Rien d’anormal à première vue, je me retourne donc pour regagner ma chambre, mais je sens un tiraillement sur mon pyjama.
Pensant avoir accroché mon bas de pyjama à un clou, je baisse ma main pour me détacher, mais là, quelque chose qui ressemble à une petite main glacée m’empoigne.
Je me mets à hurler ! L’emprise glaciale me communique une impression de panique et de douloureuse solitude. Je voudrais baisser les yeux, mais je ne le peux pas.
Je fouille du regard l’intérieur du vieux tacot. Tout est poussiéreux et sent le vieux. Sur le siège passager, je vois comme des griffures d’animal et au milieu, une énorme tache de sang.
Je sors de la voiture en claquant la portière violemment. Me prenant la tête entre les mains, je me dis « Elle avait des hémorroïdes par les trous de nez, la Raymonde, ou quoi ! ».
Je rumine. Je repense au voyage dans mon passé et à ma solitude qui me pèse de plus en plus. Si j’avais su que, trente ans après, je me retrouverais seul dans une chambre de maison de retraite déprimante, aurais-je choisi cette voie ? N’aurais-je pas plutôt privilégié les moments simples de la vie, comme avoir des amis au lieu d’avoir une super carrière ?
- Ecoute, papy, on n’est pas tous obligés de traîner en pantoufles, le cul à l’air sous son pyjama de retraité, me répond-elle du tac au tac.
Je m’en réjouis d’avance d’aller voir des types en tutus avec un regroupement de personnes limite moisies, dis-je d’une voix provocatrice.
– Ne t'inquiète pas, Caroline, j'ai accepté mon sort mais il faudra que tu acceptes le tien également.
– Marius qu'as-tu fait ? Lui hurlai-je.
– Vous me remercierez plus tard.
– Mais tu as tué nos parents !
– Ils ne méritaient pas la vie éternelle comme vous, mes chers frères et ma chère sœur. Rappelez-vous les coups de bâtons. Les humiliations.
Décidément, j'adore Bonnie. Je me fiche qu'elle soit un fantôme, le fruit de mon imagination ou n'importe quoi d'autre, je me sens heureux, vivant et c'est tout ce qui m'importe.
– Calme-toi, Liana, je ne t'ai jamais vu comme ça.
– Que je me calme, tu veux que je me calme ! Si ce n'est pas toi le tueur, c'est forcément ta sœur ou ton frère.
– On est monté jusqu'à Paris pour apprendre que ces deux pauvres filles ont été dévorées par un animal
inconnu du monde de la science, génial !