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Citations de Cédric Murphy (38)


Le paysage ne l’aidait pas à éteindre ses angoisses ; il se prêtait aux pires scénarios. La lune la narguait, à n’éclairer que quelques centimètres autour d’elle, et les lampadaires, en parfaits complices, ponctuaient le brouillard d’une lueur paresseuse au possible. Le vent joueur se changeait en voix plaintive, comme pour se moquer de sa détresse. C’était forcément lui qui imitait ces murmures récurrents… Et ces horribles installations de Noël qui crevaient les façades, çà et là… Tels des gyrophares de police défectueux, leur clignotement, tantôt vert, tantôt rouge, assassinait la neige alentour. Sinistre.
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L’horreur avait atteint un tel niveau qu’elle ne l’ébranlait plus. Trop. Tout était trop. Trop horrible, trop terrible, trop ! Si bien qu’il se sentait comme dans un cauchemar, agissant avec une impression d’irréalité tenace. Une dissociation salvatrice car Samuel, de son côté, n’en menait pas large. Quand le scientifique lui demanda de trouver des vêtements pour le petit survivant, il suffoquait encore entre deux remontées de bile.
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Les sensations extrêmes, les musiques qu’il ne composait plus, le travail qu’il avait abandonné, les économies qu’il ne cherchait plus à entretenir, la famille, les amis. Rien ne ravivait son esprit.
De toute façon, il ne possédait plus la force pour l’une ou l’autre de ces activités.
Et une question ne cessait de le hanter, de le parasiter. Combien de temps ?
Combien d’années, de mois, de semaines, de minutes ?
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CHAPITRE 1 : QUARANTE-DEUX

Foutue garce ! Accroché à son volant, l’homme ne comptait plus les kilomètres qui s’enchainaient. La fatigue pointait, mais il gardait l’œil vif au possible. Pour cause, malgré le temps et la distance, l’adrénaline coulait toujours dans ses veines. Ce dédale de routes sans lumière ne changeait rien à ses pensées, ni au malaise qui rongeait ses nerfs. Même la musique joyeuse de son poste radio n’y pouvait rien ; après avoir creusé un contraste malsain avec sa situation actuelle, maudites chansons romantiques, elle était passée en second plan. Il l’avait pourtant quitté depuis des heures, cette garce. Si seulement son mari ne les avait pas surpris, tous les deux ; il n’en serait pas là à parcourir les routes la peur au ventre… Il aurait dû se douter qu’elle ne lui apporterait que des problèmes. Bien sûr, il n’aurait jamais pu prévoir tout ça. Mais comme une prémonition à retardement, il se persuadait qu’il avait senti le drame venir de loin.
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Le lendemain, quand je suis rentré, j'ai trouvé un mot sur ma porte. Le voisin d'à côté s'y plaignait du bruit de la nuit passée. Quand je lui ai dit que je n'avais pas été chez moi jusqu'à l'aube, il m'a expliqué qu'il ne comprenait pas. Car, a-t-il dit, quelqu'un avait hurlé régulièrement, comme des cris de rage. Par moments, ça ressemblait à des jappements d'animaux, puis à des chuchotis rauques, comme si quelqu'un parlait dans les murs mêmes de son appartement. Et puis, il y avait eu des collisions, des coups dans le parquet, des meubles renversés, et toujours plus de cris enragés.
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Tout s’enclenchait dans sa tête, crescendo de battements dans son cœur. Et s’il ne parvenait pas à repartir ? Et s’il n’atteignait jamais sa destination ? Et si son secret éclatait ? Et si cette étrangère savait ? Et si… Il lui fallait cesser d’y penser. Et rester calme. Même si la panique semblait la seule façon de le libérer de cette torpeur. Tout ceci devait bien avoir un sens et, plus important encore, une solution.
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– Combien… s’informa Véronica. A quel point ce… ce mimétisme mental s’est propagé ?

– Au départ, on faisait une expérience psychologique, l’informa Luis. Il y avait cinq participants, tous des habitants des environs. Julia était l’une d’entre eux. Ça fait cinq patients zéro, qui ont pu contaminer leur entourage donc… je dirais que le phénomène s’est beaucoup propagé.

– Au point de s’étendre au-delà du quartier, de la ville ?

Il acquiesça :

– Il pourrait recouvrir tout le pays, pour ce que j’en sais…
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En fait, il s’activait sans réfléchir ni trembler. L’horreur avait atteint un tel niveau qu’elle ne l’ébranlait plus. Trop. Tout était trop. Trop horrible, trop terrible, trop ! Si bien qu’il se sentait comme dans un cauchemar, agissant avec une impression d’irréalité tenace.
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Elle récupéra le gâteau de Julia, mordit un bout. Et le recracha aussitôt dans un sursaut douloureux. Quelques gouttes de sang tombèrent avec les miettes noires et le téléphone. Qu’est-ce qui avait pu lui se planter dans son palais comme ça ? D’une main tremblante, elle attrapa quelque chose de fin et glacé, tira dessus, grimaça. Ses doigts glissèrent. Elle força en s’empêchant de serrer les dents, les yeux fermés avec force, brûlants de larmes.
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Elle s'était attachée à moi et ne voulait plus me laisser partir. Je ne pouvais pas la voir, mais je l'entendais. Une respiration étrange, rauque et éteinte. Je n'ai pas fait attention au début, avec le bruit ambiant de la ville. Mais un soir, dans mon lit, j'ai fini par reconnaître un souffle autre que le mien. J'ai arrêté de respirer, le son a continué. C'était incompréhensible ; ça semblait venir de chaque coin de la pièce. J'ai fini par supposer que la chose devait être sous mon lit...
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C'est ce soir-là que je l'ai aperçue pour la première fois. Du coin de l’œil, au travers de la vitre couverte de buée. Ce n'était qu'une silhouette brouillée mais j'ai su que c'était elle. Je savais que nos regards se croisaient à travers le verre. Ne me demande pas comment ; je le savais, c'est tout.
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« Elle avait cessé d’exister en pensant qu’il l’avait trahie, une fois de plus. La seule présence qui comptait dans son existence chaotique, à nouveau devenue une silhouette de néant qu’on avait arrachée à son univers. »
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Avec un loup déguisé parmi les moutons, la confiance n'était déjà pas au beau fixe, mais réaliser que chaque mouton pouvait muter en loup à tout instant achevait de les dresser les uns contre les autres.
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Il sentait que monter au grenier n'était pas une bonne idée. Il pensa à faire semblant, à prendre n'importe quel objet dans le salon comme preuve. Et abandonna vite cette idée ; Julien le remarquerait d'une façon ou d'une autre. Il savait toujours quand Kaylian mentait.
L'escalier du grenier représentait déjà une épreuve en soi. Rien à voir avec celui du premier étage. Il grinçait dès qu'on l'effleurait, tremblait dès qu'on y posait le pied. C'était un signe. [...]
La pièce, sombre et poussiéreuse, puait le renfermé. À travers la lumière se faufilant par la fenêtre, il remarqua des nuages gris se soulever du sol et plein de points noirs tournant en une spirale. Comme si quelqu'un était passé à l'instant et avait assembler la poussière dans un courant d'air.
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« Il ressasserait à jamais ces images d’horreur et sa folie meurtrière. Jamais il ne pourrait oublier la cause de son enfer quotidien. Lui-même et le sang sur ses mains. »
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Je voulais pas paraître fou. Mais je le suis, je le sais. Depuis que j'ai croisé ce regard... Ce regard vide... Je le revois à chaque fois que je ferme les yeux... Il me suit... Je sens cette chose qui m'épie, tout le temps... Regarder cette chose en face, c'est plonger dans la folie... Je me suis fait internet avant de perdre la tête... Au début, je craignais juste de sortir de chez moi. J'avais l'impression que la chose aux yeux vides me trouverait si je sortais... Et puis... J'ai fait des crises de somnambulisme ; je n'en avais jamais fait avant. Et j'ai commencé à me mutiler dans mon sommeil. Ça a terrorisé ma femme... Ça s'est arrangé depuis que je suis ici. Mais je sais que je suis foutu... Si jamais j'arrête mes traitements, ça me retrouvera...
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"Elle se sentit vidée, brisée, broyée. Non pas d'un coup, comme un brutal baisser de rideau, mais davantage en morceaux à chaque grondement de son coeur. Jusqu'à l'éclatement total de son âme."
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D'autres priorités l'attendais ; tant de découvertes à réaliser, de barrières à abaisser, de plaisirs interdits à savourer. La partie inhibée en lui céderait vite a son mode de vie et le rejoindrait sans résistance, a n'en pas douter.
Il jeta l'appareil inutile.
Première étape : mettre de l'ordre dans ses idées. Il refrénait ses envies depuis si longtemps qu'elles se heurtaient les unes aux autres, rebondissaient, sombraient en arrière-pensées puis se jetaient à nouveau sur le devant de la scène. Voyager, tuer ses parents bouffeurs de billets, revendre la maison, se défaire de Véro, baiser Véro, tuer Véro s'il le fallait pas forcément dans cet ordre d'ailleurs […]
[Marcus]
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Et-et surtout, surtout : n'ouvre pas la porte. Surtout pas tu m'entends ? N'ouvre pas la porte. A personne. Même si c'est moi. N'ouvre pas la porte, Véro !
[Marcus]
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Elle se sentait prête. Prête à défendre sa vie jusqu’à la perdre. Peut-être atteindrait-elle la paix dans l’au-delà. Aucun enfer ne serait pire que cette nuit, de toute façon.
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