Charlène Libel

Partie 1 : Chapitre 3 :
« Le bac approche à grand pas et j’avoue que le rythme des soirées a vivement diminué ces dernières semaines. Les visages ne sont plus aussi souriants parmi les terminales du lycée et le stress est palpable à tous les étages. Même Zaven ne semble plus vraiment d’humeur à blaguer ces derniers temps. Enfin c’est ce que je croyais jusqu’à aujourd’hui : « Oh ne t’inquiète pas, tu vas pouvoir te remettre à picoler d’ici deux trois semaines… lâche-t-il alors que je me plains de passer tous mes week-end à bosser auprès de mes meilleurs amis.

— Mais tu me prends pour une alcoolique ? demandé-je dépassée.
— Légèrement, répond-t-il en faisant le signe avec ses mains.
— T’es vraiment lourd parfois, dis-je en soupirant. Au moins moi je ne risque pas de chopper une MST à chaque fois que je croise quelqu’un… »

L’assemblée se met à rire autour de moi, laissant le grand brun dans l’embarras. Il me jette un regard amusé avant de reprendre sa conversation avec un de ses amis...»

Chapitre 1 : Alexander :
"...
Sophia dévale les escaliers sans me jeter un dernier regard. Je referme finalement la porte et me retrouve nez à nez avec Mona, énervée...
- C'était qui ?
- Je n'ai pas de compte à te rendre, et maintenant rentre chez toi.
- Alex... dit-elle en se radoucissant.
- Tu dégages ! lui dis-je en ramassant ses affaires avant de l'attraper par le bras un peu brutalement pour la foutre dehors, encore en sous-vêtements et de claquer la porte.
Me voilà de nouveau revenu à la case départ, j'ai terriblement l'air d'un con et j'ai les couilles pleines. Mona m'insupporte au plus haut point et je regrette amèrement de l'avoir invitée ce soir. L'arrivée de Sophia m'a complètement retourné. J'ai tellement envie de la coller contre un mur et de retrouver son visage plein désir, lorsque tout était simple au début de notre relation. Mais après la scène de ce soir, j'ai bien peur que ce soit la dernière fois que je la vois..."

Chapitre 1 : Alexander :

" - Qu'est-ce qu'il t'est arrivé hier ?
- Je ne sais pas, avoué-je à mon meilleur ami qui me regarde tout en sachant que je lui mens.
- C'est qui cette fille ? lâche-t-il.
- Personne, dis-je en me fermant davantage.
- Tu as couché avec ? demande-t-il sans me quitter des yeux.
- Ouais.
- Et ? insiste-t-il pour m'inciter à continuer.
- Et c'est tout. Je n'ai pas envie que tu lui saute dessus.
- C'est nouveau ! Avant, ça ne te dérangeait pas, se moque-t-il.
- Ouais, c'est nouveau. Je sais pas ce que j'ai avec cette fille.
- Mais tu t'es tapé Mia, hier ? m'interroge-t-il.
- Si, elle m'a sucé.
- Je ne comprends plus rien, avoue-t-il.
- Il n'y a rien à comprendre. L'imaginer avec d'autres mecs... ça me fait mal. "

Les minutes semblent passer si vite et pourtant j’ai le temps de saisir chaque détail de son être et de m’y accrocher, j’ai le temps de le ressentir et de lire en lui comme dans un livre, je crois. J’ai toujours adoré lire, observer les gens, mais je ne l’avais jamais fait comme je l’observe lui ; je ne parviens pas à décrocher mon regard de ses longs cils, de sa chevelure, de ses mains posées sur son téléphone, son regard perdu tourné vers l’extérieur du wagon et bientôt, je regrette de devoir m’arrêter dans seulement deux stations… J’essaie de m’accrocher à ce que je vois, et cille autant de fois que possible, puisqu’il paraît que les yeux sont comme des appareils photo, que chaque battement de cils déclenche un souvenir.

Je sais bien qu’il a conscience de son pouvoir sur moi, je ne comprends même pas pourquoi il ne veut pas coucher avec moi ce soir, pourquoi il préfère attendre. J’en ai tellement envie maintenant que je suis assise sur lui, ses lèvres refermées sur le bout de mes seins. Une partie de mon cerveau me gronde intérieurement pour me raisonner : je ne souhaite pas vraiment être un numéro sur la liste des filles avec qui il a couché. Un « plan cul », pour moi, ne se limite pas à coucher ensemble, j’estime que l’on peut tout de même avoir une certaine complicité…

Chapitre 2 : Sophia :
" ...
- Faut vraiment que tu arrêtes de le voir, me conseille Émilie.
- Je n'y arrive pas... Je le déteste ! C'et vraiment un énorme connard, dis-je en la regardant enfin. Je le hais, j'aimerais tellement qu'il ressente le quart de la peine qu'il me fait...
- Alors fait tout pour...
- Quoi ? demandé-je étonnée.
- Je sais que la vengeance n'est pas le meilleur conseil qui soit, mais clairement, là, il le mérite, non ?
..."

La perspective de la « prochaine fois » me fait frissonner, ses caresses m’électrisent tellement que je donnerais tout pour que la prochaine fois soit maintenant. Mais je me ressaisis et décide de partir, outrée par son attitude d’enfoiré. Je rassemble mes affaires et claque la porte d’entrée, assez fort pour qu’il se rende compte que malgré mes gémissements, je le considère comme un pauvre type.

De toute façon, pour l’instant, je n’ai pas le temps d’y réfléchir, ça ne sert à rien de poser la question, il n’y a pas de temps pour y répondre ; il y a une ligne toute tracée qui m’attend, sans compter la vingtaine de têtes blondes qui risquent de m’attendre chaque matin pendant un bon bout de temps.

L’alcool touche mon palais et je frissonne en le voyant me sourire d’une façon presque lubrique. Ce moment où nous ne nous lâchons pas du regard me semble durer des minutes entières quand, enfin, nous sommes coupés par son frère visiblement irrité.

- C’est quoi ton problème, Juliette ?
- Toi ! hurlé-je, énervée. C’est toi qui entres dans mon appartement sans ma permission, c’est ça, mon problème !