Citations de Cécile Guillot (107)
Pauvre petite chose morte. J'avais envie de pleurer... de toucher la fourrure délicate... de bercer cette pauvre bête pour effacer ses chagrins.
Je suis un fantôme oublié,
une âme flottant dans la forêt,
en petits lambeaux, déchiquetée,
prisonnière des ronces de la chênaie,
par le vent, emportée.
Le sautoir qu'elle portait autour du cou émit un léger tintement cristallin. Elle avait acheté ce bijou quand elle avait appris pour l'enfant. Au bout du long collier maillé se balançait un pendentif renfermant une sorte de grelot. Elle en aimait le son. C'était sa fantaisie. Ça et son jeu de tarot. Féminitude. Des cartes aux enluminures fascinantes, des bijoux de papier. Chaque tirage la faisait cheminer, la révélant un peu plus à elle-même. Femme lunaire, femme solaire, dualités."
"La jeune femme avait écouté de tout son cœur, de toute son âme, avec les yeux, avec le corps, la belle voix grave du druide parler des vertus secrètes de la saponaire et de l'antimoine. Il dispensait un cours d'importance, l'encourageant à prendre des notes alors qu'elle savait parfaitement qu'elle n'en avait nul besoin. Elle était suspendue à ses lèvres, ouverte comme un calice. Elle absorbait ses mots et toutes ces autres sensations éparses qu'elle regroupait religieusement en son cœur. L'opacité de la grotte exaltait les flux magiques. Les battements de son sang pulsaient au rythme du printemps, en harmonie totale avec le renouveau."
Mon cœur battit la chamade. J’étais incapable de bouger, les membres tétanisés. Un monstre. C’était ce que mon cœur disait, tandis que ma tête essayait de reprendre le contrôle. Subitement, j’étais redevenue la fillette de quatre ans, effrayée, qui tentait de se cacher sous la couette.
"C’était comme si les rameaux étaient prêts à se réveiller d’un long sommeil pour grandir, grandir, et venir nous étouffer, nous emprisonnant pour toujours entre leurs griffes."
Il emporte au loin l'automne,
dépose son baiser
sur nos jours monotones,
exhale son souffle gelé
sur nos cœurs embrumés.
Je n’aurais pas dû appeler le sommeil de mes vœux si ardents. Cette nuit, j’ai fait un rêve. L’un de ces rêves qui, lorsque j’étais enfant, me terrorisant et me faisaient hurler d’effroi. L’un de ces rêves que ma mère attendaient toujours avec impatience, enchantée d’entendre les messages que je pouvais délivrer. (Larmes d’Ambre – Aurélie Mendonça)
Je me levai du lit. La maison était vie. Tout me semblait irréel, distordu, sans que je parvienne à mettre vraiment le doigt sur ce qui clochait. La fébrilité brouillait-elle ma perception de la réalité? J’ouvris la porte et sortis.
Je me figeais en voyant ce qui m’attendait dehors. (Ayzit – Cécile Guillot)
"J'eus honte. Honte de ma réaction. De ce que je faisais de ma vie. Pour Délia, en l'honneur de ce qu'elle m'avait montré de l'existence, je décidai de me reprendre en main. J'allais cesser d'avoir peur et réaliser mes rêves."
Un livre qui aborde la problématique des violences dans les jeunes couples sans être moralisateur. Un livre à offrir à tout les ados.
La scène sembla s'illuminer, comme si les nuages s’étaient écartés pour laisser passer les rayons de lune et, entre les mains de la fileuse, le chapelet se mit à palpiter doucement. Une tendre chaleur réchauffa l’atmosphère et la belle dame se mit à pleurer. Sur le coup, je ne compris pas pourquoi, puis je tournai la tête. Un autre esprit se tenait là, une femme plus âgée. Elle tendis les bras vers la fileuse en murmurant tout bas :
– Ma chère enfant, j'ai entendu ton appel... Cela fait si longtemps que je te cherche ! Où étais-tu durant ces siècles de solitude ?
Elle lui répondit en se lovant sans un mot au creux de son cou, et en cet instant, elle avait vraiment tout d'une fillette avide d'amour maternel.
« Mon péché mignon, c’est les tenues des fifties avec leurs tailles fines qui s’évasaient ensuite en une démesure de tissus. Elle me tendit deux merveilles, l’une avec un corsage en coeur et un joli motif mêlant fleurs grises et larges rayures roses et l’autre plus sage avec ses manches trois quarts et son imprimé bleu à pois ton sur ton. La première serait parfaite pour sortir de soir, et la seconde pour aller au lycée. »
« Le véritable amour épure la pensée, agrandit le cœur ; il se fonde sur la raison, il est judicieux; il sera pour toi l’échelle qui t’élèvera à l’amour céleste, en ne restant point plongé dans les voluptés des sens… »
Mes propos sonnaient étrangement puérils, je les avais entendus des milliers de fois en thérapie pour adolescents et en mon for intérieur, j'en avais souri. Pourtant, en cet instant, c'était ma seule vérité, la seule voie envisageable. J'allais sans doute devenir une de ces vieilles filles qui ne peuvent oublier leur amour déçu et qui partagent leur vie avec un chat. L'avenir demeurait flou, seul comptait son absence et le vide que je commençais à ressentir. Ici et maintenant, la solitude, le coeur brisé.
– Comment vous appelez vous ? Je suis sûr qu’un jour je verrai votre nom sur une affiche.
– Pierre. Pierre Amar. Je n’ai pas besoin de vous demander votre nom, mais pourrez vous me pardonner l’audace de vous demander votre prénom…
– Hortense… Mais pourquoi mon nom vous est-il indifférent ? Le connaîtriez-vous déjà par hasard ? Me suiviez-vous ?
– Nullement. Mais ce jour où vous surprendrez mon nom sur une affiche, votre prénom sera à mes côtés et j’espère que nous partagerons le même patronyme.
Perdue dans mes rêves, je longeai le Cours Mirabeau, slalomant pour ne pas bousculer les gens. Je croisais des visages banals et ne pouvais cesser de m’interroger. Ces êtres en apparence si ordinaires cachaient-ils des choses plus fabuleuses? Cette petite vieille avec son caniche était-elle une sorcière qui préparait des potions le dimanche? Cet homme à l’air arrogant pouvait-il lire dans mes pensées? Et ce SDF, pouvait-il voir le jour de ma mort?
Je cligne des paupières puis me redresse doucement. L’horizon a des reflets cuivrés. Le ciel semble en feu. Tout ici se pare d’orange et de gris. Comme ces tours qui se dressent. Anthracites. Je regarde mieux, et je vois qu’il s’agit d’horloges…
Au moment où je m’apprête à m’enfuir pour de bon, mes yeux tombent sur une…fille? Un automate, tout du moins. Son corps, à l’instar de Minou, est entièrement constitué de rouages et autres mécanismes.
Au moment où je m’apprête à m’enfuir pour de bon, mes yeux tombent sur une…fille? Un automate, tout du moins. Son corps, à l’instar de Minou, est entièrement constitué de rouages et autres mécanismes.