Quand vous recevez ces merveilleuses lettres de l'étranger, c'est comme si la pluie froide qui tombe à verse sur votre monde s'arrête un instant : les sombres nuages s'écartent, et le soleil brille dans votre coin du monde vous autorisant à ressentir un peu de chaleur, à sentir que l'on se soucie de vous, que l'on pense à vous, que vous êtes aimé.
Les Hommes détenus dans le couloir de la mort perdent leur famille; à travers leur correspondance, ils trouvent une nouvelle famille, de nouvelles mères et de nouveaux pères, de nouveaux grands-parents, de nouveaux frères et sœurs et même, parfois de nouveaux enfants.
J'ai besoin de la compagnie des autres prisonniers pour rire et me sentir membre d'un groupe (...) Je finis par comprendre que dans le couloir de la mort, souvent on rit et souvent on pleure. J'en ai assez de pleurer, et je veux rire le plus possible.
Dans une de mes lettres, j'ai creusé profondément en moi même et j'ai exprimé une de mes pires craintes. Cette crainte est de mourir ici comme un homme brisé, seul et oublié.
Chacun a d'abord besoin d'être aimé. (..)Pour moi, être oublié et sans amour dans cet enfer créé par l'homme serait pire que tout.