[Après une rafle policiere]
Enfermés. Piégés. Le moteur démarre. La climatisation aussi. Ils nous transportent dans un fourgon frigorifique. Le froid empêche de réfléchir.
La paix n’a de signification que là où les droits de l’homme sont respectés, là où les gens sont nourris, et là où les individus et les nations sont libres.

"J'ai 18 ans, et je déteste le pays dans lequel j'ai grandi. Je n'y ai aucun avenir. J'ai décidé de partir en guerre. Je dois partir." (p. 13)
"Je résume maintenant: ici, plus d'espoir d'Europe. Tout est fini. Tu as foiré, tu t'es fait chopper. Ils ne vont pas te relâcher avant de t'avoir déposé à la frontière marocaine. " (p. 105)
"Ma 24e journée de détention, je la passe dans une vraie prison. Les jours qui suivent sont les plus tristes du voyage. Enfermés, à 16, les uns sur les autres, avec rien d'autre à faire que le bilan de nos échecs. Et pour les chanceux qui ont une famille, la crainte de sa réaction à notre retour. Surtout si on l'a trahie pour partir. Surtout si on l'a volée. " (p. 112)
"Je raconte l'histoire du voyage. Il y a ceux qui se moquent, qui disent qu'ils s'en seraient mieux sortis que nous. Qu'ils ne se seraient pas fait attraper. Qu'ils y seraient encore. Comme Ali. Ali, lui, il a réussi. D'autres me regardent avec respect et disent que nous sommes devenus des hommes. " (p.137-138).
"Dans ce travail, j'ai voulu poser des questions sur des sujets qui me tiennent à cœur comme le racisme, l'entraide au plus faible, la place de l'artiste ou encore le rapport à l'écrit, et donc à l'analphabétisme." (p. 143)
La lutte est comme un cercle, elle peut se commencer à n'importe quel point mais elle ne se termine jamais.