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Critiques de Cédric Ferrand (86)
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Et si le diable le permet

En Résumé : Je dois bien admettre que je ressors de ma lecture de ce petit pulp Lovecraftien un peu déçu, l’ensemble n’ayant jamais réussi à complètement me captiver, m’entraîner. Le gros point fort de ce récit vient de la toile de fond que construit Cédric Ferrand, une ville de Montréal qui en devient limite un personnage du récit à travers un travail historique et social ponctué d’anecdote qui rendent l’ensemble très intéressant à découvrir. On a limite envie de se promener dans cette ville, le tout présenté à travers un rythme assez lent qui permet une vraie immersion. Sauf que voilà autant le rythme posé est un avantage pour l’univers, autant il dessert pour moi l’intrigue qui s’avère mollassonne et parait clairement trainer en longueur. Surtout que cet effet de lenteur vient autant de la mise en place de l’univers, mais principalement du côté pas très futé de notre héros qui est aussi perspicace et fin qu’un éléphant dans une cristallerie j’ai trouvé. Les interrogatoires sont tellement direct que ne pas le considérer comme un flic ou un mec louche ne tient que par le besoin du récit. Finalement nos héros ont plus de chance que de jugeote quand même. Concernant les personnages ils n’ont jamais réussi à me toucher, ayant du mal à sortir des archétypes dans lesquels ils se figent, tombant ainsi parfois dans la caricature. Concernant la conclusion, je l’ai vu arriver dès le premier quart du roman, ce qui est quand même dommage. Au final un roman qui brosse une jolie image de la ville de Montréal de l’époque, mais qui a peiné à m’emporter dans son récit malgré une plume soignée et efficace.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Sovok

Sovok est ce genre de livre qui flirt avec les genres et à l'ambiance très particulière que l'on se souviendra longtemps.



Nous suivons ici un groupe de 3 urgentistes à bord de leur ambulance à lévitation pendant une semaine au fil des heures d'interventions dans un Moscou Futuriste mais aussi sale, délabré et livré à lui même.



Nos 3 personnages sont excellent et on des personnalité bien trempées, les perso secondaires aussi.

Le décors est lui aussi très bon, presque flippant tellement on se demande si un jour nos grandes ville finirons comme celle ci, ce qui est plausible vu qu'on est pas loins de la réalité mais en pire.



Le scénario est bien ficelé et on prend plaisir à parcourir ce livre (même s'il passe très (trop ?) vite).

Nos ambulanciers urgentistes n'on pas de qualification de médecine (ça fait peur) et font tout à l'arrache, ou du moins avec les moyens du bord pour intervenir sur des situations étranges ou pathétiques, voir glauque comme des euthanasie, soigné des plaies lors de manifestations, décoincer les cheveux d'une femme coincées dans les marches d'un escalator ou encore soigné le pauvre gars qui à fait exploser son alambic amateur par mégarde !!



Un roman d'anticipation que je conseillerais à tous les fans du genre SF réaliste (mais pessimiste).

Par exemple ceux qui ont aimés l'ambiance de Blade Runner.
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Wastburg

La Fantasy - ou du moins le médiéval-fantastique épique - a connu son âge d'or. Même si des cycles continuent d'être publiés, le bouseux-qui-part-en-quête-d'un-objet-pour-protéger-le-monde-du-retour-du-Mal a finalement trébuché sur son épée, et personne ne le pleurera. Dans son sillage, on a vu naître entre autres la dark ou grim fantasy, dans laquelle le bouseux et sa famille étaient brûlés vifs par des soudards ivres avant d'avoir pu mettre un pied hors de leur cahute, et d'autres sous-genres. Mais, pastiches, caricatures ou hommages, ces livres ne sont jamais très loin du Héros, qu'ils le prennent comme modèle ou anti-modèle. La Première Loi de Joe Abercrombie, par exemple, ou Les Magiciens de Lev Grossman, ne peuvent s'apprécier si l'on a déjà lu leurs prédécesseurs. (On me susurre dans l'oreillette que le mot savant pour désigner tout ceci est l'intertextualité.)



En choisissant plus simplement d'ignorer ces envahissants archétypes, sans les embrasser ou tenter de leur faire un croche-patte, Cédric Ferrand a fait de Wastburg un des rares romans de la Fantasy contemporaine qui ne nécessite ni plusieurs tomes d'exposition ou de développement, ni connaissance préalable du genre, pour être apprécié à sa juste valeur. Wastburg, c'est une cité-état corrompue et décadente, dans une ambiance qu'on pourrait appeler Renaissance si celle-ci avait consisté à dézinguer les vieux barons féodaux à coups de canon pour les remplacer directement par des politicards de la IIIe République. Dans cette ville, en proie au communautarisme et aux revendications minoritaires, on suit les tribulations de miliciens locaux, guidé par un fil rouge narratif qui serpente entre les chapitres à la manière d'un boa repu : s'attardant ici, accélérant là, développant sur le riche folklore local dès que l'occasion se présente (souvent).



Récit choral, donc, mais pas façon "choral-fantasy" avec un groupe de personnages entre lesquels on saute de chapitre en chapitre ("ah zut ! encore un chapitre sur Sansa !..."); mais plutôt à la façon de saynètes indépendantes, composant en kaléïdoscope l'image de la ville. C'est autant dans les portraits des gardes que dans les us et coutumes locaux que se déploie l'inventivité de l'auteur, qui communique au lecteur une affection pour les couches populaires de sa ville totalement dépourvue de condescendance. On suit sans mépris, et avec une certaine tendresse, les trajectoires, ou plutôt les chutes, des personnages. Difficile, pour les habitués du blog de l'auteur, http://www.hu-mu.com , de ne pas penser à ses billets sur les films des frères Coen quand on lit Wastburg : dans son billet sur Burn After Reading, Cédric Ferrand écrit : "C'est un véritable complot des imbéciles. La même imbécilité qui était mise en avant Fargo ou dans The Big Lebowski. Celle des plans foireux, des hasards malheureux et des petites bassesses humaines." Ce complot des imbéciles, la succession de malchances, on les retrouve avec délectation dans Wastburg, jusqu'à l'inévitable conclusion en feux d'artifice.



Le lecteur est entraîné, guidé dans cet entrelacs de combines crapoteuses par l'imagination baroque et féconde de l'auteur et la langue qui la véhicule. Car il est difficile, pour Wastburg, de séparer le fond de la forme. La narration comme les personnages usent du même argot gouailleur, un parler gouleyant dont on fait rouler les mots en bouche comme un vin de terroir de caractère. Le vocabulaire fleuri, les métaphores hardies, font de chaque moment de lecture un plaisir intense et jubilatoire.



Cette critique dithyrambique ne doit pas faire croire que j'ai oublié tout sens critique en lisant Wastburg. J'ai été frustré de l'absence de personnages féminins : où sont les matrones wastburgiennes, les fleurs du pavé, les mères, les femmes, les soeurs et les filles ? Les gardes en parlent beaucoup, mais on les voit peu. Dommage, je suis sûr qu'elles sont aussi intéressantes que leurs mâles. Par ailleurs, le fil narratif, peu intrusif dans les premiers chapitres, le devient trop dans les derniers : on ne lit pas Wastburg pour son intrigue, mais pour sa galerie de portraits. Le retour de l'intrigue dans les dernières pages, les raccourcis un peu trop elliptiques, et le changement de ton avec le dernier personnage présenté, surviennent trop rapidement. On aurait aimé continué sa promenade dans les bas-fonds fangeux de Wastburg, sans être importuné par l'artifice du suspense. Mais finalement, mon seul vrai reproche à ce livre est qu'il semble trop court, on en redemande.



Cette vision rafraîchissante et innovante de la Fantasy, l'éditeur l'a étiquetée avec beaucoup de flair crapule-fantasy. Wastburg donne à ce nouveau sous-genre ses lettres de noblesse. Comme livre, c'est une superbe réussite. Comme premier livre, c'est un ouvrage impressionnant d'audace.
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Wastburg

Ouvrir « Wastburg », c’est participer à une expérience. Ne cherchez pas de modèle de comparaison car ce roman n’est pas comme les autres. Si vous espérez une grande intrigue grandiloquente, repassez plus tard car « Wastburg » s’immisce dans votre imaginaire à pas feutrés. Ou avec ses gros sabots, c’est selon. Je m’explique. Si le fil conducteur de toutes ces tranches de vie est tissé en catimini, à travers un patchwork de personnages hauts en couleur, le style lui, n’a rien de délicat...



...la suite sur mon blog !
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Wastburg

Dans Wastburg, on suit une flopée de personnages différents dans leur quotidien. Les petites histoires s'enchaînent et semblent ne pas avoir de lien entre elles, mais elles en ont bien un ! Si la narration peut donc déstabiliser au premier abord, on prend vite plaisir à découvrir la ville, son ambiance médiévale et son folklore.



Wastburg est un roman original et surprenant, avec une écriture maîtrisée qui ravira tous ceux qui aiment suivre les aventures de personnages pas très recommandables : voleurs, assassins, brigands, marchands véreux, gardes corrompus, bourreaux... C'est bon parfois de patauger dans la fange, non ? ;)
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Wastburg

C'est l'histoire d'une ville, nommée Wastburg, prise entre 2 bras de fleuves, longtemps convoitée par l'une et l'autre rive, divisée par deux peuples venant des 2 côtés du fleuve trop différents pour réellement s'apprécier. C'est l'histoire de personnages, de quartiers, de brins de vies qui s'entremêlent et se croisent. C'est l'histoire de Wastburg.

Et c'est pour cela que ce livre est particulier. Chaque chapitre ou presque nous dévoile une vie, un personnage, une facette de la ville. On a l'impression de survoler ce bout de terre perdue au milieu de l'eau et de faire un zoom sur une rue, une maison, un habitant qui se promène là. Puis, une fois le chapitre clôt, le second enchaîne sur un autre zoom, un autre visage. C'est ainsi que celui de la ville se dévoile peu à peu à nous, et que le voile se lève.



Cette façon particulière de raconter l'histoire, qui finalement ne porte pas vraiment sur un personnage mais sur la ville (gagnant plus que jamais son titre de "fantasy urbaine"), peut être risquée car un lecteur peu enthousiaste pourrait bien ne pas s'y accrocher et se détacher tout à fait du livre. Mais pour peu qu'il reste à errer dans les rues de Wastburg, se produit le phénomène inverse : il gardera ce goût pour ce territoire et pour toutes ses histoires et ressentira de la nostalgie à la dernière ligne, car elle le condamnera ainsi à ne plus pouvoir s'y attarder. Ce sentiment est assez diffus et ne se ressent pas immédiatement. Ce n'est que le jour suivant, lorsqu'on se remet à la lecture et que le livre a changé que l'on se rend compte du vide.

Et bien que chaque chapitre change de "focus", tous sont liés les uns aux autres pour conduire à une fin qui se laissait quelque peu deviner au fur et à mesure du livre, juste assez pour ne pas perdre le lecteur dans une narration sans but, mais pas de trop pour éviter de lui gâcher son plaisir de la fin.

J'aime bien la fin. Car il y en a une (pas biaisée, pas nébuleuse, une qui est bien).



Finalement, ce livre ne provoque pas de lecture passionnelle et boulimique sur le moment, à ne plus pouvoir s'en extraire, rater sa station de train. Mais elle laisse un petit souvenir fort agréable, l'impression d'avoir voyagé et visitée un endroit devenu familier et qui, pour finir, nous manque.

Je le conseille.
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Wastburg

Wastburg , c'est un peu l'effet Grand 8

Au départ, on est impatient. Pendant la première ascension, on profite du paysage, on découvre la ville et on s'imagine déjà les rencontres à la gouaille particulière que l'on va pouvoir faire dans les wagonnets. On se dit que le trajet va être excitant et plein de découvertes.

Puis vient le premier looping , et la sensation est exaltante: des cris, des rires et un premier mort à Wastburg. Certes, il est alors difficile de profiter conjointement de la ville qui s'étend à l'horizon et des sensations acrobatiques mais il nous tarde de découvrir la prochaine boucle.

Vient alors le second looping, et déjà un sentiment de déjà vu, sensations fortes, mort, paysage défilant à toute vitesse.

Puis un troisième et un quatrième...et le malaise s'installe. Il est alors impossible d'apprécier l'immensité qui s'offre à nous alors qu'à plusieurs reprises, les rails nous permettent de prendre de la hauteur.

Nauséeux de tant de répétitions, on rêve alors que tout se termine très vite, même si les personnages avec lesquels on a embarqué nous sont toujours sympathiques.

La dernière ligne droite arrive enfin, et c'est le soulagement. On espère encore secrètement qu'un des compagnons du train crée la surprise ou qu'un ultime rebondissement nous donne envie de repartir pour un tour. Mais point de coup d'état dans les wagonnets, point de déraillement et déjà il faut quitter l'attraction avec un sentiment mêlé de plaisir et d'amertume en n'ayant su apprécier qu'un seul des loopings et bien peu du paysage.
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Wastburg

J'ai aimé (aimé ? adoré !) ce livre pour plusieurs raisons :

- Le point de vue est orginal : on ne suit pas les aventures d'un personnage mais d'une cité, et quelle cité ! Le désordre et la corruption y règnent en maître, les deux peuples (Loritains et Waelmiens) qui l'occupent ne peuvent pas se sentir et franchement, on peut dire qu'en général il ne fait pas bon y vivre.

- Chaque chapitre est l'occasion de suivre un personnage différent qui nous fait voir Wastburg selon son point de vue. La variété des personnages et de leurs histoires personnelles est une des véritables forces du roman. En quelques lignes ou en quelques paragraphes, l'auteur parvient à nous faire comprendre l'histoire du personnage, sa personnalité... bref, qui il est. Le lecteur ne sait jamais sur qui il va tomber !

- Mais surtout, quelle plume ! Quel plaisir de lire un auteur qui maitrise parfaitement son discours. Le style argotique, fluide et entrainant, parvint parfaitement à créer une ambiance qui correspond à l'atmosphère particulière de Wastburg.

- Enfin, l'auteur arrive toujours à nous surprendre même si son procédé narratif est sensiblement le même : à chaque nouveau chapitre on découvre un personnage, on le suit dans ce qui devrait être une journée ordinaire et vlan ! Rien ne se passe comme prévu. Ça marche à tout les coups.

Bref : un régal !
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Wastburg

Dans un monde crépusculaire déserté depuis longtemps par la magie, la cité de Wastburg vivote tant bien que mal, coincée entre ses deux puissants et vindicatifs voisins, le royaume Waelmien et l’empire Lorritain. Dans les rues boueuses de la ville, s’agite toute une nuée de petites gens – gardes municipales, tenanciers, manœuvriers, mercenaires, garçons des rues – auxquels se mêlent de temps à autre un prévôt à cheval ou quelques riches marchands vaquant à leurs occupations. Mais en ces sombres journées d’hiver, un vent de conspiration souffle sur Wastburg… Un homme tombe d’un toit, transpercé d’une flèche. De mystérieuses marchandises sont débarquées au cœur de la nuit. Des mercenaires sont égorgés au coin d’une ruelle. Et de curieuses rumeurs courent sur le bourgmestre, l’intriguant dirigeant de la ville, que presque personne – y compris ses gardes du corps – n’a pu entrapercevoir depuis des années.



« Wastburg » est un roman qui se détache agréablement de la mêlée, au point que l’on hésiterait presque à le taxer de « fantasy ». Loin des blanches cités fantasmées des récits de fantasy classiques, Cédric Ferrand dresse le portrait d’une ville médiévale réaliste, avec ses bouges et ses bordels, ses ruelles et ses cimetières, ses ports et ses palais. L’écrivain délaisse également les habituels personnages des puissants pour se complaire dans la compagnie de la canaille et des miséreux. C’est aux côtés de ces habitants plus ou moins crapuleux que le lecteur arpente les rues de la ville, découvrant au passage mille secrets et mille anecdotes. A noter également un style très vivant, bourré de tournures argotiques amusantes (rappelant celui de « Gagner la guerre » de Jaworski, quoique en un peu moins bien écrit) qui immerge totalement le lecteur dans l’univers de la cité.



Au cours de cette ballade où se mêlent tragique et burlesque, on découvre petit à petit une intrigue sous-jacente et c’est bien là que le bât blesse un brin. A force d’être parasité par une multitude de petites histoires, le scénario principal finit par passer un peu à la trappe et n’éveille qu’un intérêt modéré. Malgré cet inconvénient, la promenade reste terriblement divertissante et originale. Je conseille fortement et je suivrai avec beaucoup de curiosité les autres livres de cet auteur (et vive la fantasy française !).

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Sovok

Un voyage d'une semaine en compagnie de trois ambulanciers dans un Moscou tiraillé entre son passé communiste et un avenir incertain. Comme dans les reportages télévisés, l'immersion fonctionne, mais sans plus.



J'ai mis du temps avant de me plonger dans Sovok : je repoussais toujours sa lecture, sans réellement savoir ce qui me dérangeait. A la recherche d'une lecture détente, Sovok s'est rappelé à moi. Je relis pour la énième fois le résumé, et là, TILT, le mécanisme de mon cerveau vieillissant se met en branle et je découvre enfin le pourquoi de mon blocage : c'est quoi le pitch ?



Cédric Ferrand est l'auteur de Wastburg. Il reprend ici le même principe : des tranches de vie qui dessinent au final un lieu, ses us et ses coutumes. Dans Wastburg, la ville était imaginaire, rappelant un Moyen Âge sous fantasy. Les pages se tournaient facilement pour en apprendre plus sur ce bourg intriguant, connaitre ses ruelles, ses habitants. Le Moscou de Sovok par contre nous est trop proche, le sense of wonder manque pour tout à fait éveiller l'intérêt du lecteur. Si on retire les réminiscences soviétiques, le lieu pourrait être n'importe quelle ville évoluant à l'ère du capitalisme.



C'est loin d'être mauvais, des notes d'humour parsèment le périple. La gouaille de l'auteur est toujours présente. Une lecture détente et agréable à laquelle manque toutefois une intrigue digne de ce nom.
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Sovok

Aujourd'hui, je vais vous parler du premier livre que je finis du côté de la maison d'éditions Les Moutons Electriques. Leurs ouvrages m'ont souvent donnée envie. Je n'avais jamais cédé à leur appel jusqu'au jour où j'étais tombé sur l'un d'eux en librairie (et je ne parlerais pas de mon passage au Salon du Livre où j'aurais bien embarqué tout le stand). Je vais donc vous parler de l'un de leurs ouvrages : Sovok par Cédric Ferrand.





J'adore les tranches de vie. J'aime pénétrer dans le monde de quelqu'un durant quelques instants, découvrir son existence et son quotidien même si c'est toujours déchirant de devoir en ressortir. Sovok, c'est exactement ça. Je suis entrée dans l'univers d'ambulanciers, qui parcourt un Moscou dont les rues sont riches en histoire. Il est question de politiques, de miliciens, de simples personnes qui s'efforcent de survivre dans un univers où rien est facile. Il faut batailler pour avoir le droit à des soins convenables, il faut piocher dans ses fonds pour obtenir des faveurs ou encore vendre le patient à l'hôpital le plus offrant. Ce n'est clairement pas l'histoire d'une Russie rayonnante, mais celle qui sombre dans la déchéance.





Et on s'attache aux personnages que l'on suit. On veut en apprendre plus sur Méhoudar, qui est le mec qui nous fait entrer dans le quotidien de Manya et de Vinkenti, deux ambulanciers qui travaillent essentiellement de nuit. Ce sont des êtres humains que l'on apprend à connaître, qui possèdent de sacrés travers, mais aussi de qualités. Du lundi au vendredi, nous allons les suivre durant la période d'essai de Méhoudar, qui s'efforce de survivre, de faire sa place et d'obtenir de quoi vivre un peu dans cet univers sans concession. Alors quand le moment de les quitter arrive, des pistes s'ouvrent vers leur avenir. Certaines ne laissent place à aucune surprise, d'autres se révèlent nettement plus incertaines. Cela frustre un peu, il faut bien l'envoyer… et l'épilogue m'a arraché un sourire en coin à la vue du personnage mis en scène.





Au final, Sovok a été un voyage que je ne regrette absolument pas. Il a réussi à me plonger dans le quotidien d'un Moscou décadent avec des personnages complexes sans que je m'ennuie une seule seconde. Mon seul regret a été de voir les abandonner là, de ne pas savoir vraiment ce que certains sont devenus, mais ce n'est pas grave. On ne sait pas toujours ce que devienne ceux que l'on suit le temps d'un documentaire. J'en recommande sa lecture, et maintenant j'ai encore plus hâte de découvrir les autres ouvrages de cet auteur et les autres des Moutons Électriques.


Lien : http://encore-un-chapitre.bl..
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Wastburg

Voici un roman que j'ai lu car un ami avait pour projet de nous faire jouer l'adaptation en jeux de rôles du dit bouquin. Bon le projet est tombé à l'eau mais j'ai découvert une sacrée pépite!



Mais développons un peu.



Wastburg c'est avant tout un univers, une ville où la magie a disparu, se raréfie et avec elle le merveilleux c'est gentiment fait lardé de coup de couteaux ^^



Wastburg, bah c'est pas pour les amoureux de la high fantasy, c'est de la fantasy qui a de la gueule, de la gouaille, qui crache et qui rote!



ATTENTION: le récit n'est pas vulgaire pour faire genre, NON il est terre à terre, "titi parisien sur les bords" avec un argot bien à lui qui en fait tout le charme.



Sur le récit?

Nous allons découvrir la ville de Wastburg, qui comme son univers, semble avoir calé avec la disparition de la magie et s'englue.

Et pourtant l'histoire est vivante voir même "grouillante" de vie ^^ On suit les chapitres comme de petites fenêtres ouvertes sur la ville, sans grand lien entre elles et puis... Mais là faudra lire le livre pour savoir la suite ^^



Wastburg, c'est un roman original, porté par une plume très agréable et qui, gentiment, vous retourne la tête avec son univers.



Bref, c'est méchant et parfois vicieux mais que c'est bien fait! ^^
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Wastburg

Un recueil de nouvelles qui se font écho pour dessiner une fresque vivante, le portrait d'une ville : Wastburg. Une fantasy adulte, dépourvue des clichés généralement associés au genre. Un ton canaille, des personnages du "petit peuple" sans grande destinée, embourbés dans leur quotidien - parfois suffisamment dangereux sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter des Orcs ou des Dragons. Un livre préfacé par Jaworski, ce qui devrait vous mettre la puce à l'oreille : "c'est de la bonne, baby !"



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Sovok

Probablement que ce n'est pas ma tasse de thé, ni mon style de lecture habituelle. Très certainement que je n'étais pas dans le mood et que ce n'était pas le bon moment pour moi.

Loin d'être mauvais, les personnages me semblaient forts intéressants, le style ne m'a pas charmé. L'histoire me semblait avancer aussi rapidement qu'un escargot avec une jambe (ou deux) dans le plâtre. L'univers ne m'a que fort peut toucher. Par contre l'ambiance, elle, est bien présente et superbement retranscrite (bien que je ne connaisse rien de la Russie).



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Et si le diable le permet

« Et puis c'est quoi « une histoire de Cthulhu » ? […] Si c'est l'écriture d'histoires dans la perspective du « matérialisme cosmique » lovecraftien, à mon avis, nous n'en sommes pas sortis avant longtemps »



(Ou comme le dirait le Félix de l'Auberge entre les mondes de Jean-Luc Marcastel : «ça tombe bien, car, bof, moi le lovecrade »)



Tatadadam, tatatadam.

Un roman qui commence comme un Indiana Jones (vous aviez reconnu le générique hein ?) avec un jeune premier débrouillard et un poil vantard, une enquête de disparition menée dans l'exotique et dangereuse contrée qu'est le Montréal francophone avec la compagne féminine qui dépote (pour la parité) (comme la suppléante des élections municipales) (ouf nous sommes rassurées) , et les années 30 en toile de fond pour le poli lustré et classieux d'une histoire à l'ancienne. Bref ça pourrait sembler classique au possible et pourtant ça marche, et pas qu'un peu. Pourtant nos héros ont plus joué à se connaître qu'à vivre moult aventures, mais pas de temps mort ni d'ennui, ça défile très vite et on aimerait même lire la suite de leurs péripéties (comme le promet la dernière page) dans la foulée.



Après Wastburg et Sovok, assurément à ce jour, mon bouquin préféré de Cédric Ferrand qui semble changer de thème à chaque volume. Et ça, quelque part c'est fort non, de pouvoir faire voyager ses lecteurs dans de multiples univers ?!
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Sovok

Tout me faisait envie quand j'ai vu ce roman : la couverture, l'originalité, et l'aspect SF.

Au final, voilà le bilan : univers et personnages très bien, écriture fluide et plaisante... La couverture est très réussie aussi.

Mais où est l'intrigue ? j'avoue que je suis restée sur ma faim !
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Sovok

Avec Sovok, Cédric Ferrand offre de passionnantes tranches de vie moscovites, teintées d'une légère nostalgie qui sied tout à fait à ce rétro-futurisme glacial. Le portrait de la cité est grandiose, les personnages complexes à souhait et on ferme le roman avec le seul regret : qu'il soit si court ! Excellent !
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Sovok

Méhoudar est une jeune homme Juif, d'appartenance et non de croyance, venant de Birobidjan ville et centre administratif de l'Oblast autonome juif, en Sibérie a quelques 6000 km à l'Est de Moscou, juste en frontière avec la Chine. C'est dire l'esprit d'appartenance Russe qui anime notre jeune Méhoudar. Celui-ci fraîchement arrivé à Moscou reçoit une proposition d'emploi, il se présente à la Blijni, société privée Russe d'ambulance. Après un entretien d'embauche, le boss, lui demande de faire quelques jours gratuit à l'essai...



La suite sur le blog :
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Wastburg

La fin d'une époque ?



Vous savez ce que c'est comme impression ? Une cité décadente où on ne sait même plus qui la dirige et comment. Où c'est la ville qui prend le dessus comme un énorme rouage alors que les personnes qui y vivent, elles, ne le sont plus. J'avoue que depuis hier soir, je me demande comment je peux expliquer le style d'écriture de l'auteur. Le matin et la caféine aidant, j'ai trouvé. Ce livre, c'est l'histoire de la fin d'une ère de la ville de Watsburg (et c'est très long à dire). J'avoue que de découvrir ce qu'une ville a été et ce qu'elle devient, dans tout ce qu'il y a de décadence, de canailleries et de mesquineries, cela a un petit côté de voyeurisme pas si déplaisant que cela.



En effet, au début, deux Royaumes se disputent une frontière qui se délimite au final avec un Fleuve. Le seul hic, c'est que ce fleuve se termine en Delta. Aussi, une ville hors frontière se construit. Comme vous pouvez le deviner, c'est une ville de nécessité, une ville avec des gens de passage, une ville en zone franche. Elle est à part, et surtout elle devient de plus en plus décadente. Et qui plus est, la magie a disparu de ces enceintes. L'atmosphère est chaude, houleuse, malsaine. Et nous, nous arrivons à ce moment là. A ce moment où tout va exploser.









Cédric Ferrand a réussi un exercice de style très périlleux.



En effet, l'auteur a pris le parti de nous mettre dans une bulle, afin de nous protéger des effets de cette cité et de nous faire balader de quartiers en quartiers, de personnes en personnes. Et pour couronner le tout, afin que nous ne nous sentions pas trop exclu, il a employé la manière de parler du peuple. Aussi, vous avez cette impression très drôle d'avoir une voix off qui vous fait le guide touristique, qui vous approche d'un lieu ou vous éloigne.



Ce livre est extrêmement sensoriel. L'auteur fait bien attention de vous décrire beaucoup de sensations, sensations des personnes mais aussi atmosphère citadine, rumeurs de rue. Et c'est particulièrement bien fait car le mouvement, le rythme du récit reste très soutenu. Le fait de passer d'un personnage à un autre, sans vraiment s'attacher, nous donne l'impression au début de lire des nouvelles sur le thème d'une ville, sauf qu'au fur et à mesure, l'intrigue se resserre, le but de l'auteur se dévoile et vous vous rendez compte que tout est lié.







Watsburg, une métaphore de notre société actuelle ?



C'est possible. Je n'arrête pas d'y penser depuis hier soir. Quand on regarde bien notre histoire, enfin de compte. Avant, nous avions des héros forts, parfois même un peu magiques. Quand on regarde bien les légendes arthuriennes, par exemple, tout le monde peut penser, que c'est plausible, possible, que cela s'est vraiment passé. Et pourtant c'est un monde de magie. Au fur et à mesure du temps, nous ne citons plus les héros mais les dates, les lieux, les régimes. Avec l'industrialisation, on s'intéresse de moins en moins aux personnes et beaucoup plus au système.



Avec Watsburg, le cheminement est similaire. Avant, nous avions des espèces de mages qui dirigeaient la ville. Mais la magie a disparu. Et le bourgmestre est arrivé. Il y a des évènements étranges qui se produisent mais nous ne les voyons que par des citadins. Comme une rumeur qui se lance. Et vous aurez cette impression d'être un joueur d'échec qui observe la partie d'un autre. Se rapprochant d'un coup, s'en éloignant. Jusqu'au résultat final, et ce sans pouvoir intervenir. Est-ce cela une ville qui se dé personnifie ? Est-ce cela le futur ? Des villes qui se transforment petit à petit en machines, en rouages abritant des humains.



En bref, j'ai été bluffée par cette écriture. Je ne pensais pas que j'allais autant m'amuser sur l'histoire d'une ville, surtout si nous la commençons sur une fin de période. Un vrai coup de cœur pour le style de l'auteur. Une vraie surprise de tous les côtés. Un énorme merci à Livraddict d'avoir organisé ce partenariat, à Folio SF, collection que je vénère depuis des années, de m'avoir fait confiance et surtout, à l'auteur d'avoir écrit cette histoire.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Wastburg

Par les intentions ouvertes de l’auteur autant que par l’histoire, voilà un roman que l’on pourrait qualifier de contre-fantasy. Soit de la fantasy sans nains, ni elfes, ni héritier d’un trône perdu, ni arme légendaire, ni objet magique extraordinaire, ni quête, ni prophétie, ni dragons, ou tout autre ingrédient traditionnel. Bon, il y a bien quelques ersatz de mages, mais contraints à picoler parce que la magie a foutu le camp.



Très belle idée, d’ailleurs, mi-cocasse mi-touchante, que cette magie perdue dont le souvenir baigne toute une ville enlisée dans le matérialisme le plus terre à terre.



Car Wastburg, c’est l’histoire d’une ville. Une cité apatride bâtie sur le delta d’un fleuve entre deux nations ennemies, gouvernée par un burgmaester mystérieux sous la loi du pot-de-vin et de la magouille.

Le portrait en est dressé à travers celui des hommes qui la font vivre : notables, truands, membres de la Garde, gamins des rues, bourreau… A travers mille détails et anecdotes, anodins, insolites ou plus suspects, derrière lesquels se trame petit à petit une intrigue à bien plus grande échelle.



Peut-être l’ensemble aurait-il gagné un peu plus de nerfs en accordant un peu plus d’importance à cette trame, qui souvent disparait derrière le reste – la simple mise en scène de la vie de la cité. Mais au résultat, ce roman offre une fort plaisante visite, relevée par une langue truculente et imagée qui en fait, à mes yeux, la plus grande qualité. A déconseiller aux amateurs d’action, à conseiller vivement à ceux qui aiment prendre leur temps pour découvrir de nouveaux univers et ont le goût du détail.
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