Citations de Cécile Soler (41)
J’entends Éric taper dans ses mains et annoncer « pirouettes », pour mon plus grand soulagement. Voilà un domaine où je suis à l’aise. M’engouffrant dans la force centrifuge, je virevolte en me cambrant jusqu’à attraper mon patin dans ma main droite. C’est ma pirouette favorite.
C’est horrible, j’ai encore plus la trouille que l’an dernier pour ma première compétition. Plus la trouille que pour tous les galas de fin d’année et les médailles. Ma tête me martèle que c’est le moment le plus important de toute ma vie, mais j’essaie de ne pas l’écouter.
« C’est toujours pareil. Ils ne comprennent rien. Ils se moquent totalement de ce que j’aime, de mes envies. Tout ce qui compte c’est l’école, les devoirs. Je les déteste.
Je les déteste !!! »
– Bienvenue dans l’univers de la haute compétition, Vanessa. Les sportifs qui sont dans cette académie veulent tous la même chose : réussir, annonce Ruth, soudain sérieuse. Et tout en haut, il n’y aura pas de place pour tout le monde.
Quelle honte. Pleurer comme un bébé dès mon premier jour à Arcadia. Moi qui était tellement fière d’être ici.
Je descends avec précaution la fermeture éclair de la housse pour découvrir la tenue qui va m'accompagner samedi, pour la première compétition nationale de ma vie.
Elle est orange.
ORANGE.
-Horreur c'est Mélissa, s'exclame Eva en tirant Arnaud à l'intérieur de sa chambre. Il ne faut absolument pas qu'elle vous voie!
Elle ouvre une porte, me pousse sans ménagement avec Arnaud et referme derrière nous.
Nous sommes dans le noir complet.
– Depuis deux mois, tu as énormément progressé, affirme Éric d'une voix posée. Tu es parfaitement au point et tu as toutes les raisons d'avoir confiance en toi. Moi, j'ai pleinement confiance en toi.
Entre le trac et la surprise qu'il me parle ainsi, je suis incapable d'articuler le moindre mot et je me contente de hocher la tête. Je n'ai pas l'impression qu'il s'agit d'Éric, l'entraîneur jamais satisfait qui ne passe pas une session sans crier après nous.
Cécile Soler connaît son sujet comme sa poche. C'est donc avec plaisir que nous suivons Vanessa dans sa nouvelle vie. D'ailleurs, on attend la suite de ses aventures avec impatience !
- Sérieusement Cyrielle, tu ne voudrais pas que je fasse un trou dans ce joli survêtement rose avec mon fleuret, poursuit Ruth en avançant encore d'un pas en direction de la nageuse.
- Un fleuret de compétition ne fait pas de trous dans les vêtements. Tu me prends vraiment pour une idiote, tempête Cyrielle, qui a perdu une partie de son assurance depuis que Ruth pointe une arme sur elle.
- Sauf s'il est cassé comme celui-ci. C'est arrivé à l'entraînement aujourd'hui. Tu sais que je ne connais ni ma puissance ni ma fougue quand je suis dans un assaut, martèle Ruth avec un calme trompeur.
Il y a des jours où je me demande si ma mère n'a pas été échangée contre un clone qui ne me connaîtrait que depuis quelques heures. Mais la vérité, c'est que c'est le jour où elle sera vraiment au courant de ma vie qu'il faudra que je m'inquiète. Et que je me demande si un petit homme vert ne l'a pas échangée cont
Il y a des jours où je me demande si ma mère n'a pas été échangée contre un clone qui ne me connaîtrait que depuis quelques heures. Mais la vérité, c'est que c'est le jour où elle sera vraiment au courant de ma vie qu'il faudra que je m'inquiète. Et que je me demande si un petit homme vert ne l'a pas échangée contre une mère sur mesure. Juste histoire d'étudier mes réactions à des fin scientifiques.
C’est facile pour elle comme pour toi et ta copine Maeva, les petites filles riches du circuit. Vos parents vous paient les meilleurs entraîneurs et les plus beaux hôtels.
Le drame, c'est que je vais devoir l'écouter pendant deux vols long-courriers. Paris-Hong Kong et ensuite Hong Kong-Adélaïde. Mon seul espoir est qu’il dorme. Beaucoup.
Bon OK, Arcadia, ce n’est pas un club de vacances. L’entraînement est dur et il y a Éric, mon entraîneur, qui crie beaucoup et cultive l’art de la réflexion cinglante. À la moindre erreur, bing ! c’est une raillerie assurée. Ce n’est pas toujours drôle, mais grâce à lui, j’ai carrément progressé.
Réalisant qu’elle est repérée, madame Wang se dirige à toute vitesse vers la sortie, tenant d’une main sa perruque rousse, qui menace de s’effondrer. Mais notre entraîneur est plus rapide qu’elle et lui barre la route :
- Qu’est-ce que vous faites là ?, interroge-t-il, accusateur.
- Mais pour qui est-ce que tu te prends ? Tu es à peine arrivée et tu critiques déjà mes athlètes ! Je vais régler ça avec Guillaume et ça m’étonnerait que tu aies l’occasion de défaire tes valises.
- Guillaume ? Quelle bonne idée ! Je t’accompagne. Je pourrai ainsi lui parler de ta façon de faire des scènes devant les élèves.
Commenter J’apprécie
Kelly ne s'autorise pas à souffler une seconde. Elle glisse à toute vitesse d'une extrémité à l'autre de la piste et je n'ai pas encore terminé mon échauffement qu'elle a déjà testé un paquet de sauts. Le double axel, apparemment, est une formalité pour elle.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
- Ça s'appelle le jeu de l'amour courtois.
- Oui j'ai vu, mais de quoi s'agit-il exactement ?
- Apparemment, c'est une sorte d'animation autour de couples historiques, poursuit Jade, en terminant sa lecture. Il s'agit de distribuer aux visiteurs des broches portant le nom d'un roi, d'une reine, d'un amoureux ou d’une amoureuse célèbre. Et chacun doit chercher sa “moitié” pendant le festival. C’est sympa, non ?
[…] depuis trois semaines, on ne parle que d’une seule chose dans les vestiaires du club de glace aquitain : le stage. C’est à Megève qu’il aura lieu, pendant les vacances de Noël. Il y aura des entraînements tous les jours, des patineurs de toute la France et même un club anglais et un autre autrichien. Il y aura également une chorégraphe russe et un gala international pour terminer.
Toutes les filles du groupe compétition sont inscrites. Sauf moi. Parce que mes parents n’ont pas voulu.