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Citations de Cécile Delalandre (25)


Cécile Delalandre
Les aubes me font chier. J'aime le crépuscule et ses promesses de couchant qui me laissent courbée sur le livre de mes heures. Je passe mes nuits à peindre les enluminures de mes insomnies sous les draps de ma retirance... ça fait du vert de flambe dans ma mélancolie.
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L’aulne se rit de moi
la ranatre me nargue
Mes narines frétillent aux cyniques remugles
Ma terre siège dans ma barge
et j’ai le Graal en friche
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Une lame de fond brûlante qui prend sa source au creux de mon ventre, embrase les plaines, les monts, les rivages de mon corps, vient jaillir en perles, le long des pores de ma peau, ma peau qui suinte ce bonheur dans la neige.
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Les aubes me font chier. J'aime le crépuscule et ses promesses de couchant qui me laissent courbée sur le livre de mes heures. Je passe mes nuits à peindre les enluminures de mes insomnies sous les draps de ma retirance... ça fait du vert de flambe dans ma mélancolie.
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Et puis ce jour de nuit, à travers la vitrine jaune du Phillies, je l’ai vue, elle, assise à ma place, à côté d’Eddy ! ça m’a fait un sale coup de stylo dans le coeur. Mon ancre a décroché, longtemps j’ai dérivé.
Depuis, je ne passe plus au Phillies. J’ai décidé de rejoindre Howard.
J’avais pas bien compris qu’Eddy, lui, c’qu’il aimait, c’était mes bafouilles, juste mes bafouilles.
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Cécile Delalandre
Et si par hasard, tu es là sur le bord de ma route, je t'embarque avec moi au pays des brumailles. Alors nous serons deux à jouir de l'instant, à devenir amour l'un dans l'autre toujours. Nos corps nus sur la terre abreuveront nos chairs pour ne laisser jaillir que le suc de nos cœurs. Nous serons fous de nous. Nos lèvres scellées par nos langues mouillées boiront le temps pour le figer dans notre éternité. Nous nous caresserons de mots et de baisers qui nous feront pitance à l'orée de nos sexes. Et l'infinie jouissance inondera nos âmes. Il n'y aura plus de route juste un lit de plaisir qui flottera dans l'air au-delà de nos vies, au-delà des envies.
Et si par hasard, tu n'es pas là sur le bord de ma route, je foncerai encore et laisserai la voix de Bruce Springsteen se mêler à mes cheveux en dansant dans le noir au pays des brumailles.

(Beuilles, Brumailles)
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J'ai cinq ans dans la neige.
Comprends que le mot est barreau, encercle la solitude. Comprends qu'il fait comprendre pas sentir. Ne m'y résous pas. Ne m'y résoudrai jamais. J'ai cinq ans dans la neige. Déclare la guerre aux mots. Décide de les scier, de les tordre. Décide de trouver la faille pour libérer l'authentique et semblable impression. Faire qu'elle se glisse intacte de moi à l'autre, de l'autre à moi.
J'ai cinq ans dans la neige.
Ainsi c'est arrivé.
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J'ai toujours rêvé d'être invitée au Festival de Deauville rien que pour aller à trois heures du mat' marcher et shabader pieds nus sur les planches en buvant une bouteille de Heidsieck 1907 au goulot tout en chantant « À la pêche aux moules » avec Pierre Arditi.
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Tout simplement époustouflant d'esprit
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Goût de terre
(Pantoum)

Goût de terre dans ma gorge
En vomirai-je le fiel
Pour qu’enfin ma salorge
Redevienne mon ciel ?

En vomirai-je le fiel
Que ma douce langueur
Redevienne mon ciel
Loin des heurts et des leurres.

Que ma douce langueur
Où s’ébrouent mes tourments
Loin des heurts et des leurres
S’évaporent les amants.

Où s’ébrouent mes tourments
Dont je fais mes délices
S’évaporent les amants
Dans des feux d’artifice.

Dont je fais mes délices
Sacrifice rituel
Dans des feux d’artifice
Qui ne sont que cautèles.

Sacrifice rituel
Sur les cordes de ma voix
Qui se ne sont que cautèles
Comme un verbe sans foi.

Sur les cordes de ma voix
Que serre ma sous-gorge
Comme un verbe sans foi
Goût de terre dans ma gorge.
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Dans mon château intérieur, me reste une petite flaque de
ciel bleu.
Envie d’y sauter.
Me suis entraînée dans ma baignoire. Raté ! et pas mieux. Fracassé mon crâne ! Crack boum hue !
Avec mon sang, j'ai peint des coquelicots sur ma fenêtre et puis j'ai posé ma tête disloquée sur mon oreiller.
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N'ai-je donc tant vécu que pour fouler ma neige ?
Masque blanc exfoliant la chair de ma terre brune ?
N'ai-je donc tant vécu que pour jouer l'arpège,
Ce long accord qui tarde à tinter sous ma hune ?
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Cécile Delalandre
Oridice a englouti des amours, 
des doux, des tendres, des merveilleux amours.
Comblée j'ai été !
ô tonnent
Tant de spasmes, chamallows qu'on avale.
Glandales de furtifs sursauts.
Magnifiques !
Érotiques !
Jouissifs !
Fils de chênes,
Traînées de lichens sous des mousses qui frémissent.
C'est encore là.
Mélasse.
Là.
Bien enfoui dans ma terre entre ma couche de chair et celle de l'absolu.
Comme au temps des quinze ans où « Whiter shade of pale »
entremêlait des langues
sur des slows tamisés
qu'un éternel léchait.

(Breuilles, Oridice)
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Cécile Delalandre
Tess a le réveil félin, un brun misty, pas aussi gris pourtant qu'un chaton dans un arbre... « Look at me », dit-elle à son miroir en dansant sur Erroll Garner qui cille à son oreille comme un frisson mâtin... ça lui parcourt les reins jusqu'au bout de ses seins qu'elle dénude devant une coupe de fruits rouges sur le buffet ravi et Gauguin en pâlit.

(Tess et Raoul, Matin Misty)
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Cécile Delalandre
Tess a son Achille et son talon d’amour, et tout ça, ça dépose comme des troublures de vie qui lui font se confondre des hoquets de désirs avec des signes d’amour.
Sous le trou de son pull, sa chair parfois frémit. Elle se veut tant donneuse qu’à force de se mouiller, elle assèche le mâle. A chaque fois, Tess se trompe, et comme une éléphante, s'en va mourir un peu en s’effaçant du vit trop pressé de l'aimer sans voir l'entaille qui bée dans son cœur ploum.
L'accroc ne saigne pas. Il est sage. Tess a su le dompter même si toujours il ronge le tréfonds de sa marne.
Hier, en marchant dans un parc, Tess a croisé le regard de Raoul.

(Tess et Raoul, Accroc)
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Du crépuscule à l'aube, Tess reluit de lui. Depuis son Raoul, elle a l'heure frémissante. Ce Mardredi matin, la douche presse la pomme qui jute un filet d'eau glissant entre ses cuisses. Le savon citronné limonade sa peau et confise son fruit d'un sucre qui dit oui. La mousse sur son sein pétille de frissons, elle attrape sa serviette, il est temps de sortir.
Elle enfourche son galop et part vers sa lande où paissent ses espoirs sur le buis de ses doutes. Sa lande c'est son Raoul qu'elle chevauche chaque jour sur un sentier qu'elle cache dans ses pluies d'illusions.

(Tess et Raoul, Son galop sur la lande)
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Ce soir la lune a pris ses RRT, c'est la Vénus qui bosse. Tess en a profité pour grimper sur les toits et s'asseoir sur le rebord d'une cheminée. Bien calée sur sa brique, son cœur a la trique. L'automne, la nuit et lui, elle exulte.
En bas, la ville, le monde. En haut, Vénus et elle. Quoi de mieux que le toit pour mieux jouir de lui ! Son Aphrodite est pleine, ne sait plus où verser.
L'ardoise des toitures bleuit ses yeux et le vent sec flagelle voluptueusement sa peau qui goutte de lui. Vénus la jalouse et s'amuse à laper le suc de ce si fol amour. Mais l'antre de Tess est si gonflée de lui que ça ne suffit pas à en vider le miel.

(Tess et Raoul, Lui)
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Sa main. Large, sèche, osseuse. Sa main, striée de veines épaisses, saillantes et gorgées d'un flux chaud qui se jetterait dans un estuaire creusé au bout de ses doigts par la herse de son labour. Et puis dedans, la paume, rêche, écorchée, douce pourtant. La mienne est dans la sienne. Petite et moite, elle la serre, lacérée par l'angoisse.
(La Barrière)

Mètres par mètres, on avançait. Mon père avait un pied sur la route, l'autre sur la pédale de frein et tête au-delà de la portière, serrait dans ses mains d'homme le volant de ma mouche. Brave, elle lui était docile. On aurait pu serrer la tension dans nos mains tant elle y ruisselait. Moi je la voyais perler le long de ses tempes. J'en buvais chaque goutte pour en emplir mon ventre et en faire le réceptacle de sa force. A cet instant il était mon seul repère, ma branche, ma racine et je n'avais qu'une idée : lui transfuser toute la vigueur du sang de mon amour pour qu'il sauve ma famille et ma mouche.
(Brouillard au pays des loups)
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Pendant mes longs jeudi de repos gris et moites puant l'errance amère, j'organisais des combats entre filles dans le bac à sable de la grande cour. Nous n'étions qu'une dizaine, petites compagnes d'isolement à fouler le gravier froid de la pension désertée par la meute de la semaine. Ces battles exorcisaient ma rage. Cogner, pincer, mordre, rougir jusqu'à l'apoplexie, suer, déchirer, bleuir, saigner me donnait l'illusion d'abattre tous les murs (...)
Après un mois de lutte dans le bac à sable, vint le résultat de la toute première rédaction de ma vie (...) la prof de français l'avait lu à toute la classe (...) quand à la fin de sa lecture elle m'offrit en récompense un livre, mon premier vrai livre (...) Il s'agissait de "La Belle et la Bête" de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont et dès cet instant je sus que ce livre m'accompagnerait toujours (...)
Chaque nuit j'étais la belle : je jouais du clavecin ou chantais en filant et j'étais amoureuse de ce monstre au grand cœur dans son palais doré. Je n'éprouvais plus le besoin de me battre pour détruire la muraille de ma solitude et ma colère sourde s'était muée en une soif de lire (...)
Longtemps après pourtant, en lisant toutes sortes de livres, j'ai su qu'en définitive et depuis la nuit des temps, la littérature ne me parlait que de l'homme… Avec elle je n'ai plus jamais été seule et ça m'a enchantée.
(Me suis faite belle)
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La ville est en émoi, je lui donne la trique. Elle a troqué ses feux contre un rouge baiser qui embrase ses artères et chaque klaxon bourdonne de gémissements aphones qui grimpent en sourdine jusqu'aux flèches des clochers. Ça emplit ses avenues d'une coulée de sons où baigne le plaisir. C'est un flot silencieux de mousse chaude et douce qui déborde sur les places où des porches enflammés lui ouvrent grand leur bois. La ville s'est muée en un vaste lupanar où sur de hauts talons je trône telle une tenancière. Je marche, je fume. Je marche, je jouis. Je marche, je ris et mon cul s'en balance.
(Je marche, je fume et mon cul s'en balance)
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