans la plupart des cas. Aucune envie de lire la suite. Prose maladroite, appliquée et affectée. Il y en a assez de ces "biopics" qui enrobent d'un ersatz de style leurs laborieux efforts de documentation.
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