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Critiques de Céline Chevet (151)
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La folie et l'absinthe

Je remercie chaleureusement les éditions Noir d'Absinthe pour l'envoi, en service presse, du recueil de nouvelles La folie et l'absinthe.

Il y a 13 nouvelles, je ne vais pas toutes vous les présenter mais me contenter de vous parler de celles qui m'ont le plus marquées.

Céline Chevet ouvre le bal avec Je plonge, tu plonges, nous plongeons.

Une nouvelle qui nous fait découvrir un effaceur de crimes. J'ai trouvé ça très intéressant, très bien tourné et ce fût une très jolie surprise pour commencer :)

Brune d'Emilie Chevallier Moreux nous présente une jeune femme prénommée Brune. Une nouvelle à la fois sombre et lumineuse, où folie et réalité se côtoient. J'ai été touchée par le personnage de Brune et j'ai apprécie l'écriture de l'auteure.

Les illusions de Cyprien Eisenberg de Geoffrey Legrand met à l'honneur Cyprien.. et ses illusions dues à l'absinthe. Cela m'a beaucoup plu.

La fée du réservoir de Dorian Lake, est une de mes nouvelles préférées. Cette fée est surprenante, attachante. L'absinthe et la folie sont très présentes dans cette nouvelle, que j'ai adoré.

L'absente de Sarah Buschmann traite de façon très surprenante de la folie. C'est à la fois classique et original de part les idées, et c'est très bien écrit. Là encore, j'ai passé un bon moment de lecture :)

Dans Manuel d'anthropologie botanique d'Audrey Salles, l'auteure nous présente... une plante (l'absinthe) qui pousse à l'intérieur d'une femme. J'ai trouvé ça vraiment excellent. Il y a énormément de bonnes idées dans cette nouvelle, qui m'a captivé.

La dernière nouvelle qui m'a beaucoup plu est Elizabeth de Cécile Pommereau. Nous découvrons une fée verte qui en fait voir de toutes les couleurs à Laurent...

La folie et l'absinthe est un très bon recueil de nouvelles avec un thème très original. Cela change des recueils traitant de la mer, de l'été, d'une région en particulier.

J'ai apprécié que la folie et l'absinthe, cette boisson si mystérieuse, soit au cœur des écrits de ces auteurs inconnus mais qui écrivent sacrément bien. Il y a beaucoup de poésie, de folie, de magie aussi dans ce recueil.

Et j'ai eu un coup de cœur pour la couverture, que je trouve magnifique.

Je suis vraiment très contente de ma lecture, et je mets un très joli quatre étoiles et demie à La folie et l'absinthe.
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La fille qui tressait les nuages

Quel étrange roman que voilà! Sous un titre très poétique et une très belle couverture aux jolies couleurs pleine de nuances et de pétales de cerisier - Japon oblige - se cache une histoire dramatique et d'une intense noirceur. Comme quoi il est bon de ne pas se fier aux apparences.



L'intrigue met en scène un petit groupe de lycéens de Saitama, dont le narrateur, Julian, a longtemps subi des brimades du fait de ses origines métisses. De père japonais et de mère anglaise, il détonne avec ses boucles châtains et une morphologie du visage plus occidentale qu'asiatique. C'est un fait que les enfants issus de couples mixtes souffrent très souvent de leur double origine.



Mais là n'est pas le principal thème du récit qui s'oriente d'abord vers un deuil difficile de la jeune soeur de Souichiro, le meilleur ami de Julian et sa princesse de coeur. Une mort dont il n'a pas gardé de souvenir précis mais qui l'a mis à terre et l'emplit toujours de désespoir deux ans après.

Dans ce groupe, il y a également Haru, une jeune fille aux propos souvent étranges voire cruels et qui attrape les nuages entre ses baguettes pour les tresser en ce qu'elle veut.

Et enfin la menue Akiko dont tout le monde semble oublier la présence au point que Julian doit faire de surprenants efforts pour se remémorer même son prénom.



Des protagonistes à l'image de cette histoire qui oscille avec le surnaturel tant la moindre chose semble se dégager des lois de la physique, comme ces lettres au tableau qui changent de place, cette pièce lancée qui ne retombe pas, etc. Un environnement onirique tendance mauvais rêve tout de même. Il est difficile de ne pas ressortir de ce roman passablement ébranlé. C'est mon cas. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt cette histoire hallucinée, j'ai eu envie de connaître le pourquoi du comment, tout en en reconnaissant l'aspect dérangeant et l'atmosphère souvent malsaine des rapports et du passé des personnages.



Une chose est certaine, Céline Chevet dispose d'une imagination très riche. Elle compose avec justesse le cadre japonais de son récit, et possède une plume fluide et qui reste légère dans les affres plombants de son intrigue. De la belle ouvrage, sans le moindre doute! Mieux vaut néanmoins s'accrocher pendant la lecture.
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Sous les sabots des dieux, tome 1

Le mois dernier, j’ai lu pas mal d’échos autour du roman « Sous les sabots des dieux ». Pour certains lecteurs, ce fut un coup de cœur tandis que, pour une petite minorité, le ressenti fut plus mitigé. Or, en tant que juré du PLIB, je souhaite découvrir un maximum de titres sélectionnés afin de voter pour mes favoris. J’étais donc curieuse de découvrir ce premier roman d’une duologie se déroulant en Corée, au VII ème siècle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai été charmée par le contexte historique ! La Corée est peu représentée en littérature. Quand on parle de l’Asie, on songe davantage au Japon… À mes yeux, le choix du lieu et de la période furent donc originaux. De plus, on sent que l’auteure s’est bien documentée et qu’elle est passionnée. Avec plaisir, j’ai découvert cette ère dépaysante, les figures historiques, les croyances, les mœurs, les classes sociales, les différentes religions (ex : la montée du Bouddhisme), etc. Certes, je reconnais avoir été un peu perdue par moments, en particulier en raison de certains mots ou des noms à sonorité asiatique cependant, cela n’a pas nui à mon ressenti ni à l’avancée du scénario.



Bien que l’on suive principalement le point de vue d’une jeune prêtresse du nom d’Haneul, la narration est omnisciente. On va ainsi connaître les pensées, les projets ainsi que les ressentis d’une multitude de personnages secondaires plus ou moins importants. Par exemple, on notera Dokman (un écuyer rêveur dont Haneul est amoureuse), le mystérieux Prince Mok (le fils d’une concubine à la personnalité complexe), son frère Beopmin, la Reine, la mère d’Haneul, sa sœur jumelle Min Jee (qui est en fait tout le contraire de l’héroïne), l’amant de celle-ci, des soldats envoyés sur le front et bien d’autres… Je ne vais pas vous mentir : j’ai pris des notes pour ne pas me perdre ! Toutefois, seule une dizaine de protagonistes seront réellement à retenir. De ce fait, si vous n’avez pas pour habitude de vous emmêler les pinceaux dès qu’il y a plus de cinq personnages, alors cela devrait passer… J’avoue avoir ressenti plusieurs émotions face aux narrateurs néanmoins, ma préférence va clairement au prince bâtard ! Cet anti-héros a su éveiller ma curiosité avec son tempérament froid, débrouillard, sarcastique, fier, puissant et colérique. J’ai apprécié le lien particulier qu’il va crée avec Haneul. Or, il est à noter que l’on ne partira pas sur le schéma classique du bad-boy faisant craquer la belle héroïne en se querellant avec elle. Céline Chevet va opter pour une direction surprenante, originale et complètement frustrante pour moi ! J’avoue que cette décision a radicalement modifié ma perception du livre, jusqu’à me faire douter. D’un côté, je suis horriblement en colère que les choses se soient passées ainsi… Toutefois, ce choix est osé et, d’une certaine façon, me fait songer au roman « Le dieu oiseau » d’Aurélie Wellenstein… Ce qui me plaît beaucoup !



Haneul est également source de débat. En effet, la demoiselle est une personne naïve, pieuse, courageuse, rêveuse, utopiste et protectrice envers ses proches. Elle va tout faire pour avancer selon ses convictions, ses devoirs et son don. Comprendre et suivre ses décisions fut intéressant toutefois, je l’ai trouvée bien trop crédule pour m’attacher à elle ! Sa sœur, bien plus autonome, libertine, forte et manipulatrice m’a fait meilleure impression. Hélas, Min Jee est peu présente et sera sans doute exploitée dans le second opus de la série. À plusieurs reprises, j’ai eu envie de gifler la jeune chaman ou de l’avertir de son côté trop ingénue… Néanmoins, j’ai tout de même été charmée par l’écriture de son personnage. Haneul a une position spéciale : elle est à la fois privilégiée d’être une servante des Dieux, mais ce statut est également dangereux et bancal. Au moindre faux pas et s’en est fini d’elle ainsi que de sa famille ! J’ai aimé toute la touche fantastique autour des rituels, en particulier les visions des prêtresses. Ces dernières sont toujours étranges, métaphoriques, oniriques, floues et déstabilisantes. Pour les comprendre, puis les analyser, Haneul devra être attentive et observatrice. De plus, elle devra utiliser ses savoirs personnels, ceux qu’on lui a inculqués, mais aussi ceux en rapport avec la politique du pays ! Car, dans ce monde, la religion et le mysticisme s’entremêlent aux stratégies, à l’ambiance, au pouvoir, à l’influence, aux complots, aux alliances et à la guerre… Dire la vérité n’est pas forcément la bonne solution…



En tournant les dernières pages de cet ouvrage, j’avoue avoir été perplexe. Certes, j’ai globalement apprécié le voyage et j’ai encore une fois été transportée par la plume de Céline Chevet, mais j’ai également été divisée par mon ressenti sur Haneul, par un passage un peu trop long mettant en avant un aspect militaire, par le nombre de personnages, par le manque de développement de certains individus à fort potentiel (ex : Min Jee), par le devenir de mon Mok et par le fait que je me demande où l’auteure va aller. Je lirai la suite avec curiosité, en espérant que le final répondra à mes attentes !
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Les chaînes du silence

Première immersion dans la plume de Céline Chevet, gagnante du PLIB de l’année dernière avec « La fille qui tressait les nuages » (que je n’ai pas lu, car deux copines m’ont expliqué quelques passages et je pense que ce sera un blocage). Cette nouvelle histoire semblait davantage me correspondre, en particulier avec cette immense forêt remplie de vampires. De plus, j’étais émerveillée par la couverture représentant ces deux silhouettes au milieu d’arbres immenses, faisant face à ce cerf géant… Finalement, cet ouvrage fut plaisant et intéressant. Bien que simple, j’ai apprécié sa construction : on distingue deux récits qui s’entremêlent et évoluent de façon simultanée sans pour autant perdre le lecteur ou être rébarbatif.



D’un côté, on suit les aventures d’une enfant et d’un Vampire. Ensemble, ils cheminent à travers la végétation hostile, croisant la route d’humains plus ou moins intentionnés, de buveurs de sang et de monstres titanesques. Le lien de ce duo est particulier : le Vampire tolère la présence de la bambine, mais la laisse se débrouiller face au danger. De son côté, la fillette voue une admiration sans faille à celui qu’elle appelle « Maître » et semble déterminée à le suivre, même si elle ignore où ils se rendent. Tous deux ne se parlent pas toutefois, il y a quelque chose de très fort qui va constamment évoluer au fil des chapitres. Leur relation m’a paru très intéressante, fragile, étrange, fascinante, dérangeante et mystérieuse.



Le fil rouge de cet étrange binôme semble être le second récit : le journal intime de Nathanaël, un trentenaire ayant vécu toutes sortes de péripéties en rapport avec les êtres de la nuit. Avec un petit côté torturé et mélancolique digne de Louis (« Entretien avec un vampire » d’Anne Rice), le jeune homme va retracer ses mésaventures, avec sa première confrontation avec les vampires ainsi que ses découvertes. Grâce à lui, on en saura davantage sur leur mode de vie, leur façon de communiquer très insolite, leur quotidien, leurs rites, leur perception des autres races, leur manière de grandir, etc. C’est tout simplement captivant ! Avec brio, l’auteure n’a pas cédé à la facilité : ses personnages ne sont pas manichéens, mais bien complexes et nuancés. Chacun a ses forces, ses failles et agira selon ses convictions… Le trio principal (Kael, Téméra et Nathanaël) a directement suscité mon intérêt, si bien que je dévorais les pages avec satisfaction. Je ne me suis pas attachée à eux, mais je désirais connaître leur destin.



C’est assez contemplatif et paisible. Ainsi, on ne peut pas dire qu’il y a beaucoup d’action dans ce roman qui a tendance à proposer beaucoup de réflexions ou de dialogues. Toutefois, je ne me suis pas ennuyée pour autant. Certains passages étaient remplis d’horreur ou de tension, tandis que l’ambiance ainsi que les mystères rendaient la lecture immersive ! J’avais envie d’en savoir plus sur ces différents narrateurs et sur l’univers inquiétant inventé par Céline Chevet. Cette dernière a su revisiter le mythe du vampire de façon originale, notamment dans la façon dont les buveurs de sang communiquent. Je pense néanmoins que l’on aurait pu creuser davantage certains rites malheureusement encore secrets (par exemple, quel est le fameux « autre chose » que deviennent les vieux vampires ?). De plus, j’ai été déçue par la place des Monstres. Ces derniers auraient pu être davantage développés ou être davantage présents dans le scénario. Hormis deux/trois interventions, je me suis demandée leur utilité si ce n’est représenter un danger supplémentaire.



Quête identitaire, différence, tolérance, violence, tragédie, obscurité et onirisme seront des thèmes mis en avant dans « Les chaînes du silence ». J’ai globalement apprécié ce titre dont je reconnais volontiers les atouts et les points faibles. Je suis curieuse de découvrir « Sous les sabots des dieux » que je me suis procurée et dont j’ai lu de bons avis du côté des jurés du PLIB…
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La folie et l'absinthe

La nouvelle c’est compliqué. Il faut être bref mais pas trop implicite, garder du souffle, et monter, monter en pression jusqu’à la chute. La nouvelle supporte mal le délayage, à mon sens. Et ça marche ici. L’ensemble est d’une grande qualité. Chaque texte aborde de manière très personnelle les deux thèmes de la folie et de l’Absinthe sans que l’on sente un quelconque exercice imposé.



Un coup de foudre et deux coups de cœur pour moi : “Je plonge, tu plonges, nous plongeons” de Céline Chevet qui ouvre la danse. Histoire d’un effaceur de crimes et de tentations délictueuses. Je suis restée absolument scotchée par cette plume sûre et nerveuse, par sa capacité à créer un monde en deux ou trois traits secs et précis, par cette imagination débridée.



“Le monde est noir. Les pieds plantés dans une flaque d’eau trouble, je regarde le souvenirs de l’homme défiler en miroir. J’y vois la prison dans laquelle il a croupi toutes ces années, je sens dans ma gorge les palets lyophilisés qu’il se glissait dans l’œsophage, le craquement de sa mâchoire résonne dans le néant. Une bouche se dessine, mâche, crache ; les dents se tendent vers moi comme des serpents prêts à mordre.”



Et puis aussi “Les diables noirs” de Patrice Quélard, sur un bataillon d’infanterie légère pendant la première guerre mondiale. Et “Manuel d’anthropologie botanique” d’Audrey Salles à propos d’une femme qui abrite un plant d’absinthe dans son ventre. Parce que la guerre tenait toute sa place dans un recueil sur la folie pour le premier et que la narration est impeccable. Et pour la douce et douloureuse fantaisie de la seconde qui croque si justement les aberrations de la nature humaine.



Je ne peux pas parler de tout ici, même si j’en ai vraiment envie. Tout ça est vraiment très réussi ! D’une grande qualité littéraire et qui augure vraiment d’un bel avenir pour cette jeune maison.



Merci aux auteurs, merci à Dorian Lake, auteur de la tout à fait déjantée “Fée du réservoir”, et éditeur de ce recueil, de m’avoir permis d’en parler ici.
Lien : https://chikitalit.com/la-fo..
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La fille qui tressait les nuages

Un lecture surprenante et totalement hypnotique. Avec une telle couverture je ne m'attendais pas à une histoire si sombre et macabre, pourtant étrangement poétique.

On va suivre plusieurs personnages dans un lycée japonais. Julian dont la mère est anglaise et le père japonais, un peu brimé du fait de ses origines, son meilleur ami Souichiro, populaire, assez hautain et coureur de jupons là où Julian est timide et épris de la petite soeur de Souichiro, tragiquement décédée depuis deux ans. Haru, une mystérieuse tresseuse de nuages extravertie et qui semble avoir des vues sur Souichiro tout en étant très possessive avec Julian. Akiko enfin, effacée et discrète, amoureuse en secret de Julian. L'histoire part comme un récit d'école et d'amourettes entre adolescents. Et à un moment tout dérape, sur fond de malédiction ancestrale, de journal intime recélant les pires secrets, de possession et d'esprit maléfique.

Certains passages sont extrêmement durs à supporter et m'ont limite filé la nausée, et pourtant je n'ai pu m'empêcher d'aller au bout pour savoir le fin de cette histoire familiale, de cette histoire d'amour, les secrets enfouis au tréfonds des mémoires de chacun. Le style de l'autrice est tout simplement saisissant, oscillant entre crudité extrême et poésie onirique.

Un roman qui ne laisse pas indifférent et une autrice dont il me tarde de découvrir les autres romans.
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La fille qui tressait les nuages

J'avais très envie de lire ce livre depuis sa sortie. Je trouve le titre extrêmement poétique, tout comme la couverture. Il ne m'en a pas fallu plus pour me convaincre. Je remercie donc chaleureusement Babelio et les éditions du Chat Noir pour cette masse critique.





Malheureusement, je ne fais pas partie des personnes tombées sous le charme de cet ouvrage.

Pourtant, j'avais terriblement envie de le découvrir, ce n'est pas la question. Mais je pense que ce livre n'était pas pour moi, tout simplement...

Il est rare que je rencontre des difficultés à noter une lecture. Même si la notation n'est bien évidemment que subjective, j'ai toujours mon avis sur la question (ou presque...). Ici, j'avoue ne pas avoir réussi à me décider car je ne relève aucun défaut particulier, il s'agit là d'une indiscutable question de goût.

La plume de l'auteure est fluide, travaillée et subtile. Céline Chevet réussit à établir une atmosphère intrigante, mystérieuse et pesante voir même oppressante. Le côté malédiction ajouté au Japon m'a fait songer un peu à «Another» de Yukito Ayatsuji.

Je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'histoire et encore moins à cette ambiance si particulière. Loin de l’onirisme, c’est un texte dur, profond et absolument pas superficiel que nous livre l’auteure. Être surprise n'est pas pour me déplaire en règle générale mais il se trouve que les livres angoissants ne sont pas pour moi.





De plus, je ne me suis absolument pas attachée aux personnages (sauf peut-être un peu à Akiko). Que ce soit Souichiro, Julian ou Haru aucun d'entre eux n'a su m'émouvoir. Pourtant, ils en traversent de durs épreuves... et ce n'est rien de le dire... j'ai parfois été écoeurée de certaines scènes (heureusement que l'auteure sait manier les métaphores...) Il y a d'ailleurs un passage bien précis qui m'a donné la nausée (je pense à Yuki). Après cela, j'ai définitivement mis de la distance entre moi et cet ouvrage. Il y a certaines thématiques que je n'arrive pas à lire et ici j'ai retrouvé l'une d'entre elles. J'ai beau savoir que ce texte est fictif cela ne change rien au fait que ces horreurs existent dans le monde réel et je ne souhaite pas /n'aime pas retrouver ce genre d'acte malsain et répugnant dans mes lectures. Je suis quelqu'un de bien trop empathique et je vis très mal ce genre de situations détestables (et le mot est faible).

Ajouté à cela, durant ma lecture, j'ai trouvé le temps long. Céline Chevet est une conteuse, aucun doute là-dessus mais à cause du manque d'action elle n'a pas su me happer. Ceci n'est pas un défaut, la façon circonspecte avec laquelle l'auteure pose les mots est en accord avec l'ambiance latente que l'auteure veut établir. On adhère, ou pas, avec son style, mais on ne peut nier qu'elle en a.





Je suis donc complètement passée à côté de cette histoire, et j'en suis désolée car je suis convaincue que c'est un bon texte. Certains livres sont pour vous, d'autres pas. Si vous aimez ce genre d'atmosphère suffocante et énigmatique (et que vous n'êtes pas facilement traumatisable - comme moi) c'est un roman bien écrit et intéressant. Bravo à Céline Chevet pour sa gestion professionnelle du suspense car je n'ai vu venir aucune révélation. Petit plus, l'immersion au Japon est garantie :)

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La fille qui tressait les nuages

Ça y’est! Je termine la sélection des cinq finalistes du PLIB 2019 avec cette dernière lecture : La fille qui tressait les nuages de Céline Chevet. J’avoue, je l’avais laissé pour la fin car ce n’était pas le roman qui m’attirait le plus. En cause? La touche surréaliste qui ne correspond malheureusement pas à mes goûts littéraires. Et finalement, ma lecture s’est plutôt bien passée, on peut même dire que j’ai été agréablement surprise.



A Saitama, au nord de Tokyo, Julian est un adolescent métissé anglo-japonais discret. Lorsqu’il eut douze ans, ses origines lui avaient attiré les moqueries de ses petits camarades et s’il n’y avait eu Souichiro pour le tirer de là, il aurait passé un sale quart d’heure. C’est ainsi que les deux amis devinrent inséparables et ce, bien qu’un drame ne les mît à rude épreuve. En effet, Souichiro perdit sa soeur des suites d’une maladie et Julian qui était amoureux d’elle, n’arrive toujours pas à faire son deuil. Pis, il a même perdu la mémoire de cet évènement traumatisant. Deux ans après les faits, il fait alors une rencontre déterminante dans son lycée : celle de la discrète Akiko. La jeune fille va en effet tout mettre en oeuvre pour que Julian se libère de son passé.



Une fable exotique…



A vrai dire, je n’ai pas beaucoup lu de romans se déroulant au Japon ou d’auteurs japonais. En effet, mes seules incursions littéraires ont été le roman autobiographique d’Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, les douze tomes du manga trop « kawai » Chi, une vie de chat, le conte surréaliste (et auquel, je n’ai pas du tout adhéré!) L’étrange Bibliothèque d’Haruki Murakami ou le thriller coup de coeur Les assassins de la 5eB de Kanae Minato.



Si ces quelques lectures m’ont permise un peu d’appréhender la société japonaise, le roman de Céline Chevet est encore plus immersif. L’auteure a fait ses études à l’Université de Tokyo et cela se ressent car elle a ajouté beaucoup de détails sur la société japonaise.

– Elle utilise du vocabulaire en langue originale et l’explicite au moyen de notes de bas de pages. Ainsi, le lecteur découvre des termes de la vie courante comme konbini (petit supermarché), les spécialités culinaires comme kakigori (glace pilée qui se mange avec un sirop) ou macha (thé japonais amer) et des formules de politesse comme Tadaima (je suis rentré) ou Okaeri (Bienvenue à la maison).

– Les us et coutumes sont également abordés et je citerai par exemple l’hommage rendus aux morts, les superstitions et la religion ou le mobilier intérieur comme le kotatsu (sorte de table chauffante) ou le futon bien plus connu dans notre société occidentale.



…et surréaliste…



« Le cours d’Histoire de l’art battait son plein. On parlait surréalisme avec les différents groupes d’Europe pour la plupart enfants du dadaïsme, l’altercation entre André Gide et Frida, l’intellectualisme français, Dali et ses expérimentations médiatiques. Tout cela semblait lointain. Je ne comprenais pas l’intérêt à ressasser des mouvements de pensée si éloignés de la culture nippone. L’avaient-ils seulement influencée? Le professeur cita quelques noms comme Shuzo Takigushi ou Katsue Kitazono. » (Chapitre IV)



J’ai trouvé cette citation plutôt amusante dans le sens où le surréalisme est très présent dans le roman. Et il contredit plutôt le domaine de la physique puisque de nombreux objets ne respectent pas la Loi de la Gravité. Ainsi, un avion de papier tournoie pendant des heures au plafond d’une salle de classe tandis qu’une pièce de monnaie lancée en l’air ne revient jamais. D’autres aspects surréalistes concerne la matière et les atomes : un nuage de composition gazeuse peut-être filé comme de la laine et tressé. Ce petit côté fantaisiste s’est révélé finalement être poétique et onirique.



…qui cache beaucoup de noirceur.



Si au début du roman, le lecteur a l’impression d’avoir affaire à la vie insouciante de quatre lycéens, il se trompe lourdement! En effet très rapidement, le roman se teinte d’une ambiance lourde.

– Tout d’abord, les quatre personnages principaux entretiennent des relations malsaines. Souichiro a rencontré Julian alors qu’il était victime de racisme et de harcèlement. La conversation qu’il entretient avec lui est glaçante (et malheureusement c’est cette dernière qui m’a permise de comprendre la fin du roman!). Haru est une petite peste, égoïste, aigrie qui torture mentalement Julian. Quant à ce dernier, il idéalise son amour perdu et ne vit qu’à travers le passé. Il ne prête donc aucune attention à Akiko au point d’oublier son nom ou ses rendez-vous avec elle. Seule Akiko semble vouloir le bien de Julian en lui permettant de se libérer de son passé pour faire enfin son deuil et aller de l’avant.

– Enfin, le roman comporte un récit enchâssé : il s’agit d’un journal trouvé par Akiko et qui relate une malédiction familiale remontant au XIXème siècle. Certaines scènes sont assez crues, notamment le massacre de petits chatons. Je comprends donc que certains lecteurs aient pu être choqués.



En conclusion, La fille qui tressait les nuages est une fable relativement étrange. Et je ne doute pas que l’atrocité du récit ainsi que quelques scènes violentes puissent en rebuter plus d’un. Pour ma part, il est vrai que j’avais quelques réserves au départ, mais finalement elle ont été vite dissipées par ma lecture. Et heureusement, Céline Chenet a bien fait de rajouter quelques notes surréalistes car ces instants poétique et onirique allègent un peu le récit et en contrebalancent la noirceur.
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La folie et l'absinthe

J’aime les anthologies parce qu’elles permettent d’explorer une thématique sous plusieurs angles. L’unité de ce recueil vient de la diversité des styles, des plumes, de la taille des textes, et de la manière dont les écrivains se sont emparés du sujet.



Fantastique, réalisme, SF. Interludes et textes plus longs. La variété réside également dans le traitement de l’absinthe. On retrouve son pouvoir addictif, son côté romantique chez les poètes du XIXème siècle; sa personnification en petite fée verte, aussi. Mais j’ai aimé ses diverses représentations : elle n’est pas que boisson, elle est aussi pastille, médicament, pilule, ou encore plante parasite dans son ensemble.



La mise en scène des textes concourt également à unifier le recueil. Chacun est à la bonne place, relié aux autres d’une certaine façon, ce qui permet un dialogue entre les nouvelles. La dernière nouvelle clôt particulièrement bien le recueil, comme la scène finale d’un dernier acte. Les interludes sont comme des entractes, redonnant au lecteur du souffle après les émotions ressenties et s’apprêter à replonger dans la folie verte. Ils entretiennent également l’intérêt et la curiosité.



Mais à mon sens, La folie et l’absinthe manque de force dans certains textes; de folie, même. Plusieurs semaines après la lecture, j’ai déjà oublié quelques textes, pas très marquants dans la durée. Je m’attendais à quelque chose qui perde beaucoup plus les pédales, qui explose davantage, qui s’enfonce plus fortement dans le vice et le non retour possible. Tous les textes n'avaient pas la même force, certains m'ont semblé un peu en-dessous.



Mais j’ai eu plaisir à retrouver des autrices que j’apprécie beaucoup, notamment Morgane Stankiewiez et Sarah Bushmann. J’ai aussi beaucoup aimé la nouvelle d’Audrey Salles.



Sur le blog, retour en détail sur chacune des nouvelles du recueil.


Lien : https://zoeprendlaplume.fr/n..
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Les chaînes du silence

Quel roman… atypique et surprenant. Quelle belle surprise, je vous garantie que ceux qui osent dire que la littérature francophone n’a plus rien à offrir n’en n’ont pas fait le tour…

Ah ! J’aime ces romans qui me laissent coite et empêtrée dans mes émotions.



Tout d’abord l’écriture de Céline Chevet est fine, fluide, délicate, quasiment poétique. On sent l’emprunte japonaise de l’autrice notamment à travers les descriptions des forêts et des bêtes, une forme de lyrisme imprègne le roman. Elle maîtrise bien sa temporalité en scindant sa narration en deux niveaux. Le passé émerge dans le présent grâce au journal de Nathanaël que l’humaine lit au Vampire. Ainsi nous suivons deux duos de protagonistes, ceux du passé Kael et Nathanaël, et, ceux anonymes du présent, le Vampire et son humaine.



Le journal relate la récit principal tout en donnant du volume et une justification au Vampire, il alimente, en outre, son mystérieux objectif. Le tout fonctionne plutôt bien, cependant et, s’il ne devait y avoir qu’un seul bémol, j’ai trouvé que le Vampire peinait à prendre consistance malgré l’humaine et l’histoire narrée dans le journal qui prédit presque l’avenir potentiel du duo du présent. Le fil rouge, celui qui prend aux tripes, est donc bel et bien la vie de Nathanaël et Kael.



La relation de ces derniers sous-tend tout le roman et, si l’on sait que cela va se finir en tragédie dès le début, loin de rendre le cheminement superflu, celui lui confère plus de profondeur et de contraste et permet au lecteur de s’attacher davantage aux liens décrits entre les deux protagonistes principaux puisqu’il en connait la fin dramatique. Leur histoire c’est le parcours initiatique de l’apprentissage de l’autre, le mariage constant des contrastes qui tantôt s’apprivoisent et tantôt se confrontent. Une ode à assumer toutes les formes d’amour et à l’empathie.

Les personnages sont travaillés profondément, leurs émotions comme leurs psychés sont complexes et changeantes leur donnant autant de réalisme que d’épaisseur. Toutes les étapes de l’attachement sont présentées, l’apprivoisement factuel, l’habitude puis la familiarité qui amène la compréhension et la compréhension qui engendre l’attachement avec les travers que les relations connaissent : le désir de faire de l’autre un autre soi-même dans l’égoïsme du moment, la colère et le rejet que le refus de l’autre provoque et, enfin, lentement, l’acceptation que la différence de l’autre soit l’humus de l’attachement et de l’amour…



Dans tout ce magnifique fatras d’émotion deux idées principales se dessinent. La solitude rend déviant mais le devenir n’est pas un mal en soi, il permet en sortant d’un carcan sociétal établi d’appréhender le monde avec une nouvelle vision des choses. L’empathie est présentée comme LE pont vers l’autre et donc vers une forme d’universalité qui manque cruellement au monde du roman et à notre monde.



Car si les personnages sont inclus dans des sphères spécifiques, l’univers du roman est assez flou pour ne pas pouvoir savoir ni de quelle époque ni de quelle contrée il s’agit. Cela en fait une représentation pouvant coller à un univers suffisamment familier du lecteur ce qui est important pour l’autre message du roman dont je parlerai plus tard.



L’archétype du vampire et la façon originale dont il est traité ici est une autre grande qualité du roman de Céline Chevet. Ce mythe en devient fade la plupart du temps à force d’être mâché et remâché mais ici l’autrice a pris le partie de le situer dans une communauté avec des codes très particuliers et qui sortent de l’ordinaire. Elle lui a conféré une image complètement différente du vampire guimauve énamouré de la bit-lit et du vampire bestial qui tue tout ce qui passe. Cela fonctionne du tonnerre, on n’en n’est que plus curieux de ce duo humain/vampire atypique qui tente de s’apprivoiser malgré tout ce qui les oppose… J’apprécie également la dénonciation de ce travers de l’humain de vouloir et de penser que tout, absolument tout, fonctionne et raisonne comme lui. Cet anthropomorphisme est finalement la première réponse instinctive à tout pour essayer d’appréhender la différence mais aussi ce qui l’autorise à tout détruire quand il s’aperçoit que ce n’est pas le cas…



Et justement, cette errance dans les harmoniques des sentiments et de l’attachement, bien qu’elle soit l’essence même du roman, n’est que l’arbre qui cache la forêt. En effet, ce livre c’est également un pamphlet écologique pour la nature et son parfait équilibre. L’autrice dénonce que lorsque l’humain extermine une partie de son écosystème, il perd son humanité et fini par développer une forme de cannibalisme, s’autoriser à détruire les autres espèces est le premier pas pour s’autoriser à se détruire entre semblables. Cette farouche ode à la nature véhicule le message que l’acceptation de l’autre et de la différence est une base essentielle de l’écologie.

De là à dire que, par extension, écologie et empathie sont étroitement liées comme étant les deux mamelles qui nourrissent et rendent l’humanité pérenne, il n’y a qu’un pas…



En conclusion, nous avons ici un roman vampirique atypique et surprenant, une triste balade mélancolique où se mêlent la douceur des beaux sentiments et l’amertume des larmes de ce qui se perd bien trop vite. C’est un merveilleux conte et un conte merveilleux qui laisse à la fois contenté d’amour et frustré de tendresse, qui baigne dans l’universalité et l’immortalité de l’amour mais aussi l’éphémère de la vie. C’est un roman du sublime tout en délicatesse qui se base sur l’émotion plus que sur l’action. Il y a une forme de romantisme tragique dans ces relations et notamment celle de Kaël et de Nathanaël. Mais c’est surtout une ode à la perfection de l’équilibre de la nature et une farouche dénonciation de l’inconscience humaine qui oeuvre paradoxalement consciencieusement à la détruire. Ce roman, comme un conte ou une fable, peut offrir une morale à qui voudrait bien la recevoir, celle que l’empathie sauvera le monde ou que son manque finira de l’achever. Sublime. Un roman réussi du point de vu littéraire, un roman engagé du point de vue idéologique. Je le recommande chaudement !
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Le Temps revisité

Le temps perdu à lire des nouvelles sirupeuses à l'eau de rose ne reviendra pas.

Mais le responsable a été identifié en la personne de JC Gapdy, la cause de mon achat de cette anthologie, qui s'en sort, lui et quelques autres, avec brio.

Fans de voyages temporels et de paradoxes, c'est par ici que cela se passe.



Voilà une anthologie que j'ai acheté pour le nom d'un seul auteur au sommaire, une chose extrêmement rare, voir unique. Mais j'aime bien sa production, et de deux, je voulais au moins une fois acheter avec mes propres deniers une de ses œuvres. Voilà chose faite. Et trois euros en numérique pour 20 nouvelles, ce n'est pas du vol. (à moins que les auteurs ne touchent que dalle ?)

La majorité des auteurs m'étaient inconnus, seuls deux noms surnagés : Jean Christophe Gapdy, la cause de mon achat et Arnauld Ponthier.

L’anthologie s'ouvre sur un avant propos et se termine par une bio-bibliographie des différents auteurs. J'aurais aimé trouvé une petite présentation des différents textes, surtout que le site de l'éditeur est clairement à revoir en terme d'informations données. L'édition numérique est acceptable dans son ensemble, si ce n'est des problèmes dans l'interlignage et l'absence de chapitrage, assez chiant sur un livre de 400 pages.

L'anthologie se trouve facilement chez les libraires mastodontes en ligne, beaucoup moins ailleurs.



Au vue de cette mise en bouche, j'avais peu confiance dans l'intérêt de ce livre, mais certains auteurs s'en sont sortis avec brio :



Double peine, Nicolas Sick

Que ne ferait on pas par amour ?

Un texte qui commence mal, cela parle d'amour. Et au final, j'ai beaucoup aimé. J'y ai trouvé beaucoup d'originalité et d'inventivité. Une histoire somme toute assez simple mais l'auteur instille beaucoup de doutes et d'interrogations sur ce qui s'est passé, sur l'anticipation de la justice et de la peine. En plus, plusieurs effets Kiss Kool essaiment le récit. J'ai cru voir la chute. Et non. Les nouvelles peines sont glaçantes d'un possible futur.

Le pitch : une jeune femme est reconnue coupable pour un fait dont on ne connait rien. Le couperet tombe, 53 ans de condamnation. Et elle sourit. Pourquoi ?



Tempus Fugit, Antoine Vanhel

Des mercenaires augmentés sont appelés sur une station dans l'espace. Une mission à priori simple qui va prendre une tournure singulière. Les mercenaires ont tout de l'attirail classique, mais ont un petit plus peu vu dans mes lectures : il peuvent se mouvoir dans d'autres temps, plus rapide que le notre afin de surprendre leurs adversaires. Un très bon texte



Chasse temporelle, Jean Christophe Gapdy

Une poursuite à travers temps, un fast and furious à la mode SF.

Le pitch : Futur, un savant invente la machine à voyager dans le temps, mais son bio-androïde le tue et s'échappe dans une autre époque. La chasse est lancée. Comme à son habitude, l'auteur, sous une apparente simplicité, s'amuse avec son lecteur. Et les certitudes de ce dernier vont vaciller sur leur base. Bref, je me suis fait avoir comme un bleu. On revisite certains éléments historiques qui vont prendre dès lors une autre saveur. A découvrir.

L'intrigue se passe dans l'univers de syssol, sans qu'il soit nécessaire de le connaître. L'auteur a développé un site internet pour vous faire découvrir son monde qui emprunte à plusieurs genres : Hard-SF, Cyberpunk, Spac opera, Polar noir. Je le dis et re-dis et re-re-dis, lisez du Gapdy, c'est bon pour les neuronnes.



D"autres auteurs n'ont pas à rougir de leurs performances.



Texto, Cédric Teixeira

2016 Une ado meurt pour un texto non reçu. 2028… deux scientifiques font des essais de téléportation quantique (si si ça existe)

Dommage qu'il y ait quelques invraisemblances qui font que l'histoire fonctionne, car sinon, c'est un texte très plaisant. Pour ceux qui aime les paradoxes temporel.



Incipit, Thibaud Faguer-Redig

Lorsque la maladie est mortelle, la pénurie de temps se fait jour. Même si nous sommes plus dans la littérature générale, en quelques pages, l'auteur nous peint un jeune dont la vie s'échappe peu à peu, sans mélo, et avec brio.



Lettres à Revers, Emmanuelle Nuncq

Tout le monde s'est au moins posé une fois ce genre de questions : et si ma vie s'était déroulée différemment. C'est ce qui arrive à Eléonore, une dame de la Cour qui se réveille un matin la veille. Et chaque jour, l'antechronologie se répète. Cela illustre le propos mais la fin était couru d'avance.



Le Chat du réfrigérateur, Audrey Aragnou

Chat quantique, univers multiple et prémonition à la mode humour. Une petite friandise rafraichissante, je n'en attendais pas moins au vue du titre.



Temps mort, Arnauld Pontier

Un duel entre deux hommes, difficile d'en dire plus. En quelques lignes, une réflexion absurde sur ce que nous faisons de notre temps.



Avec le temps, Arhana

Un vieil artiste, une jeune amoureuse, une amoureuse éconduite, une demande spéciale. Et une vengeance. Une bon divertissement qui évacue le côté fleur bleu qui m'avait fait très peur.



Pour le reste, cela est beaucoup plus mitigé par rapport à la thématique du voyage dans le temps.



Premier écueil à éviter : l'amour et le voyage dans le temps. Si je lis de la SF, c'est que je n'en ai rien à foutre de l'Amour, sinon, je choisirai un autre rayon pour acheter mes bouquins. Premier écueil où sont tombés :

Alexandre Ratel et ses Naufragés de l’éternité où un plongeur perd la vie lors d'une tentative d'apnée, pour se réveiller sur le Titanic. Une histoire qui aurait pu être bonne : si les personnages étaient plus consistants et réalistes, et si le côté fleur bleu et religieux étaient absents.

Céline Chevet et son Reset nous conte une histoire d'amour sur fond de multivers et de sauvegarde quantique. Bancal et mièvre.

Stéphane Dovert et ses Alternatives nous parle d'une scientifique qui travaille dans un centre de recherche militaire à fabriquer des petites armes biologiques toutes mimis. Jusqu'au jour où un quidam arrive à pénétrer dans son bureau sans y être annoncé. Étrange car on ne rentre pas comme dans un moulin dans une base militaire. Cela parle multivers quantique avec une petite originalité : ici, c'est l'instant qui permet de réécrire le passé pour qu'il s'adapte au choix effectué. Intriguant, avant que l'histoire d'amour ne vienne plomber le tout.



Deuxième écueil : éviter ce qui a déjà été écrit mieux par d'autres. Faites l'effort de lire les oeuvres majeures du genre, cela vous évitera d'écrire dans le vide.

Cotton time de Jules Edmond Label nous parle d'un voyageur temporel qui se retrouve à une autre époque que celle de son retour, en pleine prohibition. Passé le fait du voyageur du futur qui s'étonne des us et coutumes d'une époque révolue, la fin s'égare dans les paradoxes. Manque d'originalité pour satisfaire mon appétit.

Pierre Montbrand et son Retour en Bavière nous entraine durant la seconde guerre mondiale, des scientifiques travaillent sur un programme temporel avant d'être exfiltré vers les Amériques. De nos jours, des phénomènes étranges de produisent aux Etats Unis. L'un des scientifiques va devoir se jouer du temps pour déjouer le plan nazi. Pas très original les nazis et le voyage dans le temps. Mais l'auteur nous entraîne dans son histoire, ce qui n'est pas si mal



Troisième écueil : me donner envie de lire le texte, c'est parfois très subjectif. Soit le style ne me convenait pas, ou l'histoire était trop longue à se mettre en place ou encore nous étions trop dans la blanche. Bref, lu jusque la fin si le texte était court, abandonné dans le cas contraire : L'interdit de Roger Raynal, Mayeul de la Serre et ses Danses nocturnes, Agathe Tournois et son Examen temporel, Éric Lysøe et sa Perle d’éternité, Le passage de Michelle Labeeu et enfin Charlotte Mangaud et son Temple d’un éternel été

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Les chaînes du silence

Un livre que j'étais TRÈS impatiente de découvrir !

Après avoir sauvé la vie d'une vampire et de son enfant, Nathanaël est forcé de fuir son village, et de se réfugier au fin fond de la forêt, dans un village où vivent des vampires. Là-bas, il va être mis au service de l'enfant vampire qu'il a sauvé, en tant que « animal domestique ».

Nous allons également suivre le voyage d'un vampire et d'une petite fille, qui sont à la recherche de Kael, le vampire, en sa basant sur les souvenirs que Nathanaël a consigné dans son journal. Pourquoi cherchent-ils ce vampire ? Et qu'est-il advenu de l'être humain ?

Deux narrations, deux parcours différents...

Avec Les chaînes du silence, Céline Chevet m'embarque une nouvelle fois dans son univers, et c'est de nouveau un pari réussi ! J'ai découvert cette auteure grâce à son roman précédent chez le Chat Noir : La fille qui tressait les nuages, grosse GROSSE claque !!

Entre ma lecture de La fille qui tressait les nuages et de Les chaînes du silence, j'avais également acheté Le Ventre (chez Juno Publishing) et Les fantômes de Cassiopée (aussi chez Juno Publishing) MAIS je n'ai toujours pas pris le temps de m'y plonger ! Ce n'est que partie remise.

Pour en revenir à Les chaînes du silence, j'étais donc impatiente de m'y plonger, attirée par le résumé, la couverture, et tout le reste ! Nous suivons donc en parallèle deux histoires, chacune avec une paire formée d'un vampire et d'un être humain. Les deux relations sont sombres, torturées, et très intrigantes. Les personnages se dévoilent au fur et à mesure, on s'attache à eux, malgré le caractère très mystérieux des vampires. En outre, l'univers dans lequel évolue ces personnages est plus qu'intrigant et fascinant, il est peuplé d'humains et de vampires, mais aussi de Bêtes – des créatures animales immenses au statut quasi mystique. Et là, je dois avouer que j'étais dans une petite ambiance Princesse Mononoké, ce qui est loin de me déplaire !

Pour ce qui est de l'époque, on se situe dans une sorte de Moyen-Âge : il y a peu de grandes villes, nous voyons essentiellement des villages, et les outils utilisés sont par exemple des forges, des presses mécaniques, il y a des tavernes et une certaine mentalité parfois un peu « arriérée » ; on ne peut pas dire que les mœurs soient douces pour les personnes qui divergent de la norme. Mais bon, il n'y a pas grande différence avec l'époque actuelle, vous me direz ! Et je m'excuse auprès du Moyen-Âge, qui a vu certaines avancées spectaculaires au niveau des inventions ou des constructions. Je dirais donc que les gens sont – comme ils l'ont toujours été – pas très ouverts, et que l'effet de meute les poussent donc à se conduire comme des êtres (un peu) retardés sur certains sujets. A contrario, la société des vampires est de loin beaucoup plus évoluée, même si ils ont également des préjugés. La relation qui se développe entre Nathanaël et Kael déroge à un bon nombre de leurs traditions et de leurs manières de vivre, y compris dans le fait que Nathanaël est donné un nom au vampire. Les vampires restent très mystérieux tout au long du récit, mais ils se dévoilent malgré tout petit à petit, que ce soit au niveau de leurs habilités, de leur mode de vie ou de leur relation avec les humains. Le fait de suivre Nathanaël et la fillette permet de se rendre compte de cette relation ambiguë avec les vampires, même si ces deux personnages sont très différents.

La relation de ces deux vampires avec la fillette et Nathanaël a été la rupture avec un bon nombre de traditions et des liens qui existaient précédemment, mais c'est aussi l'occasion de voir qu'une nouvelle voie peut s'ouvrir, même si c'est très timidement. C'est une nouvelle vie qui commence, ardue et difficile, mais l'acceptation et la tolérance est souvent ardue à atteindre...

Comme pour La fille qui tressait les nuages, j'ai été engloutie très rapidement par Les chaînes du silence, et j'en aurais voulu (beaucoup) plus ! Que ce soit l'histoire, les personnages, l'écriture ou cette revisitation du mythe du vampire, tout est parfait.



(Voir mon avis sur mon blog.)
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La fille qui tressait les nuages

Sans le PLIB 2019, jamais je ne me serais tournée vers cette cinquième et dernière lecture imposée. L’onirisme japonais me laisse assez sceptique. Mes tentatives auprès de Murakami n’ont pas donné grand chose, je crois que je suis assez hermétique au genre. C’est donc relativement perplexe que j’ai entamé ce dernier roman, dans les tous derniers jours impartis. Et je peux maintenant vous l’avouer, c’est pour lui que j’ai voté !

Alors comment l’outsider de la compétition a-t-il pu se hisser jusqu’à la première place ? Explications.



La Fille qui tressait les nuages est un roman court mais surprenant. Décalé même. Et ça commence par le choix de l’illustration de couverture. Avouez, en la voyant, vous aussi vous vous imaginez une balade onirique sous les fleurs de cerisiers ? Oui mais non. Avec Céline Chevet c’est plutôt remake de The Grudge. Avec des chatons. Et croyez-moi, les chatons n’ont pas le beau rôle.

Etonnant comme d’un cercle restreint de personnages l’autrice parvient à tisser une trame riche de non-dits, de secrets bien gardés et de souvenirs qui s’effritent. L’ambiance est lourde, malaisante, empreinte d’un réalisme magique propre à la littérature nippone, me semble-t-il, mais qui, pour une fois, m’a convaincue.



Alors je ne me suis pas attachée aux personnages que j’ai trouvé beaucoup trop évaporés pour en faire des êtres palpables mais j’ai été surprise – en bien – par la construction narrative choisie par Céline Chevet.

Il y a certes une certaine lenteur d’exécution, des scènes qui semblent « inutiles » (bien qu’elles soient riches de significations cachées à mon avis) et quelques éléments d’intrigues que l’on perce à jour assez vite mais j’ai justement aimé cette atmosphère un peu au ralenti – comme si rien n’avait de prise sur rien – cette atmosphère cotonneuse et sibylline (pour ne pas dire carrément chelou).

Les souvenirs des personnages se dévoilent petit à petit ; le lecteur ne tresse pas les nuages aux côtés de Haru mais il tisse, au fil des pages, les fils de la mémoire de Julian. L’envie de mettre le doigt sur les réminiscences et les secrets qui s’y cachent est bien là et lorsqu’enfin, le voile se lève sur les révélations, certaines d’entre elles ne manquent pas de surprise.



Le final est étonnant. Doux amer. Il me semble que c’est encore une fois une caractéristique de la littérature japonaise : un héros qui échoue, au bout du compte, malgré toutes les épreuves plus ou moins réussies pour en arriver là. Alors il n’y a pas qu’un héros ici, certain.e.s s’en sortent mieux que d’autres, mais chut.

Je ne vous raconterai pas ce que Céline Chevet réserve à ses personnages mais je peux vous dire que je suis satisfaite de ses choix. Je n’étais pas certaine de les avoir saisis mais une discussion avec Céline (de Booktubers App) m’a confirmé que si, et c’est tant mieux ! Mais après tout, à vous de comprendre ce que vous avez envie de comprendre avec les dernières pages du roman.



Il me semble avoir vu que quelques lecteur.ice.s avaient été déçu.e.s par leur voyage au Japon. Pour ma part, pas du tout, au contraire même ! Céline Chevet est amoureuse du pays, elle y a vécu et ça se sent dans l’écriture, dans les descriptions du quotidien et notamment dans l’emploi d’un vocabulaire bien particulier.

Alors oui, certains paragraphes peuvent donner l’impression d’une surenchère de termes nippons – qui amènent quelques notes de bas de page – mais je n’ai pas ressenti ça négativement, comme une démesure maladroite. Non, ça m’a aidé à m’immerger plus facilement dans l’ambiance. Alors oui, ça manque peut-être un peu de subtilité mais pour les novices comme moi, c’est plutôt bienvenu.



La Fille qui tressait les nuages n’a pas été un coup de cœur ; aucun des cinq finalistes de ce PLIB 2019 ne l’a été. Mais il a été le livre qui m’a le plus surprise. Derrière cette illustration colorée et douce, j’ai découvert une ambiance dérangeante et parfois presque aussi glauque qu’un film d’horreur japonais. Les révélations concernant les personnages n’ont pas toutes réussi à me surprendre mais dans l’ensemble, je me suis laissée berner jusqu’au bout, emportée par le suspens. Voilà qui me réconcilierait presque avec l’onirisme magique de la littérature nippone ; pour ça, merci Céline Chevet !
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La folie et l'absinthe

Une pépite originale à lire !!!



Je suis tombée sur une pépite, avec ce livre. D'habitude, je ne lis pas de recueils de nouvelles, les romans ayant ma préférence. Je me suis pourtant laissée tenter par le sujet de ce recueil : l'absinthe, breuvage mystérieux qui a la faculté de rendre fou et dont abusaient les artistes du XIXème siècle.



Je n'ai vraiment pas été déçue.



D'abord, les nouvelles sont toutes très bien écrites, et de plus dans un style différent : la facilité de lecture m'a plu et j'ai trouvé ce mixage de styles vraiment original.

Ensuite, les histoires : elles s'inscrivent résolument dans le genre du fantastique. Elles tournent toutes autour de l'âme humaine, qu'elles sondent à la recherche de ses vices. Autant le dire tout de suite, elles se terminent mal !

Bien que j'en eusse aimé certaines plus que d'autres, elles m'ont toutes, sans exception, accrochée dès les premiers paragraphes !



J'ai particulièrement aimée la nouvelle "Juste au cas où ", écrite comme un conte pour enfants, qui raconte, à travers les souvenirs d'enfance d'un grand-père, la recette de fabrication de l'absinthe et l'origine du nom "La fée verte" ; une recette horrible, fruit du ruissellement de la fonte des neiges au travers des cadavres d enfants assassinés.



Le fonds du recueil est bien documenté, les recherches sont sérieuses, et je subodore que l'auteur / certains des auteurs ont dû expérimenter eux-même le breuvage pour sortir des histoires aussi originales !



L'ensemble reste cohérent, vraiment agréable à lire, accrocheur, pertinent et sulfureux à souhait. Un vrai parti-pris qui tient la route ! L'ambition d'une anthologie sur ce thème de l'absinthe est pour moi validée. Ce livre est donc une réussite et mérite d'être connu.



Merci à Noir Absinthe pour ce beau recueil.
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La fille qui tressait les nuages

Julian est un lycéen ayant traversé déjà de dures épreuves, malgré son jeune âge. Il a des origines à la fois japonaise et anglaise, ce qui a conduit un certains nombres de jeunes de son entourage à le maltraiter. Ce racisme est à la fois très bien décrit mais surtout très dur. Et, par-dessous tout, Julian est particulièrement marqué par la mort de la sœur de son meilleur ami, Souichiro Sakai, pour laquelle il éprouvait un grand amour. Suite à des remarques de ses amies Haru et Akiko, Julian va commencer à s'interroger sur ce décès, mais surtout sur la famille Sakai, qui s'avère plus que mystérieuse...

La fille qui tressait les nuages est un livre qui me tentait énormément depuis sa sortie, pour plusieurs raisons : déjà pour sa couverture qui est juste MAGNIFIQUE, pour son résumé très intrigant et aussi parce que c'est publié chez les éditions du Chat Noir.

Alors, après lecture, quel est mon avis ? Je dirais simplement : OH DAMN ! Comment ça, il faut que j'explique plus ? Ça va être dur...

Il est dur, en effet, d'expliquer pourquoi ce livre m'a tant marqué, car sinon je ferais d'énormes spoilers, ce qui serait quand même dommage pour les futurs lecteurs. Je dirais que tout d'abord que La fille qui tressait les nuages est un véritable OLNI (Objet Littéraire Non Identifié), et se trouve à la croisée de plusieurs genres. Conte, légende, aventure initiatique, fantastique, un peu horrifique aussi... C'est un livre qu'il est assez difficile de catégoriser ! Et ce genre de mélange me plaît énormément lorsque c'est bien maîtrisé, ce qui est tout à fait le cas ici. Céline Chevet a réussi à faire de ce livre une œuvre cohérente du début à la fin, à la fois tragique et prenante, avec des personnages touchants et fascinants, et le tout servi par une écriture magnifique.

Pour ce qui est de l'intrigue, sans trop en dévoiler... Je dirais simplement que c'est une histoire où l'on découvre petit à petit de nouveaux détails, les révélations sont frappantes et très bien dosées. J'ai souvent poussé des « OOOOH » au cours de ma lecture, tellement j'étais prise par l'histoire.



(Voir mon avis complet sur mon blog.)
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La folie et l'absinthe

Ce recueil de 13 nouvelles entraînera le lecteur dans une folie parfaitement maîtrisée. La fée verte, surnom qui sera donné à cet Absinthe si particulier, sera l'élément central de nos courtes histoires.



Nous allons y découvrir des hommes et des femmes prêts à tout pour goûter à cette fée verte, volontairement ou non, elle attire et attise un feu ardent dans les entrailles de ses proies.



Accrochez-vous bien, car une fois plongé dans ce recueil, vous n'en sortirez pas indemne ! Chaque histoire nous entraîne dans un lieu et un monde différent, peuplée de personnages que la folie guette depuis un coin sombre de leur esprit. Depuis bien longtemps, l'absinthe est réputée pour rendre folle, utilisée par de nombreux artistes au fil des années, l'absinthe est devenue source de curiosité. Entre mythes et réalités, il n'y a qu'un pas à franchir.



Nous aurons la surprise d'y découvrir tout un panel de caractère et de personnages très variés, qui, séduite par cette délicieuse et attrayante fée verte, seront prêt à commettre tout et n'importe quoi du moment qu'ils peuvent ne serait-ce que l'effleurer un bref instant.



Ce recueil de nouvelles joue sur le mythe de la folie lié à l'Absinthe, par différents moyens et différentes formes, nous plongeons dans l'univers torturé de plusieurs protagonistes qui nous livrerons progressivement le commencement de leur folie .. son développement .. et enfin sa fin, si toutefois, il devait y en avoir une .

Le travail dont on fait les auteurs sur la psychologie des personnages est tout simplement fantastique, rien n'est survolé, tout est disséqué pour nous montrer les différents types de folie dans laquelle l'être humain peut plonger.



De mon côté, je n'ai pas aimé toutes les histoires, une question de goût tout simplement, mais il est clairement évident que certaines histoires séduiront ou non le lecteur. Après tout, nous sommes nous aussi capable d'effleurer cette folie, et nous y réagiront chacun à notre façon, alors, comment pensez-vous réagir ? La fée verte saura t'elle vous séduire ?
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La fille qui tressait les nuages





Une histoire japonaise surréaliste. Julian, Souchiro et Haru sont des amis d'enfance. Julian n'a jamais oublié son premier amour, la soeur de Souchiro morte quelques années plus tôt. Par contre, il n'a aucun souvenir des circonstances de sa mort.

À l'aide d'Akido une camarade de classe, ils sont essayés de découvrir la vérité sur sa mort qui semble être cachée, mais ce sont des secrets de famille qu'ils vont découvrir.



L'histoire alterne entre passé et présent et on apprend petit à petit certains secrets. L'atmosphère japonaise est bien présente, mais l'ambiance est très bizarre ainsi que les personnages. D'ailleurs, ils ne m'ont pas transporté. Certains passages sont très glauques envers les animaux.Je ne le recommande pas aux personnes sensibles !



La révélation finale est trop brutale, elle aurait mérité d'être un peu plus développée...

Je pense n'avoir pas tout compris notamment en ce qui concerne la pièce de monnaie..?

Avis mitigé pour moi

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Sous les sabots des dieux, tome 1

Haneul est prêtresse à Silla, elle vit dans une prison dorée et sert le roi et surtout les dieux. Elle est naïve, éprouve une foi sans borne pour les dieux et leurs décisions, mais elle va vite déchanter quand elle va comprendre que le monde est bien plus sombre qu’elle ne le pensait. Prise entre les jeux de pouvoirs du roi, de la reine, de leurs enfants, elle va comprendre qu’elle n’est qu’un pion.



Haneul est un personnage que j’ai beaucoup aimé malgré ses erreurs et sa lâcheté. On a envie de la voir grandir, évoluer et comprendre que la liberté est importante. J’ai eu plus de mal avec son entourage, que ce soit sa jumelle Min Jee, le prince bâtard Mok, ou même son « amant » Dokman. Mok aurait de quoi être attachant, mais je n’ai pas réussi à oublier qu’il était un assassin et surtout un violeur et du coup, impossible de l’apprécier. Min Jee est une tête brulée éprise de la liberté, elle est l’inverse de sa jumelle, mais je ne sais pas, je n’ai pas accroché avec elle. Finalement il y a Dokman, que de belles paroles s’écoulent de sa bouche, mais au final il m’a parût lâche et inconstant.



L’intrigue était très bonne, complots, trahisons, on ne sait pas à qui se fier. Haneul, elle même, n’est pas si blanche que ça même si elle pense faire ce qui est juste. Ce monde est fait de traitrise, de renversement du pouvoir, d’intrigues politiques. Et j’adore ça. J’ai aussi trouvé la plume très belle, et très prenante. J’ai apprécié découvrir le monde des dieux comme le voit Haneul, c’est à dire comme une écurie avec des chevaux. Parce que Haneul adore les chevaux et que ceux-ci font partis intégrante de l’histoire.



Bien entendu la fin nous donne envie de lire la suite que je ne tarderai pas à me procurer. C’était une lecture agréable même si les personnages ne sont pas épargnés.
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La fille qui tressait les nuages

J'ai découvert Céline Chevet dans le cadre du PLIB2021 et j'ai beaucoup aimé sa plume. Sur les conseils de Clém, j'ai décidé de lire La fille qui tressait les nuages.



Ce roman est une claque, indéfinissable (j'ai d'ailleurs eut du mal à écrire cette chronique). Une atmosphère étrange dès le début, comme un malaise... dont on comprend le dénouement dans les dernières pages. Mais une excellente lecture! Ne vous fiez pas à sa couverture colorée, douce et poétique, ce roman cache en fait une tragédie plutôt sombre.



On suit Julian et son ami Souichiro, deux amis assez différents. Un de leur point commun est la jeune sœur de Souichiro, décédée, dont Julian était amoureux. Il y a aussi Akiko la timide, Haru l'impertinente... je me suis attachée aux personnages, malgré une certaine méfiance envers certains.

Sur fond de drame familial, certain cache des secrets du passé et d'autre cherche à percer à jour la malédiction d'une famille!

Je ne vais pas résumer l'histoire, je ne veux pas vous spoiler si vous souhaitez le lire. Je vais juste préciser qu'elle est très bien construite, avec une intrigue principale qui se dessine en douceur. On alterne entre vie et rêve, entre réalité et songes, qu'est-ce qui est vrai quand le passé vient hanter le présent?

Si vous ajoutez une pointe de magie à ce tableau, vous aurez un roman qui va devenir totalement addictif!

De nombreux retournements de situations qui ont réussi à me déstabiliser, et je me suis rendue compte que rien n'était écrit sans raison, avec de nombreux indices glissés avec finesse.

Et une révélation à la fin, qui est assez inattendue! C'est beau et d'une certaine violence, c'est déroutant et c'est ce qui fait de cette histoire un roman que je ne suis pas prête d'oublier!



J'ai particulièrement aimé les descriptions du Japon, les renvois à la vie quotidienne (les Konbini, le thé Macha, les karaokés, l'ambiance si feutrée des cimetières), et les noms japonais expliqués par des notes de bas de page. L'auteure y a vécu, et ça se ressent.

J'avais l'impression d'y être, de sentir les effluves des restaurants, de voir les fleurs de cerisiers qui volent au vent et les couleurs vives des toris et des temples... rien que pour cela, un grand merci à l'auteure. Grâce à cela, on est parfaitement dans l'ambiance de ce roman.

Le deuil, le déni, l’amour, l’amitié, le racisme, le sexe et les relations interdites, le poids des traditions et l’horreur magnifiquement mis en avant par une plume délicate et lyrique, avec des passages plus crus voir cruels et de nombreuses métaphores. L'auteure nous entraine dans un univers riche.



Les aspects psychologiques des personnages sont accentués par la magie (cheveux hérissés sur la tête de la professeur, encre qui ne reste pas sur le papier lors du dessin du portrait d'Akiko...), j'ai trouvé ce système très astucieux et intéressant.



Ce roman, très original avec une pointe de mystique, met en lumière la dualité de la nature humaine, ces bons côtés, comme les plus sombres. Une quête de vérité, au moment du passage vers la vie adulte, qui est totalement addictive. Une plume douce qui compense le côté dramatique de l'histoire.

Je pense qu'il va rester dans ma mémoire un long moment et que je le relierai probablement, avec un regard somme toute différent.
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La folie et l'absinthe

Cette chronique ne sera pas aussi longue que d’ordinaire, étant donné que nous ne pouvons pas développer un avis construit pour treize nouvelles différentes au risque de vous perdre.



Soyez toutefois certains qu’en plongeant dans cette anthologie, vous caresserez du bout des doigts les aspérités de l’être humain, révélées pour la plupart par ce breuvage émeraude, tantôt amer, tantôt sucré. Cet alcool qui a fait parler de lui et construit une réputation auprès des artistes. L’absinthe rend-elle fou ? Ou est-ce l’inspiration qu’on lui jalouse au point de la dénigrer ?





Vous rencontrerez treize univers différents, allant de la dystopie, de l’anticipation, à l’horreur et au fantastique. Vous déambulerez dans les couloirs d’un hôpital déroutant, rencontrerez une jeune femme qui ouvre la bouche au soleil, un lieutenant de la gendarmerie prévôtale durant la Première Guerre mondiale, un étrange bonhomme qui se penche devant un réservoir, un pauvre bougre en quête d’une nouvelle vie, une jeune paysanne à la beauté nymphale se plaisant à danser sur la rive… Vous voyagerez à bord d’un étrange vaisseau et dans les tréfonds de l’âme humaine. Vous voguerez entre passé, futur, le possible et l’impossible.



Une série de textes diversifiés aux plumes tout aussi hétéroclites qui titillera la sensibilité de chacun. Amoureux de l’Imaginaire et du décorticage des nuances ronronnant en chacun de nous, vous trouverez forcément votre compte : bien évidemment, toutes les nouvelles sont susceptibles de ne pas être à votre goût, mais toutes ont le potentiel d’être l’élue de votre cœur.





Il suffit d’un personnage plus qu’un autre, d’une intrigue qui vous parle davantage, d’un thème supplémentaire qui titille votre imaginaire, une fin qui constitue l’apothéose de ce que vous attendiez, comme vous surprendre assez pour marquer votre esprit.



Les auteurs et autrices de cette anthologie ont l’air d’affectionner ce sursaut de stupeur final, terminant par un irrémédiable « Oh. » Mais ils peuvent aussi apprécier de ne pas donner de conclusion, justement. De vous laisser là, pantelants, les neurones cogitant sur ce que vous venez de lire… ils entrouvrent une porte derrière laquelle vous trouverez ce que votre propre imagination est capable de produire pour poser le dernier point. Une fin heureuse ? Ou, au contraire, une chute toujours plus vertigineuse ?





Imagination, il y en a. Les auteurs ont su redoubler d’inventivité pour concocter ce breuvage littéraire. L’originalité, la pierre angulaire de Noir d’Absinthe, s’assied une nouvelle fois sur son trône.



Nous sommes suspendus au fil conducteur de tous ces récits : la Fée Verte. Personnifiée, réelle, imaginaire, un fond de verre ou la bouteille pleine, c’est elle qui nous dirige dans les couloirs qu’elle a creusés pour nous, muse de ce collectif d’écrivains talentueux.





À cela s’ajoute une direction soignée, un choix subtil dans l’enchainement des nouvelles. Un mot, une phrase, un thème qui fait écho à l’autre. Le rythme aussi, fond comme forme.



On tombe, on remonte, on respire, on suffoque, on ahane, on s’apaise.



Dans notre rétine, les couleurs changent dès que nous passons le portail d’un nouvel univers, d’une nouvelle histoire, mais un seul éclat reste : l’émeraude.



Les treize auteurs vous proposent un verre.



Bois, et ils te diront quelle folie tu es.
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