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Citation de enkidu_


…ce chapitre s’intitule : La Montagne et la Caverne. La relation de ces deux symboles est expliquée au moyen d’une figure géométrique : la montagne est représentée par un grand triangle équilatéral droit à l’intérieur duquel est inscrit un petit triangle équilatéral inversé qui représente la caverne. Les centres de ces deux triangles coïncident de telle sorte que le second divise la surface du premier en quatre parties égales : c’est là l’aspect géométrique qui constitue le premier élément caractéristique de la figure du Triangle de l’Androgyne.

Le second élément relève de la science des lettres : aux trois angles du grand triangle droit correspondent les lettres alif, dâl, mîm qui composent le nom d’Adam, l’alif étant placé au sommet ; et aux trois angles du petit triangle sont inscrites les trois lettres hâ, wâw, alif qui composent le nom d’Eve, l’alif étant placé à l’angle inférieur, le point le plus haut se reflétant dans le point le plus bas en vertu de l’analogie inverse.

Le lien apparent entre ces deux éléments réside dans l’idée de complémentarité que l’on retrouve à la fois dans le couple Adam-Eve, dans la relation de la montagne et de la caverne, et dans celle qui unit le triangle inversé au triangle droit. Ce lien est confirmé par la science des nombres : le nombre du nom Adam est 45, triangle de 9, et le nombre du nom Eve est 15, triangle de 5 ; la somme de ces deux nombres est égale à 60. Le complémentarisme repose ici sur une similitude : le nombre d’Adam correspond aux trois-quarts du nombre 60 alors que le nombre d’Eve correspond à un quart ; de même, le petit triangle qui représente la caverne correspond au quart de la surface totale de la figure, qui représente la montagne.

Le point de vue du complémentarisme demeure limité car il est conditionné par la dualité. Le degré suprême de la réalisation métaphysique est celui de l’unité essentielle des deux complémentaires : c’est le tawhîd initiatique que René Guénon exprime par les mots : « Identité Suprême ».
(…)
La figure du Triangle de l’Androgyne éclaire sous son jour véritable l’ensemble de l’œuvre de René Guénon. Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’elle symbolise, mieux que toute autre, le courant doctrinal qui en est issu. Elle représente le secret du maître, non seulement parce qu’il l’a tenue cachée tout au long de son existence, la communication privée faite à Michel Vâlsan étant fort tardive ; mais surtout parce qu’elle relève de son « mystère » au même titre que la question de ses maîtres hindous. Ce rapprochement suggère assez clairement que l’inspiration du Triangle de l’Androgyne relève de la mission spécifique de Khidr, et non directement du Cheikh al-Akbar. D’autre part, elle se rattache à une fonction opérative qui annonce celle du Mahdî : cette révélation sans précédent annonce l’avènement du troisième Sceau.
(…)
L’aspect le plus remarquable dans la figure du Triangle de l’Androgyne est effectivement la présence, sous la forme littérale AUM, du monosyllabe sacré Om qui est à la fois un moyen d’invocation essentiel et un symbole fondamental dans l’hindouisme ainsi que dans les traditions qui lui sont liées, comme le bouddhisme et le tantrisme. L’intérêt de cette présence peut échapper aux musulmans de naissance et les rendre perplexes car, au premier abord, elle paraît totalement étrangère à la révélation islamique. Même s’ils peuvent admettre en principe que le Coran contient toute chose, ils ne comprennent pas pour autant les conséquences majeures que l’on peut tirer de ce principe pour les temps actuels. (pp. 61-62 & 67-69)
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