Le martinet a filé
Sans laisser d'adresse
Et depuis,
Le vieux chêne se lamente
Télėgramme d'amitié,
Lettres de détresse
Ou faire-part de pluie
Sont à envoyer: poste restante.
Dans les replis de la mémoire,
un front de mer,
une sonate de Mozart,
l'écho d'une voix,
un sourire
qui nous aident à lutter contre
les jours qui s'enchaînent
pour ne pas oublier
les baisers framboise,
les nuits de pleine lune,
l'insolence du soleil
et la caresse du vent
sur nos joues vieillies.
Disparaître
dans la confusion
d'un tremblement de terre.
Muet
devant la désolation,
il ne sait plus
d'où il vient,
ni où il va.
Ici, l'épicentre
de son mal être.
L'île,
insaisissable,
cousue
de vents et de mystères
trône au creux du silence.
Vive à son bord
est tout un art.
Au fil des jours,
sa mémoire
s'effiloche,
s'efface.
Les visages,
les photos
ne lui parlent plus.
Les couleurs ont disparu.
Enveloppé de noir,
l'oubli prend toute sa place.
Résister au vent
et effacer ses traces.
Abandonner un chemin obscur
pour tenter de trouver
un espace plus lumineux.
Se créer
un monde éphémère
juste le temps
d'un rêve !
Extrait 2
Un poème naît,
d’un petit vent insolent
qui vous chatouille les narines,
de la balade d’un escargot
sur les salades après la pluie,
de la chanson de l’océan
les jours de grand vent,
des cabrioles de la pluie,…
Un poème peut naître
de mille petites choses
qui viennent titiller
les mots.
Au large de Sein
sous la torture du vent
les aveux du phare.
Extrait 3
À l’heure où le soleil se couche
sur les fils électriques,
les moineaux musiciens
écrivent une nouvelle partition
dans une clé inconnue.
Ici,
au bout du monde
à buter contre des jours et des jours de pluie
la vie s'égare- trop souvent- sous les jupons du désespoir.
Le vent empoigne les corps.
la pluie serre les coeurs.
Des bateaux de papier se noient
dans la rade.
La ville, au bout du rouleau
s'étourdit de gris.
Le chant d'un moineau
suffit
pour interrompre
le monologue du vent.
Extrait 3
L’île insaisissable
cousue
de vents et de mystères
trône
au creux du silence.
Vivre
à son bord
est tout un art.
Ce matin,
le rouge-gorge du jardin
partage le fil à linge
avec quelques pulls oubliés
et les tourments du vent.