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Citation de Sobooks


Vers 16 heures, je supplie tous les saints des enterrements de vie de garçon de nous venir en aide pour mettre fin au mien, quand Scott arrive dans la cabine où j’attends patiemment l’heure de mon « lavage facial », sans trop savoir ce que c’est. Il se faufile derrière le rideau, me jette mon jean et dit doucement, en jetant des coups d’œil inquiets dans le couloir :
– Vite enfile ça, les autres sont prêts, j’ai prévenu le chauffeur, le bus est prêt à repartir.
– Oh putain, mon héros ! dis-je en sautant dans mon jean après m’être débarrassé de ma serviette pagne. Mais mon caleçon et mon T-shirt ?
– On s’en fout, pas le temps ! dit-il comme un évadé d’Alcatraz. (Il regarde paniqué dans le couloir et semble au bord de la crise cardiaque.) Elles ne veulent pas nous laisser partir tant qu’on n’a pas fait tout le programme, et je ne sais pas ce que veut dire « éradication de tous vos points noirs », mais j’ai aucune envie de savoir.
– Moi non plus ! dis-je en le suivant dans le couloir.
J’assure ses arrières quelques pas derrière et regarde d’un côté tandis qu’il se charge de l’autre.
Précautions inutiles, à vrai dire, car si quelqu’un approche, je ne vois pas bien ce que je pourrais faire à part crier « courons ». J’ai l’impression d’être dans un film d’espionnage où les actrices auraient été castées pour un film d’épouvante.
Enfin sortis de l’institut, on reprend seulement notre souffle quand on entend une voix puissante :
– Mais enfin, pourquoi partir ? Pas fini messieurs...
– Putain, cours ! me crie Scott.
Ce que je fais, sans réfléchir. Je vois le bus juste devant moi, je m’aperçois que je trébuche sur la terre humide car je n’ai pas mes chaussures non plus. Tous les gars sont dans le bus à nous encourager, on dirait les supporters d’une équipe de rugby, et quand on s’engouffre, la porte se referme derrière nous et le chauffeur démarre en trombe...
Les mecs applaudissent notre arrivée fracassante, j’ai l’impression d’être un héros qui vient de marquer un essai. Je les remercie chaleureusement et m’assieds à l’avant. Quand je les regarde après avoir repris mon souffle, je m’aperçois que beaucoup sont dans le même état que moi : ceux qui ont eu la chance de récupérer leur T-shirt le portent à l’envers, d’autres ont encore de la crème verte sur le visage.
Après quelques minutes salutaires, nous sommes enfin rassurés par les kilomètres qui défilent et nous séparent de cet enfer, et nous pouvons reprendre une conversation normale.
– J’ai adoré le bain de pieds aux poissons carnivores, moi, dit Matthieu.
– Ils sont pas carnivores, ils bouffent les peaux, c’est pas pareil, c’est pas ta peau..., répond Scott.
Enfin, une conversation presque normale.
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