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Critiques de Céline Rosenheim (31)
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Hiver Noir

L'Islande, somptueux territoire de feu et de glace, attire depuis bien longtemps Mélisande, jeune femme solitaire, introvertie et dépressive, dont le mal-être quotidien vient de s'accentuer suite à son échec aux épreuves écrites de l'agrégation. Alors, lorsque l'unique amie qu'elle possède, Liv, Norvégienne venue terminer ses études en France par le biais d'Erasmus, lui propose de partir en voyage pour se changer les idées, la destination est toute choisie.

Mélisande se réjouit de cette escapade. Elle qui, par peur, n'a jamais osé aller à la découverte de quoi que ce soit s'embarque pour un périple sur une île qui la fait rêver et où elle ne pensait jamais mettre un pied et cela, de surcroît, en compagnie d'une personne au caractère totalement opposé au sien, téméraire, enthousiaste et enjouée.

Seulement voilà, ces vacances, qui devaient être distrayantes et relaxantes, vont prendre une tournure totalement inattendue....

Conséquemment à leur rencontre avec le mystérieux et énigmatique Ármann, Liv change subitement de comportement, Mélisande paraît sujette à des apparitions et une terrible menace semble peser sur l'Islande et le monde.

Trouvant du réconfort en ingurgitant un nombre relativement important de calmants, Mélisande perd pied. Tout cela est-il réel ou est-elle en train de sombrer dans la folie ?



Fortement intriguée par le titre antithétique et charmée par l'esthétique couverture laissant présager une histoire fantastique, j'ai passé un agréable moment avec cet ouvrage qui m'a permis de découvrir la jolie plume de Céline Rosenheim. Ses descriptions des merveilleux et contrastés paysages islandais m'ont particulièrement séduite.

Je dois néanmoins avouer que je reste sur ma faim en ce qui concerne l'intrigue. Quelques développements supplémentaires sur la mythologie nordique auraient, à mon sens, été les bienvenus et auraient facilités la compréhension du lecteur. Il en va de même concernant les interactions entre les personnages. Trop d'éléments de leurs attitudes restent, pour ma part, inexpliqués. Dommage...



Je remercie Babelio ainsi que les Éditions Flammèche pour l'envoi de ce court roman étrangement dépaysant.

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Consolament

Je ressors un peu de déroutée de ma lecture qui m'a permis de découvrir la belle plume de Celine Rosenheim Pour ce qui en est de l'intrigue, je m'interroge encore sur mes ressentis sur cette Fantasy historique atypique qui s'approche davantage du conte philosophique que de la fantasy.

C'est un roman plutôt sombre dans lequel se mêlent croyances et jeux de pouvoir. L'imaginaire de l'auteure prend ses sources dans L Histoire avec un grand H, et revisite, en quelque sorte les croisades, contre les Cathares et leur hérétique religion.

Nous croisons donc ici les Parfaits, les Bon Hommes, et les diverses religions médiévales sont abordés, certains protagonistes de l'oeuvre empruntent le nom de personnages médiévaux ( Abelar, St Anthelme..).

Le catharisme est au centre de cette histoire et l'auteure maîtrise le sujet, ainsi que les coutumes médiévales, les modes vestimentaires et ses descriptions plongent le lecteur dans l'ambiance féodale et les scènes de combat très visuelles.

Les chapitres sont centrés sur de nombreux personnages, trop pour moi, et n'en saisissant pas toujours l'intérêt et même en fin de lecture, je peine encore à faire les liens. D'ailleurs, le devenir de certains d'entre eux restent flous et j'aurai aimé en savoir davantage pour mieux comprendre cette attention que leur porte l'auteur.

L'on chemine donc pas à pas vers une issue prévisible et parvenue au terme, j'avoue que je suis toujours en quête de l'objectif de l'auteur, du message caché derrière ce titre de Cosolament. J'ai donc le sentiment d'être passée à coté de quelque chose sans trop savoir quoi.

Ce roman reste néanmoins culturellement enrichissant pour ceux ou celles qui souhaiterait découvrir cette doctrine religieuse ancienne. Personnellement passionnée de l'histoire cathare, je n'ai pas eu de mal à appréhender la concept.

Cependant, j'avoue qu'au vu du résumé, je m'attendais à un pur roman fantasy classique. Je dirais pour ma part qu'il n'en est rien.

Je remercie Sema Editions pour m'avoir permis de lire, en avant première, ce roman que je trouve atypique, même si je ne l'ai probablement pas apprécié à sa juste valeur.

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En la forêt de triste amertume

En la forêt de triste Amertume est une histoire à la fois douce et amère et introduit Clémentia d'Orléans, une jeune duchesse dans une France médiévale réécrite, vivant au château de Blois avec son époux, le duc Louis d'Orléans. Le roi de France Jean VI, sans doute un écho du dément Charles le sixième, a sombré dans une folie paranoiaque, l'empêchant ainsi d'excercer ses fonctions royales. La reine Isabelle de Brabant s'efforce de soutenir son mari, non sans angoisse, surtout lorsque l'entourage du roi complote de part et d'autre, frère cadet et oncle principalement...

Notre duchesse d'Orléans, Clémentia, est régulièrement victime de crises de langueur, l'empêchant de quitter sa chambre le jour et ne se sentant tonifiée qu'à la grâce d'une nuit de plein lune pour boire du sang, sans même qu'elle le réalise. son ami d'enfance et véritable amour, le chevalier Hermant lui fait alors la promesse de partir en Armor en quête d'un remède susceptible de la guérir.

En paralèle, l'empire Aléman a également des vues sur des territoires du royaume de France, ce qui rend la situation politique encore plus compliquée que ce qu'elle ne l'est déjà.

L'histoire est très courte et j'attendais une fin un peu moins brutale quant au sort réservé à Clémentia. Le thème de l'amour courtois mélangé à un peu de vampirisme est assez attrayant!
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Diabolus in Musica

Tout d’abord je tiens à remercier Babelio et les éditions du Chat Noir pour la confiance et l’envoi de ce livre !



Avec ce roman, nous faisons la connaissance de Yann, être solitaire à la sensibilité exacerbée. Passionné de musique, c’est dans l’univers du black metal qu’il évolue. Souvent incompris, rejeté, il n’est pas rare que le jeune homme perçoive des présences, ait des intuitions, etc. Si tout cela est resté sans conséquences jusqu’à présent, lorsqu’une aura maléfique semble planer au-dessus de différents musiciens, et que plusieurs drames se produisent, Yann comprend vite que lui seul pourra arrêter cela …



J’ai beaucoup aimé l’intrigue de ce roman, et la personnalité de Yann, que j’ai trouvé très intéressante. Sa psychologie est bien travaillée, et l’on arrive assez facilement à comprendre ce qu’il ressent. J’aurais bien aimé en savoir plus sur ce qu’il est, ce monde, ce don qu’il a ; sur Nyx également qui est quand même un personnage important du roman mais qu’on découvre finalement assez tard. J’ai beaucoup aimé découvrir cette intrigue dans un cadre artistique, musical, et par la même occasion découvrir un peu plus le black metal et différentes nuances entre les différents groupes (d’ailleurs, on a un petit mémo à la fin, ce qui est pas mal quand on ne connaît pas trop l’univers). C’est la première fois que je lis un roman prenant place dans ce contexte, et c’est une bonne surprise globalement.



Une atmosphère sombre, des remises en question, un personnage qui évolue, un univers fantastique riche, un style fluide et travaillé, bref, que du bon dans ce premier ouvrage que je lis de Céline Rosenheim, que j’aurais même aimé voir un peu plus développé parfois quand même !



A noter que la couverture de Mina M. est vraiment belle, et aussi pleine de noirceur que le roman !
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En la forêt de triste amertume

Un très beau récit gothique médiéval dans un Moyen Âge uchronique, avec une petite touche vampirique juste bien dosée et un final inattendu. Cette fin, assez brutale, aurait méritée d'être plus développée pour permettre au lecteur de mieux l'appréhender, mais ce court roman n'en reste pas moins une belle réussite.
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Hiver Noir

Grâce à Babelio et ses "masse critique" je découvre les éditions Flammèche et une jeune auteure, Céline Rosenheim. Donc un grand merci pour cet envoi.

J'ai choisi ce livre pour deux raisons: d'abord la couverture est très belle et mystérieuse (toute en nuances de noir, gris et blanc, on ne sait pas si elle représente un glacier aux pentes abruptes ou les vagues d'une tempête apocalyptique, et une silhouette féminine semble déjà nous interroger sur la place de l'individu face aux éléments). Ensuite l'histoire se déroule en Islande et c'est un pays qui m'attire beaucoup.

Je ne sais pas trop comment aborder cette critique car je ne voudrais pas trop influencer les futurs lecteurs de cette étrange histoire.

C'est un roman qui s'inscrit dans le genre fantastique, et dont l'héroïne ne sortira pas indemne. Mais ça c'est un peu trop général!

Disons que Mélisande nous entraîne dans un voyage au coeur de l'Islande,et on la suit avec plaisir grâce aux descriptions des paysages, des lieux et des ambiances. Il y a peut-être un côté un peu trop catalogue touristique parfois mais c'est très intéressant parce qu'on devine une ambiance grâce aux détails. Le récit est bien rythmé malgré tout, mais je suis restée sur ma faim: le personnage de Mélisande est presque antipathique, comme si elle forçait sa solitude et son repli sur elle-même. Le personnage de Liv, l'amie avec qui elle effectue le voyage, ne m'a pas convaincue non plus: dès le début de l'histoire j'avais du mal à croire que ces deux héroïnes puissent s'entendre, et ça enlevait de la crédibilité au récit. J'aurais aimé plus de détails sur les légendes et les croyances avant la scène finale. Et pour finir, j'ai bien peur de ne pas avoir tout compris, mais je ne sais pas si c'est voulu par l'auteur (brouiller les pistes, faire douter, de la littérature fantastique quoi!) ou si j'ai pris trop de distance par rapport au récit, aux personnages, à la spirale de folie soudaine et que j'ai raté des clés de compréhension.

Bref, cette lecture était plutôt agréable d'un point de vue stylistique et touristique, mais j'étais trop déroutée par l'histoire, les caractères, les relations entre les personnages, et l'aspect fantastique qui n'insiste pas assez sur le lien entre les éléments de la nature, les mythes, et le destin des personnages.

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Diabolus in Musica

Ce livre est une totale découverte pour ma part car ce n’est pas du tout le genre de lecture vers laquelle je vais instinctivement. Du coup je remercie les Éditions du Chat Noir de m’avoir permis de lire quelque chose d’intéressant qui sort de mes lectures habituelles. Ce livre est un bon exemple du fantastique gothique, avec son atmosphère lourde et sombre, une plume poétique et l’importance du ressentit, le tout dans un univers surnaturel.



Yann est un étudiant en plein écriture de son mémoire sur le romantisme dans la littérature allemande et un passionné de musique, de Black Metal plus exactement. Le mal-être qu’il ressent continuellement, il le transmet dans la musique et les concerts qu’il fait avec son groupe. Mais son empathie et sa misanthropie, qui sont courant dans les cercles du Black Metal, lui viennent d’ailleurs, de sa nature d’Emphant. Il n’est pas humain, il ressent les sentiments des autres et se transforme en bête à la pleine lune.



On rentre pour le coup directement dans un monde surnaturel inconnu avec ses propres codes, mais j’avoue m’être égarée par moments. Toute cette facette du récit est importante, mais parfois perd de sa profondeur et de l’importance face à la musique ultra-présente. Car tous les personnages présents ont un point commun : la musique et le Black Metal plus exactement. J’ai apprécié de réellement découvrir ce style musical (bien que j’en ai écouté plus jeune sans réellement le savoir apparemment). C’est parfaitement gothique et sombre à souhait, pile comme l’ambiance générale de l’histoire.



Bien que je n’ai pas aimé certains choix choisit par l’auteure (parti prit gênant) ou bien par les personnages eux-mêmes, j’ai beaucoup aimé le style de cette dernière. On ressent sa passion pour la musique et le gothique, elle sait de quoi elle parle. De plus, tout est bien écrit avec de la poésie et de la légèreté qui contrebalance la lourdeur de l’ambiance. Une lecture agréable, même si ce n’est pas le style de livre que j’achète normalement.
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A l'encre de tes veines

Un recueil magnifique, sombre et fascinant, qui ne vous laissera pas intacte. Je pense notamment aux nouvelles telles que le Sang des Fées, ma préférée, ainsi que les Secrets d’une Geisha, le Royaume du Nord et une Vampire Disgracieuse. Vampires victoriens, mutants, enfants de la lune… Ces pages débordent d’imagination et de talent.
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Hiver Noir

Je crois que je n’avais pas encore lu Céline Rosenheim, pourtant déjà présente dans ma bibliothèque aux éditions du Chat Noir… ce court roman publié en 2014 est, à mon avis, une bonne incursion pour découvrir son univers et sa plume.

Avec Hiver noir, elle nous propose donc un voyage dans des terres nordiques enneigées et mystérieuses. Où ça exactement ?… en Islande !



Ni fantasy ni science-fiction ici mais du fantastique quasiment dans sa définition originelle : l’incursion d’éléments surnaturels dans notre monde réel… à moins qu’il s’agisse de troubles psychiques de l’héroïne ? Le doute s’installe, s’intensifie et persiste !



En effet, l’héroïne Mélisande, est une étudiante qui perd pied. Elle tente de soigner ses troubles psychologiques en avalant de plus en plus de médicaments, ce qui semble perturber ses perceptions… Et ça ne va pas s’arranger au fil des pages !

Une de ses amies, Liv, étudiante norvégienne en Erasmus, lui propose de l’aider à réaliser son rêve pour lui changer les idées : visiter l’Islande !

Rassurée par la présence de sa camarade, Mélisande accepte, ravie de vivre cette aventure qui lui offrira peut-être l’élan qui lui manque pour se remettre sur les rails.



Les deux étudiantes s’envolent donc pour l’Islande et louent une voiture sur place afin de pouvoir se déplacer facilement et visiter un maximum d’endroits stratégiques. Malheureusement, quelques jours à peine après leur arrivée, elles tombent en panne au milieu de grands espaces sauvages. Armann, un habitant isolé, leur offre l’hospitalité dans sa grande maison légèrement inquiétante. Anciennes chambres d’hôtes, les lieux sont désormais vides et semblent exhaler des souvenirs plutôt douteux.

Pour ne rien arranger à l’ambiance déjà fort tendue, une certaine rivalité (amoureuse ?) naît entre les deux étudiantes. Liv joue de ses charmes auprès d’Armann tandis que Mélisande, jalouse de la beauté de sa camarade, se renferme de plus en plus sur elle-même.

Les jours passent, les filles persistent auprès d’Armann. Le caractère de Liv est de plus en plus changeant alors que Mélisande multiplie les visions (hallucinations ?) et les prises de médicaments…



Les tensions s’accentuent, le drame couve. Une ombre inquiétante plane autour de la maison…

Est-ce la folie qui guette notre héroïne – aidée en cela par la prise excessive d’anti-dépresseurs qui lui font perdre petit à petit ses facultés – ou une véritable manifestation surnaturelle ?



J’ai aimé ce doute persistant qui est ce que je préfère quand je lis du fantastique.

J’ai également définitivement apprécié le voyage en Islande, très immersif. Les descriptions sont hyper efficaces, la tension monte petit à petit… c’est très réussi !

En revanche, j’ai eu un peu plus de mal avec la personnalité et l’instabilité de l’héroïne (même si elle sert évidemment le caractère fantastique du livre) qui prend forcément toujours les mauvaises décisions quand elle ne se laisse pas totalement aller à la passivité et l’indolence (ce que, personnellement, j’ai du mal à concevoir) ; et j’ai trouvé les dialogues assez maladroits car peu naturels et poussifs.

Malgré tout, c’est un roman qui fonctionne et emporte son lecteur jusqu’à la dernière ligne.



Avec Hiver noir, Céline Rosenheim nous propose finalement un court titre (117 pages) à l’intrigue très prometteuse mais qui manque un poil d’ajustement (de maturité ?) dans l’exécution. Le séjour islandais est plus qu’immersif mais pas totalement abouti !
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Diabolus in Musica

Ce court roman terreur fait partie de la collection Griffe sombre des excellentes Editions du Chat Noir.



La plume de l’autrice est d’une telle efficacité qu’en quelques phrases nous sommes déjà embarqués dans le psychisme du protagoniste principal, Yann. Elle décrit la solitude et l’angoisse des bains de foule avec brio et met en avant le paradoxe d’aimer tout en ayant peur du contact avec une rare subtilité.



Ce court roman nous plonge dans la terreur mais il est construit de façon à ce que ce ne soit pas tant les évènements qui nous effraient que les ressentis et les pressentis de Yann. De boucles émotionnelles en vagues émotionnelles, le lecteur baigne dans un flux non stop d’émotions diverses et variées qui nous entraîne et nous rejette au rythme de sa marée émotionnelle et des flux et reflux de ses sentiments contradictoires.



Ajoutez à cela une belle immersion dans le black metal avec tout ce que ce thème permet de jeu terrifique et cela offre une lecture entraînante et agréable.



L’aspect terreur est bien mené, il prend vie par touches énigmatiques puis en se concrétisant en conséquences physiques et mentales sur les personnages du roman.

C’est un court roman d’à peine 150 pages donc il faut prendre en compte que la situation évolue rapidement mais le tout est fait dans la cohérence excepté un point dont je reparlerais plus tard.



J’ai aimé le message à peine déguisé qui prend la défense d’un genre musical qui est souvent honni par les biens pensants oubliant ainsi que chacun est responsable de soi-même et qu’aucune musique n’incite à rien, elle exprime seulement parfois un mal être dans lequel on peut se reconnaître. Même si certains modèles sont douteux, il serait injuste de les accabler des choix et des malheurs individuels qui ne font finalement que se perdre dans leur propre abyme.



Cependant, je regrette que l’autrice, qui avait si bien su décrire l’anxiété sociale de Yann, l’oublie quasiment en cours de route. C’est l’élément principal du début du roman et puis comme par miracle elle n’entrave presque plus le protagoniste principal dans ses interactions et ses mouvements au milieu de l’intrigue. C’est bien dommage d’avoir cassé son propre effet, ça l’est d’autant plus que ça aurait amené un vrai plus à l’intrigue la rendant plus dense. C’est vraiment le seul bémol que je peux avoir.



Autre élément que j’ai regretté un peu, c’est d’avoir donné corps aux créatures. C’était parfait d’avoir des présences intangibles et, dès lors qu’elles ont eu un corps, j’ai eu la sensation d’avoir une version édulcorées des détraqueurs de Harry Potter… cependant, il faut bien que je nuance mon propos parce que la fin donne une raison à cet aspect. Il s’agit donc là avant tout d’un avis très personnel, parce qu’avec tous les terreurs que je lis, je trouve juste plus efficace d’avoir soit une menace intangible soit une bestiaire complet.



Malgré ce bémol et cette préférence toute personnelle, je dois dire que ce roman aussi court soit-il a un sacré atout, celui d’avoir une fin, une vraie, une travaillée comme il faut, de façon à ce qu’à aucun moment on ne reste sur sa faim en refermant le livre. La fin, c’est souvent un reproche que je fais à la grande majorité des romans, souvent trop rapide souvent déséquilibrée, c’est difficile de faire une vraie bonne fin à un roman, ça l’est d’autant plus dans un roman court et j’aurai compris ici qu’en 150 pages l’autrice ait fait vite mais j’ai, au contraire, été très très agréablement surprise par une fin bien structurée, une fin qui prend le temps de bien clôturer évènements et sentiments. C’est donc, selon moi, un très gros point fort de ce roman.



En conclusion, nous avons ici un roman terreur qui, bien que bref, a de très gros atouts : son univers musical baignant dans le black métal, la plume de l’autrice qui vaut largement le détour et qui surtout donne envie de la suivre, une intrigue basée sur les émotions et les ressentis, une fin vraiment bien travaillée, c’est assez rare pour le souligner. J’aurai tendance à dire qu’il a les maladresses d’un premier roman, il n’en reste pas moins une agréable lecture dans un univers mélancolique et triste qui parle surtout de la détresse humaine.
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Hiver Noir

Cette lecture fut une agréable surprise. Je n’ai que très rarement lu des novellas (non que je n’aime pas, je n’ai juste pas particulièrement eu l’occasion) et j’avais donc la crainte que la taille de celle-ci ne me permette pas de m’imprégner de l’ambiance et de m’attacher aux personnages. Mais il n’en fut rien. L’auteur décrit extrêmement bien les lieux et apporte ce qu’il faut de précision pour l’ambiance générale s’imprègne en vous.



J’ai particulièrement aimé la façon dont est racontée l’histoire. Notre narratrice est Mélisande et cela donne un esprit général très particulier au récit. En effet, elle est loin de ce que l’on peut appeler un « boute-en-train »… Elle est plutôt renfermée sur elle-même et voit le mal partout. Dit comme ça, on pourrait penser qu’elle est juste exaspérante et insupportable, mais ce n’est pas toujours le cas. Le fait que ce soit elle qui nous raconte l’histoire nous donne un angle de vue très particulier et rend le récit très sombre.



La personnalité de Mélisande la rend particulièrement attachante et tranche avec celle de son amie Liv qui est plutôt exubérante, pleine de joie de vivre et insouciante. Je ne vous cache pas qu’à plusieurs reprises si j’avais pu lui donner une gifle pour qu’elle arrête de se rabaisser je l’aurais fait, à ce sujet elle est parfois très agaçante. On en vient presque à la considérer comme une amie qu’on apprécie mais dont on en a marre d’entendre les jérémiades.



Au cours de l’histoire en elle-même on ne peut pas dire qu’il se passe grand-chose. Il n’y a pas d’évènements particuliers, juste un voyage entre copines. Mais cela n’empêche pas l’ambiance d’être très pesante. Tout au long de la lecture on perçoit que quelque chose se prépare et on sent que tout s’assombrit au fur et à mesure que l’on avance.



Le dénouement de l’histoire ne m’a pas transcendée… J’avoue avoir été un peu déçue sur le moment. Mais en y repensant quelques jours après ma lecture, je me suis dit qu’en réalité la fin correspondait à l’ensemble de l’histoire. Nous avons tellement l’habitude d’avoir des fins qui marquent que lorsqu’on a une fin plus simple, mais pas moins empreinte d’émotion, elle nous paraît trop peu. J’ai donc finalement revu mon jugement, car même si je ne retiens pas particulièrement la fin l’ensemble de l’histoire me reste et je l’ai dévorée.
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Diabolus in Musica

Pour résumer, je conseille ce roman aux fans de musique, de black metal mais aussi de tous les genres underground majoritairement incompris. Je le conseille également à ceux qui aiment le fantastique dans sa définition puriste, ce qui est moins mon cas pour le moment. Il est bien présent ici mais ça manque un peu trop de créatures à mon goût, d’un bestiaire plus vaste, d’enjeux plus importants. Ce n’est en rien la faute de l’auteur, parce que ce roman est, je trouve, vraiment bon, poétique, mélancolique, dans une tradition des romantiques allemands bien respectée, mais je pense que j’aurais peut-être du le lire en dehors de ma phase fantasy pour l’apprécier à sa juste valeur. En tout cas, Céline est une auteure que je vais suivre car je sens un talent chez elle et un univers qui est proche de ce que j’aime. Je vous le recommande chaudement, surtout si vous aimez les récits un peu plus intimistes que ce qui est à la mode pour le moment.
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Hiver Noir

Mélisande, jeune femme fragile physiquement et psychologiquement, rate ses examens pour l’agrégation. Liv, une amie proche, lui propose de faire le voyage de ses rêves pour lui remonter le moral. Elles partent toutes les deux pour ce qui s’annonce comme un magnifique périple dans la nature islandaise. Elles découvrent ensemble les splendides sites naturels de l’Islande. Les soucis commencent lorsque le volcan se réveille. Elles décident de continuer leur voyage malgré tout mais une panne de voiture les en empêche. Elles sont recueillies par Ármann, un jeune islandais mystérieux qui ressemble à un elfe.



Les tensions au sein du trio augmentent au fur et à mesure de l’histoire: Liv tombe éperdument amoureuse d’Ármann et ne veut plus partir alors que Mélisande – ne sachant pas déterminer la nature de ses sentiments pour Ármann – voudrait continuer son périple islandais. L’amitié des deux femmes va être mise à rude épreuve. J’ai cependant trouvé que la situation évoluait beaucoup trop vite au sein de cette relation: d’amies très proches, il ne faut que deux-trois jours pour que les deux héroïnes s’éloignent totalement l’une de l’autre. Le comportement d’Ármann est très ambigu et nous laisse perplexe.



L’ambiance instaurée par l’auteure dans ce livre est très sombre, elle m’a même semblé oppressante à certains moments. On a l’impression que l’héroïne se vide petit à petit de son énergie (qu’elle n’a déjà pas en grande quantité) et on plonge avec elle dans la tristesse et la mélancolie. Une dame fantomatique lui apparaît alors qu’elle visite des sites naturels mais personne ne la croit lorsqu’elle parle de l’apparition, à part Ármann qui refuse cependant d’en discuter avec elle.



Le livre est assez fin et il n’y a pas beaucoup d’actions: le psychologique tient une place prépondérante dans la trame de ce livre. Ça ne m’a personnellement pas dérangée car j’aime beaucoup la plume de l’auteure et les sentiments qu’elle arrive à transmettre par son écriture. On profite d’autant plus de la nature islandaise et de l’ambiance si particulière de ce livre. C’est une lecture de laquelle on ne sort pas indemne.
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Hiver Noir

Ce récit nous raconte l'histoire de Mélisande, une étudiante dépressive qui n'arrive pas à trouver sa place. Afin de lui changer les idées, sa meilleure amie, Liv, lui propose de partir visiter l'Islande à deux.

Sur cette terre viking, les jeunes femmes rencontrent le beau et mystérieux Ármann qui leur fait tourner la tête. L'une parce qu'elle s'en méfie et l'autre parce qu'elle en est folle. A son contact, Liv, change totalement. Du moins, c'est ce que Mélisande croit.

Mais est-ce la peur ou les médicaments qui troublent le jugement de cette dernière ? Et puis, que viennent faire ces vieilles légendes vikings dans leur histoire ?



J'ai beaucoup aimé ce récit qui se déroule dans une Islande contemporaine. Surtout cet huis-clos que l'auteur met en place et qui coupe les personnages du monde en les plongeant dans une sorte d'époque en dehors du Temps.



L'Islande est très bien représentée. Je n'ai eu aucun mal à m'imaginer les paysages traversés par les héroïnes, d'abord en voiture et puis... à cheval ! Ce roman a clairement réveillé en moi ce désir de visiter l'Islande.



Les personnages sont très bien définis, je trouve. Ils ont chacun leur personnalité propre. Le seul réel point noir que j'ai trouvé à ce roman est le caractère dépressif de l'héroïne, Mélisande, qui m'a parfois irritée par ses interrogations et son manque de réaction. Par contre, si au début on peut comprendre le côté complémentaire des caractères extrêmes des deux amies, la suite du récit nous plonge dans un trouble total de par l'opposition nouvelle entre elles. Elles ne se reconnaissent plus mutuellement. Mais, au final, qui a changé, vraiment ?

Je regrette aussi de ne pas avoir un peu plus appris à connaître Liv et Mélisande avant leur départ en Islande.



Comme vous l'avez vu plus haut, j'ai qualifié le genre du roman de fantastique et non de fantasy parce qu'il y a une réelle incertitude. Et ce doute est très bien décrit grâce aux divers jeux de manipulation entre les personnages, les mensonges des uns et les visons ou hallucinations des autres, par le doute qui s'immisce dans les esprits de chacun et, par extension, dans celui du lecteurs.

Le fantastique de ce roman est vraiment bien mené également grâce à l'atmosphère oppressante que Céline Rosenheim fait peser sur son Islande : un volcan qui se réveille, des meurtres inhabituels, des antiques prophéties qui refont surface.



En bref, c'est un roman qui mélange beaucoup d'ingrédients que j'affectionne : une ambiance pesante, de vieilles légendes, un pays qui me fait rêver.



Un roman court, mais fantastique dans tous les sens du terme !
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En la forêt de triste amertume

Récemment, j’ai lu EN LA FORÊT DE TRISTE AMERTUME de Céline ROSENHEIM.



Alors que le roi de France est devenu fou et a tenté d'étrangler sa femme, Isabelle, les princes s'entredéchirent pour accéder au trône. Le Duc d'Orléans assiste à la naissance du bras de fer entre la Bourgogne et la Champagne. Sa femme, la duchesse, Clémentia, est en proie à des démons. 



Deux femmes au destin similaire, l'une doit faire face à la folie de son époux alors que la seconde doit affronter sa propre folie.



Avec le chevaleresque Hermant, nous en apprenons plus sur le mal qui frappe la duchesse. L'auteure a su nous emmener à la frontière entre la réalité et l'onirisme. 



J'ai trouvé un petit côté Emma Bovary à la duchesse. Prise de langueur et éprise de son chevalier avec un côté vampirique que j'ai adoré ! 



Peu familière avec le langage soutenu, j'ai eu un peu de mal au début mais j'ai été vite happée par l’histoire.



En la forêt de triste amertume est un roman écrit comme un conte. C'est lugubre mais très poétique à la fois. J'ai beaucoup aimé découvrir la plume de Céline.
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Consolament

J’ai découvert Céline aux éditions du Chat Noir avec son roman Diabolus in Musica, et l’ai suivie en Islande dans Hiver Noir. C’est une autrice aux multiples talents, à la plume poétique et elle nous plonge dans ce nouveau roman au cœur d’une fiction historique aux inspirations médiévales. Un régal !



La duchesse de Nebleim est seule sur le trône depuis le décès du duc. Les malheurs s’accumulent, la guerre est aux portes du duché, et une offre de mariage lui est envoyée. De la décision de la duchesse Ermessende va dépendre l’avenir du duché. Est-elle prête à trahir à la fois son cœur et sa religion pour éviter un conflit qui semble inéluctable ?



Ce texte est une fable chorale. Chaque chapitre s’ouvre sur un bout de vie d’un personnage : dirigeant, commerçant, parent, troubadour, soldat, religieux. Cela donne une fresque fascinante du monde créé par Céline, de sa géographie, des conflits qui y règnent, des us et coutumes de l’époque. C’est un des points que j’ai préféré : explorer ce nouveau monde au travers les yeux de toutes ces classes d’habitants, et pas seulement des quelques grands protagonistes. Une manière aussi de montrer que tout un chacun est impacté par les décisions de quelques-uns.



L’autrice propose au travers de ces différents protagonistes des réflexions plus poussées sur des sujets comme la religion, l’amour ou encore la nation, mais aussi la place de la femme dans une telle société gouvernée par les hommes. Tout cela est amené avec sérieux, mais aussi avec poésie et émotion, ce qui m’a énormément plu. J’ai beaucoup aimé le personnage de la duchesse Ermessende pour sa force de caractère malgré sa frêle constitution. Elle ne se laisse pas mener à la baguette et choisit ses proches alliés avec soin. Elle prodigue autour d’elle sa force et sa forte foi, mais garde aussi des accents de mélancolie.



Bien que le roman se rapproche plus d’un texte historique, des touches de fantastique parsèment le récit avec des enfants mort-nés, des épidémies et des catastrophes (sur)naturelles qui frappent le peuple sans raison apparente et qui semble prédire la fin du monde. J’ai beaucoup aimé cette note surnaturelle qui ramène aux légendes et croyances de l’époque. La religion et la mort y ont une place importante également, notamment avec le rite du consolament.



Un roman choral aux inspirations médiévales : une fresque historique fascinante, construite sur des points de vues diversifiés, avec une touche de surnaturel bienvenue. Une très belle lecture, à la fois entrainante, réflexive et poétique.
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Consolament

Cette œuvre de fantasy historique rend hommage aux rites cathares, cette religion qui prend ses racines en terres Albigeoises pour ensuite s'étendre dans le Midi de la France. Ainsi, ne soyez pas étonnés si la théologie est très prégnante ici : elle constitue en effet le fil conducteur de l'histoire, en nous dressant le portrait de ses pratiquants, de ses prêcheurs (les Parfaits) mais aussi de ses détracteurs. Le titre même du livre, Consolament, est une sorte de dédicace à ce courant puisqu'il s'agit du baptême spirituel donné par les Parfaits en deux occasions : la mort (avec la récitation par le mourant de la prière Le Notre Père, ou le Convenenza s'il est inconscient) et l'ordination de nouveaux Parfaits.

Si nous suivons une multitude de personnages - si bien qu'il est difficile pour nous d'ancrer dans nos esprits chacun de leurs noms - l'auteure arrive à poursuivre un fil conducteur bien tendu et sans détour. Le contexte est posé directement en un prologue qui se veut explicatif et légendé : le Diable dirigerait la Terre, les Hommes seraient des anges déchus qui attendraient leur retour en Terre Sacrée. C'est une manière d'expliquer les horreurs du monde (les guerres, les meurtres, les épidémies...) : Dieu ne tolérerait pas tant d'immondices et de malheur. Ainsi, l'histoire s'établit dans une atmosphère moyenâgeuse misogyne où la duchesse Ermessende dirige seule le duché de Nebleim après le décès de son mari Carlemor. Elle entre en guerre contre la principauté d'Histrionie, gouvernée par le prince Louis III ; et je dois vous avouer que le nom de cette principauté me fait doucement sourire. Car l'histrion est un homme qui se donne en spectacle, qui dramatise et dont la conduite presque théâtrale pourrait faire penser à une sorte d'hystérie. Et lorsque j'ai lu ce livre, c'est le sentiment que j'ai eu en découvrant Louis III : un homme orgueilleux qui veut l'attention sur lui (mais je ne vous en dis pas plus, il faudra lire le livre pour cela).

Il s'agit là d'un livre très intéressant, tant au niveau de la réflexion que de l'écriture : en employant une formulation similaire au début de tous ses chapitres, Céline Rosenheim emmène le lecteur dans une sorte de poésie mélancolique, où le ressac des vagues le porte en triste spectateur de la condition humaine, tantôt énervé par le pouvoir qui a décidé la guerre pour sa propre vanité ; tantôt attristé par le paysan qui subit les catastrophes naturelles sans broncher et perd sa famille car la nature l'a décidé. Le vocabulaire est soutenu certes, mais il est en total adéquation avec l'époque traitée. De plus, ce dernier point est contrebalancé par le fait que les chapitres sont très courts, permettant ainsi à l'esprit fatigué de se reposer. Cela rend le livre totalement abordable alors même qu'il parait, aux détours des premières phrases, un tantinet pointu.

Ne vous attendez pas ici à retrouver un livre d'aventure, car les actions y sont peu présentes. On suit plutôt les vies des habitants de l'Empire, de ses villes, principautés et duchés ; tout en apprenant plus sur le Consolament mais aussi d'autres religions comme celle des moines Anthelmites. Cependant, reprocher un manque d'action à ce livre serait je pense, une erreur, puisque je ne pense pas que ce soit là son message. J'imagine plutôt qu'au delà de l'hommage aux cathares, l'auteure nous enjoint à réfléchir sur notre condition : malgré la différence des religions, il y a un point commun à tous les humains : ils ont besoin de croire. Croire pour éviter la souffrance, croire pour penser au meilleur... Croire pour échapper aux horreurs, croire en l'Après, croire en l'espoir d'un monde lavé de ses pêchés... D'ailleurs, c'est assez fou de voir que de nos jours, en sortant du cadre de ce livre, les Hommes se posent toujours les mêmes questions. Les explications et la croyance se porte sur un autre sujet, mais elle est toujours là.

J'ai peut être été un peu déçue de la fin, que j'ai trouvé vite amené. J'aurai préféré qu'elle soit plus approfondie, et je pense que j'aurai apprécié en apprendre un peu plus sur la légende du Diable qui vole la terre de Dieu. Peut être l'incorporer dans cette fin ? En tous les cas, et même si elle ne m'a pas convenu, elle conclut avec cohérence cette œuvre (et j'aurai aimé vous en dire plus mais si je vous spoile le livre avant sa sortie je vais avoir des problèmes je pense aha).

Ce fut pour moi une bonne lecture et surtout une lecture rapide qui tranche avec le sérieux de l’œuvre. Le sujet est très bien maîtrisé avec un travail de recherche faramineux sur la religion, mais aussi l'environnement et les coutumes moyenâgeuse. Alors si vous aimez les romans historiques avec une pointe de mystère, je pense que ce livre est fait pour vous.
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Diabolus in Musica

Diabolus in Musica est un roman atypique qui m’a emporté de bout en bout. Il est pourtant très court, mais que ce fût intense.



J’ai immédiatement été subjugué par l’ambiance sombre que Céline a installée, et par la façon dont elle fait s’exprimer Yann. C’est un personnage mystérieux et fascinant, je me suis vite retrouvé en lui. Il a une personnalité bien singulière et est très marginal, mais sa vision du monde et de la société m’ont tout de suite plu. Il dresse un portrait acerbe mais très juste de cette dernière. Sa marginalité peut paraitre un peu excessive au premier abord, mais au fur et à mesure de l’avancement du récit, je comprenais pourquoi. Son don est quelque chose de puissant, mais également de très troublant. J’ai par ailleurs adoré la proximité qu’il a avec la nature, m’emportant avec lui dans ses pensées et ses sensations. Il se révèle être quelqu’un de paradoxal, car s’il est très froid, il est également extrêmement sensible, et cette complexité n’a fait que renforcer mon attachement envers lui.

Son approche et sa passion de la musique m’ont également fasciné, car étant moi-même passionné par cet art extraordinaire, je ne pouvais qu’adhérer. Le fait que l’univers musical soit en partie tourné vers le Black Metal ne m’a pas posé problème, car même si je ne suis pas un habitué de ce style, je suis tout de même parvenu à mieux le comprendre grâce à la manière dont Céline l’a retranscrit, apprenant des petites choses intéressantes (j‘ai d‘ailleurs apprécié le fait qu‘elle explique son histoire à la fin). Il n’a pas forcément une place centrale, car l’accent est vraiment mis sur la création musicale, sur le pouvoir que la musique possède, et c’est vraiment cela qui m’a plu.



L’intrigue en elle-même est captivante. Le fait qu’elle se déroule autour d’un univers musical, qui plus est dans une ambiance délicieusement sombre, m’a envoûté. Je me suis demandé, dans cet acharnement à détruire l’inspiration des musiciens, s’il s’agissait de quelqu’un ou d’une entité en particulier. En cela, je trouve que Céline a inséré un bon suspense, car j’avais du mal à savoir de qui ou de quoi pouvait provenir cette aura maléfique et si elle était contrôlée. Néanmoins, la motivation qui en découle n’a pas été très difficile à deviner.



Au niveau des personnages, si Yann est évidemment bien développé, je trouve dommage que les autres le soient peu, car certains ont leur importance dans le déroulement du récit. Cependant, il est fait état de certains éléments les concernant, ce qui fait que j’arrivais tout de même à imaginer ce qu’avait pu être leur vie auparavant, et pourquoi ils étaient ainsi. Ce qui fait que malgré leur manque de développement, je suis parvenu à m’attacher à certains d’entre eux, notamment Nyx et Cédric. Tout comme Yann, ils m’ont touché par leur amour de la musique, mais aussi parce qu’ils luttent contre leurs démons intérieurs. Même s’ils n’en donnent pas l’air, ce sont des personnages meurtris, qui ont je pense peur d’être trahis, en plus de se sentir rejetés, mais qui souhaiteraient malgré tout être compris.



Je parlais plus haut de l’ambiance sombre que Céline a installée… et bien elle est retranscrite d’une très belle manière. J’avais l’impression que c’était un personnage à part entière, notamment quand il s’agissait de la nature. Cette dernière me donnait la sensation d’être vivante, d’avoir une âme, un chant unique même. Il y a vraiment une ode à celle-ci, dans ce qu’elle a de plus sombre mais aussi de plus beau, ne demandant qu’à être comprise et contemplée. Le tout est sublimé par l’écriture de Céline, que je trouve vraiment très belle. À la fois incisive, précise, poétique, et un brin lyrique même.



Je vais m’étendre sur les messages du roman.

Cette histoire a quelque chose de très personnel pour l’auteure, cela se ressent. À travers le thème du Black Metal, qui est sujet encore aujourd’hui à pas mal de controverses, je pense que l’auteure a voulu avant tout faire comprendre ce qu’est véritablement ce style musical, et aussi lancer un appel à la tolérance. Le personnage de Yann est la preuve que quelle que soit l’apparence de la personne, elle ne définit pas qui elle est vraiment, et qu'être sombre ne veut pas forcément dire être mauvais. À l’image de ce que ce dernier dit de la société, celle-ci ne voit pas plus loin que le bout de son nez, ne cherchant pas à connaitre, à comprendre ces personnes et ce qu’elles veulent dire à travers leur musique.

Concernant la musique justement, j’ai aimé le fait que Céline mette en avant l’inspiration et la création musicale avant tout, faisant comprendre que peu importe le style musical ou ce que les gens en disent, l’important est que nous fassions ce que nous aimons, avec passion, persévérance et sincérité. Bien sûr, certaines personnes pratiquent volontairement la provocation à outrance, mais c’est là qu’il faut bien faire le distinguo entre celles-ci et celles qui pratiquent la musique avec sincérité, sans se soucier de l’effet de mode. D’ailleurs, j’ai aussi aimé retrouver cette critique de ce qu’est la musique pour certains artistes aujourd’hui, à savoir un pur produit marketing, et que les médias nous vendent à chaque fois comme étant des « phénomènes ». Pourtant, je pense sincèrement que la musique est ce qu’il y a de plus beau en ce monde. C’est un art indescriptible, d’une puissance et d’une beauté évidentes, capable de guérir nos maux.

J’y ai vu aussi une sensibilisation par rapport au lien ambigüe qui lie le black metal à la religion. Il n’y a pas de critique de cette dernière, mais toujours est-il que le message qui est avancé est qu’il ne faut pas se fier aux apparences et aux rumeurs. Comme pour la musique, ce n’est pas la religion elle-même le problème, mais plutôt les humains et ce que certains en font.



Si je devais exprimer quelques regrets, c’est que l’ensemble du roman, à l’instar des personnages, ne soit pas encore plus développé. J’ai aussi trouvé que certaines fins de chapitre n’étaient pas finalisées dans leur action, passant directement à un autre décor. L’univers proposé est pourtant vaste, et le roman est humainement plus riche qu’il n’y parait. Ce bémol n’a cependant pas entaché mon appréciation, car il est minime par rapport au reste.



Diabolus in Musica m’a vraiment marqué, et c’est assurément un coup de cœur. Il y a une influence certaine de la littérature allemande dans les thèmes abordés par Céline, notamment pour cet amour de la nature, sa contemplation et ses légendes. Les noms évoqués ne sont pas non plus un hasard. Malgré son côté noir, l’histoire n’est pas tout à fait dénuée d’espoir, entrevoyant de trouver la lumière dans les ténèbres.
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Diabolus in Musica

Le Diabolus in Musica était, au Moyen Age, le nom donné à un intervalle de trois tons. Cet intervalle procure une sensation de malaise chez l'auditeur et fut donc ainsi nommé car contraire à la quinte ou à la quarte utilisées dans les musiques religieuses. A noter que le chiffre trois a toujours été lié au Diable, qui plus est (je remercie mes longues conversations avec mon ami compositeur Frédérick Martin, d'ailleurs auteur d'une bible sur le black metal). "Diabolus in Musica" est aussi le titre d'un album du groupe de thrash metal Slayer... et de ce livre qui, à la différence de ce disque, ne restera pas dans les mémoires. Résumons : Yann est un jeune homme solitaire, qui se sent différent des autres... eh bien parce qu'il est différent. Il est un Empfand (de l'allemand "empfinden" = ressentir) et par conséquent traversé par plein de sensations que le commun des mortels ne sent même pas passer (ah les nuls !). Il est thésard en allemand (forcément ! la langue des dépressifs... Werther, Faust, etc... La licenciée ès littérature allemande que je suis a bondi sur son fauteuil) et joue dans un groupe de black metal (forcément ! bis). Après le suicide étrange d'un de ses amis et l'agression mystérieuse de sa meilleure amie, Yann se rend compte que quelqu'un semble avoir invoqué des forces obscures pour nuire à la scène du black metal français (tin tin tin !!)... Un style poussif, genre premier roman amateur (tous ces emplois lourdingues de l'imparfait du subjonctif), des personnages caricaturaux et une intrigue à deux balles. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les mânes de Satan n'ont pas présidé à l'écriture de ce livre !
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Diabolus in Musica

J'ai découvert Diabolus in Musica et son auteure grâce à la Masse Critique de Babelio et aux éditions du Chat Noir. Sans même connaître l'auteure, c'est surtout le résumé et la magnifique couverture qui m'ont intriguée et poussée à vouloir lire ce roman. Je peux déjà vous dire qu'il est très court et se lit très vite.



Ce roman nous raconte un passage de la vie de Yann, notre héros : un homme solitaire et misanthrope. Je dois dire que j'ai eu un peu de mal avec ce personnage au début. En effet, celui-ci est vraiment renfermé et ne laisse personne l'approcher et il a une personnalité vraiment particulière. Mais on apprend très vite les raisons de son isolement.



En plus d'être solitaire et misanthrope, Yann est un musicien de black metal : il joue de la guitare et du violon, ce qui ajoute encore quelque chose à son isolement. Il est donc considéré comme étrange par les personnes "normales" et les autres musiciens de black metal. En peu de mots : il n'est vraiment à sa place nulle part.



On fait aussi la connaissance de Nyx, bassiste dans un groupe de black metal qui essaie de vivre au travers de la musique, fait assez rare pour une femme dans le milieu. C'est aussi la seule amie de Yann même si celui-ci se comporte de manière assez étrange avec elle.



On rencontre aussi plusieurs membres de groupes tout au long du roman mais surtout les musiciens de Totentanz, le groupe dans lequel joue Yann, et plus particulièrement Cédric, le leader.



En ce qui concerne l'intrigue, j'ai trouvé que le début était assez hermétique : on ne sait pas trop de quoi il est question et on apprend à connaître le héros petit à petit. En effet, celui-ci s'ouvre peu à peu au lecteur au fur et à mesure de la lecture, c'est du moins ce que j'ai ressenti pendant ma lecture. La première partie est donc une sorte d'introduction à l'univers que l'auteur met en place.



L'histoire devient vraiment intéressante dans la deuxième partie du roman, soit après l'agression de Nyx. Yann se lance alors dans une sorte d'enquête pour découvrir qui pousse les musiciens de black metal à se suicider. L'intrigue est donc plus tournée vers la dimension fantastique. On découvre quels sont les véritables pouvoirs de Yann et de quelle manière il s'en sert.



Un dernier point d'intrigue : l'univers du black metal. J'avoue que, personnellement, je ne connais pas grand chose à cet univers et remercie donc l'auteure d'avoir fournis un petit mémo sur ce genre de musique à la fin du roman, cela m'a beaucoup aidée. J'ai aussi trouvé l'idée d'une intrigue centrée sur cet univers vraiment originale et c'est sans doute la raison pour laquelle j'ai eu envie de découvrir ce livre. L'auteure maitrise vraiment bien son sujet et on lit ce petit roman avec plaisir!



Je vais finir ma chronique sur un point positif : les illustrations. Elles sont tout simplement magnifique! La couverture nous met tout de suite dans l'ambiance du livre : à la fois sombre et mystique. L'illustration intérieure illustre très bien la scène finale du roman (je n'en dirais pas plus pour ne pas vous spoiler). En tout cas, le travail fait sur ces deux illustrations est vraiment très beau!



En conclusion, ce roman a été une très belle découverte. J'ai pu découvrir un nouvel univers auquel je ne connaissais vraiment rien, mais aussi de nouvelles créatures fantastiques. Bien que le début soit assez hermétique, cela ne m'a pas posé de problèmes pour comprendre l'univers, bien au contraire. C'est un livre que je ne peux que conseiller pour passer un bon moment de lecture.
Lien : http://reveuseeveillee.blogs..
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