Lorsque j'ai ouvert l'ouvrage de monsieur Palliser, j'avoue que je n'avais jamais entendu parler de ce fameux Quinconce, pourtant une œuvre importante de cinq volumes qui, au premier abord, avait tout pour me séduire. Ma tendresse pour l'Histoire et ma gourmandise pour les fresques octroyaient d'ors et déjà à L'Héritage de John Huffam une attitude bienveillante de ma part. Quant au pitch, il donnait un aura de mystère fort alléchant au roman...
Pour que tu prennes, ami lecteur, cet avis avec le recul nécessaire, il va me falloir avouer que ma neutralité -ou du moins ma volonté de rigueur-, n'est pas toujours au rendez-vous. Et te parler un peu de ce que je pense de certains autres ouvrages, lus il y a plusieurs années. La huitième de couverture nous prévient : « À la fois roman picaresque et fable initiatique convoquant les talents de Dickens et Shakespeare, Le Quinconce a été salué comme un chef-d’œuvre ». Oui, oui, c'est écrit par la maison d'édition, donc tout à fait de parti pris toussatoussa. Sauf que peu importe. Parce que je n'aime pas Dickens -Sauf Un Chant de Noël, et encore... Mickey y est sans doute pour quelque chose-. Voilà. J'ai avoué. Dickens m'endort. Ouaip. Ses pauvres m’indiffèrent, ses héros me fatiguent, son foisonnement me pèse sur l'estomac. Je ne dis pas que j'ai raison, je ne dis pas que monsieur Dickens ne fait pas parti des plus grand écrivains anglais. Je dis juste que ses romans me font autant d'effet que l’homéopathie en a sur mon organisme. En d'autres terme, je m'en contrefous.
Et effectivement, il y a du Dickens dans l'ouvrage de monsieur Palliser. Objectivement, les intrigues semblent fort alléchantes -je n'ai lu que le premier tome, donc je ne peux en dire plus- et l'auteur a le talent de nous perdre dans un labyrinthe sans doute minutieusement pensé. Sauf qu'il ne s'est pas contenté de faire revivre une époque et un genre. Non. Charles Palliser adopte aussi la plume victorienne. Là, j'ai vraiment eu du mal. Non avec le style classique mais avec ce choix littéraire qui, pour moi, confine à l'extrémisme d'écriture. Rendre hommage et faire vivre une époque, soit. Mais pourquoi adopter aussi le phrasé, le rythme, les défauts du passé ? Si un écrivain se lançait dans la rédaction d'une épopée chevaleresque située au XIIième siècle, aurions-nous à nous coltiner de l'Ancien Français ? Bref, je ne vois pas bien l'intérêt d'une telle rigueur qui, à mon sens, ne sert pas vraiment le propos.
Tout cela, ami lecteur, pour dire que ma conclusion ne sera pas du tout constructive. Si tu aimes les intrigues alambiquées et sans doute brillantes et si tu admires Dickens, il y a fort à parier que tu ne seras pas déçu. Quant à moi, je m'en retourne vers des styles et des genres qui me correspondent mieux.
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