Charles Bernstein

"Quand certains déplorent la place marginale de la poésie dans la société, Bernstein choisit de s'en réjouir : n'étant pas soumise aux impératifs de la culture de masse, la poésie constitue un forum où l'on peut élaborer des discours complexes et nuancés, s'affronter sur le plan des idées à coups d'arguments et ainsi entretenir ou [ré]inventer un espace démocratique. C'est à quoi s'emploie la poétique du dissensus et du paradoxe de Bernstein."

p 86 extrait de la postface signée Abigail Lang



Dans les années 70 , Charles Bernstein fonde la revue

.......................L=A=N=G=U=A=G=E...............

Refuser Poésie comme simple fonction esthétique

L'assimiler aux plaisirs de l'intellect, du son et de la vue.

Variété de structures et de textures : poèmes litaniques

rivés par une anaphore, ballades politiques

paraboles loufoques, vers de mirliton

formes rebarbatives ont eu raison de ma raison

Mon image de la poésie en prend un coup

Je ne capte pas la mise au point, je suis flou

c'est ça, cette vision me rend flou

Les silences sont plus à mon goût

Taisez-vous

Faute de ne point parler le même langage

Je n'ai point tout compris son Message

Autrement dit

Renflouer la poésie

c'est pas tous les jours

jaune canari....

Masse Critique, éditions joca seria

quand même, merci

Mais c'est, aussi beau L=A=N=G=A=G=E

Que de ne rien dire du tout....

Un point c'est tout.

Merci à babelio et aux éditions Joca Seria pour cette lecture reçue dans le cadre d'une masse critique.

C'est pour moi une bien agréable découverte. La poésie en effet me fait toujours un peu peur, je souffre d'une espèce de complexe d'infériorité qui me pousse à penser que je ne vais rien comprendre. Mais ici, rien de très complexe, juste un jeu avec les mots, avec les références qu'on connait tous plus ou moins, et voilà que je me laisse bercer par ce petit recueil.

Evidemment comme avec tout recueil, il y a des morceaux qui j'aime beaucoup et d'autres que j'aime beaucoup moins. Mais dans l'ensemble j'ai apprécié cette lecture.

D'autant plus qu'elle se fini par une postface permettant de mieux comprendre le titre tout d'abord, mais aussi certains textes.

Et oui, même si je fais des efforts pour comprendre ce type d'écritures, j'apprécie toujours d'avoir une explication de texte.

C'est un livre que je feuilletterai occasionnellement avec plaisir.

Que dire si ce n'est un tout grand merci à Babelio et aux éditions Joca Séria pour m'avoir permis de découvrir une forme de poésie qui n'entre pas du tout dans mes conceptions, simplistes je l'admets, de cette forme particulière d'écriture.



Quelle outrecuidance que de vouloir faire une oeuvre inabordable sous prétexte que l'abordable pour tous n'est pas de l'art juste de la futilité.



Quelle présomption d'imaginer d'être un génie du langage juste en étalant des mots et en les dispersant sans ordre en colonne sur une page.



Quelle bouffonnerie que de penser être au-delà des mots et dans le sens de la société si ces mêmes mots n'ont plus de sens dans l'organigramme où ils sont proposés.



Quelle fatuité de dire que pour renflouer la poésie, à part ses propres élucubrations bien sûrs, il faut faire un autodafé de tout ce qui a été écrit en vers ou en prose depuis 1904.



Quel mépris pour le lecteur d'étaler un simple alignement de mots simples pour dire la simplicité qu'il faut aux gens simples pour lire une poésie simple si différente de celle de l'auteur tellement absconse qu'il faut faire partie de son groupe d'élites pour en comprendre, ou non, le sens caché s'il y en a un.



Quel culot aussi de proposer 'tout lac a une maison' comme une part de cette soi-disant poésie réformiste alors que je n'y vois que l'application simple de ce que l'on trouve dans les comptines pour enfants, pas celles de répétitions mais bien sûr celles qui tournent et bouclent pour revenir au point de départ ;-)



Que dire de plus si ce n'est que je viens de pondre un bien mauvais poème ; pour les classiques, il ne respecte aucune règle et pour les avant-gardistes, il est bien trop compréhensible ; c'est trop bête ;-)



Tout n'est pas incompréhensible bien sûr, ainsi le dernier poème du recueil 'Tout le whisky du paradis' est pour moi le meilleur ; l'émotion enfin transparaît, cette émotion dont l'auteur ne veut pourtant pas et qui nuit selon lui à la perfection des mots et du langage poétique à sa façon. Il y a encore beaucoup à dire je crois sur cette poésie qui doit transporter les bobos new-yorkais mais je vais m'arrêter là car il me reste tant de belles choses à lire, des poèmes de Maurice Carême, des chansons de Prévert, de magnifiques haïkus, ...