AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Cécile Ladjali (398)


La haine fut ma compagne. L'envie et la frustration mes meilleurs amies.
(...)
Je suis seul. J'ai froid. Personne ne boit le café noir avec moi ce matin.
Chaque jour cette mélasse est plus amère. La solitude, les remords, le dégoût que je cultive pour ce que je suis sont mes uniques compagnons.
Commenter  J’apprécie          112
Avec les mots, il serait le maître de son destin, il pourrait aimer. Les livres sont l'examen de la vie. Un miroir où l'on se voit, par lequel on se connait, où l'on apprend à nommer et cesse de subir. Et puis être en mesure de faire naître ce lien (même illusoire) entre ce qu'on lit et soi-même doit être une chose merveilleuse, un expérience unique à tenter.
Commenter  J’apprécie          110
À force de travail, mon sentiment d’imposture par rapport à la langue française s’émoussa et dans le miroir mon si noir visage devint presque aimable.
Commenter  J’apprécie          110
Car Robert était vraiment bon. Cela, je le savais. Mais il était dur et maladroit. Il ne parvenait pas à dire les choses. Il subissait ses émotions, se laissait submerger par elles. Il fut un papa merveilleux les premières années. Il changea quand je devins jeune fille, sans doute parce qu’il ne savait plus comment faire avec moi. Il ne comprenait plus qui était cette grande bringue de quinze ans et d’un mètre soixante-treize sur laquelle les garçons se retournaient dans la rue.
Commenter  J’apprécie          110
Nos ancêtres aimaient, paraît-il, les femmes, les grands arbres et le soleil.
Légende.
Au fil du temps, je me suis éloigné des fausses religions (qui engendrent toujours de faux espoirs) et j'ai appris à trouver mes repères dans le paysage des hommes la mer n'étant pas une confidente assez sûre.
Commenter  J’apprécie          110
Souvent je pense aux vagues. Je les associe à ma soeur. C'est à cause de leur façon de caresser la plage, avec leur grands bras qui se replient et laissent sur le sable un film brillant.
Commenter  J’apprécie          110
"D'ordinaire il a recours à diverses techniques de dissimulation comme le font les alcooliques, mais cette fois la voie est sans issue.il se sent aussi mal qu'à seize ans quand il ne put déchiffrer les tableaux d'offres d'emploi à l'ANPE .En fait, il existe toujours un point d'achoppement, un écueil sur lequel sa volonté se brise........"
Commenter  J’apprécie          110
Les livres sont l'examen de la vie. Un miroir où l'on se voit, par lequel on se connaît, où l'on apprend à nommer et cesse de subir.
Commenter  J’apprécie          110
Immergée jusqu’aux hanches, elle regarde le large où s’épanouit la corolle orange d’un nuage magnifique. Une sorte de champignon ou de méduse stellaire, sans doute le fait d’un orage chez nos amis russes. Je la rejoins et vois ses épaules, tout son dos qui reste dans l’ombre du contre-jour que son propre corps crée par sa rencontre avec le soleil. Fission.
Commenter  J’apprécie          110
Parfois on se fait la guerre parce qu'on s'est aimé plus qu'on aurait dû.
Commenter  J’apprécie          110
Au dîner je ne parle pas. J'avale le gratin en silence. Haut-le-coeur. C'est à eux de dire quelque chose. Mais ils ne disent rien. Je sais qu'ils ont eu une discussion après l'interrogatoire que j'ai fait subir à ma mère. Ils ont parfaitement conscience que le temps est venu de me révéler des choses. Or ils se taisent. Ils sont lâches. Ils ont encore plus peur que moi. Mais je m'en moque, de leur frousse. Leurs regards se dérobent. Papa se lève allumer le poste de télévision pour que des mots sortent de quelque part. Ceux du présentateur envahissent la salle à manger. Au JT, il est question de la guerre en Ukraine. Un sujet important qui m'éclipse et les exonère de toute explication. Je quitte la table en maudissant Poutine, même si le chef du Kremlin m'inspire moins d'aversion que les deux clowns qui me tiennent lieu de parents.
Commenter  J’apprécie          100
Il faut s’en remettre à trois petits mots le plus souvent, ce qui est infiniment préférable à quarante phrases pour ne rien dire.

(Actes Sud, p.122)
Commenter  J’apprécie          100
Gérard. Mon nom c'est Gérard. J'ai passé mon adolescence en prison. Je suis sorti à vingt-six ans. Je ne me souviens pas des premières années d'école, mais je sais qu'à la bibliothèque de la prison, je portais les caisses de livres pour aider les gardiens à les ranger. Je les regardais avec envie car chaque fois qu'ils lisaient, ils souriaient. Quand je me retrouvais seul pour passer le balai, j'ouvrais les livres pour faire comme eux. Mais moi, je souriais jamais. J'aurais bien aimé. Oui, à la prison, ça aurait été bien.
Commenter  J’apprécie          100
[Hédayat ]
Il me dit que Brod a trahi Kafka, en ne brûlant pas ses textes. Je proteste et lui rétorque que grâce à ce geste de rébellion, nous avons le bonheur de lire aujourd'hui une oeuvre indépassable et que dans ce cas précis la sédition a du bon. (p. 141)
Commenter  J’apprécie          100
[avril 1951]

La librairie que je tiens rue des Ecoles est l'une des manifestations flagrantes de ma capacité à brusquer le destin. (...)
Force est de constater cependant qu'absence, colère et frustration permettent de construire des temples. Le mien mesure vingt-cinq mètres carrés, le jour y entre à peine, il sent le papier et le cuir, n'y communient que des étudiants et des bibliophiles habités par la manie d'un auteur mort (....)
Entourée de tous ces livres, il m'arrive de dire que je suis une femme puissante. (p. 40)
Commenter  J’apprécie          100
Evidemment que la culture n'empêche pas de devenir salaud, il y a cependant tout à parier sur elle. (p. 85)
Commenter  J’apprécie          100
Il ne bouge pas. Il avale sa mélasse. Grimace. Le temps s'étire. La tasse est vide. La tour se tait.
Commenter  J’apprécie          90
L'invisible existe. Il est aussi tangible que ce qui se voit, que ce qui se touche. Il parvient même à rassembler les hommes autour d'une même croyance, avec plus de dévotion et de folle ferveur que ne le ferait une idole en or. Il y a aussi l'effroi de cette chose qui rampe qui nous pénètre et qui nous tue. Elle attaque en premier le coeur, puis ronge les organes les plus vifs. La rouille que la chose produit est le résultat de l'angoisse. L'oxydation vient d'une terreur qu'on ne s'explique pas, mais qui mine et qui gagne.
Commenter  J’apprécie          90
La fille porte un manteau cosaque. Une pièce de l'Armée rouge datant de la Seconde Guerre mondiale. (...) C'est parce qu'elle porte le vêtement d'un mort qu'elle joue aussi bien. La musique accompagne l'absence et donne une identité aux fantômes. Elle rend moins incongrue leur errance. Que cette fille joue bien.
Commenter  J’apprécie          90
L'obsession des questions concernant l'écriture était venue quelques semaines après ma rencontre avec Franz. Avant, il y avait bien les livres, les hémicycles fréquentés pour la thèse, cependant mon rapport à l'écrit restait celui d'une collectionneuse. Les bibliothèques étaient davantage des décors en trompe-l'oeil que des lieux où la pensée véritable s'exerçait. J'y étais simple spectatrice. Je glanais des informations sur les salles de lecture qui avaient brûlé, interrogeant la nature de l'incendie. (...)
Les salles de lecture dévastées par les flammes, qui en plus avaient été le repaire d'auteurs ayant détruit ou souhaité détruire leurs travaux, gardaient ma préférence. (p. 127)
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cécile Ladjali (763)Voir plus

Quiz Voir plus

Le brigand dans son spencer cherche affidé en éclusant sa bibine, pas bégueule...

Ah! elle a débauché Delphin. Du tonnerre de Dieu si je ne la fais pas emballer par les gendarmes! − Essaye donc, brigand ! (Indice : Gordon)

Théophile Gautier
Honoré de Balzac
Frédéric Dard
Emile Zola
Georges Perec

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}