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2.77/5 (sur 35 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) : 1962
Biographie :

Charles Foster est un écrivain, voyageur, vétérinaire, taxidermiste, avocat et philosophe.
Né en Angleterre en 1962, il est connu pour ses livres et articles sur l'histoire naturelle, la théologie, le droit et l'éthique, et pour ses voyages en Afrique et au Moyen-Orient notamment.
Il est membre du Green Templeton College à Oxford.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Les cerfs sont conçus pour être chassés par les loups. Et il est facile d’être un loup. Voici comment j’ai fait. Pour commencer, je suis né dans une société qui ne cesse de bêler : "Acquérir, c’est bien ; renoncer c’est mal". Puis j’ai fréquenté une école où l’on avait le culot de donner des cours obligatoires en économie du laisser-faire appelés "richesses de le communauté" et où, le mardi après-midi, nous prenions dans le collimateur des fusils Lee-Enfield de la Seconde Guerre mondiale des communistes qui nous attaquaient, et avions droit à de superbes insignes pour en avoir abattu d’une balle entre les deux yeux. Puis je suis allé à l’université, une université vénérable, comme nous le disaient les vieilles pierres et un professeur ivre à l’occasion, parce qu’à chaque génération l’excellence arrive au sommet en vertu d’une loi naturelle d’antigravité, et se mêle à davantage d’excellence pour engendrer encore plus d’excellence. Et cela devrait continuer jusqu’à ce que le monde déborde de la gloire d’Adam Smith comme les eaux ont rempli la mer.
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Ceux qui, traditionnellement, écrivent sur la nature commettent deux péchés : celui d'anthropocentrisme et celui d'anthropomorphisme. Les anthropocentristes décrivent le monde naturel tel qu'il apparaît aux humains. Ces derniers étant leurs lecteurs, peut-être est-ce avisé du point de vue commercial, mais cela reste assez fade. Les anthropomorphistes supposent que les animaux sont semblables aux humains (…). Je me suis efforcé d'éviter ces deux écueils et j'ai bien évidemment échoué. Je décris le paysage tel que le perçoivent un blaireau, un renard, une loutre, un cerf et un martinet. À cette fin, je recours à deux méthodes. Je m'immerge d'abord dans la littérature physiologique pertinente et découvre ainsi ce que l'on a appris dans les laboratoires sur le fonctionnement de ces animaux. Ensuite, je m'immerge dans leur monde. Lorsque je suis un blaireau, je vis dans un terrier et mange des vers de terre. Quand je suis une loutre, j'essaie d'attraper des poissons avec les dents. (…)
Ce livre s'articule autour des quatre éléments qui, dans les traditions anciennes, formaient le monde, chacun représentatif d'un animal : la terre (le blaireau y creuse son terrier et le cerf noble y galope), le feu (le renard qui trotte hardiment dans les zones urbaines illuminées), l'eau (la loutre) et l'air (le martinet commun, parangon de l'habitant des airs, qui dort en vol, s'élève en spirale avec les courants ascendants thermiques la nuit et se pose rarement). L'idée est qu'en combinant convenablement les quatre éléments, quelque chose d'alchimique se produit.
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Il faut que la mort soit dans l’air pour que nous soyons pleinement en vie.
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Lorsque vous mettez un ver dans votre bouche, la chaleur qu’il sent est pour lui quelque chose de sinistre. On pourrait croire qu’il tenterait de descendre dans votre œsophage, où l’obscurité plus grande signifie d’ordinaire pour lui la sécurité, là où il est chez lui. Mais non, il cherche à s’échapper par les interstices entre vos dents. Il y en a plein entre les miennes. Personne n’avait d’appareil dentaire à Sheffield dans les années 1970. Le ver se fait mince comme un fils et se faufile à travers. S’il est contrarié dans sa tentative, comme il le serait par un bridge, il est pris de frénésie : il fouette vos gencives en faisant tournoyer l’une de ces extrémités comme une centrifugeuse autour du milieu de son corps. Puis, frustré, il s’enroule dans l’espace humide près du frein de la langue et considère sa situation. Si vous desserrez les dents, il s’enfuit immédiatement en prenant appui de la queue sur le plancher de votre bouche comme un sprinter sur ses starting-blocks.
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nous n’étions pas dans le bois depuis longtemps, mais nous l’avions déjà fait nôtre. C’est ce sentiment de propriété, et non quelque inquiétude suscitée par des dangers physiques, qui nous faisait sortir avec précaution du terrier au crépuscule et humer l’air, exactement comme le font les blaireaux. Un sens exacerbé de la propriété est ressenti comme un danger.
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C. S. Lewis fait remarquer que si les réductionnistes avaient raison , l'homme ne devrait pas se plaindre autant de la mort . Il devrait l'accepter gaiement comme quelque chose d'aussi naturel que la respiration .
" Les poissons se lamentent-ils de l'humidité de la mer ? "
s'interroge -t-il . Selon lui , le fait que les humains se plaignent de la mort laisse supposer qu'ils n'ont pas été conçus pour mourir . Et si les cerfs ne s'en plaignent pas ,
c'est qu'ils sont faits pour cela .
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Ces quelques jours et nuits passés sous terre m'ont beaucoup appris. Par exemple qu'en dépit de mes prétentions à l'anarchie, je restais un lamentable banlieusard, que je préférais un mur passé à la chaux à une paroi en terre aux changements incessants et fascinants, et les motifs répétitifs d'un papier peint floral à la réalité qu'il représente. En fait, et tel était mon principal souci, je préférais presque toutes les fabrications de l'esprit à la réalité. Je préférais mes idées sur les blaireaux et la nature aux blaireaux réels et à la réalité du monde sauvage. Plus obéissantes et moins complexes, leurs exigences étaient moindres. Et elles ne mettaient pas en évidence mes insuffisances de façon aussi aveuglante. Toutes ces insuffisances étaient les symptômes d'une sale maladie contre laquelle je me croyais immunisé : le colonialisme.
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A peu près cinq fois sur les quelques centaines où j'ai bondi , j'ai aperçu ma proie , qui s'esquivait furtivement , moqueuse et arrogante . L'un des campagnols s'est même retourné pour me regarder .
Qui eût crû qu'anatomiquement , ils étaient capables de ricaner ? Ils le sont , je le sais maintenant .
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C'est dans la cuisine de Burt que, des années auparavant, j'avais commencé à réfléchir sérieusement à la possibilité d'être un autre animal. Ce n'est pas parce que Burt vit comme un amphibien, penchant gaiement tour à tour vers l'humanité et l'animalité ; ça, je le savais depuis longtemps et c'est une grande partie de son charme. Ce n'est pas non plus parce que sa cuisine est une frontière fluctuante entre la nature sauvage et Peppa Pig. C'est parce que sa femme, Meg, est une sorcière.

Elle l'est dans le meilleur sens du terme. Elle pique les gens avec des aiguilles pour leur faire du bien au lieu de piquer leur effigie en cire pour leur faire du mal. Mais sa conception des liens étroits entre les choses lui auraient valu le bûcher dans l'Angleterre du bon vieux temps.

Burt est pour elle un familier plutôt qu'un mari, un compagnon venu d'au-delà d'une de ces frontières arbitraires entre espèces, hirsute, courant de-ci de-là à grandes enjambées maladroites, pas incommodé outre mesure quand il a la jambe prise dans un piège.
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Je veux savoir quel effet ça fait d'être un animal sauvage.

C'est peut-être possible. les neurosciences peuvent y aider, de même qu'un peu de philosophie et beaucoup de poésie à la John Clare. Mais surtout cela implique de descendre dangereusement l'arbre de l'évolution pour arriver dans un terrier à flanc de colline au pays de Galles et sous les rochers d'une rivière du Devon, d'apprendre ce qu'est l'apesanteur, la forme du vent, l'ennui, la sensation d'avoir de la paille dans le nez, ce que sont le frémissement et le craquement des choses qui meurent.

Écrire sur la nature a généralement été le fait d'hommes arpentant le terrain en conquérants, qui décrivent ce qu'ils voient du haut de leur mètre quatre-vingts ou d'autres faisant comme si les animaux portaient des vêtements. Ce livre est une tentative de voir le monde à hauteur de blaireaux gallois, de renards de Londres, de loutres de l'Exmoor, de martinets d'Oxford et de cerfs nobles d'Écosse et du sud-ouest de l'Angleterre, tous dans leur plus simple appareil (...)
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