Charles Diehl

Mamma mia. Mais comment s’y retrouver là-dedans.



A partir de Charles le Chauve, la France a l’histoire politique la plus simple et la plus linéaire du monde. Quatre dynasties, toutes issues de la même souche, qui se sont succédées dans l’ordre le plus impeccable. Aucune guerre de succession d’importance (si on met de côté la guerre de cent ans, cas particulier), aucun cas d’usurpation de trône. Après quoi, une révolution, cent années à tâter d’un peu tous les régimes possibles, pour finir par opter pour une république des plus prosaïque.



En comparaison, l’histoire de Byzance ressemble à une guerre du Liban qui aurait duré mille ans. Il y a la dynastie de Macédoine, la dynastie Isaurienne, les Comnènes, les Anges, les Paléologues et j’en oublie. Il y a surtout, faute de règle de succession claire, des guerres civiles multiples. Pour ne rien arranger, les ennemis extérieurs changeaient aussi régulièrement. D’abord les Perses Sassanides. Puis les Arabes. Puis les Bulgares, les Coumans, les Turcs Seldjoukides… Les peuples passaient, les frontières reculaient peu à peu, mais l’empire byzantin restait. Ce furent les Vénitiens qui lui infligèrent la blessure fatale, preuve qu’une nation de commerçants est plus à craindre qu’une de guerriers. Plus tard, les Savoyards tentèrent de le sauver - faites confiance aux nations de montagnards.



Ce fut un empire gigantesque, fabuleux, qui joua un rôle crucial dans l’histoire européenne… Et que la plupart des Français ne connaissent qu’à peine. Ce livre fut l’une de mes premières portes d’entrée pour pénétrer dans ce monde inconnu. Il me permit de découvrir de fabuleux personnages, comme le philosophe Psellos ou le sanglant et génial Andronic Ier, et des événements incroyables comme la sédition Nika ou l’énucléation d’une armée bulgare complète. Je n’en ai pas retenu grand-chose, juste assez pour réaliser à quel point j’en savais peu.

C'est la biographie la plus intéressante et la plus documentée que j'ai lue.

L'auteur y présente Florence vers le milieu du XVe siècle, la formation de Botticelli, ses premières œuvres. Puis Florence sous Laurent le Magnifique et Botticelli au service des Médicis, l'analyse de son travail. Puis : les fresques de la Sixtine, l'analyse de son œuvre, la puissance de sa création, dans le plein épanouissement de son génie, son influence, son école. L'époque Savonarole et l'influence que celui-ci eut sur son art, et ses dernières œuvres. Enfin un tableau chronologique précis de sa vie et un catalogue de ses œuvres. Évidemment, les quelques œuvres présentées sont en noir et blanc, mais il est facile aujourd'hui de les retrouver partout. Ce n'est pas une romance, mais un ouvrage rigoureux sur ce familier des Médicis, ami des humanistes et disciple passionné de Savonarole, "un poète épris d'idéal" . Passionnant.