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Critiques de Chantal Chawaf (20)
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Le manteau noir

Peut on naître de la mort ? Marie Antoinette mettra 50 ans a repondre a ce mal etre. Sauvée in extremis du ventre de sa mère mourante sous les bombardements, elle en restera meurtrie a vie, malgré les secrets, l'amour de ses parents adoptifs . Ce livre est très intéressant tant au niveau des informations sur l'occupation a paris ( très bon travail de recherche) qu'au niveau du sentiment. Notre héroïne ne trouvera jamais sa place ni parmi les vivants, ni parmi les morts.
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Relégation

Quel beau cadeau que cette Masse Critique! Ce petit livre est un bel objet ,élégant, et son contenu , un bijou.

Les Edts "des femmes-Antoinette Fouque"se distinguent par la parole donnée aux femmes et s'attachent particulièrement à la psychanalyse .

Chantal Chawaf explore de livre en livre les relations humaines: mère-fille, le couple, etc.

Une jeune femme (sans prénom) écrit depuis son balcon dans la banlieue pauvre parisienne; elle écrit , est attentive à tous les sons qu'elle entend, tous ses sens sont en alerte, c'est une écorchée vive qui revient sur son enfance passée dans le nord de la France. Elle est orpheline , n'a pas connu sa mère, elle la fantasme. Elle est recueillie par son oncle , jumeau de sa mère, ils vivent en autarcie dans un vieux manoir vestige de la richesse d'antan.L'adolescence de la jeune fille les précipitera dans une situation hautement inflammable qui se terminera par le mariage de l'oncle et l'exil , la relégation en banlieue de la jeune fille. C'est là, qu'attentive à tout ce qui l'entoure que peu à peu elle s'éveillera pour de vrai à la vie grâce à l'amitié d'une jeune femme, Roumania, et à la vie bruyante et colorée d'un lieu défavorisé qui lui était inconnu.

En fait cette enfant voulait que son oncle soit son père-mère, elle voulait retrouver" la matrice", et tout son être n'a vécu que pour combler ce manque.

La poésie de l'écriture est remarquable, même parfois avec un peu d'exagération; j'ai été touchée par le manque de cette jeune fille; Bref, j'ai vraiment aimé ce texte et remercie Babelio, l'autrice et l'Editeur pour cet envoi.

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Identité inachevé

Poète universellement lu et traduit, Adonis a une œuvre critique considérable, ce qui a fait de lui l’un des plus grands penseurs arabes actuellement.



Ce petit livre regroupe des réflexions intimes mais profondes sur les sujets majeurs qui préoccupent le penseur arabe d’aujourd’hui. Adonis qui a toujours essayé de trouver un terrain d’entente entre Orient et Occident (traducteur ou introducteur de plusieurs grands poètes comme Ovide, Saint-John Perse, Tranströmer, Bonnefoy ou Racine) tente de déceler les causes des problèmes actuels en abolissant maintes idées reçues tout cela dans une prose sublime, poétique et concise (la version arabe).

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Le manteau noir

En 1943 , victime des bombardements, une femme en route vers la maternité met au monde une petite fille avant de mourir. Adoptée illégalement, la quête de l'identité va alors dévorer la vie de Marie-Antoinette de l'enfance jusqu'à ses cinquante ans.

Un ouvrage empreint d'émotions, de sensibilité et de meurtrissures profondes. De longues phrases, des descriptions presque à l'infini et des redondances accompagnent cette écriture qui décrit toute la torture intérieure et physique de Marie-Antoinette.

Sujet rarement traité en littérature qui mérite que l'on s'y intéresse.
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Délivrance brisée

Un livre très beau, qui dans la très belle langue de Chantal Chawaf, s'attache à décrire les ressorts d'un milieu littéraire parisien qu'elle connait bien. Quelques portraits au vitriol.

C'est aussi une très belle histoire entre deux femmes qui s'aident et se jalousent sur le terrain de la création, une française gratte papier et une riche américaine. Un roman tout à fait réussi.
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Identité inachevé

Un texte magnifique !!!

Adonis est un poète-penseur engagé qui nous fait partager ici son goût pour la liberté et l'amour. Adonis donne à lire et à ressentir la volonté qui l'anime d'un monde uni dans lequel l'Orient et l'Occident ne sont qu'un.

Un plaidoyer pour la vie et ce qui est en son cœur : une paix toujours empêchée...
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Nocturnes: [Trois violences]

Les thèmes qui sous-tendent les textes de ce volume sont apparemment différents, mais soudés par des tenants du langage et des constantes viscérales qui prolifèrent insatiablement dans ces récit. Ils portent sur les questions fondamentales de dichotomies entre existence et non-existence ; l’absence, le vide, ou bien le trop-plein, le désir et la révolte, allant jusqu’à l’autodestruction.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Délivrance brisée

Si l'opération Masse Critique me fait souvent aller vers des livres que je n'aurais peut-être pas choisi parmi 1000 autres en librairie, c'est très avidement que j'ai cliqué sur "Délivrance brisée", tant le descriptif qui en était fait et le sujet traité m'attirait. Un grand merci à Babelio comme à la Grande Ourse (éditeur à garder à l'oeil) pour l'avoir fait tomber quelques semaines plus tard dans ma boite aux lettres.



A l'issue de ma lecture, je n'avais absolument aucun doute sur le fait que Chantal Chawaf (que je découvrais ici) est absolument brillante. Pour autant, malgré un sujet qui ne pouvait pas plus me parler, le traitement m'a pour sa part laissée parfois perplexe...



Le découpage narratif du livre, pour le moins particulier, nuit un peu à mon sens à son équilibre, à son rythme surtout. Passée une introduction présentant de manière très maline mais un peu longue le personnage d'Irène, écrivain rongée par les névroses, on suit les échanges entre Virginia, grande bourgeoise dont les aspirations littéraires n'ont pas forcément beaucoup à voir avec la littérature, et d'Eliane, son nège un rien masochiste qui espère, en aidant VIrginia, honorer la mémoire d'Irène, décédée à l'issue du prologue.



La construction du roman m'a évoqué une sorte de spirale, où l'on tournerait en rond en changeant de diamètre, au final, un peu fatigante dans cette description à rallonge des rapports Virginia / Eliane. La thèse est très intéressante, mais l'exécution répétitive, l'auteur abusant de ses (brillants) procédés narratifs jusqu'à ce qu'ils finissent par lasser. On le ressent dès le prélude, tant de coups de fil étaient-ils nécessaires ? Beaucoup de paragraphes finissent par n'être que des occasions d'aligner de (certes très belles) phrases, sans réellement apporter à l'histoire. Cet aspect "étirage" est poussé au paroxysme dans la suite, la répétition n'étant pas juste narrative mais aussi stylistique, le personnage déclinant souvent ses pensées en plusieurs paraphrases ou métaphores. C'est extrêmement bien écrit, mais cela aurait gagné à subir quelques coupes, à se voir un peu élagué, tant la progression de l'intrigue se fait sur un nombre de page un peu disproportionné.



Au final si je pense creuser la question et tenter d'autres ouvrages de C. Chawaf, je ne suis pas certaine d'avoir réellement aimé cette "Délivrance brisée". J'y ai vu une intelligence folle, et l'amour de la Langue, j'y ai vu une foi certaine en la littérature, mais d'une définition de Littérature sans doute trop restreinte à mon goût. Me manquait peut-être juste cet amour pour les Histoires, pour l'acte de les raconter.
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Délivrance brisée

Lors d’un vernissage d’une exposition de photos, Eliane reconnaît sur un cliché Irène, une amie de jeunesse, écrivaine, qu’elle avait perdue de vue. Leurs vieux liens vont se renouer, et Irène, auteure tombée dans l’oubli, persuadée qu’elle est en train d’écrire "LE" best-seller de sa vie, va appeler Eliane jour et nuit, lui demandant son aide, la refusant… Ses appels sont au diapason de son humeur, parfois elle est sûre d’elle, enjouée et parfois, elle est au bord du gouffre, persuadée que son mari plus jeune qu’elle cherche à la tuer, que son éditeur la persécute… Et les monologues d’Irène laissent filtrer toute son angoisse de se retrouver seule et oubliée de tous, jusqu’au moment où elle "va mettre un point final", sans terminer SON livre. Pour Eliane c’est "une part de moi venait de mourir", elle est hantée par le remord de ne pas avoir pu la sauver. Se présente alors Virginia, riche Américaine envoyée par son éditeur, qui a besoin d’un nègre pour finir son livre, Eliane accepte, pensant ainsi pouvoir guérir sa culpabilité vis-à-vis d’Irène. Au fil des jours se crée entre Eliane et Virginia un lien fait de jalousie, d’admiration. D’un côté Virginia, sûre de son bon droit du fait de sa richesse, et de l’autre, Eliane, qui est là, pense-t-elle, pour faire son mea culpa et être corvéable à merci. Mais peu à peu on se demande qui domine qui, qui a le pouvoir, Virginia ou Eliane ? Virginia est persuadée que sa richesse va lui apporter la gloire, gloire qui passe par la sortie de son livre, d’où des invitations à n’en plus finir, rassemblant tout ce qui compte dans le domaine de l’édition. Et là, on entre dans un milieu où se côtoient pseudo-intellectuels, écrivaillons de toute sorte, attachées de presse… le tout se pressant à "une soupe populaire de grands bourgeois". Et Virginia va tantôt les porter aux nues, tantôt les exécrer, tandis que Eliane va se laisser porter par cette déferlante. Et quand arrive la fin, c’est à nouveau pour Virginia une débauche de voyages, cocktails… Et pour Eliane à nouveau, le vide, l’absence "Que me reste-t-il du rêve de vivre ?".

Chantal Chawaf dresse des portraits assassins sans aucune concession de cette cour qui gravite autour de Virginia et nous décrit un milieu littéraire où "le texte ne joue plus aucun rôle, il suffit de travailler la promotion. Tout est dans le look et dans le réseau", ce qui appelle réflexion… Elle nous fait entrer dans l’intimité de deux femmes que tout oppose mais qui sont tellement semblables de par leur fragilité et leurs doutes, on les aime sans aucune limite : elles sont agaçantes, ridicules mais tellement touchantes. Le tout est servi par un style qui happe le lecteur dès la première phrase sans jamais le lâcher. Un superbe roman à ne manquer sous aucun prétexte.
Lien : http://leschroniquesdu911.bl..
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L'érotisme vu par douze femmes - Eté 1988

J'étais abonnée à Nouvelles Nouvelles et j'ai eu quelques échanges passionnants avec Claude Pujade-Renaud dans le cadre de mes cours de Lettres et de l'écriture de nouvelles. J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour cet auteur qui a été aussi prof de danse.
Lien : https://marie.raso12@gmail.com
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L'Inconnue du désir

L’inconnue du désir est l’histoire d’Anne Rose, une jeune fille avec un handicap mental qui tombe sous le charme d’un homme marié se prénommant Hubert. Elle passe ses journées à se languir de lui en attente d’un appel de lui-même ou de sa femme car elle va souvent boire le thé chez eux. En effet, le couple de bourgeois la font venir (ou la renvoie chez elle) selon leurs désirs et leurs disponibilités. Lors de cette visite, ce sont des regards lascifs qui s’échangent entre Anne Rose et Hubert avec pour témoin la femme de ce dernier ! Nul besoin de lire cet ouvrage pour comprendre que cette relation est quelque peu toxique pour la jeune femme (et encore c’est un euphémisme) tandis que le lecteur la voit dans son petit studio parisien « Nager dans les eaux troubles des lendemains », « Attendre ici la fin » et «

Flotter dans l'air trop lourd du presque rien » car comme le dit si bien Mylène (Farmer) elle est « désenchantée ». (Rassurez-moi vous aviez la référence dès le début ? Tout le monde connaît Mylène bien qu’on ne l’apprécie pas tous !)

Le livre se veut poétique et empreint de sensibilité mais malheureusement je dois avouer que je n’ai pas forcément adhéré. Bien que j’ai compris l’intention de l’auteure/l’autrice (le débat est ouvert), l’écriture de Chantal Chawaf ne m’a pas beaucoup touché. Peut-être est-ce subjectif parce que l’atmosphère du bouquin est quelque peu malaisant en raison du sujet ? Je ne sais pas. En tous cas, une fois encore j’ai tenté de sortir de ma zone de confort afin de partager mon ressenti avec la communauté de Babelio.

Merci de m’avoir lu jusqu’à maintenant et à bientôt pour de nouvelles critiques bien plus positives je l’espère !

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L'Inconnue du désir

Poétique et à fleur de peau, un court ouvrage autour d'une passion contrariée.

Annerose est une jeune fille tombée entièrement sous le charme d'Hubert qui, avec sa femme, accueille régulièrement la jeune fille chez lui pour partager des moments.

Seule, perdue et déprimée dans son petit studio insalubre, elle ne vit que pour les visites chez Hubert.

Elle se languit de sa présence et dépérit lorsqu'elle se retrouve seule.

Un roman qui ressemble à un long poème, c'est une ode à la jeunesse désenchantée. Un long cri de souffrance.

Deux mondes se catapultent : cette jeune fille pauvre et ce couple ancré dans sa vie confortable au milieu des beaux quartiers parisiens.

Une citation : « On n'invitait pas Annerose à entrer dans le groupe d'amis que fréquentaient Hubert et Mona. Elle n'était pas de leur monde, condamnée à être une âme errante ».



Un récit qui vaut beaucoup pour sa langue poétique, imagée et sensuelle.

Une belle découverte en cette rentrée littéraire.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Délivrance brisée

C'est le premier livre que je lis de Chantal Chawaf et j'ai été très impressionné par la richesse de la langue et le sens de la formule, on peut dire de mille manières la même chose, il s'agit d'une véritable démonstration. Un véritable orfèvre de la langue. On rit en entendant Virginia et son accent américain dressant des portraits acidulés du monde de l'édition et du monde tout court, elle se plaint, elle vitupère et en face d'elle Eliane subit encore et toujours. Conclusion: Chantal Chawaf est un grand écrivain, je recommande.
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Les Obscures

Les Obscures de Chantal Chawaf, publié aux Editions des Femmes, m'a été confié.

Je ne connais ni l'auteur ni l'oeuvre déjà existante.



Je ne cherche pas à esquiver cette tâche critique que j'assume pour la première fois, mais je dois avouer que l'épreuve n'est pas a priori facile : échapper, justement, aux a priori, clichés, préjugés que peut porter ma position d'homme jugeant l'oeuvre d'une femme publiée aux Editions des Femmes.
Lien : http://1-2-3.soleil.over-blo..
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Relégation

Ce récit profondément humain relate la vie d'une jeune femme (narratrice du récit), orpheline de parents très tôt. Elle a été recueillie par son oncle qui a entretenu avec elle une relation quasi incestueuse. Ensuite, son oncle va tomber amoureux d'une autre jeune femme et va chasser l'orpheline de chez lui. Celle-ci va s'installer en banlieue parisienne, et pour combler sa solitude, elle va observer et écrire sur la vie des banlieusards, souvent aussi perdus qu'elle.

C'est un roman assez triste, qui pourrait être noir. Mais l'auteur sait rester humaine, en apportant une once de vie et d'espoir dans ce récit. J'ai beaucoup aimé, c'est très original. Je remercie les éditions Des Femmes-Antoinette Fouque lors d'une opération Masse Critique.
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Relégation

ROMAN FRANCOPHONE - Le dernier livre de Chantal Chawaf, Relégation, est un livre entraînant, complexe et provocateur. Écrit à la première personne, le récit permet à une jeune femme, jamais nommée, de prendre enfin la parole et de rappeler son adolescence et sa jeunesse: privée de ses parents dès la naissance, elle a été élevée par le frère jumeau de sa mère dans un immense manoir vétuste et isolé dans le nord de la France.



Cet oncle Raoul, ancien directeur d’usine dans un pays désertifié par la désindustrialisation, se prend d’amour ou tout au moins de désir pour cette nièce qui était peut-être aussi sa fille. Prise dans les entrelacs d’un éventuel double, voire triple, inceste, avec cet oncle « homme-mère », la jeune femme est pourtant congédiée quand il épouse son ancienne assistante, Mathilde.



Plutôt que de se pencher sur tous les aléas de cette relation trouble, voire perverse, entre la jeune femme et le couple – sujet que Chantal Chawaf avait déjà puissamment évoqué dans un livre précédent, L’Inconnue du désir (2017) – le récit nous emmène au temps « présent », où la jeune femme assiste, fascinée, aux jeux de foot de ses voisins de quartier en banlieue parisienne.



Encore une fois, il s’agit d’un quartier déshérité mais, à la différence du manoir du nord où la déshérence va de pair avec la décadence, en banlieue parisienne la déshérence va de pair avec la vitalité débordante, la provocation franche et l’expressivité langagière.



La suite sur : www.actualitte.com
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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L'Inconnue du désir

Malheureusement, je suis passée complètement à côté de cette histoire. J’ai eu la sensation que l’auteure voulait aborder une multitude de thèmes : la naissance du désir, l’apprentissage de la sensualité, le handicap et l’amour, la solitude et la misère. A mon sens, cela faisait beaucoup pour un roman de 110 pages.



Je n’ai pas non plus aimé l’écriture de Chantal Chawaf. J’ai trouvé que sa façon d’aborder le désir manquait justement de sensibilité. Je reconnais en revanche qu’elle a su instaurer une ambiance très glauque par les liens qui se créent entre les personnages mais aussi par les personnages eux-mêmes. Un très bon roman peut être glauque. Personnellement, comme le reste ne me touchait pas, cela n’a fait que renforcer mon scepticisme et mon malaise.



Je me suis fait violence pour le terminer (même avec 110 pages…) en espérant que la suite du roman serait moins floue et confuse, en vain. Il existe des floues artistiques mais celui-ci m’a laissée de marbre.
Lien : https://lecturesdemistinguet..
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L'Inconnue du désir

"L'inconnue du désir" est le récit d'une expérience humaine : l'apprentissage du désir par une jeune femme attardée dans un monde intra-utérin, préexistant au logos, à la parole raisonnée. L'immersion du lecteur dans les perceptions d'une vie pré-natale s'accomplit par l'écriture poétique et sensible de Chantal Chawaf. Dès l'ouverture du roman, la première visite d'Annerose chez Hubert et sa femme, les fils psychologiques, sentimentaux et sensoriels qui lient les trois personnages sont noués ; ils n'auront de cesse de se tisser, de se resserrer, de se tendre en un enchaînement troublant qui capte l'attention du lecteur.



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L'Inconnue du désir

Le dernier Chantal Chawaf diffère de ses précédents romans, cet ouvrage court vous emporte dans une énigme à suspense. Une jeune femme est fascinée, happée par un couple. Jusqu'où cela va t il aller? De ligne en lignes à travers une langue poétique et accérée, l'auteur nous fait vivre à travers les yeux d une toute jeune fille une saisissante aventure aux aspects quasi expressionnistes. On retrouve l'univers incarné et matriciel, de Chantal Chawaf et cette "inconnue du désir" nous parle de ce qu il y a au delà du désir, caché au fond des êtres. Une langue qui frappe juste et donne à vivre. Ce qu on attend d'un roman, non? Très beau livre à lire d'un traite et qui ne peut laisser insensible.
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Délivrance brisée

Vous le savez, après avoir envisagé mon avenir dans la distribution de crème glacée puis dans l'élevage d'homo sapiens à poil court (aussi nommés "élèves"), j'ai décidé de vivre la grande aventure de la réorientation. Pensant quitter le purgatoire pour enfin accéder au nirvana professionnel, je n'aurais jamais pensé atterrir dans un endroit qui ferait pâlir d'horreur Sodome et Gomorrhe, tant la perversion est y ancré. Aujourd'hui, petite immersion dans le terrible milieu de l'Édition grâce à l'ouvrage de Chantal Chawaf, Délivrance brisée.



Bien que, dans l'idéal intellectuel, le milieu de l'édition se doit d'être un Eden de culture éloigné des basses considérations du marché, celui qui parvient encore à croire sincèrement qu'il n'est pas un commerce comme un autre s'illusionne quelque peu. Dans l'imaginaire collectif, l'éditeur, roi en son pays, dirige despotiquement ses auteurs pour gagner consommateurs et chiffre d'affaire, faisant fi des exigences d'une Littérature de qualité. Malheureusement, les récents succès d'ouvrages comme Fifty shades of Grey, en plus de perturber le repos éternel du Marquis de Sade, ne semble pas démentir ce fait. Les écrivains de talent, artistes maudits par excellence, désarmés face à ce monstre éditorial aux dents longue, ne peuvent que plier ou laisser pourrir son manuscrit, se retrouvant donc promis, quelque soit l'option choisie, à une déchéance irrémédiable. Lorsque j'ai lu le descriptif du roman de Chantal Chawaf, je m'attendais à voir reproduite cette fresque quelque peu manichéenne du monde de l'édition:



"Par fidélité à son amie Irène, écrivaine oubliée qui vient de mettre fin à ses jours, Éliane, correctrice dans une maison d’édition parisienne, propose bénévolement ses services de nègre à une richissime Américaine. Chaque jour, elle se rend docilement dans la cage dorée de Virginia. Prise au piège dans les serres de l’Américaine et épuisée par le travail, la correctrice ne renonce pourtant pas, au cours de ces neuf mois, à tenir son engagement. Malgré leurs différences, les deux femmes sont unies par un désir de création plus fort que tout. Virginia, entre voyages, cocktails et séances de travail avec Éliane, dilapide des fortunes pour régaler les journalistes et les éditeurs, convaincue que c’est le seul moyen d’arriver à ses fins. Chantal Chawaf brosse, avec une sensibilité pénétrante, un portrait à la fois subtil et décapant de l’édition et des médias en pleine mutation."



Mais là où Beigbeder avait tiré les grosses cordes de l'exagération et du comique pour sous-entendre une réalité de l'édition, Chantal Chawaf a préféré utiliser une toute autre subtilité pour brosser la peinture de ce milieu. Par le regard d'Éliane, nègre grimée sous les traits de traductrice, plus qu'une critique du système éditorial, c'est les relations complexes entre deux femmes que presque tout oppose qui nous sont données à lire. Créature d'une sensibilité exacerbée qui tour à tour m'a agacée et attendrie, elle parvient, au fil des pages, à donner une poésie que je ne pourrais nier à l'histoire qu'elle raconte. Des séances de corrections en compagnie de Virginia aux soirées mondaines que cette dernière multiplie, suivant le fil d'une décrépitude que l'on pressent dès le début, j'ai été ballottée entre les portraits aigres-doux des différents personnages et les étranges moments de soumise complicité des deux femmes.



Par son roman, Chatal Chawaf fait preuve d'une qualité d'écriture sans conteste. Mais sa plus grande réussite restera selon moi le personnage de Virginia. Fac-similé imparfait d'un Gatsby Le Magnifique, l'auteure américaine échouée en France impressionne par sa profondeur. Cette femme horripilante et magnifique est, à mon sens, dans l'erreur tout au long du roman et lire son histoire, c'est être témoin d'une déchéance dont elle est l'actrice principale. Les codes de la publication, imposés par l'éditeur, sont effectivement un frein à l'entreprise créatrice d'Éliane et de Virginia mais la question de l'écriture va bien au delà de cela avec Délivrance brisée. Derrière ce titre de roman digne des meilleurs romans à l'eau de rose, se cache l'histoire de deux enfants voulant jouer à un jeu d'adulte dont ils pensent maîtriser les règles. La cage dorée éditoriale dans laquelle s'enferment les deux protagonistes a été construite par celles-là mêmes, rendant le récit encore plus amer et appréciable.



Avec Délivrance brisée, nous comprenons que le monde de l'édition contemporaine est autant fait d'éditeur que d'auteur. L'ironie de l'histoire de cette écrivaine, aléatoirement candide et cynique, pestant contre un système qui ne laisse pas de place à la véritable créativité mais auquel elle participe avec un sourire non feint, peut certes très vite lasser le lecteur. Pourtant, ce roman reste d'une qualité indéniable pour qui veut aller au delà des clichés éditoriaux.







Je tenais pour finir à remercier Babelio qui dans le cadre de sa Masse Critique m'a fait parvenir ce roman. Pour ceux qui ne connaissent pas encore (honte à vous!) ce réseau social de lecteurs, je vous invite à rapidement vous y rendre et à participer à cette belle aventure de partage. Car même si Werber disait que «Le monde se divise en deux catégories de gens : ceux qui lisent des livres et ceux qui écoutent ceux qui ont lu des livres», ce genre d'initiative tend à le contredire.



Et toc, Werber!
Lien : http://lamediathequedebabel...
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