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Citations de Célia Houdart (49)


Manoj avait en effet connu le temps où s’étendait, à l’est de Calcutta, un vaste réseau de canaux débouchant sur 12 000 hectares de marais : The East Calcutta Wetlands. De grandes étendues humides, où alternaient les zones de filtrage ouvertes, et les bheri, des mares à poissons qui occupaient des espaces plus circonscrits. Le tout était alimenté quotidiennement par les égouts de la ville. Là prospéraient les roseaux, les nénuphars, les jacinthes d’eau et diverses espèces de poissons. Les jacinthes d’eau captaient les métaux lourds pendant que certains poissons, principalement les tilapias et les carpes, eux, consommaient le phytoplancton. Autrement dit, les plantes et les poissons nettoyaient ensemble, dans des proportions notables, les eaux polluées. Manoj avait appris, grâce à une étude menée par le ministère de l’Agriculture dix ans plus tôt, que les vingt tonnes de poissons ramassées quotidiennement dans les filets des pêcheurs étaient moins toxiques que bon nombre d’espèces pêchées dans le golfe du Bengale. Ces captures fournissaient ainsi largement Gariahat et Park Circus Markets, les deux grands marchés alimentaires de Calcutta. Sans compter les étals de quantité d’autres revendeurs, couvrant ainsi un tiers de la consommation en poisson de la mégalopole. Cette chaîne originale et peu coûteuse faisait vivre au total près de cent mille personnes, à travers neuf coopératives, tout en apportant une vraie réponse au problème du traitement des eaux polluées.
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De la plage, la villa apparaissait comme un navire blanc mis en cale sèche à flanc de colline. Gréco admira longuement les lignes, les ouvertures, les jalousies de bois, le balcon-coursive qui ressemblait à un bastingage, l’étrange verrière comme une cheminée de paquebot dépassant du toit, l’équilibre du tout. Même abandonnée, un peu délabrée, la villa l’émerveillait encore. P 31
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" Leurs rires craquaient comme des pommes de pin qu'on écrase .
Les aloès et les lauriers palpitaient doucement dans le crépuscule ....."
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Célia Houdart
Comme il y avait du monde sur le parvis, Chandra préféra entrer tout de suite.
L'intérieur de Notre-Dame, avec ses très hautes voûtes, ses colonnes entourées de chandelles de pierre, qui surgissaient d'une sorte de demi-jour, laissa Chandra un moment figé. Malgré les touristes qui déambulaient au pied des tribunes ou encombraient les travées, et une messe dite dans l'une des chapelles, un grand calme merveilleux émanait du lieu.
Chandra se sentit dans le ventre d'un animal ancien, un corps dont il découvrait le squelette à la fois très solide et très fin. La lumière que filtraient les vitraux était comme un jaillissement chaud, éclaboussant de bleu et de rouge les pavements et les fûts des colonnes. Des taches de jaune produisaient sur les zones qu'elles touchaient l'effet d'un rehaut à la feuille d'or, d'autres, celles d'un acide corrodant.
Chandra suivait une ligne, un enchevêtrement, et soudain une autre ligne le soulevait.
Il fixait un point de la nef centrale, ou une circulation aérienne, et là encore quelque chose le soulevait.
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Comme toutes les conductrices, Roshan essuyait quotidiennement des jurons et des obscénités, empruntés à un registre plus ou moins imagé ou cru, toujours très explicite (...) .
Apostrophes charmantes auxquelles Roshan réagissait avec fermeté, mais en s'efforçant à chaque fois de rester courtoise, faisant même, si possible, preuve d'invention et de culture.
par exemple, en plein College Street, à un rickshaw qui, en la doublant, lui avait lancé par le vitre baissée de la portière, le mot : "period", elle vait répondu, tout en accélérant et en maintenant une vitesse suffisante pour rester quelques secondes au moins à sa hauteur : strange times, ce qui laissa un moment son interlocuteur figé, avec dans les yeux un air aussi furieux que déconcerté.
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Tandis qu'il déambulait dans les allées du marché aux fleurs, ces images hantèrent Chandra. Paris et Calcutta. Réalités lointaines et incomparables, mais qui à cet instant, dans la pensée et la sensibilité de l'étudiant bengali, mystérieusement, se superposaient.
Le vent se leva, soufflant par bourrasques. Une camionnette se gara dans un petit passage qui séparait les pavillons. On entendait des pépiements, tout un raffut de ménagerie à l'intérieur du véhicule. Un homme en sortit des caisses remplies d'accessoires en plexiglas, des cages en forme de cloche, des sacs de graines. Sur l'épaule de l'homme était posée une perruche verte.
C'était mercredi, le jour où le marché aux fleurs accueillait aussi un marché aux oiseaux.
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Je lis dans le numéro 623 de La NRF un entretien avec Jean-Yves Tadié, le spécialiste de l'oeuvre de Marcel Proust, qui cite une phrase de l'auteur d'À la recherche du temps perdu : "Là où la vie emmure, l'intelligence perce une issue".
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À la gare de Carrare des blocs de marbre et de granit étaient posés sur des wagons plate-forme le long des voies de triage. D’autres attendaient sur des palettes au bout d’un quai. Ce qui avait d’abord frappé Léa, la première fois qu’elle était venue, c’était la variété des pierres en transit et la forêt de grues. Alentour s’étaient installées des entreprises de découpe et d’import-export qui, depuis le premier choc pétrolier et la chute du marché saoudien, travaillent au ralenti.
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L'heure où les persiennes restituaient la chaleur du jour était l'heure où les carpes se décidaient à mordre.
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« Parfois Alain se tait. J’aime me taire avec lui. On n’a pas toujours besoin de parler pour se sentir en compagnie. » (p. 78)
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Gil se rapprocha du piano et joua un do. La note se décrocha du silence. Gil tâcha de conserver en lui le son.

Il revint à sa place. Posa les mains sur ses côtes et respira un moment par le ventre.

Il fixa un point sur un mur en face de lui pour se concentrer.

Il inspira. L’air comprimait ses poumons. La sensation était celle qu’il éprouvait lorsqu’il bloquait sa respiration pour chasser un hoquet. Il effectua une première série de vocalises. Il trouva les sons trop volatils ou trop durs.

Gil s’arrêta à un la, très voilé, presque blanc, avec le sentiment qu’il s’agissait pour lui d’un cap infranchissable.
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Ce qu'il sentait, provenant de sa gorge, de sa poitrine, de tout son corps, fusait avec une force inaccoutumée dans le silence du ciel. C'était comme un pouvoir qu'il découvrait soudain.
P56
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Après les cinq heures trente qu'avaient duré l'audience, Marian était assise à son bureau, les coudes posés sur un sous-main. elle revoyait les visages, des détails figés: les tics nerveux du préfet, le calme de Marco Ipranossian, ses yeux verts, l'expression inquiète de Me Onofrio, son avocat, lorsqu'il avait cherché un soutien dans le regard de son client.
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Lucile , la mère de Gil , suivit tous ses gestes , la moindre expression de son visage , elle était médusée.
Les premières notes que gil chanta produisirent sur elle un choc auquel rien ne l'avait préparée.
La jeune aide soignante , mesurant son trouble la surveillait du coin de l’œil.
Lucile voyait son fils ... l'intimidait et la fascinait, elle aurait pu se lever . mais non .
Ne broncha pas , le spectacle fit simplement venir à ses yeux des larmes qu'elle n'essuya pas .
P226
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Sous sa courte barbe brune, il sentait une tension. Mais dans tout le reste de son corps il éprouvait plutôt l'inverse, une sorte de dissolution. D'étranges pressions déplaçaient des masses et des liquides. C'était comme une réorganisation de ses organes. La sensation était étrange mais au fond pas désagréable. Cependant très vite le malaise grandit. Les notes sur la partition avaient pris la forme de petits poignards et de herses griffantes". 
p152
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Chandra regardait le long des berges les canards qui dormaient au soleil. Leur tête vert émeraude ou beige tacheté de brun était enfuie dans leur plumage soyeux. Ils formaient des virgules au bord de l'eau.
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Dès la fin du lycée, un problème mathématique à résoudre pouvait obséder Chandra des jours, des semaines, des mois.
Mais il devait mettre par écrit ses idées quelque part, sur un bout de papier, ou dans l'application "notes" de son téléphone, ce qu'il avait sous la main. Mais pas tout de suite. Ni trop tôt ni trop tard. Pour donner la possibilité aux choses de s'éclaircir d'elles-mêmes. Lorsqu'il entrapercevait une solution, au moins une piste, alors cela pouvait être rapide. La pensée avançait par poussées soudaines. Une longue patience, suivie d'une brusque impatience. Par ailleurs, même enfant, Chandra n'avait jamais été animé par l'esprit de compétition, mais par le plaisir pur de résoudre des problèmes. Explorer des mondes, plonger à une profondeur qu'il ne connaissait pas.
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Là où dix ans plus tôt, au bord de l'eau, Chandra pêchait ou jouait sur un chemin humide, lové dans un vieux pneu se dressait maintenant une gigantesque décharge, avec des tonnes de détritus jetés pêle-mêle formant de hauts monticules qui s'élevaient et s'écroulaient jour et nuit, se consumant lentement en laissant échapper une fumée âcre et puante.
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Là où les astrologues contemplent les étoiles, les mineurs scrutent les brillances et les forces du sous-sol.
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Louison et Tessa adoraient nager nus sous l’eau. Ils aspiraient beaucoup d’air pour faire durer le plus longtemps possible l’état d’apesanteur. Ils ouvraient les yeux. Dans l’eau, le soleil formait comme de fines paillettes d’or qui tournoyaient en scintillant. Leur corps pouvait être à la fois étincelant et étrangement pâle, soudain refroidi par la lumière. Les chevelures étaient comme des crinières flottantes. Tessa et Louison prenaient l’eau avec les mains et la repoussaient vigoureusement. Ils s’enfonçaient peu à peu, le visage en proue. Lees bras le long du corps, ondulant comme des nageoires. Des poissons à ventre blanc les frôlaient quelquefois par bancs entiers. D’un coup de pied, ils provoquaient de brusques accélérations qu’ils atténuaient ensuite par des mouvements ralentis, dessinant des trajectoires au cours heurté, avec des instants d’équilibre.
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