Il y a trois ans, j'avais franchi la ligne jaune et dans la foulée, la rouge. Je m'étais rapprochée de vrais pickpockets, ceux de la rue pour retrouver la flamme et me comparer à eux.
C'était mon petit rituel, mon jardin secret. De retour à Paris, entre deux saisons au Club, je m'exonérais de tout. Loin de Saint-Malo et de la moralité qu'incarnait le Vieux Garibot, c'était violent, animal. Mes mauvaises fréquentations, je les retrouvais entre Gare du Nord et Montmare. je les cherchais parfois une journée entière. Ça ne faisait qu'aiguiser mon appétit. La plupart travaillaient en équipe, par escouade de trois. Chacun tenant son rôle : le bloqueur, le tieur et le receveur. Véritables stratèges, insaisissables notes, ces types avaient allumé chez moi un frisson nouveau.