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Citation de rkhettaoui


Parmi ses tableaux favoris figurait une toile de Jean-François de Troy, La Moissonneuse endormie, empreinte de cet érotisme léger dont le XVIIIe siècle a le secret. On y voyait une forte paysanne, assoupie dans un bois, le bras gauche replié sous sa chevelure brune, le bras droit étendu, mollement, hors d’une mousseline rabattue sur le ventre afin de libérer sa gorge. La blancheur de ses seins et d’une cuisse apparente, sous une tunique de bure, ressortait plus intense sous la roseur des joues. Un œil expert aurait pu deviner qu’elle feignait le sommeil, par honte ou par plaisir, pour mieux prolonger une jouissance jalousement arrachée, loin des hommes et des bêtes, à l’ennui du labeur des champs. Mais eux, les collégiens, loin d’avoir à l’esprit qu’un corps pouvait ruser, s’imaginaient voler à cette femme endormie un peu de son intimité. Combien de reproductions de la Moissonneuse le petit Pygmalion n’avait-il pas offertes à ses camarades pour mieux les tenir éloignés de la Jeune fille au chevreau ! C’était tant mieux pour lui qu’ils préfèrent les poitrines généreuses. L’émoi est égoïste. Qu’elle reste en son jardin et demeure à lui seul !
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