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3.31/5 (sur 26 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Bruxelles , le 12/05/1735
Mort(e) à : Viennes , le 13/12/1814
Biographie :

Le prince Charles Joseph de Ligne, né à Bruxelles le 12 mai 1735 et mort à Vienne le 13 décembre 1814, est un maréchal, diplomate et homme de lettres belge, surnommé parfois « le plus grand des Wallons ».

Fréquentant les plus grandes cours d'Europe, il fut bon militaire mais aussi un grand séducteur. Il est considéré comme un des trois grands mémorialistes du XVIIIe siècle avec Giacomo Casanova (1725-1798) et Giuseppe Gorani (1740-1819), et fut admiré de Goethe, Lord Byron, Barbey d'Aurevilly, Paul Valéry et Paul Morand.

Fils de Claude-Lamoral II, 6e prince de Ligne, et d'Élisabeth, princesse de Salm, il a pour parrain et marraine l'empereur Charles VI et son épouse Élisabeth de Brunswick-Wolfenbüttel.
Il perd sa mère à l'âge de quatre ans. Jusqu'en 1755, Étienne de La Porte est son gouverneur, à qui il rendra hommage dans un de ses livres : « Formant mon âme en même temps que mon esprit, il acquit d'autant plus de droits à ma reconnaissance que je crois que si je valais quelque chose, ce serait à lui que je le devrais ».
À l'âge de 15 ans, il rédige son premier ouvrage, Discours sur la profession des armes. En 1751, son père le conduit à Vienne et le présente à l'empereur François Ier et à l'impératrice Marie-Thérèse, qui le fait chambellan.
Le 6 août 1755, il épouse à Vienne Françoise-Marie-Xavière, princesse de Liechtenstein. Engagé dans la guerre de Sept Ans, Charles-Joseph de Ligne prend part, entre autres, aux batailles de Kolin, de Breslau, de Leuthen et de Hochkirch.
Il fut nommé grand bailli de Hainaut en 1791. En 1772, il avait reçu l'Ordre de la Toison d'or.
Nommé colonel à la bataille de Kunersdorf, il est envoyé à Versailles pour annoncer la victoire autrichienne de Maxen.
Il fréquente Voltaire, Rousseau, Goethe, Wieland, Germaine de Staël, Catherine II de Russie, avec qui il est en correspondance permanente.
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Source : Wikipédia
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« […] Tandis que le monde des livres est devenu pour soi-même non seulement une fin sans finalité mais un énorme surmoi se travaillant à jeter un voile d'étouffante obésité sur l'évidence des grandeurs, il s'agit de faire sortir de ce cercle, à quoi condamne l'incurie de cet artificieux inconscient, tant d'oeuvres qui continuent certes leur vie dans le silence, parallèlement au monde des agités, mais dont empêche de jouir cette hypnose culturellement affairée. Les Classiques favoris sont précisément là pour ruiner maints silences inconvenants à coups d'éternité tapageuse. […] en une ère de l'indiscernable et de la quantité, qui fourmille sans jamais exulter, nous restituons la singularité : nous avons suspendu le monde de ceux qui croient qu'un auteur classique est un auteur classé, nous avons donné notre faveur à telle oeuvre inépuisable et pourtant épuisée, à telle oeuvre disparue ou détruite par des éditions fausses, nous soulignons l'incessante surprise que, classique, porte telle oeuvre qui ne cesse de se montrer neuve et dont ne séparent que le préjugé mou ou la hâte en cravate. […] en publiant tel livre dont, une fois ouvert, l'on se demande comment il a pu demeurer introuvable, cette collection a pour vocation de montrer à chacun combien il est simple, et combien préférable, de voyager longtemps sur la mappemonde étrangement inexplorée du génie. » (Maxence Caron) « [1170] Les sots reprennent si souvent la parole, la gardent si longtemps, contrarient si souvent, surtout quand quelques femmes les écoutent, que c'est ce qui engage, je crois, à écrire. On ménage ses poumons. Il vaut mieux ne pas les user, et user sa plume et son encre. » (Charles-Joseph de Ligne [1735-1814]) 0:04 - [45-46] 1:05 - [239] 2:03 - [279] 2:17 - [287] 2:52 - [339] 3:19 - [347] 3:42 - [401] 4:29 - [491] 4:51 - [553] 5:21 - [557] 5:52 - [704] 7:54 - [767] 8:17 - [796] 8:48 - [1151] 9:42 - [1230] 10:33 - Générique Référence bibliographique : Charles-Joseph Prince de Ligne, Mes Écarts ou Ma tête en liberté, éditions Les Belles Lettres, 2016. Image d'illustration : https://tresorsdelacademie.be/fr/patrimoine-artistique/buste-de-charles-joseph-prince-de-ligne Bande sonore originale : Carlos Viola - The Hills Of Éllís Mór Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/the-hills-of-ll-s-m-r-2 #PrinceDeLigne #MesÉcartsOuMaTêteEnLiberté #LittératureBelge

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Charles Joseph de Ligne
De Moscou.
Il me semble que je vous verrai demain ou après-demain. Voilà plus de dix-huit cents lieues que je marche vers vous ; il n’y en a plus que douze cents pour arriver. Au plaisir de vous revoir donc bientôt, chère marquise, ou de vous écrire de Constantinople, si tout ceci continue à s’embrouiller. Je ne vous dis rien de l’état de mon cœur ; le vôtre est en loterie : j’y ai mis. Que sait-on ? Et puis encore, quand je n’y aurois pas mis, le hasard ne peut-il pas venir au-devant de moi ? Je crois en vérité que je donne dans le précieux ; ce n’est pourtant ni votre genre ni le mien. Ceci a l’air de la carte du pays de tendre ; mais nous nous perdrions tous les deux dans ce pays-là. Vive celui-ci, si nous y étions ensemble ! Il vaut mieux être Tartare que barbare, et c’est ce que vous êtes souvent pour votre cour. Souvenez-vous toujours de celui qui est le plus digne d’en être. J’aime mon état d’étranger partout : françois en Autriche, autrichien en France, l’un et l’autre en Russie, c’est le moyen de se plaire en tous lieux, et de n’être dépendant nulle part. Nous touchons au moment de quitter la fable pour l’histoire, et l’orient pour le nord. J’aurai toujours pour vous le midi dans mon cœur : que dites-vous de ce trait piquant ? Il a du moins, vous en conviendrez, le mérite du naturel.

Lettres du prince de Ligne à la marquise de Coigny
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La Comtesse Diane de Polignac m’avait fait promettre de lui écrire des nouvelles de l’armée. Elle reçoit l’une de mes lettres devant M. de Maurepas : « Voulez-vous savoir, dit-elle, des choses intéressantes ? C’est charmant à lui de se souvenir de moi, et de me mettre à même de vous en apprendre. »
Elle lit :
« Notre armée est composé d’infanterie et de cavalerie. Nous auront des pontons s’il faut passer des rivières. Notre artillerie servira à canonner. Si nous attaquons l’ennemi ou s’il nous attaque, il y aura vraisemblablement une bataille. Le temps est beau, mais s’il y a de la pluie, il y aura bien du monde de mouillé. Brûlez ma lettre, car à la Cour il ne faut rien laisser tomber et je ne veux pas me compromettre. »
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Il est plus économique de plaindre les malheureux que de les empêcher de l'être.
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A douze ans, j'avais un corbeau, un mouton aussi et un renard qui me consolaient des rigueurs de mes maîtres tous mécontents de moi. Le corbeau piquait les jambes de celui à danser, comme s'il avait su que c'était celui que je haïssais le plus. Le renard était un polisson qui prenait le coton de l'écritoire de mon gouverneur pour en barbouiller tous ses papiers. Un jour, il fit ses ordures dans la bouche d'un de mes ancêtres en peinture qui, avec d'autres, était étalé à terre dans un salon que mon père faisait arranger. Celui-ci fut d'une colère affreuse de ce qu'il avait manqué, à dessein, croyait-il, à son bisaïeul.
Entre ces deux âges de mes goûts pour les bêtes, j'en ai eu pour d'autres qui souvent ne les valaient pas.
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[Le prince Charles de Lorraine] était si bon que cela paraissait dans ses colères, si par hasard il en avait, par exemple à la chasse où il faisait l'important en vieux piqueur. Se fâchant un jour contre tout plein de spectateurs qui dérangeaient la chasse à force de courir dans toutes les allées de ma forêt, il leur cria : « Allez vous faire f..., messieurs, s'il
vous plaît, » ajouta-t-il en leur ôtant son chapeau.
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Je volais tout ce que je trouvais à manger, et en servant la messe, ce qu'on m'obligeait à faire tous les jours, je buvais souvent le vin des burettes. Je ne m'en corrigeai que pour ne pas faire gronder ceux qu'on soupçonnait de n'y en avoir pas mis.

Ce n'était pas par impiété, car j'ai toujours eu assez d'imagination pour être dévot de temps en temps, à l'article près des devoirs à en remplir. Quand il m'en prenait même des accès un peu plus forts, je m'abstenais pendant huit jours des péchés qu'on commence, quand on a été précoce, comme moi à treize ans. Mon premier confesseur me les apprit en me demandant si je les commettais. J'y ajoutai celui de l'orgueil, en le priant de lire ma confession où j'avais fait ma plus belle écriture qu'on puisse voir.
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A la guerre et en amour, il faut savoir ce que l'on veut. Les demi-partis sont détestables.
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Je bois plus qu'un autre quand il le faut, pour l'honneur. Je n'ai jamais été ivre qu'au théâtre. Un jour que je jouais Hortentius, après avoir fait attendre toute la ville, je parus enfin, moitié riant, moitié dormant, appuyé quelquefois contre une coulisse. Comme on ne connait pas à Viennes beaucoup le spectacle français et cette pièce de La Surprise de l'amour, on crut que c'était de mon rôle, et on me fit compliment d'avoir joué si naturellement : c'était la surprise de vin plutôt que celle de l'amour.
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J'avais autrefois une grande branche d'amusement aux réceptions de francs-maçons. On m'accordait les honneurs de maître écossais dans les provinces qui dépendaient de moi. On ne pouvait pas croire que je ne fusse qu'un apprenti, et même compagnon. J'y ai eu de rudes pénitences, comme de boire trois verres d'eau, de suite, entre les deux surveillants, pour leur avoir manqué, parce que souvent, étant ivres à force de faire des santés d'usage, ils faisaient de fausses liaisons dans des harangues ridicules. On me jeta un jour sur les cadavres. C'est ainsi qu'on appelle les bouteilles vides. Je faisais quelquefois le chirurgien. Je piquais avec mon cure-dents, et faisais boire de l'eau chaude, en faisant croire au récipiendaire que c'était son sang. On tua un jour innocemment dans une de nos loges, un pauvre diable qu'un frère terrible qui n'était pas assez fort, laissa tomber dans un tournement entier qu'il fit faire à sa personne et dont il ne put jamais se remettre. Je ne faisais mourir personne que de peur par tous les tourments que je faisais éprouver. Les bancs sur lesquels je les élevais jusqu'au grenier les y faisant tenir par les cornes; les rames sur les baquets d'eau qui passaient pour la mer : et mille autres choses pareilles : je faisais faire des confessions générales : je faisais croire qu'il se passait des horreurs, dont on nous a soupçonnés.
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Une drôle d'idée qu'a eue le prince de Nassau, c'était de rétablir les seconds dans les duels, et il daigna jeter les yeux sur moi à ce sujet. Il devait se battre avec M. de Buzançais. Il vient me trouver pour me proposer de l'accompagner à Quiévrain. « Mon ami, il fait trop froid et je m'amuse à Paris. — Tu refuses ce qui te fera honneur et à moi aussi. — Bel honneur de regarder bêtement des gens qui se tuent. — Non, ce n'est pas cela , tu seras peut-être tué toi-même. — Oui, par ta maladresse ou celle de ton Buzançais, s'il tire de côté. — Point ; le duc de Luxembourg m'a promis qu'il se battrait avec toi : c'est son cousin, tu es le mien. Nous partirons tous les quatre. Me voilà consterné. Pourtant, cela me fait rire. J'accepte. Je pense que le duc de Luxembourg aura moins d'envie encore de se battre que moi. Précisément. Il dit qu'il est enrhumé ; la partie se dérange. Il m'envoie faire ses excuses par un vieux lieutenant-colonel de son régiment du Hainaut, qui doit, me dit-il, aller à sa place .
« Monsieur, lui dis-je, compte-t-il être acteur ou spectateur? — Oh! je ne donne pas là-dedans, je suis témoin. — Monsieur, en ce cas, je vous donne à ma place M. de Gervasi, major de Nassau, et cette lettre pour mon concierge de Belœil, pour que l'on se batte au moins chaudement après y avoir dormi. »
Les papiers publics m'ont appris ce que j’avais oublié et ce qui y était : « À dîner pour quatre, à souper trois. Enterrement dans mes serres et digne d'un grand d'Espagne, car ces messieurs le sont tous les deux. »
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