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Citations de Cécile Coulon (1148)


Le monde ne comprendra jamais que les grands hommes ne sont pas ceux qui gagnent mais ceux qui n'abandonnent pas quand ils ont perdu.p.154
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Au centre de la cour, un arbre centenaire, aux branches assez hautes pour y pendre un homme ou un pneu, arrose de son ombre le sol, si bien qu'en automne, lorsque Blanche sort de la maison pour faire le tour du domaine, la quantité de feuilles mortes et la profondeur du rouge qui les habille lui donnent l'impression d'avancer sur une terre qui aurait saigné toute la nuit.
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L’air était froid, déjà le gel dessinait sur la pelouse une pellicule qui adoucissait le vert profond des brins. Deux oiseaux s’enfuirent à l’approche d’Aimée ; debout, devant les parterres de rosiers sans fleurs et de taillis sans couleurs, elle avala une grande bouffée d’air qui courut en elle de la gorge aux entrailles. L’odeur des sapins, prisonnière de ce froid nouveau, paraissait plus âpre, pénétrante, elle raidissait les bronches, gonflait les narines.
(page 302)
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Personne ne peut sauver personne, les gens doivent s’extirper d’eux-mêmes, sans attendre qu’une main vienne fouiller en eux pour en sortir le meilleur.
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La famille d'Alexandre vivait chichement sans être pauvre, ils s'exprimaient avec des mots simples sans être idiots, existaient sans vivre.
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La forêt crache les hommes comme des pépins, les bois bruissent, des traînées de brume couronnent leurs faîtes au lever du soleil, la lumière les habille. À l'automne, des vents furieux secouent les arbres. Les racines émergent alors du sol, les cimes retournent à la poussière, le sable, les branches et la boue séchée s'enlacent en tourbillons au-dessus des toits. Les fourmis s'abritent dans le ventre des collines, les renards trouent le sol, les cerfs s'enfuient ; les corbeaux, eux, résistent toujours à la violence des éléments.
Les hommes, pourtant, estiment pouvoir dominer la nature, discipliner ses turbulences, ils pensent la connaître. Ils s'y engouffrent pour la combler de leur présence, en oubliant, dans un terrible excès d'orgueil, qu'elle était là avant eux, qu'elle ne leur appartient pas, mais qu'ils lui appartiennent. Elle peut les broyer à la seule force de sa respiration, elle n'a qu'à frémir pour qu'ils disparaissent.
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Candre, au deuxième rang, régnait sur sa femme : Claude la protégeait, lui la domestiquait.
(page 187)
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Le domaine Marchère lui apparaîtrait nettement, comme un paysage après la brume. Une fois le brouillard des sapins levé sur la colline, Aimée retiendrait dans sa gorge un hoquet de surprise : jamais elle n’aurait vu un lieu pareil, jamais elle n’aurait pensé y vivre.
Une bâtisse de pierre et de bois, aussi large qu’un couvent, aussi haute qu’une église, trônait au cœur du paysage.
(page 35)
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C’était une maison à vif, soumise au deuil et à la perte, indolente dans ce paysage où la forêt ne grignotait pas les hommes. Aimée se sentait défaite ; son père l’avait quittée, et l’amour des lieux avec lui.
(page 178)
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Elle apprenait la flûte à de jeunes élèves de première et deuxième année qui n’étaient point nombreuses. Les petites de familles bourgeoises se succédaient, envoyées là par leurs parents pour qu’elles sachent divertir les invités, lors de soirées mondaines ou de repas familiaux. Les jeunes femmes capables de maîtriser un instrument, en général le piano ou la flûte, trouvaient plus facilement un mari. De bonnes élèves feraient de bonnes épouses et, la plupart du temps, une fois mariées, elles abandonneraient l’instrument, poussant, à leur tour, leurs enfants à apprendre la musique, comme on apprend à multiplier des chiffres, à monter à cheval, à lire à haute voix des romans moraux.
(page 97)
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Son propre sexe était un territoire sauvage, caché entre ses cuisses musclées par des jeux d’extérieur ; son sexe était un trait tiré droitement sous son ventre et elle n’imaginait pas qu’il faudrait bientôt écarter cette ligne pour y construire un enfant. Candre serait bientôt cet homme, cet ouvrier du corps. Il faudrait lui ouvrir son lit, ses bras, ses jambes, le trait deviendrait une fente chaude jusqu’à ce que l’avenir se dessine à la surface de son nombril.
(page 52)
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Cécile Coulon
Ecrire un livre, c'est comme courir un marathon.

La nature oblige à être humble.
Je veux que mon écriture soit pareille :
humble, discrète et efficace,
et je travaille ça avec mes volcans d'Auvergne.

21 cm, Canal +
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Il scruta son visage : elle avait vieilli. Ses yeux disparaissaient, enfoncés dans les rides qui les mangeaient, rivière jamais rassasiée. Le vert si dur, si beau de ce regard avalé par le temps se transformait en gris, un gris de terre, un gris de jument, un gris qui ternissait tout, amplifiait les petites peurs, les angoisses sans importance.
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À Paris, les gens vivent à quatre dans trente mètres carrés, on appelle ça « la bohème » ; à la campagne, tu vis seul dans soixante mètres carrés, on appelle ça « la misère ».
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Le mot amour pour elle est un temple sacré que les hommes ont saccagé depuis longtemps, alors quand elle l'entend dans la bouche tendre de ceux qui s'aiment simplement, elle les laisse, encore, vivre. Elle accorde des passe-droits, elle s'ouvre aux âmes passionnées. Elle retire de la pelote que forment les villages des aiguilles longues et acérées, elle s'installe dans les chambres et les mémoires, dans les corps et les jeux, dans les livres et les pensées, elle ressemble à un Jeune homme, elle ressemble à sa mère.
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Ne fais jamais de mal à un plus petit que toi. Jamais. Ou tu souffriras par un plus fort.
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Les hommes, pourtant, estiment pouvoir dominer la nature, discipliner ses turbulences, ils pensent la connaître. Ils s’y engouffrent pour la combler de leur présence, en oubliant, dans un terrible accès d’orgueil, qu’elle était là avant eux, qu’elle ne leur appartient pas, mais qu’ils lui appartiennent. Elle peut les broyer à la seule force de sa respiration, elle n’a qu’à frémir pour qu’ils disparaissent. P 9
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Car c’est ainsi que les hommes naissent, vivent et disparaissent, en prenant avec les cieux de funestes engagements : leurs mains caressent et déchirent, rendent la peau si douce qu’on y plonge facilement des lances et des épées. Rien ne les effraie sinon leur propre mort, leurs doigts sont plus courts que ceux des grands singes, leurs ongles moins tranchants que ceux des petits chiens, pourtant ils avilissent bêtes et prairies, ils prennent les rivières, les arbres et les ruines du vieux monde.
(Incipit)
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Elle se sentait prise au piège de la douceur d’Henria et de la dureté de Candre, elle ne pouvait pas fuir l’un sans abandonner l’autre, elle ne pouvait rien dire à l’une sans déclencher la fureur du maître. Alors ses pensées se terraient en elle, se jetaient contre les parois de son crâne, et elle calmait la douleur en dormant, pendant des heures, le jour, la nuit, le vent l’accompagnait jusque dans ses cauchemars, d’où Henria seule savait la tirer.
(page 247)
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-Ce n'est pas votre faute,quelque chose s'est arrêté, répétait-il,vous ne devez plus chercher des raisons,sinon vous perdrez;n'oubliez pas l'enfant mort,mais n'oubliez pas celui qui reste.Nos vies ont un terme,mais la vie persévère .(p27)

(Paroles du médecin aux parents d'un enfant mort subitement)
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