Le royaume empoisonné, Les Moorehawke*, de
Celine Kiernan .
Disponible dès le 8 septembre 2010.
Au cours de ses quinze années d'existence, Wynter avait compris que la plupart des humains étaient imprévisibles, qu'il valait mieux ne pas leur faire confiance et qu'ils ne faisaient preuve de loyauté que lorsque cela les arrangeait.
« Le meilleur moyen de s'attirer la haine du peuple, c'est de torturer les gens pour les soumettre (…). Un peuple heureux est un peuple stable. On gagne plus de cœurs et d'esprits en faisant preuve de justice qu'on n'en gagnera jamais en jouant du fouet. »
C'était la première fois que Wynter pensait au roi comme à un homme obligé de porter le masque, lui aussi. Elle comprit également que de tous, c'était lui qui avait le plus de choses à cacher.
Une femme décente, une chrétienne ? Un bâtard arabe, un mécréant ? Depuis quand la religion et la race étaient-elles un problème dans ce royaume ? Depuis quand y prenait-on au sérieux les sorts et la sorcellerie ?
Quand les gens ont peur, ils se transforment en monstres ignobles.
« Vous voulez dire que le bâtard arabe n'est pas transporté de joie à l'idée de poser son cul de mécréant sur le trône de l'héritier légitime ? (...) »
(…)
Lorcan foudroya Jérôme du regard : « Je te conseille vivement de ne plus calomnier quiconque au prétexte de sa race, de sa foi ou des circonstances de sa naissance, mon garçon. »
Quand les gens sont saoul, ils deviennent bizarres, imprévisibles.
Nous espérons toujours que les choses vont durer, et chaque fois, nous sommes déçus. Si seulement nous pouvions nous défaire de cette illusion idiote et cesser de croire que cette fois-ci, nous allons rester, que cette fois-ci, c'est la bonne... Nous serions tous bien plus heureux, vous ne croyez pas ?
"Ce ne sont pas mes vêtements qui me définissent. Et le fait que je sois proche du trône ne m'apporte rien. Je gagne mon pain moi-même, je trace ma propre route. Ces mains sont celles d'une travailleuse, elles parlent pour elles-mêmes." Elle les leva vers Christopher, paumes ouvertes, et ce geste, lui aussi, la hanterait toute la nuit. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle choisi ce geste entre tous les autres pour lui prouver sa valeur ?
"Tu es Iseult Moorehawke, dit-il d'un ton dur. La dame Protectrice. Aucune armure ne t'est nécessaire."