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Citation de fanfanouche24


Ainsi la révolution marquait-elle d'emblée son existence sur le seuil de l'école. Au fil des jours, les changement se firent plus sensibles et affectèrent tous les domaines. Notre directrice, une quadragénaire élégante, fut remplacée .Certaines de nos professeurs se sentaient gênées, peut-être même menacées. Peu à peu, leurs attitudes se modifièrent: les jupes allongèrent, les maquillages pâlirent, les voix se firent discrètes. D'autres, qui n'avaient jamais été coquettes, se montraient maintenant plus à l'aise. Dans les classes, nous étudiions sans manuels, enfin presque. Les manuels d'histoire, d'instruction civique, de littérature persane et d'instruction religieuse nous furent retirés. Les manuels d géographie, de mathématiques et de sciences naturelles, jugés plus innocents, restèrent dans nos mains, mais nous reçûmes instruction de noircir la photo du chah sur la première page. Apparemment, l'histoire que racontaient nos livres ne tenait plus debout et il fallait écrire la vraie histoire, la bonne.
Notre instruction civique, monarchique et laïque, devait s'incliner devant les nouvelles lois religieuses. La littérature persane, héla ! se voulait trop littéraire: elle avait besoin d'une bonne injection de langage religieux. Quant à notre instruction religieuse, visiblement anémique, elle manquait de sérieux: quelques transplantations de dogmatisme, d'esprit belliqueux, de sens du sacrifice et de goût du martyre lui feraient le plus grand bien. Quelles que fussent les bonnes ou mauvaises raisons de ce diagnostic, l'élimination des manuels et l'allègement des programmes, en attendant l'année suivante et les nouveaux manuels, nous rendaient sur le coup la révolution très sympathique. (Autrement, 2002, p. 15)
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