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3.2/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Cécile Renouard est directrice du programme de recherche « Entreprises et développement des pays émergents » au sein d'ESSEC IRENE.

Elle mène des recherches sur la responsabilité sociale et la performance sociétale des entreprises multinationales dans les pays du Sud et plus spécialement des entreprises pétrolières au Nigéria.

Diplômée de l’ESSEC en 1990, après un voyage sac au dos en Asie et Amérique latine, elle est entrée dans la congrégation catholique des Religieuses de l’Assomption. Elle a obtenu deux masters en théologie et en philosophie, et est titulaire d’un doctorat en philosophie politique de l’EHESS.

Pendant ses études doctorales et depuis lors, elle a mené des enquêtes auprès des filiales de plusieurs grands groupes industriels (Total, Lafarge, Unilever, Michelin, Rio Tinto Alcan, Danone) au Kenya, au Nigeria, au Ghana, en Indonédie, en Inde et au Bangladesh et étudié des projets de développement au Mexique, au Nigeria et au Bénin.

Elle a enseigné la philosophie en classes de terminale à Bordeaux et à Paris. Depuis 2006 elle enseigne l’éthique sociale et la philosophie morale et politique au Centre Sèvres (Faculté jésuite de Paris) et à l’Ecole des Mines de Paris.


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Source : irene.essec.edu/
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Les Matins de France Culture - Économie sociale et solidaire : l'antidote contre la crise ?


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Certains invoquent le "progrès technique" comme l'issue de secours à toutes nos impasses. Ils se trompent pour quatre raisons :

d'abord, la récession européenne induit une réduction forte des crédits accordés à la recherche et au développement. Or, qui dit moins de recherche aujourd'hui dit moins de "Recherche et Développement" dans dix ans, et moins de progrès techniques dans une génération.
Autrement dit, il ne suffit pas d'invoquer la déesse "progrès technique", il faut se donner les moyens d'un progrès effectif.

Deuxième raison, l'effet rebond : un gain d'efficacité énergétique dans l'isolation d'un bâtiment , par exemple, ne se traduit pas toujours par une réduction de la consommation d'énergie des habitants. La part du budget rendue de nouveau disponible par les économies d'énergie est dépensée sous d'autres formes de consommation d'énergie ... Ce qui veut dire que le progrès technique sans réelle conversion de tous à la sobriété ne nous permettra pas de sauter l'obstacle énergétique.

Troisième raison, le progrès technique ne se diffuse pas par enchantement (...)

Enfin, le progrès technique lui-même ne se décrète pas :
l'histoire de l'humanité est celle de longues périodes de stagnation entrecoupées de brèves "révolutions" scientifiques et culturelles.
Rien ne prouve que nous ne sommes pas à l'orée d'une longue période de stagnation technologique, si nous nous entêtons dans un modèle de société construit sur les énergies fossiles.
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[Définition proposée plus haut par l'auteure : "Je définis l'éthique comme la recherche déterminée, personnelle et collective, de la vie bonne, aujourd'hui et demain, dans des institutions justes, au service du lien social et écologique."]

Il faut alors réfléchir à ce qu'est le juste et aux conditions d'un tel ordre plus juste.
Cette question est intrinsèquement liée, aujourd'hui, à la prise de conscience des responsabilités élargies qui sont les nôtres, dans l'espace et dans le temps :
nous avons la capacité aussi bien de détruire la planète par la bombe atomique, par les effets des activités humaines et industrielles, que de modifier substantiellement l'identité humaine par les manipulations génétiques.
De là découle la notion d'institutions justes, au service du lien écologique et social, qu'il nous faut rechercher.
Enfin, la mention "aujourd'hui et demain", dans la définition proposée, fait référence aux tensions possibles entre les questions distributives à court terme et la préservation des écosystèmes à long terme.
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En définitive, l'analyse des différentes responsabilités d'entreprise met en évidence le caractère central du lien social et écologique. A chaque responsabilité correspond un principe éthique; la capacité relationnelle se décline ainsi sous les modalités respectives du juste partage, de l'attention, de la prise en compte des effets, de la coopération et du don.
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L'enjeu est donc que ce secteur [de l'ESS, Economie Sociale et Solidaire] puisse avoir une influence sur le secteur capitaliste classique. Soulignons que ces entreprises ne sont pas représentées au Medef ...
Comment envisager le lien entre ces deux mondes ?
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On pourrait dire que l'entreprise est par nature captatrice puisqu'elle mobilise des ressources de divers ordres - financières, matérielles, intellectuelles.

Mais à quel moment passe-t-on d'un usage de ces ressources en vue de la production d'un bien ou d'un service utile à une appropriation destructrice de ces ressources ? (...)

La prédation consiste en un accaparement des ressources sans considération pour l'intérêt général. Ainsi en est-il de la mainmise sur les terres par les Etats et les entreprises dans de nombreux pays - en Afrique notamment.
Elle relève de cette logique productiviste.
L'accaparement des ressources naturelles pour alimenter les usines au détriment des droits et usages des populations locales, tout comme la contribution à l'épuisement des stocks de matières premières (métaux et énergies fossiles) et au réchauffement climatique sont d'autres formes de prédation.
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Les réserves de nickel, cuivre et plomb sont estimées pouvoir répondre à la demande selon le rythme de production actuel pendant trente à soixante ans.
On sait aussi qu'il n'existe pas de substitut au cuivre pour les applications électriques, de même que pour nombre de métaux utilisés dans les domaines industriels et énergétiques ; or, les énergies renouvelables elles-mêmes, ainsi que l'industrie nucléaire, font appel aux métaux rares.

On notera par ailleurs que les perspectives de récupération et de recyclage sont limitées tant par la complexité des produits (trente métaux différents dans un ordinateur portable) que par les usages dits "dispersifs" de ces métaux (cosmétiques, fertilisants, catalyseurs, etc.)

Un usage illimité des ressources à des fins de développement technoscientifique se révèle une mise à sac insoutenable des ressources planétaires.
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Le discours éthique n'est pas suffisant quand il vise l'inclusion de tous les citoyens dans la sphère du marché, sans questionner le caractère positif ou négatif de l'intégration visée. Ainsi, le sociologue Robert Castel souligne l'ambiguïté liée à la recherche d'une inclusion sociale comprise essentiellement en termes matériels et marchands.
Nombre de documents émanant des institutions internationales comme la Banque mondiale parlent de l'inclusion sous le seul angle de l'accès aux marchés et aux capitaux.

La cohésion sociale est tout autant une affaire sociale, culturelle et politique.
De ce point de vue, la lutte contre la pauvreté doit inclure une réflexion sur la reconnaissance de la place de chacun dans la société et sur sa participation possible à la vie publique. Il est nécessaire de penser la qualité du bien social comme un bien commun à viser pour lui-même, sans en faire un auxiliaire de la croissance économique. La raison d'être du vivre-ensemble n'est pas notre condition de consommateurs !
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Mais la prédation ne concerne pas seulement les ressources naturelles et énergétiques : elle affecte également les ressources intellectuelles et psychiques des collaborateurs des entreprises.
A cet égard, l'ambivalence de la rhétorique qu'utilisent ces dernières ne permet pas d'accorder au travail et à la sphère professionnelle une juste place dans l'ensemble de la vie des intéressés. (...)

Enfin, la prédation se rapporte au premier chef aux modes de répartition de la richesse créée par les entreprises et à sa captation par les mandataires sociaux, les cadres dirigeants et les actionnaires.
Ainsi, les écarts entre les niveaux de revenus au sein des firmes se sont considérablement accrus depuis trente ans.
Exemple extrême : le salaire d'un dirigeant de hedge fund (fonds spéculatif) aux Etats-Unis en 2010 représentait 20 000 fois le salaire moyen d'un ouvrier américain. De 1980 à 2005, plus de 80 % de l'augmentation des revenus est allée aux 1 % les plus riches de la population américaine.
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Je définis l'éthique comme la recherche déterminée, personnelle et collective, de la vie bonne, aujourd'hui et demain, dans des institutions justes, au service du lien social et écologique. Cette définition emprunte des éléments à différents penseurs de l'action morale - Paul Ricoeur (1913-2005) et Hans Jonas (1903-1993) - qui ont beaucoup contribué à nourrir ma propre réflexion et son application au champ de l'activité des entreprises.

J'insiste sur le caractère dynamique et joyeux de la démarche : c'est une recherche, et elle n'est pas déprimante !
Elle vise la vie bonne, ce qui pour les philosophes grecs signifiait la recherche d'une vie à la fois heureuse et morale ; cette expression a été reprise ces dernières années, notamment en Amérique latine, pour lier le "bien vivre" au "vivre bien" : quel art de vivre promouvoir ? Comment passer d'un hédonisme consumériste éphémère et nocif à une sobriété solidaire et savoureuse ?

Je souligne qu'il s'agit d'un processus individuel et collectif car nous ne pouvons pas isoler la décision et l'action personnelles de la relation à l'autre, au sein d'organisations et d'institutions.
Chacun est en fin de compte ramené à sa conscience pour les choix qu'il fait ; mais il les éclaire avec d'autres, dans des structures données qu'il lui appartient également, avec d'autres, d'analyser, afin de promouvoir des institutions justes.
Il faut alors réfléchir à ce qu'est le juste et aux conditions d'un tel ordre plus juste.
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Il est indispensable de dépasser la mauvaise foi, le repli sectaire et l'égoïsme de caste des plus nantis pour construire ensemble un modèle plus juste, durable et créateur d'emploi. (p.10)
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