Citations de Cécile Guillot (107)
Je suis un fantôme oublié,
Une âme flottant dans la forêt,
en petits lambeaux, déchiquetée,
prisonnière des ronces de la chênaie,
par le vent, emportée.
Il me veut du mal. Il nous veut du mal. À moi. À Maddie. Je ne sais pas ce qu'il attend de nous, mais c'est mauvais. Très mauvais. Comme la sorcière des contes de fées. Comme le Diable de la Bible. Non, il est pire, je crois.
Peut-être que mon monde n'est rien d'autre qu'un tas de vieux jouets rangés dans un coffre en bois.
𝑪'𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒔𝒊 𝒍𝒆𝒔 𝒓𝒂𝒎𝒆𝒂𝒖𝒙 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒓𝒆̂𝒕𝒔 𝒂̀ 𝒔𝒆 𝒓𝒆́𝒗𝒆𝒊𝒍𝒍𝒆𝒓 𝒅'𝒖𝒏 𝒍𝒐𝒏𝒈 𝒔𝒐𝒎𝒎𝒆𝒊𝒍 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅𝒊𝒓, 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅𝒊𝒓, 𝒆𝒕 𝒗𝒆𝒏𝒊𝒓 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒆́𝒕𝒐𝒖𝒇𝒇𝒆𝒓, 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒆𝒎𝒑𝒓𝒊𝒔𝒐𝒏𝒏𝒂𝒏𝒕 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒈𝒓𝒊𝒇𝒇𝒆𝒔.
C'est toujours l'automne dans mon jardin intérieur...Une nature en pleine agonie...Ce lieu où tu m'as enfermée tant d'années, mais maintenant je suis libre.
Ce qui était le plus triste, c’était le ton avec lequel elle avait parlé. Comme si c’était une évidence. Comme si c’était normal. Comme si tout ce qui la définissait, c’était cette main. Elle était tellement plus que ça. Elle était la lumière au sein des ténèbres, le souffle doux de la brise sur les pétales fragiles de cette existence à Montrose. La candeur et la pureté incarnées.
-Écrire? Tu peux oublier. C’est interdit.
– Quoi ?
Comment allais-je rédiger mes histoires, celles qui palpitaient sous mon crâne, menaçant de faire exploser ma tête?
Ainsi déracinée, n’allais-je pas faner et mourir ?
À présent, j'appréciais la profondeur de la nuit et la douce clarté de l'astre d'argent, qui seules arrivaient à m'apaiser quelque peu.
C'est ainsi que je vis pour la première fois deux yeux jaunes luisant à la lisière de la forêt.
Et, nuit après nuit, la créature semblait imperceptiblement se rapprocher.
Je ne vivais plus que pour cet instant, attendant avec impatience notre confrontation, le fusil à portée de main.
Travailler. Tu n'y penses pas. Pourquoi travailler alors qu'un mari peut subvenir à tous tes besoins ?
J'éteignis ma lampe, le cœur apaisé. Lorsque des histoires me venaient, il me fallait les coucher sur papier sous peine d'être hantée par mes personnages. Qu'il fasse jour ou nuit, peu leur importait, ces vils individus se montraient aussi exigeants et impatients que des enfants gâtés. L'image me plaisait bien. J'étais en quelque sorte la mère de mes œuvres romanesques. (9)
Il faut porter les habits qui te plaisent, peu importe ce qu’en disent les gens. De toute façon, les autres n’aiment pas la différence, alors je préfère mettre ce qui me plaît, quitte à être regardée de travers plutôt que de jouer les moutons.
Ma vie était parfaite, et durant une seconde, l'idée saugrenue me vint qu'il serait formidable de pouvoir conserver ce souvenir pour toujours, comme un parfum précieux. J'en déboucherais le flacon et humerais sa douce fragrance pour revivre ce bonheur paisible, cet amour profond, cette joie communicative.
Le monde moderne occulte la vraie beauté. L'éclat artificielle de la ville fait tout disparaître. Un peu comme avec les gens. Chacun arbore son masque, il n'y a que toi qui oses rester celle que tu es.
"Yule est là encore, la terre sous les flocons s’endort, mais, même s’il fait froid, le soleil renaît et flamboie."
Pauvre petite chose morte. J'avais envie de pleurer... de toucher la fourrure délicate... de bercer cette pauvre bête pour effacer ses chagrins.
Je suis un fantôme oublié,
une âme flottant dans la forêt,
en petits lambeaux, déchiquetée,
prisonnière des ronces de la chênaie,
par le vent, emportée.
Le sautoir qu'elle portait autour du cou émit un léger tintement cristallin. Elle avait acheté ce bijou quand elle avait appris pour l'enfant. Au bout du long collier maillé se balançait un pendentif renfermant une sorte de grelot. Elle en aimait le son. C'était sa fantaisie. Ça et son jeu de tarot. Féminitude. Des cartes aux enluminures fascinantes, des bijoux de papier. Chaque tirage la faisait cheminer, la révélant un peu plus à elle-même. Femme lunaire, femme solaire, dualités."
"La jeune femme avait écouté de tout son cœur, de toute son âme, avec les yeux, avec le corps, la belle voix grave du druide parler des vertus secrètes de la saponaire et de l'antimoine. Il dispensait un cours d'importance, l'encourageant à prendre des notes alors qu'elle savait parfaitement qu'elle n'en avait nul besoin. Elle était suspendue à ses lèvres, ouverte comme un calice. Elle absorbait ses mots et toutes ces autres sensations éparses qu'elle regroupait religieusement en son cœur. L'opacité de la grotte exaltait les flux magiques. Les battements de son sang pulsaient au rythme du printemps, en harmonie totale avec le renouveau."
Il s’est approché de moi. Il a posé sa main sur mon front. Et j’ai senti. Le néant. Le vide. Tout était noir autour de moi. En moi. J’ai eu si froid. J’ai toujours froid… Le cœur gelé comme un flocon de neige. J’aurais tellement voulu le réchauffer, mais j’ai peur qu’il fonde, qu’il disparaisse, car alors que resterait-il ? Une enveloppe vide, une carcasse, comme ces pauvres animaux morts…