L’homme est souvent l’artisan de son propre malheur.
Avec une alliance au doigt, les gens oseront pas te questionner. Pour le reste, oublie pas qu’entre Montréal-Nord et Laval, y a tout un monde !
Montre à tout le monde qu’être une vieille fille, c’est pas catastrophique ! Sois plus brillante que moi, arrête-toi pas à toutes les babioles de la société !
Un joueur, ça reste toujours un joueur !
En amour, les gens retournent rarement en arrière.
On change pas un homme, on s’en arrange.
Il est difficile de croire que les gens doivent marcher des heures pour aller puiser de l’eau potable, et que c’est pratiquement uniquement des femmes qui doivent s’acquitter de la tâche
Le célibat pour une fille n’était pas bien vu : elle se mariait ou entrait en religion. Mais pour le moment présent, Laurette n’avait envie ni de l’un ni de l’autre ! Elle avait décidé de mettre l’amour à l’arrière-plan, tout au moins pour quelque temps. Il lui semblait pour l’instant plus important de parfaire son étude de l’anglais, surtout celui des affaires du grand Montréal ! Sa facilité à apprendre les langues la conduisit même à faire une petite incursion vers la langue latine. Ce qui n’était pas très courant : l’étude de cette langue étant surtout réservée à une élite bien particulière.
La plupart des hommes sont de grands enfants qui se laissent mener par le bout du nez ! Y suffit souvent juste d’avoir l’étoffe pour le faire ! Sache bien que les larmes ne touchent pas la majorité des hommes. Si tu tiens à lui, gaspille pas tes énergies ! Refais tes forces ! Ensuite, tu pourras retourner sur le marché du travail.
Généralement, les jeunes filles n’attendaient pas d’avoir trouvé le prince charmant pour entreprendre leur trousseau. Elle devait être prête, on ne savait jamais à quel moment cupidon, ou la raison pour les moins jolies, allait se présenter !
Souvenons-nous qu’à cette époque, les gens croyaient justifiées, voire méritées, les embûches que la vie semblait parfois s’amuser à mettre sur notre route. Pour Laurette, cette croyance était inconcevable : ce karma ne pouvait pas être celui de sa mère. Au regard de cette réalité qui nous mènera tous un jour ou l’autre vers le jardin d’Éden, elle souhaita que, son heure venue, les choses se passent plus vite.
Dans le méli-mélo de sa vie, elle devait maintenant se résoudre à la perte définitive de sa mère. La mort est normale, puisqu’elle fait partie de la vie, mais pourquoi si tôt et avec autant de souffrances ? Ce destin, qu’elle voyait dépourvu de sens logique, lui donnait presque envie de tout remettre en question. Mais Laurette n’avait pas été éduquée à la rébellion, et les valeurs qui cheminaient en elle l’incitèrent à la tolérance.