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Critiques de Chaïm Potok (124)
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Le Don d'Asher Lev

LE DON D'ASHER LEV de Chaïm Potok



Ce roman est la suite de JE M'APPELLE ASHER LEV et se déroule dans la communauté juive hassidique et hermétique de Brooklyn où Asher Lev, sa femme et leurs deux enfants se sont rendus à la suite du décès d'un oncle collectionneur de tableaux de maîtres.



Potok décrit un univers de rituels religieux qui m'apparaît terriblement oppressant et celui des arts lequel me semble être une manière de se sortir la tête de l'eau.
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Je m'appelle Asher Lev

JE M'APPELLE ASHER LEV de Chaïm Potok



Si j'ai une sainte horreur des religions, j'ai trouvé cette histoire passionnante et bien racontée. Je me suis demandé combien de vocations avaient été sacrifiées au nom de la la religion, peu importe laquelle. J'ai bien aimé cette intimité familiale composée d'un père, d'une mère et de leurs fils ainsi que le personnage du grand Rèbbe.
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Je m'appelle Asher Lev

Je m’appelle Asher Lev est le parcours d’un garçon de la communauté juive hassidique de Brooklyn, parcours initiatique d’un surdoué du dessin et de la peinture, tiraillé entre la perfection de son art et l’amour de ses parents juifs orthodoxes.

Son art et sa pratique est une lutte intérieure permanente, d’autant que son père, très engagé religieusement, juge son activité et son talent subversifs.

C’est ce combat touchant qui fait tout l’intérêt du roman. Asher Lev adore ses parents, mais ne vit, ne pense qu’à travers son art en étant conscient de les peiner: c’est plus fort que lui. Sa rencontre avec un artiste renommé, Jacob, juif hassidique « affranchi », est déterminante: aller au bout de son art, sans tricher avec soi-même voilà la leçon reçue et qu’il s’applique, quitte à faire du mal autour de soi.

Il ne peut échapper à son génie créatif et artistique.

L’écriture est remarquable. Chaïm Potok parvient avec des dialogues très simples voire minimalistes et des descriptions bien senties à nous restituer la tension psychologique d’Asher Lev.

Pour ma part, j’ai découvert l’univers de cette minorité religieuse, les hassid, et l’emprise constante qu’elle exerce sur ses membres.

Une originale et très belle histoire.
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Je m'appelle Asher Lev

Dès l’enfance, Asher Lev dessine comme il respire. Malgré la désapprobation sans appel de son père, le grand Rèbbe de la communauté juive hassidique de Brooklyn encourage sa vocation. Aux portes du monde prodigieux de l’art, Asher Lev devra choisir : obéir aux exigences des siens et à son éducation religieuse, ou s’abandonner à un destin exceptionnel...

Un roman magistral sur les affres du génie artistique, bien souvent synonyme de déchirements culturels, spirituels et intimes. Lu sur reco 007. Bp aimé. Plongée de l'intérieur dans une famille hassidique. Tourments, enfermement, ruminations, empêchement merveilleusement décrits de l'intérieur toujours par Shaïm enfant puis ado puis adulte. Les yeux se déssillent. L'affect, l'art, la doctrine tiraillent. Irréconciliables ? Le roman ne tranche pas. Fin ouverte. Pas envie de lire la suite. La modernité de ce roman écrit il y a 50 ans me sidère. 15/20. De garde. Je l'offre à Julia.
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La course du zèbre

Adam, dit le Zèbre, adorait courir, jusqu'à ce terrible choc au bas de la pente de Franklin Avenue ...

BB est le seul à savoir pourquoi papa ne vient pas à la maternité pour voir maman et le petit Eric...

Moon Vincent partage une connivence unique avec le petit Ashraf, enfant esclave du Pakistan ...

Nava a puisé en elle la force d'affronter seule trois dealers...

Isabel, après le décès de son père et de son petit frère, a réussi à construire une nouvelle vie lorsque sa mère a rencontré Charles et sa fille ...

Cinq adolescent, chacun à un tournant de sa vie, chacun persuadé de ne pouvoir faire face. Et pourtant, grâce à une rencontre inattendue, un nouvel ami, une nouvelle chance, chacun trouve en soi l'énergie et l'espoir de rebondir, de dépasser deuils et blessures. Ces cinq destins proches et différents tissent à travers les cinq nouvelles une trame d'espoir, de confiance en la vie et les autres, et font du recueil un livre qui ne s'oublie pas.

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Je suis l'argile

JE SUIS L’ ARGILE de CHAÏM POTOK

Corée, années 50, les américains bombardent, les chinois chassent les coréens, un vieux couple fuit. Sur leur chemin un enfant gravement blessé, la femme le prend en charge contre l’avis de l’homme, le seul enfant qu’elle ait eu est mort très jeune, alors…Le vieux va découvrir une cachette, trouver du bois, faire un feu tuer un chien pour se nourrir pendant que sa femme enlève un éclat d’obus à l’enfant. Le garçon s’en sort, il semble avoir des dons particuliers qui se révèlent peu à peu, mais l’homme souhaite toujours l’abandonner. Cependant, alors qu’ils atteignent un camp de réfugiés le garçon va se révéler utile et débrouillard et le regard du vieil homme va progressivement changer…

Un très beau texte qui mêle la réalité de la guerre, l’exode forcé, la crainte des esprits, le respect des morts, l’étroitesse d’esprit du vieil homme bougon pris dans son amertume d’une vie sans enfant, la femme en quête de rédemption. C’est dur, triste mais l’amour pointe derrière l’horreur et la fin laisse entr’apercevoir l’espoir et la lumière. Superbe.
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Je m'appelle Asher Lev

JE M’APPELLE ASHER LEV de CHAÏM POTOK

Asher Lev est un jeune garçon juif, son père est au service d’un célèbre et respecté Rèbbe d’une communauté hassidique de Brooklyn. Un homme strict et très engagé dans son travail. Sa mère étudie mais quand son frère décède elle tombe gravement malade. Asher n’a qu’une seule passion dans la vie, le dessin, pendant les cours il dessine au grand dam de ses parents mais surtout pour son père pour lequel l’étude de la Torah est la seule activité possible. La mère s’interpose souvent entre eux deux mais la situation s’envenime régulièrement. En désespoir de cause les parents demandent au Rèbbe de les aider. Après plusieurs interventions ce dernier reconnaîtra qu’il ne peut rien faire face à l’entêtement d’Asher qui dès lors va suivre son propre chemin.

C’est un livre admirable qu’a écrit Chaïm POTOK, cette lutte entre père et fils, entre engagement religieux et passion artistique. Admirable car ces deux hommes s’aiment d’un amour véritable, le père est un honnête homme dédié à son travail qui consiste à rapatrier le plus de juifs possible aux États Unis, à créer en Europe des centres hassidiques et globalement à sauver le plus de juifs d’Hitler et de Staline. De son côté ASHER aime son père mais ne peut réfréner sa passion violente pour le dessin puis pour la peinture, il essayera mais en vain de revenir aux études. Une lutte poignante avec la mère et le Rèbbe pour arbitres. Un grand livre.
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La Promesse

Ce roman constitue la suite de L’élu. En dépit de quelques longueurs, ce roman se distingue par sa profondeur, son intrigue, et son dénouement à couper le souffle qui nous renvoie par la suite à l’ensemble de l’histoire. Il présente de nombreuses perspectives d’analyse : foi et modernité, textes sacrés et exégèse critique moderne, foi et psychologie, et bien sûr l’amitié, n’en sont que quelques exemples.

Je suis resté personnellement sur la place de la parole du fait du dénouement stupéfiant de la fin du livre. La dialectique parole et silence parcourt toute l’œuvre, notamment dès le tome 1 par l’éducation silencieuse que le père de Danny a imposé à son fils.

Rav Kalman, le talmudiste orthodoxe revenu de l’horreur de la Seconde Guerre Mondiale s’en sert avec violence pour surmonter sa propre violence envers les bourreaux, et défendre son rapport aux textes sacrés. Danny, le psychologue va s’en servir pour guérir Michael : celui-ci est libéré de ses sentiments paradoxaux envers ses parents et sa foi juive par la force de l’aveu. La parole qui se fait aveu (véridique par définition) est un exutoire libérateur.

Le dénouement du livre nous renvoie avec une profondeur prévisible mais surprenante malgré tout, au rapport à la vérité au sein de la religion juive, notamment au rapport aux textes sacrés de la Torah et du Talmud. La vérité de la foi ne peut se départir des vérités rationnelles, des vérités humaines : elle ne peut s’énoncer indépendamment, jouer à part, sans entrer dans le concert des rationalités philosophiques, psychologiques, humaines plus globalement. Si elle ne le fait pas, elle engendre les pires névroses, des divisions intérieures inhumaines et pousse à la schizophrénie, à la catatonie dans le cas de Michael.

A la croisée de la parole et du silence, il y a le secret de Michael (p.463) que Danny tente de percer. Seul l’aveu du secret libère l’homme de ses pires névroses.



Dès le livre terminé, je me suis posé la question du titre. Seule la deuxième épigraphe m’a éclairé, celle du Rabbi de Kotzk. Cette prière peut être mise dans le cœur de Michael, dans les épreuves qu’il traverse. Aller au bout de notre vérité humaine, ici par la psychologie, permet à Dieu de tenir sa promesse. Devenir humain est le seul chemin de foi.

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Le maître de trope

Benjamin Walter, grand professeur d'université américain, historien de la guerre et mondialement connu, vit retiré à la campagne avec sa femme qui se meurt du sida. Alors qu'il tente de rédiger son autobiographie, il achoppe sur une image qui le renvoie à son passé d'adolescent juif, celle de son professeur de diction traditionnelle des versets de la Bible : le Maître de trope (la cantillation des versets bibliques utilise des motifs musicaux traditionnels nommés tropes qui sont le signe sonore d'une ordonnance grammaticale réglant la longueur des pauses entre les mots psalmodiés).

Mais il est distrait de sa tâche par la maladie de sa femme et par l'arrivée d'une nouvelle voisine, le célèbre écrivain I.D. Chandal (héroïne, devenue adulte, de « La Harpe de Davita », autre superbe roman de Chaïm Potok).

En conversant avec elle, Walter sera amené à évoquer le destin de ce Maître de trope et à le relier à sa propre histoire identitaire.

Un magnifique texte, concis, simple et chargé d'émotion.
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L'élu

Lu en 2001, quand il me fut envoyé par une amie parisienne qui connaissait mon intérêt pour le judaïsme. Un roman qui réunissait bien des ingrédients intéressants... la confrontation de deux groupes d'étudiants lors d'un match de base-ball, qui sera à l'origine des lunettes cassées de Reuven Malter... et d'une hospitalisation pour une opération le tout provoqué par une balle "tueuse". Une antipathie instinctive qui se transforme difficilement en amitié privilégiée, entre Danny Saunders, fils de tzaddik, destiné à hériter de la place de son père, et Reuven Malter, fils d'un rabbin érudit et libéral. Et croyant.



Une amitié qui se développe au collège, dans les cours de Yeshiva, pendant les cours et les discussions autour du Talmud, à la synagogue, dans les rues de Williamsbourg, mais qui connaît un long hiatus lorsque, après la guerre et l'armistice, on assiste à la conception et à la naissance de l'Etat d'Israël. Le père de Reuven est favorable au sionisme, les Saunders non. La naissance de l'Etat d'Israël est un sujet de discorde - jusqu'aux premiers combats au Moyen Orient.



Le père de Danny Saunders interdit donc à son fils d'encore parler à Reuven. Pendant cette - cruelle - séparation entre les deux amis, Reuven se laissera déborder par une violente colère (qu'il faut avoir au moins 1x ressentie dans sa vie pour la comprendre), contre le père de Daniel.

Reuven se débrouillera cependant remarquablement lors d'une interrogation sur un passage du Talmud particulièrement difficile à commenter. Faisant l'admiration de ses condisciples. La discussion avec le professeur (Rav Gerferson) de Talmud est extraordinaire.



J'ai lu certaines critiques de l'Élu où l'on a fait remarquer que l'éducation dans le silence, imposée par le père de Danny à son fils n'était pas répandue.



Danny ne veut pas être tzaddik. Il veut étudier la psychologie, et se dégager de la tradition religieuse orthodoxe dans laquelle il a été élevé. Il y arrivera grâce à l'amitié attentive de Reuven Malter et de son père. On le verra à l'oeuvre dans la suite de l'Élu, la Promesse.



Reuven Malter, personnage très attachant, apparaît aussi dans la Harpe de Davita (le deuxième plus beau roman de Chaïm Potok, à mon sens... avant Je m'appelle Asher Lev.)



Et puis, cette communauté juive new yorkaise d'après guerre est fascinante à découvrir. Surtout quand on se souvient que celle d'Europe a été anéantie... avec tout un patrimoine culturel hélas disparu.
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L'élu

Avant toute chose, un immense merci à @Bobby_The_Rasta_Lama dont le billet, il y a maintenant fort longtemps, a initié l’envie de cette lecture. Chaïm Potok vient officiellement d’intégrer mon panthéon des auteurs juifs américains aux cotés de Bellow, Malamud ou Singer.

Ce roman, en apparence simple, écrit d’une plume leste et limpide, ouvre pourtant un abîme de réflexions. A l’instar d’un professeur en yeshiva, il nous invite aux commentaires, aux questionnements et aux dissensus quant à la judaïté.

Qu’est-ce qu’être un juif rationaliste ou un juif orthodoxe dans une société laïque et séculière ?

En nous décrivant l’amitié de deux adolescents new-yorkais dans les années 40, l’auteur initie un décryptage minutieux de deux mondes que tout oppose, révélant un schisme décidément inhérent aux religions.

Bien que vivant à quelques rues l’un de l’autre, les vies de Reuven et de Danny expérimentent des réalités opposées voire antagonistes. Le premier habite en juif pratiquant un New-York laïc et modéré auprès d’un père aimant, érudit et engagé socialement. Danny est quant à lui le prochain Tzadik d’une communauté hassidique rigoriste. Tzadik signifie en hébreu « homme juste » et « en relation avec Dieu », c’est dire si le poids est lourd pour cet héritier d’une dynastie rabbinique née des pogroms de L’Europe centrale médiévale. Pour lui, point d’évolution hors d’une culture toute entière tournée vers l’étude de la Torah et l’application stricte des innombrables règles prescrites.

Toute lecture profane lui est prohibée. Pourtant, Danny franchit la ligne rouge entre les murs d’une bibliothèque publique en s’abreuvant d’écrits impies. Sa rencontre avec Reuven va redéfinir le paradigme de sa vie.

Précis dans ses commentaires talmudiques, Chaïm Potok ne peut que l’être, lui-même ayant grandi dans une famille de rabbins orthodoxes depuis leur lointaine Pologne.

La violente déstructuration que subit Danny, notamment lorsqu’il découvre et se passionne pour les textes et travaux de Sigmund Freud (mécréant parmi les mécréants) a très probablement tout à voir avec le trajet intime de l’auteur.

Quelle transgression pire que celle d’écrire et de publier de la fiction, qui plus est en rapport avec le hassidisme ?

Au-delà de cet empirique exorcisme hors des carcans d’une doctrine ancrée plusieurs siècles en arrière, les trajectoires de Reuven et Danny offrent une lecture passionnante de la seconde guerre mondiale, de la Shoah et de la création de l’État d’Israël par le prisme des juifs américains.



Je n’oublierai plus Reuven et Danny, qui par delà leur amitié éminemment tendre et profonde, restent in fine dans mon esprits comme les représentants de questions capitales. Quel rôle doit jouer la religion dans la cellule familiale et plus largement dans la citoyenneté ? Comment la transgression peut tout à la fois permettre l’émancipation et l’ostracisme ? Enfin, en regard de la détresse ou de la souffrance individuelle ou collective, quel amour l’emporte ? Celui de Dieu, ou celui des hommes ?
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La Harpe de Davita

Dans la ville de New York des années 1930, Ilana Davita Chandal est le fruit d'un mariage mixte : Anne Chandal, une mère juive polonaise immigrée et Michael Chandal, un père issu d'une riche famille de la Nouvelle-Angleterre. Hantés par d'éprouvants souvenirs, tous deux ont fait le choix de tourner le dos à leur passé pour devenir des membres actifs du parti communiste.

Tandis que les voisins regardent la famille Chandal avec suspicion, la petite Ilana perçoit les mystères et difficultés qui règnent autour d'elle.

C'est alors que son père, précédemment blessé lors de la guerre civile espagnole, retourne en Espagne.

Afin de trouver des réponses à ses multiples questionnements, Ilana se tourne vers la synagogue et se lie d'amitié avec des juifs pratiquants.

Lorsque Michael Chandal est tué à Guernica, Ilana et sa mère luttent toutes les deux, mais chacune à sa manière, pour faire face à leur chagrin. Tandis qu'Ilana s'intéresse de plus en plus au judaïsme traditionnel...allant jusqu'à imposer son droit de dire le kaddish pour son père non juif...Anne Chandal se consacre au Parti et s'engage dans une nouvelle relation avec Charles Carter, un jeune historien communiste. Lorsque Staline signe un pacte de non-agression avec Hitler, Anne lutte pour réconcilier la cause communiste avec la réalité géopolitique et elle quitte le Parti.

Carter ayant rompu leurs fiançailles, Anne retourne à l'observance religieuse et épouse son cousin Ezra Dinn, qu'elle avait rejeté de nombreuses années auparavant.

Devenue une « élève vedette » de son école juive, Ilana est effondrée quand on lui refuse une bourse d'études en raison de son sexe. Elle reste cependant déterminée à imprimer sa marque.

Une intrigue secondaire implique l'écrivain mystique juif européen Jakob Daw, un autre ancien prétendant et ami d'Anne Chandal. Expulsé des États-Unis contre sa volonté - malgré le solide appui de son avocat, Ezra Dinn - il meurt peu après en Europe. Anne décide de dire le kaddish pour son vieil ami, même si les femmes n'ont pas ce droit dans une synagogue des années 40.

Lors d'une conférence publique, Chaim Potok a déclaré que « La Harpe de Davita » est une confrontation entre deux fondamentalismes : le fondamentalisme séculier représenté par marxisme, stalinisme, communisme, et le fondamentalisme religieux de l'extrême droite dans sa propre tradition juive.

Ce texte témoigne de la façon dont les événements mondiaux peuvent se croiser et façonner la vie individuelle, et de la manière dont ces deux fondamentalismes ont pu blesser profondément les individus.

C'est une extraordinaire vision de l'esprit et du cœur d'une adolescente.

Les idées sont passionnantes, riches, provocantes.
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Je m'appelle Asher Lev

Le récit de Potok est centré sur l'histoire d'un jeune garçon, Asher Lev, qui, tout en étant élevé selon les édits stricts du monde hassidique, rêve de devenir artiste. Cependant, ce rêve le met en contact avec le monde séculier, un monde boudé et détesté par sa famille et sa communauté. Potok s'est inspiré par sa propre vie, car lui-même a grandi dans une famille orthodoxe. Tous ses frères et sœurs sont devenus ou ont épousé des rabbins et lui-même a été ordonné par le rabbinout conservateur.

En lisant le livre de Potok, j'ai été frappé par le conflit ressenti par les Juifs américains de première génération. Les Juifs, enfin libérés de la législation restrictive qui les avait retenus en Europe de l'Est, ont lutté pour redéfinir leur identité dans un pays qui leur permettait d'être ce qu'ils voulaient. N'étant plus frappés par la pauvreté ou manquant d'éducation, ces Juifs ont reçu des possibilités illimitées de la part de la société. Cependant, leurs parents, qui, souvent, parlaient à peine anglais et hantés par une génération perdue dans l'Holocauste, attendaient d'eux qu'ils se conforment à la norme établie dans un monde très différent.

Mon nom est Asher Lev est une histoire magnifiquement racontée et intelligemment structurée, mais elle résonnera en vous longtemps après que la dernière page ait été tournée.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Le docteur Rubinov

LE DOCTEUR RUBINOV de CHAÏM POTOCK

Pavel RUBINOV soigne un soldat blessé, Léon Shertov, et le sauve. En échange de ce service, Shertov apprend l’hébreu à Rubinov. Ce même soldat, sans le chercher et par une suite de hasards va se retrouver spécialiste des interrogatoires sous la dictature de Staline, qui décide de jeter tous les médecins juifs soupçonnés de comploter contre lui, en prison.

Shertov retrouve RUBINOV en prison, méconnaissable après les mauvais traitements et réalise, lui qui avait exécuté les ordres sans réfléchir et sans états d’âme, le sale boulot qu’il exécute. Ironie de l’histoire, Staline qui souffrait de paranoïa avait fait torturer le seul médecin qui le soulageait.

C’est un tableau terrible que dresse Potok des souffrances du peuple russe durant toutes ces années. Une très belle écriture, très précise, il ne cherche pas l’outrance, il décrit et analyse, glaçant. C’était mon premier Potok, j’y reviendrai sûrement.
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Je m'appelle Asher Lev

J'avais adoré L'élu et celui ci avait des critiques encore meilleures mais je reste un peu mitigée.

Le thème est très intéressant, Chaïm Potok opposant ici tradition et modernité, la lutte entre rester conforme à son milieu et le besoin de s'émanciper pour faire ce qui nous épanouit.

Malheureusement j'ai trouvé Asher Lev peu sympathique. Il exprime finalement très peu ses sentiments et m'a donné l'impression d'être une personne apathique et bornée, sensation renforcée par les dialogues monosyllabiques. J'aurais aimé, étant donné que c'est raconté à la première personne, qu'on ait accès à ses sentiments profonds plus souvent, à de vraies discussions de sa part. Il est ballotté d'un monde à l'autre et a l'air complètement mou, alors que ce qu'il fait est courageux étant donné son milieu d'origine. Au lieu de ça, nous avons droit au récit ultra détaillé de ses journées, qui m'a souvent ennuyée.

J'ai cependant eu un regain d'intérêt pour la dernière partie autour des peintures.
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Je m'appelle Asher Lev

Les réflexions de ce jeune garçon de 10 ans, juif hassidique, épris de dessin. Jour après jour, cette passion envahit sa vie. Cependant, sa communauté et sa famille "juif observant" ( juifs orthodoxes hassidims) considère l'art pictural comme une activité "inspirée par l'autre côté". A la demande du Rèbbe, représentant dieu sur terre, dont les décisions même incompréhensibles ont force de loi, il est mis en relation avec un peintre professionnel Jacob Kahn, je le cite .... ,“Comprends-tu ce que tu vas faire ? Comprends-tu maintenant ce qu'à fait Picasso ? Même Picasso, le païen, a dû le faire ! On ne peut pas y échapper. Tu me comprends, Asher Lev? Ce n'est pas un jeu. Il ne s'agit plus de barbouillages enfantins sur les murs. C'est une tradition, une religion, Asher Lev. Tu vas devoir te convertir à une religion qui s'appelle l'art. Elle a ses fanatiques et ses rebelles."

Déchirement de l'enfant entre sa religion et sa peinture, réflexions sur l'art, tradition du peintre maudit en rupture avec sa famille, sa culture, sa religion, ...

à discuter
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Je suis l'argile



Voilà ce qui m'a amené à lire ce petit bijou déposé un jour sur une étagère .. pour le jour où justement je serais au désespoir de trouver encore et toujours mieux.....Une envie d'autre chose.....



En Corée, sous le déferlement de l'armée du nord battant en retraite, un vieil homme et sa femme quittent leur village précipitamment.



Sur la route de l'exil, dans une foule en panique, ce couple découvre un jeune enfant esseulé dans un fossé. En souffrance semble-t-il, ils décident de le prendre avec eux.



Qui est cet enfant ? Que va t-il offrir à ce couple qui n'a jamais pu avoir d'enfant lui même ? Sera-t-il un nouveau poids dans ce décor apocalyptique de fin de guerre ou bien au contraire sera-t-il leur donner le meilleur pour survivre ?



C'est avec le roman Asher Lev que j'ai découvert l'univers de Chaïm Potok et ce fut une révélation. En effet il m'a ouvert les yeux sur une culture qu'à l'époque je ne connaissais pas du tout.



Dans cette histoire que je viens de lire, il m'a tout autant bouleversée, certes ce roman n'a rien à voir avec le précédent. Ici nous sommes en Asie et c'est avec un immense plaisir que j'ai lu comment cet auteur avait perçu ce peuple et ses croyances.



Très touchée par la présence toujours omniprésente des esprits des anciens, les cultes qui leur sont toujours voués me fascinent et m'interpellent.



Et à cette fin je me pose bien des questions quant à notre rapport aux morts, aux esprits... Pourquoi pensons nous que nous sommes seuls ici bas ? Comment avons nous mis de côté voir au banc des accusés les personnes croyant à d'autres dimensions ?......



Je suis d'argile est un roman fort sur la destruction et l'espoir.
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L'élu

J'ai lu ce roman en anglais et c'est très accessible. Une belle histoire qui explore les differentes facettes du judaïsme, les tourments de Danny, l'élu qui doit succéder à son père mais qui rêve de tout autre chose, les relations père-fils...si j'ai eu du mal avec Reb Saunders pendant la majorité du livre, j'ai par contre beaucoup apprécié le père de Reuven et leurs échanges toujours bienveillants et affectueux. Certaines notions peuvent être difficiles à intégrer pour des novices mais c'est aussi une plongée intéressante dans le monde orthodoxe juif. Je lirais avec plaisir d'autres romans de cet auteur
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La Promesse

Pour tout vous avouer je n'ai pas lu le tome 1 je pensais qu'il s'agissait d'un livre isolé.Et j'ai accroché a l'histoire sans connaître le livre un car l'histoire se suffit a elle elle-même et vous pouvez tres bien decouvrir ce livre sans avoir lu le tome 1.
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Je m'appelle Asher Lev

Où il est question de dessins, d'art, de profanation, de représentations offensantes pour la sensibilité des croyants...



Asher Lev est né à Brooklyn dans les années quarante dans une famille juive orthodoxe, au sein d'une communauté hassidique vivant en vase clos. Issu de deux anciennes lignées très pieuses, marquées par les persécutions, l'enfant a un père qui voyage beaucoup pour fonder et structurer des yeshivot aux États-Unis et partout en Europe, alors que sa jeune mère l'attend et se morfond. Subséquemment, quand le jeune Asher développe un goût immodéré pour le dessin, il se trouve en bute à l'incompréhension de ses parents, surtout du père, homme rigoriste et buté. Pour ce dernier, la vie est une vérité révélée, monolithique, codifiée, tandis que le monde du fils est fait de sensations qui le requiert irrésistiblement à la production picturale. Commence ainsi une vie conflictuelle, entre lui et sa famille, mais aussi entre ses scrupules de conscience et sa vocation. Pourtant la foi et l'art ne sont que deux chemins différents vers une même célébration, deux formes de transcendance. Allez faire comprendre çà aux intégristes.



Une bien jolie œuvre que ce roman de formation. De l'émotion, une belle rencontre entre un peintre en devenir et un artiste consacré, un regard sur un univers méconnu. Roman actuel montrant l'engagement nécessaire que représentante la moindre aspiration artistique face à l'obscurantisme religieux.
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