Ce rire, ce visage grimaçant et pervers. Ceux qu'avaient les membres des brigades de la répression du vice du temps des talibans ou, encore avant eux, les tortionnaires du Khad. cet air dur et vaguement goguenard qu'abordent tous les hommes qui, depuis toujours et partout, ont le pouvoir légal de faire du mal à leur prochain et savent qu'ils n'en seront jamais punis. A cet instant précis, au fond de cette misérable ferme d'Istalif, comme autrefois dans tant de maisons de Moscou, Phnom Penh, Varsovie ou Berlin, le mal avait ces mêmes yeux sans âme, cette identique démarche lente annonçant des lendemains qui ne chantent pas.